Dernière mise à jour :
05/03/2007
Voir aussi
Atténuateur
BF fixe
Présentation
La présente page aborde la notion d'atténuation d'un
signal BF de puissance, qui peut être utile ou nécessaire
en insertion entre la sortie d'un amplificateur BF de puissance
(à transistors ou à lampes) et un haut-parleur. Il est
important de bien comprendre que la réalisation d'un
atténuateur de puissance ne doit pas être conçu
à la légère, car il en va de la bonne santé
de l'atténuateur ou de l'amplificateur de puissance
lui-même !
Contraintes liées aux puissances mises en jeu
L'utilisation d'un
atténuateur
BF simple dans le domaine
audio avant amplification, qu'il soit un simple
pont diviseur
ou un
atténuateur en T ou en Pi, ne pose pas de problème
particulier en terme de puissance, car la plupart du temps on
atténue des tensions sous un courant très faible. Quand
il s'agit d'atténuer un signal BF produit par un amplificateur
BF de puissance, il en va tout autrement. On ne travaille plus avec des
impédances de plusieurs KOhms ou plusieurs dizaines de KOhms,
mais avec des impédances de quelques fractions d'ohms ou de
quelques ohms. Les courants qui circulent de la sortie de
l'amplificateur vers le haut-parleur n'est plus de l'ordre de quelques
micro-ampères, mais de plusieurs ampères. Les puissances
utile et dissipée ne sont plus de quelques micro-watts ou de
quelques milli-watts, mais de l'ordre des watts. Sans allez plus loin
dans la discussion, on peut déjà sentir que les
résistances classiques de 1/4W ou de 1/2W utilisées dans
les atténuateurs simple "basse puissance" risquent d'être
un peu "justes". Un atténuateur utilisé dans le domaine
de la puissance va faire ce qu'on lui demande, c'est à dire
atténuer de la puissance. En d'autres termes, atténuer
une tension sous un courant donné. L'atténuation se fait
par dissipation thermique, la puissance atténuée
étant convertie en chaleur par les résistances formant
l'atténuateur. On voit donc bien que si l'on choisi mal ses
résistances, elles risquent de surchauffer, et en cas de
dépassement de la puissance maximale qu'elle peuvent
dissiper, brûler et se couper. Si vous employez un
atténuateur de puissance avec un amplificateur à lampes
ou avec un amplificateur transistorisé doté de
protections insuffisantes, vous savez sans doute ce qu'il risque
d'arriver... Si vous ne le savez pas, je vous laisse l'imaginer.
Un exemple d'atténuateur
Il existe plusieurs façon d'atténuer un signal BF de
puissance, l'exemple suivant montre un atténuateur en "T" (nom
donné à cause de la forme "dessinée" par les
résistances R1, R2 et R3).
Si on considère de manière théorique que le HP est
une simple résistance (que l'on peut appeler R5 pour la
circonstance), on peut regarder ce schéma sous un autre angle,
et s'apercevoir que l'on a ici deux
ponts diviseur
résistifs
(R1-R3 et R4-R5) , avec une résistance connectée entre
les deux ponts (R2).
Si les résistances R1, R3, R4 et R5 (le HP) ont une valeur
identique, les deux ponts se partagent chacun la moitiée de la
puissance appliquée sur l'entrée. Le schéma
suivant met cela en évidence. On utilise une tension
continue, mais le principe d'analyse est identique à celui
où l'on aurait fait usage d'un signal alternatif de
fréquence fixe délivrant une tension qui aurait conduit
à un courant moyen identique. Le HP reçoit donc la
moitié de la tension qu'il aurait reçue en temps normal,
et qui dit moitié de tension, dit quart de puissance, soit une
atténuation de 6 dB. Dans ce cas idéal, la
résistance R2 voit la même tension à ses deux
bornes, et il n'y circule donc aucun courant. Les quatre
résistances R1, R3 et R4 dissipent chacune une puissance de
l'ordre de 14W, qui est la puissance électrique reçue par
le haut-parleur. Pour une puissance d'entrée donnée, on
en déduit donc que chacune de ces résistances devra
être en mesure de pouvoir dissiper grosso-modo le quart de la
puissance fournie. Si l'atténuateur doit être
raccordé à un ampli capable de délivrer 60W,
chaque résistance devra être capable de dissiper 15W au
minimum. Pour R2, c'est un peu particulier, car cette résistance
va dissiper une puissance qui va varier en fonction de
l'impédance du haut-parleur. Mais dans tous les cas, la
puissance que va dissiper cette résistance sera faible en
comparaison de la puissance dissipée par les autres
résistances.
Mais le cas idéal est bien loin de notre monde réel. Un
HP présente une résistance dont la valeur dépend
de la fréquence, c'est d'ailleurs pour cette raison que l'on
parle d'
impédance
et non de résistance. La valeur résistive du HP
évolue en fonction de la fréquence du signal
électrique qu'on lui applique. Dans les deux schémas qui
suivent, on simule un HP de 3 ohms et un de 10 ohms. Bien entendu, le
courant délivré par l'amplificateur BF ne sera plus le
même, bien que la tension fournie reste quant à elle de
même amplitude (on est toujours dans la théorie et on
considère que l'ampli délivre ce qu'on lui demande, ce
dont il est capable tant qu'on n'atteind pas ses limites).
Le premier constat que l'on peut faire avec cette valeur de 3 ohms pour
le HP, est que la puissance est quasiment la même dans le HP (la
tension a chutée et le courant à augmenté), mais
qu'elle a augmentée dans R4, passant de 14 W à 17 W.
Cette résistance va donc chauffer plus dans ce cas
précis. Voyons maintenant ce qui se passe pour un HP de 10 ohms.
Cette fois, la résistance R4 ne dissipe plus que 7 W alors que
le haut-parleur perçoit un peu moins de 10 W, et la
résistance R3 dissipe maintenant 17 W. Bien que statiques et
réalisées avec des tensions continues, ces quelques
mesures montrent qu'il est important de choisir des résistances
de puissance convenablement dimensionnées, et qu'on ne peut pas
se permettre de dire que chaque résistance doit être
capable de dissiper le quart de puissance de la puissance totale
fournie par l'ampli. Si nous refaisions les calculs avec un HP
d'impédance 30 ohms (dans les aigus cela peut arriver), on
s'appercevrait alors que la puissance dans le HP serait de quelques 4 W
pour une puissance ampli inférieure à 30 W, avec une
dissipation de 19 W dans R3.
Conclusion :
des
résistances de 4 ohms / 25 W ne seront pas de trop pour un
atténuateur 6 dB destiné à un ampli pouvant
délivrer 60 W, avec utilisation d'un HP 4 ohms.
Crédits
J'ai développé ici un sujet déjà
traité sur la page suivante :
http://www.projetg5.com/modules.php?name=News&file=print&sid=15
Atténuateur variable à impédance constante
Voir page
Atténuateur BF de puissance variable