Il existe une multitude de transformateurs. De type standards, à souder sur CI ou à étrier, de type torique, ou de type "R", on trouve des modèles de faibles ou grandes dimensions... Au critère dimensions s'ajoute un critère de taille (si je puis dire), celui des enroulements : simple enroulement, simple enroulement avec une ou plusieurs prises intermédiaires, deux enroulements ou plus totalement distincts. Et ce pour le primaire et le secondaire.
Cette page a été écrite pour essayer d'éclaircir un peu la situation, en visitant les modèles les plus courants et en décrivant comment les raccorder. Avec cette base, vous devriez être en mesure de reconnaitre un primaire d'un secondaire, de ne pas vous tromper avec le sens des enroulements quand il faut en interconnecter plusieurs, et comprendre les cablages que l'on peut réaliser avec des transformateurs plus complexes.
Comme il l'a été déjà dit sur la page Transformateurs, un transformateur est doté d'au moins deux enroulements : un enroulement Primaire (pour simplifier, on l'apelle souvent Le Primaire) et un enroulement Secondaire (que l'on nomera Le Secondaire). Le primaire correspond à l'entrée du transformateur : c'est sur lui qu'on applique la tension que l'on veut transformer (ou isoler). Le secondaire est la sortie du transformateur : c'est là que l'on récupère la tension transformée (ou isolée), augmentée ou diminuée selon le besoin. Par exemple, un transformateur d'alimentation classique peut comporter un primaire destiné à recevoir le 230 V du réseau EDF (ou d'un autre réseau, je n'ai rien contre) et un secondaire délivrant une tension de 12 V. Il n'est pas injuste de dire que ce transformateur transforme le 230 V en 12 V.
Il existe deux moyens simples : avec un ohmetre, et avec ses yeux.
Partons de l'hypothèse que le transformateur en question est un transformateur d'alimentation abaisseur de tension. Dans ce cas, l'impédance du primaire est plus importante que celle du secondaire. Une simple mesure de la résistance ohmique des bobinages permet donc de faire la distinction : la résistance ohmique (en continu) du primaire est plus grande que celle du secondaire. Ainsi, si vous mesurez d'un côté 35 ohms et de l'autre côté 180 ohms, l'enroulement qui fait 180 ohms est le primaire et l'enroulement qui fait 35 ohms est le secondaire. Remarque : plus la puissance du transformateur (exprimé en Watts ou en VA) est élevée, et plus le transformateur est gros, et plus les fils ont un diamètre élevé.
Restons-en avec l'hypothèse que le transformateur en question est un transformateur d'alimentation abaisseur de tension. Dans ce cas, la section (le diamètre) du fil utilisé pour le primaire est plus faible que la section du fil utilisé pour le secondaire. Sur les gros plans des broches du transformateur ci-dessous, on voit nettement la différence (primaire à gauche en fil fin, et secondaire à droite, en fil plus gros).
C'est le cas le plus simple, on trouve deux bornes à relier pour le primaire, et autant pour le secondaire. La seule nécessité est de savoir comment distinguer le primaire du secondaire (voir ci-avant). Un tel transformateur, idéal pour la réalisation d'une alimentation simple (par exemple 9 V ou 15 V), peut se présenter de la façon suivante.
Ici nous n'avons toujours qu'un seul primaire simple, mais le secondaire est séparé en deux parties, les deux parties étant en contact électrique, plus précisement en série, c'est à dire non isolées entre elles. On parle ici de secondaire à prise intermédiaire ou encore de secondaire à point milieu. En règle générale, les deux secondaires délivrent des tensions identiques, mais ce n'est pas une obligation. Le point milieu permet la conception d'alimentations symétriques, par exemple +15 V et -15 V, avec cela va de soi, l'adjonction de diodes de redressement, de condensateurs de filtrage et de régulateurs de tension.
Transfo à secondaire simple, mais avec un primaire doté d'une prise intermédiaire. En règle générale, les deux primaires sont prévus pour recevoir la même tension, mais là aussi ce n'est pas obligatoire. Il est possible d'utiliser ce type de transfo aussi bien sur le réseau EDF de 230 V, que sur un réseau américain de 115 V. Prenons l'exemple du transfo photographié ci-dessous à droite. Dans le premier cas (230 V), le secteur doit arriver sur les deux broches extrêmes (0 V et 220 V), alors que dans le second cas (115 V), le secteur doit arriver entre la broche intermédiaire (115 V) et la borne 0 V (la borne 220 V doit rester inutilisée).
Nous avons ici le cas d'un transformateur qui n'est ni plus ni moins qu'un "résumé" des deux cas précédents. Un point intermédiaire est présent au primaire et au secondaire.
Contrairement aux enroulements à prise intermédiaire, deux enroulements séparés sont totalement isolés entre eux et permettent certains montages qui sont interdits avec les autres. La photo ci-dessous à droite, qui représente un transfo avec deux secondaires de 12 V chacun (ne tenez pas compte de l'indication donnée sur le schéma électronique de gauche, c'est plus pour la forme que pour les valeurs de tension), laisse visiblement apparaître les 4 broches des secondaires (2 x 2) en bas, et les deux broches du primaire en haut. Ce type de transformateur autorise la mise en parallèle des deux secondaires, ce qui permet de doubler la capacité en courant tout en conservant la tension d'un seul secondaire (voir interconnection des enroulements).
Le fait d'avoir deux enroulements séparés au primaire plutôt que d'avoir un seul enroulement avec point milieu permet en théorie de les relier en parallèle. En France, vous n'aurez pas à le faire, puisque la tension à appliquer au primaire est de 230 V : vous devrez donc raccorder les deux enroulements primaires en série.
Mêmes remarques que ce qui a été dit auparavant pour les enroulements primaires doubles et enroulements secondaires doubles.
Il est possible de raccorder de différentes manières des enroulements séparés. Les câblages qui viennent tout de suite à l'esprit sont bien sûr le câblage en parallèle et le câblage en série. Dans les explications qui vont suivre, les secondaires associés sont de même type (même tension, même courant max).
Cette configuration de câblage est typique de ce que l'on doit
réaliser pour le raccord à un réseau 115 V.
Notez
sur la photo de gauche la façon dont sont reliés les deux
primaires : leur mise en parallèle ne doit pas se faire
n'importe comment, les enroulements doivent être dans le
même sens pour un fonctionnement correct et sans risque. Voir aussi
Comment reconnaître le sens des enroulements ?
Cette configuration de câblage est typique de ce que l'on doit réaliser pour le raccord à un réseau 230 V. Comme pour la mise en parallèle des primaires, le raccordement des broches de chaque enroulement à son importance, il faut là aussi respecter leur sens.
Le câblage isolé permet de disposer de deux sources de tension totalement indépendantes, qui pourront par la suite être combinées selon les besoins. On peut par exemple utiliser cette configuration de câblage pour réaliser deux alimentations continues totalement indépendantes (2 x 12 Vcc par exemple) dont les sorties pourront ensuite, si on le désire, être combinées en série ou en parallèle.
Ce type de câblage permet de disposer de deux tensions identiques en valeur mais opposées en phase, et est classiquement utilisé pour la réalisation d'alimentations continues symétriques. Dans cette configuration, on ne gagne rien ni en tension, ni en courant. Les deux sources de tensions ne sont pas isolées, tous les câblages ne seront pas permis (on ne peut pas mettre les deux sorties en parallèle).
Le câblage en parallèle des secondaires permet d'additionner les courants disponibles en sortie du transfo, en conservant la même tension de sortie. Par exemple, si l'on dispose de deux secondaires de 12 V / 1 A chacun, on obtient en les combinant en parallèle, un secondaire unique équivalent de 12 V / 2 A. Remarque : les deux enroulements secondaires ne sont jamais parfaitement identiques. Quand ils sont trop différents (ce qui n'est heureusement pas souvent le cas), un enroulement peut fournir du courant à l'autre, ce qui provoque des pertes inutiles.
Le câblage en série de secondaires permet d'additionner la tension disponible en sortie du transfo, en conservant le même courant maximal de sortie. Par exemple, si l'on dispose de deux secondaires de 12 V / 1 A chacun, on obtient en les combinant en série, un secondaire unique équivalent de 24 V / 1 A.
Pourquoi se soucier du sens de l'enroulement des fils constituant les primaires et secondaires d'un transformateur ? Et bien parce que cela est primordial si vous souhaitez raccorder plusieurs primaires entre eux ou plusieurs secondaires entre eux. Un mauvais cablage peut conduire à la création de champs magnétiques opposés au sein du composant, ce qui dans le meilleurs des cas conduit à obtenir une tension nulle au secondaire ou à un échauffement important. Dans le pire des cas (notamment les petits transfos avec des fils très fins), le composant grille.
Indications données par le fabricant :
- Primaire: noir - noir : 1 x 230V / brun - brun : 1 x 110V
- Secondaire: *rouge - jaune / *bleu - gris
Si pour les transfos "rectangulaires" il reste assez facile de repérer le sens des enroulements en se fiant à la position physique des plots de raccordement, il n'en est pas de même pour les transfos toriques dont les fils sortent de façon généralement regroupée. Il existe une petite astuce consistant à raccorder les deux secondaires entre eux en passant par des résistances pour limiter le cas échéant le débit en courant, et de mesurer la tension en alternatif en sortie du point de sommation, comme le montre le schéma ci-dessous.
Si,
bien sûr. Vous pouvez câbler les deux secondaires en série, et mesurer
la tension résultante :
- si elle est nulle ou faible, c'est que les
enroulements sont branchés en sens opposés.
- si la tension est le double
de celle de chaque secondaire, c'est que les enroulements sont branchés
dans le même sens.
Oui, c'est bien plus simple que la méthode proposée ci-avant. Et si elle n'a pas été évoquée avant, c'est pour vous habituer à ne pas écouter les yeux fermés tout ce qu'on vous dit. Le bon sens n'est pas forcement inné mais il se développe...
Voici un exemple avec un transfo doté de deux primaires et de deux secondaires. Les deux enroulements primaires de 110 V sont reliés en série, ce qui est visible sur le schéma et sur la photo du transfo montré à l'envers.