La boite à bruit que voici est un générateur de
sons fixes et modulés. A la base, un VCO (Voltage Controlled
Oscillateur, oscillateur commandé par une tension), qui
reçoit des tensions variables de différentes sources. Les
élements de commandes qui agissent sur le VCO sont les suivants :
- une LDR, qui permet une modification de la fréquence du VCO,
en fonction de la lumière ambiante.
- un potentiomètre pour modifier manuellement la
fréquence du VCO.
- un bouton poussoir permettant la production d'un son qui monte
brusquement en fréquence et dont la fréquence descend
ensuite lentement.
- un oscillateur basse fréquence à UJT, qui permet de
moduler en fréquence le VCO de façon automatique
(fonction sirène)
- un commutateur "brutal" synchronisé sur l'oscillateur
UJT, qui modifie d'un seul coup et de façon
régulière, la fréquence du VCO.
Vidéo de présentation en fin de page.
Schéma
Bon, c'est vrai, ce n'est pas le schéma le plus simple qu'on
puisse trouver ici. Mais il n'est tout de même pas trop
méchant, et je suis presque sûr que vous avez
déjà vu plus angoissant.
VCO
Le VCO est construit selon un schéma un peu particulier dont je
ne suis pas l'auteur, et que j'ai juste un peu modifié. J'aurais
très bien pû utiliser un NE555 piloté sur sa broche
5, mais cette fois je n'en avais pas envie. Deux portes logiques
inverseuses (U1:A et U1:B) sont montées en oscillateur
rectangulaire, grâce aux composants C1, R1 et RV1. La variation
de la fréquence de l'oscillateur est obtenue en appliquant une
tension plus ou moins importante sur la base du transistor Q1,
lui-même incorporé à un pont de diodes cablé
sur l'oscillateur. Sans entrer dans les détails,
considérez simplement que ces cinq composants ajoutés se
comportent comme une résistance ajustable commandée par
une tension continue. Le potentiomètre RV1 permet de
définir la fréquence au repos, quand aucune tension n'est
appliquée à la base de Q1. Les deux condensateurs C2 et
C3 peuvent l'un ou l'autre être mis en circuit grâce au
commutateur SWI, ce qui permet de passer rapidement d'une gamme de
fréquence à une autre. Le commutateur SW1 est de type
à trois positions fixes ON-OFF-ON : en position centrale, aucun
des deux condensateurs C2 et C3 n'est connecté au circuit. Quand
SW1 est positionné à l'une ou l'autre de ses
extrêmités, c'est le condensateur C2 ou C3 qui est mis en
circuit, se plaçant en parallèle sur C1. Si vous avez du
mal à trouver un interrupteur à trois positions fixes,
vous pouvez utiliser un interrupteur simple et omettre C2 ou C3. Le
signal issu de l'oscillateur est amplifié en courant,
grâce à l'emploi de 2 ou 3 portes logiques montées
en parallèle, et permet d'attaquer sans aucune difficulté
une entrée ligne, voir directement un petit HP
d'impédance 8 à 32 ohms (c'est ce que j'ai fait). La
sortie de "l'amplificateur" est protégée contre les
court-circuits par la mise en série d'une résistance de
100 ohms (R3). La modification de la fréquence du VCO est
asurée par l'application de tensions continues issus de "modules
externes", que j'appelle "sources" par la suite.
Source sonore variable
manuellement
Un potentiomètre, un seul, RV4. Et une résistance, une
seule, R13. Ouah, trop dûr !
Source sensible à la
lumière
L'emploi d'une LDR dans un pont diviseur
résistif (R14 et R15) permet de produire une tension
proportionnelle à l'éclairage ambiant. J'ai un stock de
LDR de type LDR03 et LDR05, mais pas moyen de remettre la main dessus.
J'ai donc utilisé temporairement un photodetecteur de
récupération dont je ne connais pas la
référence.
L'inconvénient de ce photodétecteur est qu'il est
extrêmement sensible, et passe très rapidement d'une
très forte valeur résistive (plus de 1 Mohms) à
une très faible valeur résistive (100 ohms) avec un
éclairement moyen. Difficile donc de "jouer" avec.
Source type "pistolet"
On appuie sur le boutton poussoir SW6, la fréquence du son monte
brusquement, et reste à cette valeur tant qu'on maintien le
poussoir enfoncé. On relache, et la fréquence du son
redescend progressivement, à une vitesse qui dépend de la
position du potentiomètre RV5. Explication. Quand on appuie sur
le boutton poussoir, le condensateur C5 se charge instantanement. Et
quand on relache le poussoir, le condensateur se décharge au
travers de RV5 et R16. Plus la valeur de RV5 est grande, et plus le
condensateur met de temps à se décharger, et plus la
fréquence du signal sonore met du temps pour retomber dans les
graves. Vous voyez, ce n'est pas compliqué, il suffit de prendre
directement la tension aux bornes du condensateur et de l'appliquer
à l'entrée du VCO.
Source type sirène
Il est fait ici usage d'un second oscillateur, qui travaille cette fois
à une fréquence beaucoup plus basse que celle du VCO. Le
but en effet n'est pas de produire un second signal sonore audible,
mais de modifier le signal sonore existant. Ce nouvel oscillateur
travaille à une fréquence de l'ordre du Herz (ou un peu
plus ou un peu moins, selon votre humeur du moment). Il est
conçu autour d'un UJT, composant qui semble un peu boudé
ces temps-ci. Et pourtant, il permet avec seulement trois
résistances et un condensateur, de réaliser un
oscillateur à peu de frais. Je sais, il y a aussi le NE555, qui
est plus stable en fonction de l'alimentation, de la
température, et qui surtout à un physique plus
carré. Mais on a déjà un sircuit "carré"
dans les pattes, alors, laissons pour une fois, le NE555 de
côté, et regardons de plus près notre oscillateur
à UJT. Bizarre, il y a plus de composants qu'annoncés.
Normal, trois résistances et un condensateur me semblaient
rikiki, alors j'ai fait plus complexe. Non sérieux, j'ai
ajouté un générateur de courant constant pour
charger le condensateur de l'oscillateur, ce qui permet d'obtenir une
variation de tension à ses bornes bien linéaire, et point
exponentielle comme ça aurait été le cas avec une
charge sous tension constante. Je trouve la modulation plus sympa
à l'oreille avec un signal en dent de scie, mais tout est
toujours affaire de goût, ce ne sera pas forcement votre
préférence. Pour une fois, vous pourrez simplifier le
montage si le coeur vous en dit, en supprimant Q4, R8 et R9, et en
reliant R6 à C4 Le transistor Q3 n'est là que pour faire
office de suiveur de tension, il n'a pour but que de retranscrire sur
son émetteur (aux bornes de R7) la tension appliquée sur
sa base. Ne point le mettre, et l'oscillateur à UJT est
complètement perturbé. Q3 n'a pas un rôle si ingrat
que ça, finalement. Q5 quant à lui, fournit un signal
quasi-carré synchronisé sur la dent de scie, et permet
des variations de fréquence du VCO quelque peu moins
progressives, je dirais même un peu brutales. Il est cablé
en interrupteur, ce qui justifie son comportement quelque peu cavalier.
Prototype
Réalisé sur plaque d'expérimentation à pastilles.
Vidéo du prototype
Vidéo YouTube : lien
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ou visualisation directe sans quitter cette page en cliquant
sur la
vignette ci-dessous (activation script youtube et ytimg nécessaire).
Circuit imprimé
Un circuit imprimé ? Vous voulez vraiment un dessin de circuit
imprimé pour cette horrible chose ? Vraiment, j'ai parfois du
mal à vous comprendre...
Non, sincèrement, je n'y tiens pas. Parce que ce montage est une
idée qui donne des résultats qui n'atteignent pas mes
espérances (mais j'avoue n'avoir pas beaucoup bossé
dessus, je n'ai que ce que je mérite). Je préfère
réfléchir à d'autres possibilités sonores,
j'aimerais bien entendre sortir de ce truc, une plus vaste panoplies de
sonorités. Ce n'est pas compliqué, il faut juste les
idées, et les tester. Donc, du temps...