Dernière mise à jour :
13/09/2006
Introduction
Mais pourquoi perdons-nous donc autant de temps à localiser la
source d'une ronflette (hum et buzz) ? C'est tout de même
incroyable
! On achète un équipement professionnel,
considéré comme le top du top et présentant des
performances exceptionnelles, et quand on le branche, on se trouve
confronté à des problèmes "basiques" de ronflette
ou autre parasitage ! Mais comment en est-on arrivé là,
sachant que ce genre de problème est connu et documenté
depuis plus de soixante ans ?
Qualité des câbles de liaison BF
Cela peut sembler évident, mais je le répète tout
de même : achetez de bons câbles. Si vous faites vos
câbles
vous-même, achetez de bons câbles et de bons connecteurs.
Ceci
est particulièrement vrai pour les câbles de grande
longueur,
ou pour les connecteurs qui sont souvent sollicités (utilisation
scène).
Pour deux raisons : d'une part pour la qualité du
matériaux
lui-même (fils centraux, blindage) qui déterminera la
sensibilité
aux parasites environnants, et d'autre part pour la robustesse
mécanique
(mauvais contacts, arrachement, oxydation). Notez que les câbles
et
prises bon marché ne sont bien souvent économiques
qu'à
l'achat, pas à l'usage (c'est surtout vrai pour les connecteurs
bas
prix). Même si cela vous semble moins impératif pour de
petits
cables destinés au home-studio, posez-vous la question et
demandez
à votre entourage ce qu'il en pense... Le choix d'un bon cable
est
une étape indispensable pour commencer une installation qui
"tient
la route". Inutile de chercher à résoudre un
problème
de ronflette si déjà vos câbles possèdent un
blindage
insuffisant. Cela est vraiment très important : choisissez un
cable
dont le type est en adéquation avec les signaux audio que vous
voulez
véhiculer. Un cable pour microphone ou pour guitare doit
être
choisi avec le plus grand soin, et doit être d'une qualité
irréprochable.
Le texte qui suit s'appuiera sur l'hypothèse que tous vos
câbles
sont de bonne qualité...
Boucles de masse
Le problème des boucles de masse est tellement vieux qu'on peut
se demander pourquoi en ce jour encore, tant de mystère semble
planer sur ses origines. Une boucle de masse prend naissance quand deux
équipements voient leur masse raccordée par au moins deux
chemins différents : cables secteur en plus d'un cable BF par
exemple. Oui, d'accord, mais
encore ? Ne pouvons-nous donc espérer d'un double chemin que
celà
réduise l'impédance des masses et que celà
contribue
favorablement à la réduction des bruits parasites ? Ah,
si
c'était aussi simple... Le problème est qu'il nait des
courants
parasites dans les masses des cables, et que ces courants parasites, au
lieu
de s'écouler tranquilement dans les parties où ils
devraient
aller (terre, chassis métallique), vont se promener là
où
ils ne devraient jamais aller : dans la référence du
signal
audio, autrement dit la masse signal. Alors pensez bien, si la
référence
ultra-stable que doit être la masse signal se met à
fluctuer
, où va-t-on ! Alors que fais-t-on en cas de boucle de masse
avérée, on la coupe ? Attendez un peu ! Avant, essayons
d'en discuter calmement... Et essayons de voir où se situe le
problème : équipements, ou cables ?
Normalisations
Nous avons passé le cap de la normalisation d'une partie du
cablage de la prise XLR. Désormais, c'est écrit dans une
norme, la broche 2 de la XLR correspond au point "chaud".
Peut-être faudrait-il désormais penser à une norme
qui spécifie comment raccorder la borne 1 de la XLR... Comment
ça, définir le cablage de la borne 1 ? Mais, tout le
monde le sait, la borne 1 est reliée à la masse ! Hum...
Ah oui ? La masse du signal audio ou la masse mécanique du
chassis ? Ah, parce que ça fait une différence ? ...
Mais si c'est le cas (si cela occasionne une différence de
comportement), il doit bien exister une norme de cablage qui garanti le
bon fonctionnement une fois l'équipement connecté ? Et
bien non, malheureusement. L'AES (Audio Engineering Society) travaille
actuellement sur l'élaboration d'un document comportant des
recommandations pour l'interconnection d'équipements audio pro,
mais la tache n'est pas simple (sinon, il ne s'agirait pas seulement de
recommandations) et pour l'heure, le bon sens se doit de diriger nos
actions. Voir un peu plus loin, le paragraphe "The Pin 1 problem".
Sociétés qui vont de l'avant...
Des sociétés comme Rane ou Jensen (il y en a d'autres, je
vous rassure), ont en leur sein des personnels extrêment
compétents, qui ne se contentent pas de mesures faites en
laboratoires, qui possèdent une expérience pratique
riche, et qui contribuent, par leur écoute attentive des
clients, par leurs conférences et documents de synthèse,
à faire évoluer les choses dans le bon sens. C'est
notemment à la suite de la lecture de ces documents que j'ai
décidé de faire une petite synthèse, en
français...
Manque de sérieux : côté fabricant ou
côté utilisateur ?
Il faut se rendre à l'évidence : la source du
problème n'est pas forcement liée à l'absence de
connaissance dans le domaine du cablage, ni encore à un mauvais
cablage. Les personnes qui connaissent parfaitement leur métier
et les règles basiques de cablages, rencontrent encore
aujourd'hui, ces problèmes de ronflette. En d'autres termes, ce
n'est pas forcement la faute de l'acheteur / installateur / utilisateur
que les choses ne vont pas bien, mais il faut bien l'avouer, parfois
celle des fabricants de matériels audio. Qui parmi vous n'a
jamais rencontré de problème de ronflette ? Oui, je vous
compte bien sur les doigts de la main... Je vous le dis, nous ne sommes
pas encore à l'époque du Plug and Play pour les
équipements audio ! Mais gageons que celà ne saurait
tarder, surtout si tous les concernés (fabricants et
utilisateurs) prennent la peine de bien assimiler les raisons de ce
problème, et limitent leur contribution à répendre
les mauvaises pratiques !
Grand-public et professionnel
Peut-être faudrait-il avant toute explication, commencer par
(re)considérer plus précisement les deux mondes de
l'audio : le domaine grand public (consumer), dans lequel on trouve des
équipements dont les entrées et sorties sont de type
asymétrique (unbalanced), et le domaine professionnel
(professional), dans lequel on trouve des équipements dont les
entrées et sorties sont de type symétrique (balanced). Il
s'agit de deux mondes totalement incompatibles entre eux. Je dis bien
INCOMPATIBLES. C'est à dire qu'on ne peut pas associer entre eux
tels quels. Et pourtant... Qui
ne possède pas d'équipement grand-public dans son studio
pro
? Qui ne possède pas d'équipement professionnel dans son
Home-Studio ? Et oui, voilà une des causes principales des
problèmes :
l'interconnection de ces deux mondes. Si cette cause en est une
flagrante, ce n'est pas la seule, nous le verrons plus loin...
Mais au fait j'y pense, c'est curieux... Je n'ai jamais
rencontré quelqu'un qui m'a dit "Je possède une
installation Home-cinéma composée de 6 appareils
audio-visuels interconnectés, et je ne rencontre aucun
problème de ronflette". Vous même vous êtes vous
posé la question au moins une fois ? Imaginez-vous le nombre de
personnes qui aujourd'hui possèdent une installation HiFi ou
Home-cinéma, et qui ne rencontrent pas ce genre de
problème ? C'est assez incroyable tout de même, non ? Et
bien non, ce n'est pas incroyable du tout. La raison en est très
simple : dans le domaine grand public, les contraintes des cablages
(internes et externes) et d'isolation de l'alimentation secteur ne sont
pas les mêmes que dans le domaine professionnel. Et c'est
principalement là que tout se joue...
Dans le domaine grand public, il est très rare de trouver des
cordons secteur équipés d'un connecteur de terre, car les
équipements font partie de la classe 2 de protection. De
même, il est très rare de trouver des cordons BF dont la
longueur dépasse 2m.
Dans le domaine professionnel, les équipements possedent
très souvent un connecteur de terre, qu'ils fassent partie de la
classe de protection 1 ou 2. A celà, ajoutons que les cordons BF
qui relient les équipements entre eux peuvent très
souvent dépasser plusieurs mètres de longueur.
Petite paranthèse concernant les classes de protection : il
existe deux classes de protection - classe 1 et classe 2, visant
à sécuriser l'emploi des équipements reliés
au secteur, c'est à dire à limiter au maximum le risque
que l'utilisateur s'électrocute en cas de défaut
d'isolation et ce, boitier fermé. La classe 1 est plus
sévère que la classe 2, car l'indice de protection est
moins élevé, et la présence d'un conducteur de
terre est impérative dès l'instant où
l'utilisateur peut
rentrer en contact avec un élement conducteur (boitier
métal, axe de potentiomètre, interrupteur, ...). En
classe 2, le conducteur de terre n'est pas obligatoire car l'isolation
des conducteurs secteur est plus importante, mais rien n'empêche
bien sûr d'en mettre un.
Connecteur de terre et longueur des cables : seuls fautifs ?
Nous venons de voir qu'il existe deux élements susceptibles
d'influencer le bon fonctionnement des équipements :
présence d'un connecteur de terre, et longueur des cables BF.
Mais ce serait bien trop simple si l'on devait s'arrêter
là, n'est-ce pas ? Alors, quels aspects devons-nous encore
considérer ? Et bien, les suivants :
- Les utilisateurs attendent de plus en plus de leurs
équipements;
- De plus en plus d'équipements "rayonnants" nous entourent;
- Les spécifications concernant les impédances
d'entrées et de sorties (ainsi que leur adaptation) sont
largement incomprises;
- Les équipements de type grand-public (asymétriques)
sont bien plus présents qu'on ne le pense dans des environements
"pro".
- Un certain nombre de règles contradictoires de cablages
circulent;
- Beaucoup pensent que le problème ne peut venir que d'une
"mauvaise masse";
- La méthode du "coupe la terre pour voir ce que ça
donne" est malheureusement très répendue pour tenter de
contrer le bruit de fond.
Alors, si nous discutions un peu de ces points un par un ?
Les utilisateurs attendent de plus en plus de leurs
équipements
Les progrès réalisés ces dernières
années sont phénoménaux. On trouve à des
prix tout à fait accessibles, des convertisseurs de haute
qualité, des consoles de mélange ou des systèmes
d'acquisition audio digne des grands d'il y a vingt ans. Il s'agit
certe d'une bonne chose. Mais en même temps, tout le monde y
est-il préparé ? Le fait que les équipements
atteignent aujourd'hui des performances élevées, poussent
les utilisateurs à vouloir en tirer le maximum. Malheureusement,
celà ne peut guère se faire qu'avec un environement
adéquat. Une arrivée secteur "propre", des
équipements homogènes (uniquement du pro), un minimum de
perturbations électro-magnétiques (ce qui devient
difficile aujourd'hui avec l'avenement du sans-fil), et surtout... une
bonne connaissance des bonnes règles de cablage. Sans cela,
inutile d'espérer pouvoir tirer la quintescence du produit.
Parasites et pollution électromagétique
De plus en plus d'ordinateurs, d'écrans CRT (à tube
cathodique), de téléphones portables, et autres
équipements de haute technologie, nous entourent au quotidien.
Ces équipements sont des sources importantes de perturbations,
mais vous savez tout comme moi qu'il est difficile de se passer de
certains d'entre eux. Alors on doit prendre pleinement conscience de ce
qui nous entoure, et se dire que l'on doit vivre avec. C'est comme
ça, nous ne sommes plus dans l'environnement "propret" de 1960.
Mais ne sombrons pas dans le défaitisme, et contribuons tout de
même à limiter les sources parasites quand nous le pouvons
: éradiquer l'éclairage fluorescent (tubes néon)
et
tout gradateur (d'halogènes ou autres), éteindre
complètement les appareils en veille, installer des filtres
là où c'est efficace.
Spécification des équipements
Les problèmes les plus souvent rencontrés sont en
relation directe avec le couplage des impédances, et avec les
entrées symétriques de type électronique (cad sans
transfo BF). Vous en conviendrez pourtant, les spécifications
des équipements, fournies par les constructeurs, attestent des
bonnes performances de leurs équipements. Alors pourquoi de tels
problèmes quand on les installe ? La raison en est simple :
certains fabricants font les tests en
labo, équipement "isolé", c'est à dire dans un
environnement qui est très loin d'être celui du terrain.
De plus, les tests sont réalisés selon des
procédures rigoureuses propres à effectuer des
réglages fins, et avec des équipements de labo qui sont
bien trop parfaits pour représenter la situation réelle
dans laquelle sera plongée l'équipement lors de
son utilisation de tous les jours. Une fois l'équipement en
situation réelle, avec son environnement aussi varié que
vous pouvez l'imaginer,
tout se gatte. Il s'avère en effet que bon nombre
d'entrées symétriques électroniques sont
inadaptées à certains environements, car mal
conçues. Il est bien évident que les appareils audio que
nous interconnectons dans notre studio, ne sont pas parfaits et ne
peuvent pas être assimilés à des
générateurs de test ou à des appareils de mesure.
Il faut bien tenir compte de ces imperfections !
Mariage Grand-public et Professionnel
Je le répète, celà n'est pas possible sans
artifice. Il s'agit de deux types d'équipements qui ne peuvent
cohabiter, ils n'ont pas été conçus avec les
mêmes impératifs ni avec les mêmes objectifs. Un
seul mot d'ordre : du pro et uniquement du pro ! Des liaisons
symétriques, et rien d'autre !!! Si vraiment il vous est
impossible de faire autrement, et que vous devez utiliser un
équipement possédant des entrées ou sorties
asymétriques, il n'existe qu'une seule solution fiable à
100% : le transformateur BF. Il est vrai qu'il s'agit d'un
élement couteux s'il est de bonne qualité, mais vous
n'avez pas d'autres choix pour une tranquilité assurée.
De plus, l'emploi d'un tel composant vous permet de conserver un
cablage standard. Si vraiment vous ne pouvez pas ajouter un
transformateur BF (toute raison se respecte), il existe des astuces de
cablage qui peuvent permettre d'améliorer les choses. Mais soyez
bien conscient des limites d'une telle solution. Premièrement,
vous devrez utiliser un cable non
standard, que vous aurez très peu de chance de trouver tout fait
dans
le commerce, et qu'il vous faudra donc réaliser vous-même.
Deuxièmement,
vous n'avez aucune garantie que celà solutionne votre
problème
dans tous les cas de figure. Et troisièmement, l'adaptation peut
faire
perdre 6dB d'amplitude à votre signal (la moitié). Bref,
évitez
autant que possible cette seconde solution, qui doit vraiment rester du
dernier
ressort, et pensez Transfo le plus tôt possible.
Et si un même équipement possède de
l'asymétrique et du symétrique ?
Vous citerez sans doute le cas des consoles de mélanges
dotées d'entrées micro / ligne en symétrique XLR,
de sorties principales en symétrique XLR, mais dotées
d'envois / retours d'effets (Send / Return) en asymétrique. Et
bien oui, cela peut aussi poser problème. Dans la
majorité des cas on teste, et si ça marche bien, tant
mieux ! Si ça provoque de la ronflette ou si cela apporte un peu
de souffle supplémentaire, essayez un transfo pour
symétriser la liaison sur le départ (Send) et un autre
transfo pour désymétriser le retour (Return). Autre
solution, celle du cable BF dont la tresse de masse est coupée
à un bout (vous connaissez, n'est-ce pas ?) pour effectuer les
liaisons en asymétrique entre console et effet.
Remarque :
beaucoup de racks
d'effet possèdent un cable d'alimentation sans prise de terre.
Si le boitier du rack (chassis) est relié à la masse
électrique (et donc à la masse audio) de
l'électronique interne, vous pourrez observer des comportements
différents selon l'emplacement du rack. Vous pouvez par exemple
constater des problèmes de bruits parasites quand le rack est
monté en baie métallique avec d'autres équipements
raccordés à la console, alors que tout va bien si le rack
est isolé mécaniquement du reste (et donc
électriquement pour ce qui est du chassis). Si vous constatez
cela : transfo BF d'isolement !
Règles de cablages en vigueur pour les liaisons
symétriques
Vous ne pouvez pas avoir échappé à ces nombreuses
discussions relatives aux cablages, notemment en ce qui concerne la
masse. Untel affirme que la masse doit être raccordée des
deux côtés d'un cable blindé, un autre soutient
mordicus que la masse ne doit être raccordée que d'un seul
côté. Qui croire ? Celui qui vous a donné des
indications qui ont solutionnées votre problème (mais qui
risquent d'amplifier le problème dans d'autres cas) ? Celui qui
s'en tien à ce qu'il a appris de son maitre et qui ne veut rien
entendre d'autre ? Voici ma position : la masse de tout cable
blindé doit être raccordée aux deux
extrêmités. Si les équipements mis en oeuvre sont
bien conçus, celà ne peut qu'être profitable. Si
ces équipements sont mal conçus, celà peut
occasionner des problèmes, et il faut dans ce cas trouver une
autre solution que de couper la masse d'un côté. Mais
pourquoi ne pas couper la masse d'un côté si celà
solutionne parfois le problème ? Et bien pour une raison
très simple : vous solutionnez certes un problème, mais
vous risquez fort d'en voir apparaitre un autre : celui de la
réception parasite de je ne sais quelles ondes RF
(Radio-Fréquence) qui traine dans le coin, puisque la masse du
cable ainsi amputée peut alors se comporter comme une magnifique
antenne. Et oui, cela a résolu le problème dans le
domaine des basses fréquences, mais pas dans le domaine des
hautes fréquences. Bien sûr, il y a l'astuce du
condensateur de faible capacité (10nF à 100nF) que l'on
connecte entre la masse coupée et le chassis de
l'équipement, pour établir une continuité de la
liaison en HF, et ainsi court-circuiter la RF à la masse...
Mais en toute honnêté, le saviez-vous et si oui,
l'appliquiez-vous ?
Outre la nécessité de relier la masse des deux
côtés du cable blindé, j'ajouterai qu'il vous faut
impérativement utiliser du cable en paire torsadée. Ces
deux seules préconisations vous assuront une parfaite
immunité contre les interférences RF et autres parasites.
Si ce n'est pas le cas, ce ne sera pas la faute au cablage, mais
à l'un de vos équipements, mal conçu, qu'il vous
faudra alors rejeter ou modifier (voir paragraphe "The pin 1 problem").
"Coupe la terre pour voir ce que ça donne"
Cette pratique est malheureusement très répendue pour
tenter de contrer le bruit de fond en éliminant une boucle de
masse. Il est
pourtant hors de question de laisser véhiculer une telle
pratique, qui doit être bannie à jamais ! La connection de
terre est là pour préserver la sécurité des
utilisateurs. Il est dangeureux
et illégal de la supprimer ! Si vous l'avez déjà
fait,
rétablissez la situation immédiatement, et trouvez une
autre
solution pour régler votre problème !
The "Pin 1 problem"
Avez-vous déjà entendu parler du problème de la
broche 1 (la fameuse broche de masse de la prise XLR), de son nom
original "Pin 1 problem" ? Et bien le problème que peut poser le
cablage de cette broche au sein d'un équipement (et donc
lié à sa conception) peut très bien ne pas
apparaitre lors des tests effectués avec "équipement sur
table" (au labo), et se révéler désastreux au
moment de son installation finale. Le problème est simple. Dans
un équipement audio doté d'un ou plusieurs connecteurs
XLR, la broche 1 doit être reliée à la masse. Mais
il existe deux masses : la masse signal (la référence du
signal audio), et la masse mécanique (le chassis
métallique). La broche 1
devrait normalement être raccordée au chassis, et non
à
la masse signal. Ce qui n'est malheureusement pas le cas de tous les
équipements audio. Pourquoi ? Pour simplifier, disons simplement
que la masse signal
doit rester la plus propre (la plus stable) possible, ce qui ne sera
pas
respecté si la broche 1 de la XLR y est raccordée (pour
rappel,
la broche 1 est raccordée au blindage du cable de liaison, qui
peut
recevoir toutes sortes de parasites ou interférences car
étant
le plus exposé aux perturbations de l'environement).
Il existe une méthode permettant de déterminer si un
équipement est susceptible de poser un problème
lié à sa conception (lié à la façon
dont est raccordée la broche 1). Cette méthode consiste
à injecter un courant de l'ordre de 50mA dans la masse de
l'équipement avec un petit équipement justement
nommé Générateur de ronflette (Hummer), et
d'écouter ce que l'équipement sort sur sa ou ses sorties
BF. Si l'équipement présente une belle ronflette en
sortie audio, c'est qu'il y aura peu de chance de le voir fonctionner
correctement, et ce quelque soit la configuration de cablage, car il
est mal conçu. S'il ne présente aucune ronflette lors de
ce test (pour le moins sévère il faut l'avouer), c'est
qu'il est bien conçu et qu'il se comportera parfaitement s'il
est bien installé.
Mon expérience avec les transfos BF
Je n'ai pas une grande expérience, mais le peu que j'en ai m'a
convaincu. A une époque, j'avais trois baies 42U remplies de
matériel (sampler, console en rack, expandeurs, compresseurs,
matériel hifi, magnétoscope...). Je ne vous raconte pas
les problèmes de ronflette ! J'ai bien entendu essayé les
cables avec masse coupée d'un côté, mais ça
ne donnait pas les
résultats escomptés. Par moments ça fonctionnait,
et à d'autres moments,
misère ! Je m'en suis réellement sorti en constituant un
rack de
transfos (3U, il y avait 28 transfos BF dedans) que j'ai
insérés dans
les liaisons à problèmes (les trois types de transfos que
j'ai utilisés sont ceux de droite sur la photo ci-dessous).
Je ne vous raconte pas non plus l'inbroglio de
cables qui sortaient de ce rack, heureusement que j'avais tout
étiqueté !!! Les transfos n'étaient pas tous
de haute qualité (les petits bleus carrés
n'étaient pas extraordinaires), il
s'agissait pour la plupart de transfos récupérés
dans des systèmes de
contrôle de présence BF, où la qualité en
terme de linéarité de la bande passante
n'était pas le critère premier de leur choix. Mais
même avec une (très)
légère perte de qualité audio pour certains
équipements (expandeurs),
j'avais gagné sur tout l'ensemble. A ce jour, j'utilise encore
des transfos BF, mais beaucoup moins qu'à l'époque (je
n'ai plus mes baies et travaille beaucoup plus avec du "virtuel", et
oui). Pour quoi ? Pour mon quadruple ampli casque Behringer PowerPlay
Pro HA4700.
En résumé...
- Dans la mesure du possible, n'utiliser que des liaisons
symétriques.
- Utiliser un transformateur BF pour raccorder une connection
asymétrique avec une connection symétrique.
- Si vous ne pouvez utiliser de transformateur BF pour raccorder une
connection asymétrique avec une connection symétrique,
utiliser un cable adapté.
- Tout cable asymétrique ne doit pas dépasser une
longueur de 3 mètres.
- Si vous voulez vraiment avoir la paix, passer au "tout
numérique"...