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Dernière mise à jour : 03/10/2017

Présentation

Cette page résume les règles que je me suis fixées pour la représentation schématique des montages publiés sur mon site. Il existe en effet plusieurs façons de dessiner et référencer les composants, et de dessiner les liaisons qui montrent comment ils sont raccordés entre eux. Chaque dessinateur a bien sûr ses petites manies et une plus ou moins grande facilité pour se plier aux règles de dessin officielles et internationales. Mes schémas suivent des règles généralement appliquées sur grand nombre de schémas (autres que les miens), ce qui vous donnera sans doute cette impression de "déjà vu". Mais comme on trouve de tout dans la nature, et pour limiter tout risque de confusion ou d'erreur, j'ai préféré notifier ici les règles que j'applique.

Liaisons entre composants

Certains auteurs dessinent un rond, un carré ou un losange pour marquer une liaison entre deux lignes qui se croisent. D'autres ne mettent rien et utilisent des ponts (arrondis ou rectangulaires) pour indiquer l'absence de liaison. Dans les représentations A à D qui suivent, celles appelées A, B et C représentent exactement la même chose.

schemas_conventions_001aa La représentation A est claire en ce qui concerne le point X, car le pont montre bien le contournement de la ligne verticale qui relie C1 aux deux diodes D1 et D2. La liaison au point Y n'est pas marquée mais est sous-entendue, car on imagine bien que la ligne verticale ne descend pas jusque là pour rien.
Voici ce que l'on peut affirmer :
- R1 et R2 sont reliées uniquement entre elles.
- C1 n'est pas relié à R1, ni à R2.
- C1 est relié à la fois à la cathode de D1 et à l'anode de D2.
- La cathode de D1 et l'anode de D2 sont reliées ensemble.

schemas_conventions_001ab La représentation B est ambigue. Pas trop de doute concernant le point Y (même chose que pour la représentation A), mais gros doute pour le croisement X : C2 est-il oui ou non relié aux résistances R3 et R4 ? Si à d'autres endroits du schéma on voit des ponts comme dans la représentation A, alors cela signifie qu'ici il y a liaison et que C2 est relié aux résistances R3 et R4 (si on ne voit pas de pont ailleurs, on ne peut que supposer).
Voici ce que l'on peut affirmer ou imaginer :
- R3 et R4 sont reliées ensemble.
- C2 est peut-être relié à R3 et à R4 (ambiguité).
- C2 est relié à la fois à la cathode de D3 et à l'anode de D4
- La cathode de D3 et l'anode de D4 sont reliées ensemble.
schemas_conventions_001ac La représentation C utilise un point pour marquer la liaison, même si elle est sous-entendue. Dans un tel cas de figure, un croisement sans pont ni point indique qu'il n'y a pas connexion.  Liaison évidente donc au point Y, et aucune liaison au point X.
Voici ce que l'on peut affirmer :
- R5 et R6 sont reliées uniquement entre elles.
- C3 n'est pas relié à R5, ni à R6 (c'est sûr).
- C3 est relié à la fois à la cathode de D5 et à l'anode de D6.
- La cathode de D5 et l'anode de D6 sont reliées ensemble.
schemas_conventions_001ad La représentation D suit la même philosophie que la représentation C : ici, il y a liaison sur les deux croisement X et Y.
Voici ce que l'on peut affirmer :
- R7 et R8 sont reliées ensemble.
- C4 est relié à R7, à R8 (c'est sûr).
- C4 est relié à la cathode de D7 et à l'anode de D8.

Pour ma part, je préfère croiser les lignes de façon naturelle (sans pont) et sans point quand elles ne sont pas en contact, et préfère ajouter un point quand les liaisons se touchent, même où cela n'est pas forcement nécessaire car induit. Ce sont donc les représentations C et D que j'adopte.

Composants principaux

On se pose souvent la question de la polarité des condensateurs, et il est vrai que certains symboles de condensateur ne sont pas si évident que ça à "déchiffrer" quand on débute. Pour mes schémas, j'ai choisi les représentations suivantes, pour les condensateurs polarisés et non polarisés.

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Pour les résistances, j'ai choisi d'utiliser les rectangles plutôt que les zigzags. Toutes les résistances de mes schémas ont la même taille, quelque soit leur type (CMS ou traversante, 1/2 W ou 20 W). Quand aucune indication n'est donnée, il s'agit de résistances classiques 1/4 W ou 1/2 W, au choix. A partir de 1/2 W, j'indique la puissance.

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Affichage des références et/ou valeurs des composants

Dans certains livres et sur le Net, on trouve des schémas qui ne comportent que les références des composants, leur valeur étant spécifiée dans un liste des composants séparée (BOM, Bill Of Material, liste de matériel). Cette façon de faire rend sans doute le schéma plus clair, mais l'obligation de consulter la liste des composants pour en connaître la valeur est souvent contraignante pour les gros schémas (si le schéma est sur papier, la première chose qu'on peut faire est d'inscrire la valeur à côté de chaque composant).

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Pour ma part, je préfère afficher les deux éléments sur mes schémas : référence du composant (affichage en gras) et sa valeur (affichage normal). Bien entendu, cela ne me dispense pas de faire une liste de matériel (BOM) séparée, bien pratique quand on veut passer une commande chez un revendeur. Ce que je ne fait pas toujours de façon systématique, je le reconnais. Pour les schémas simples, le lecteur peut faire l'effort de réaliser lui-même sa liste, en se basant sur le schéma. En ce qui concerne les schémas "complexes" pour lesquels je n'ai pas publié de liste, je la réalise en général quand on m'en fait la demande.

Codage des références de composants

Comme vous l'avez forcement déjà constaté, les composants d'un schéma sont repérés par une ou plusieurs lettres suivie(s) d'un nombre. La ou les lettres sont pour ainsi dire "universelles" pour certains composants (R et C par exemple), et ne le sont pas forcément pour d'autres. Les résistances commencent toutes par la lettre R (par exemple R1, R2, R3, etc), et les condensateurs commencent toujours par la lettre C (par exemple C101, C102, C103). Voici celles que j'adopte pour mes schémas :
AFF = afficheur (LCD ou à LED)
C = condensateur
D = diode, LED
FU = fusible
HP = Haut-Parleur
J = connecteur (d'alimentation, d'entrée audio, etc).
L = bobine (self, inductance), lampe à incandescence
LDR = photoresistance
M = moteur (AC ou DC)
MIC = Microphone
Q = transistor, parfois triac
R = résistance, parfois thermistance ou varistance
RL = relais
RP = Réseau de résistances (ResPack)
RV = potentiomètre ajustable ou de tableau
SW = interrupteur ou commutateur électromécanique, bouton poussoir
TH = Thermistance, parfois thyristor
TR = transformateur d'alimentation, parfois triac
U = circuit intégré (circuits logiques, analogiques et mixtes)
Vous trouverez un peu partout (Internet, revues) des schémas où certaines de ces lettres sont utilisées pour d'autres composants, par exemple lettre T pour le transistor, ou encore L ou LED pour les LED. Mais en règle générale, cela ne pose guère de problème, on finit par s'y retrouver quand le symbole est reconnu. Et à force de voir des schémas, c'est ce qui finit par arriver.

Codage des valeurs de composants

Certains auteurs indiquent pour chaque composant, la valeur et l'unité de valeur quand elle existe, les résistances et les condensateurs étant les deux types de composants les plus courants pour lesquels on se pose en premier la question.

Valeur des résistances et des condensateurs
Une résistance s'exprime toujours en ohms et un condensateur s'exprime toujours en farads, et les sous-unités permettent de réduire l'écriture de la valeur avec un nombre de chiffres raisonnable. Il serait bien ridicule en effet qu'un condensateur de 22 pF soit mentionné comme ayant une valeur de 0,000000000022 Farads. En revanche, il n'est pas interdit de conserver la lettre du multiple ou du sous-multiple, et de s'affranchir du symbole F indiquant l'unité de base, qui ne change jamais. En lisant 22p, on peut comprendre que la lettre de sous-multiple "p" correspond à "pico" et que le condensateur vaut donc 22 pF (22 picoFarads). Il en est de même pour les résistances : une valeur notée 12K est assez facile à comprendre comme étant équivalente à 12 KO (12 KiloOhms). Même chose bien sûr avec les autres multiples et sous-multiples. J'ai pris la décision de noter mes composants avec le multiple ou sous-multiple, mais sans l'unité de base (ni Ohm, ni Farad).

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Remarque : dans le logiciel de saisie de schéma que j'utilise (Proteus) on peut ajouter les symboles ohm (omega) et Farad (F) dans la valeur des composants, mais dans ce cas la simulation du circuit est impossible car ces caractéères sont interdits par le moteur Spice.

Pour les résistances de valeur inférieure ou égale à 1000 ohms
Pour les milliers et les millions, j'utilise respectivement les lettres k (kilo ou kilo-ohms) et M (Méga ou Mégo-ohms), comme il est coutume de le voir un peu partout. Dans mes schémas, une résistance de 12000 ohms (12 kiloOhms) est donc notée 12k. Et une résistance de 1,5 million d'ohms est notée 1M5. A noter que le "k" de "kilo" doit être en minuscule. Par le passé j'ai utilisé un "K" majuscule, ce qui explique sa présence dans nombre de mes "vieux" schémas (surtout avant 2010).

Pour les résistances de valeur inférieure à 1000 ohms
Pour les résistances de faible valeur, j'ai longtemps eu l'habitude de noter la valeur sans aucune lettre. Par exemple, notation 68 pour une résistance de 68 ohms. Mais on peut aussi ajouter la lettre U ou R pour "confirmer qu'on a rien oublié". Une résistance de 68 ohms peut ainsi être notée 68U ou 68R, et une résistance notée 6U8 ou 6R8 a pour valeur 6,8 ohms. Dans mes nouveaux schémas, j'ajoute la lettre R pour indiquer les unités des petites valeurs de résistance : 1R5 (et non plus 1.5) ou encore 270R (et non plus 270).

Pour les condensateurs
je ne note pas la lettre F qui désigne l'unité principale, le Farad. Un condensateur de 100 nF est ainsi noté 100n, et un condensateur de 470 pF est noté 470p. Pour un condensateur de 2,2 uF, je le nomme 2u2. Notez l'absence d'éspace entre le nombre et la sous-unité, qui permet de gagner de la place sur le schéma et de le rendre moins "éparpillé". PLus de détails à la page Condensateur - Codes valeur.

Tension de service des résistances et condensateurs
Les résistances et condensateurs peuvent travailler avec une tension maximale à leurs bornes. Pour les résistances, cette tension maximale est généralement comprise entre 200 V et 300 V. Dans les montages TBT (Très Basse Tension) il est inutile de spécifier cette valeur de tension maximale, qui n'est jamais (ou que très rarement) atteinte. Si dans un montage on trouve des points soumis à des différences de potentiels élevées, alors je le spécifie (dans le descriptif du texte, sur le schéma, ou les deux). D'une manière générale, voici comment procéder avec les résistances :
Pour les condensateurs, j'indique parfois leur tension de service (tension maximale supportée en régime permanent), ce n'est pas systématique. Quand je le fais, la tension spécifiée est la valeur minimale sous laquelle il ne faut pas descendre. Si une tension de service de 16 V est spécifiée, vous devez choisir un modèle d'au moins 16 V, c'est à dire 16 V, 25 V, 40 V ou 63 V. Quand je n'indique rien, cela signifie qu'il faut choisir des condensateurs dont la tension de service (et non la tension d'essai) est égale ou supérieure à la tension d'alimentation du montage, même s'ils ne sont pas directement raccordés aux lignes d'alimentation. Dans le schéma d'exemple qui suit, trois condensateurs sont associés à un régulateur de tension de +15 V auquel on applique une tension non régulée de +24 V, et aucune indication de la tension de service n'est donnée pour les condensateurs C1 à C3.

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Le premier condensateur C1 est soumis à une tension non régulée de +24 V, on doit donc lui choisir une tension de service au moins égale à cette valeur. La tension supérieure normalisée la plus proche est 25 V, et on peut se contenter de cette valeur. La prudence voudrait toutefois que l'on prenne une marge de 20 %, même si les constructeurs sérieux adoptent déjà cette marge. Une tension de service de 40 V est la valeur normalisée que l'on trouve juste après celle de 25 V, on peut la retenir. Pour C3, même chose : la tension à laquelle est soumis ce condensateur est de 15 V, un modèle 1 uF / 16 V est donc à priori suffisant. Mais au moment de l'achat, on constate que certains revendeurs n'ont pas ce modèle, et que le premier condensateur de 1 uF est proposé avec une tension de service de 63 V. Qu'à cela ne tienne, qui peut le plus peut le moins, le modèle 63 V conviendra parfaitement (pour une valeur capacitive de cet ordre, la différence de taille physique n'est pas énorme). Pour C2, on constate la même chose au moment de l'achat : la plupart des condensateurs de 100 nF (et des valeurs inférieures) n'existent quasiment pas avec des tensions de service inférieures à 63 V. On choisira donc un condensateur de 100 nF / 63 V ou 100 V, et tant pis si cette valeur semble "disproportionnée" avec la tension réellement mise en jeu.
Remarque : pour les condensateurs chimiques polarisés, il faut éviter d'utiliser un condensateur dont la tension de service est très supérieure à la tension qui lui est réellement appliquée. Le composant coûte plus cher, occupe plus de place, et d'un point de vue électrique il est sous-utilisé, ce qui n'est pas forcément bon pour lui.

Références des circuits intégrés
Parfois, j'indique seulement la partie de la référence qui est commune à plusieurs constructeurs. Le célèbre circuit intégré AOP "741", pour citer un exemple parmi d'autres, se décline en effet sous de nombreuses appellations, qui dépendent des fabricants : MC1741, LM741, UA741, etc. Il en est de même pour beaucoup d'autres circuits intégrés d'usage courant ou spécialisés. Les régulateurs de tension n'échappent pas à cette règle, j'indique plus souvent "7812" que "LM7812".
Exemples :
En clair, quand sur un schéma j'indique la référence "741" pour un AOP, vous pouvez prendre au choix un LM741, un UA741 ou autre.

Circuits logiques et numérotation des sorties

Peut-être connaissez-vous cette particularité qu'ont les informaticiens et les électroniciens de commencer à compter à partir de 0 et non à partir de 1. Cela est lié au fait que le nombre 0 fait partie des nombres possibles dans un système numérique. Ainsi, un compteur binaire doté de 8 sorties permet d'obtenir 256 combinaisons différentes possibles, qu'on ne numérote pas de 1 à 256 mais de 0 à 255. Il existe des circuits intégrés qui possèdent plusieurs sorties, et que ces sorties soient celles d'un compteur décimal, d'un compteur binaire ou d'un autre type de circuit logique n'y change rien, certains donneront à la première sortie l'appellation "0" et d'autres lui donneront l'appellation "1". Par exemple le compteur décimal CD4017 (célèbre pour la fonction chenillard qu'il permet de réaliser facilement) possède 10 sorties dont le préfixe est la lettre "Q". Selon la source du document que vous consultez, vous pouvez vous retrouver soit avec une série de broches nommées "Q0 à Q9", soit avec une série de broches "Q1 à Q10".

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En comparant des schémas différents qui n'appliquent pas les mêmes règles (même les fabricants de circuits intégrés ne se sont pas mis d'accord), cela risque vite de porter à confusion voir faire des erreurs. Pour ma part, j'ai pris pour décision de laisser la numérotation choisie par l'éditeur du logiciel PROTEUS/ISIS que j'utilise pour mes saisies de schéma, laquelle débute toujours par "0". Car bien évidement, je ne vais pas m'amuser à refaire la bibliothèque de composants ! De votre côté, la seule "contre-attaque" pour s'en sortir à coup sûr est de regarder le numéro physique de broche des circuits et non leur appellation. Car si l'appellation des broches peut changer d'un document à l'autre, leur position physique elle, est immuable : la première sortie d'un CD4017, qu'elle soit dénommée Q0 ou Q1, sera toujours sur la broche numéro 3.

Lignes d'alimentation

Une grande partie des montages électroniques fonctionne avec une alimentation secteur ou avec une ou plusieurs piles. Les règles de représentation des points d'alimentation diffèrent d'un montage à l'autre, mais d'une manière générale on reconnait assez aisement les lignes de masse (point électrique servant de référence de potentiel) et la ou les lignes d'alimentation. Ces lignes prennent en effet plus de place sur les schémas (elles s'étendent plus que les autres). Sur les schémas volumineux, cela se remarque plus facilement. Pour ma part, je représente la masse avec un symbole de masse (ou de terre dans mes anciens schémas), et la ou les lignes d'alimentation avec des flèches dont le libélé commence par le caractère "+" (pour une ligne d'alimentation positive) ou "-" (pour une ligne d'alimentation négative).

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Dans le schéma qui précède, les composants D1, C2 et RV1 sont connectés à la ligne de masse. Seuls les broches 4 des deux AOP U1:A et U2:A sont raccordés à la ligne d'alimentation négative -15 V, et ces mêmes AOP sont aussi reliés à la ligne d'alimentation positive +15 V, ligne également partagée par la connexion "supérieure" du potentiomètre RV1.

Sens des flèches ?
La plupart du temps, j'utilise des flèches pour représenter les points d'arrivée des bornes positives et négatives de l'alimentation. Il m'arrive d'utiliser des flèches "sortantes" ou des flèches "entrantes", selon l'emplacement dans le schéma. Dans tous les cas, ne tenez pas compte du sens de la flèche, qui n'indique pas forcément une direction électrique. Rappelez-vous simplement que tous les points de connexion marqués dans un schéma (flèches, petits ronds, rectangles, etc) et qui portent le même nom doivent être reliés ensemble (ce point sera détaillé plus loin).

Bus

Il est parfois nécessaire, sur des schémas complexes ou de moyenne complexité, de réduire le nombre de fils dessinés qui se croisent ou qui se cotoient en parallèle, pour faciliter la lecture de l'ensemble. On peut pour cela faire appel aux renvois (point discuté au paragraphe suivant) ou aux lignes de bus, qui représentent en un seul trait épais, un ensemble de plusieurs fils (toron ou faisceau de câbles). Bien entendu, le fait de "mélanger" (disons plutôt de regrouper) des fils, impose de les repérer d'une manière ou d'une autre. Car sinon, comment faire la correspondance entre câbles de "sortie" et câbles "d'entrée" ? On peut dans la pratique faire appel à un codage par couleur (comme dans les torons multipaires) ou à un repérage par étiquettes nommées ou numérotées (que l'on ajoute après coup aux deux extrêmités de chaque câble). Prenons par exemple le cas d'un système d'affichage numérique mettant en oeuvre deux ensembles de quatre microswitches (interrupteurs miniatures), de deux afficheurs sept segments et de deux décodeurs BCD / 7 segments. Ce système, qui permet d'afficher un nombre donné en fonction de la position des interrupteurs, n'est conçu que pour des besoins didactiques, mais il convient bien comme exemple pour mettre en évidence l'attrait des bus de liaison. Le premier schéma de notre montage, qui s'appuie sur une représentation classique par fils indépendants, se présente ainsi :

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Les micro-interrupteurs (DSW1 et DSW2) sont situés à côté des afficheurs numériques, et tous comme ces derniers, sont reliés aux circuits intégrés 7447 (U1 et U2). On voit donc une grande quantité de fils sur le schéma, pour un nombre finalement assez restreint de composants (imaginez ce qu'il en serait avec des microprocesseurs et des mémoires). L'utilisation de bus de liaison permet d'éclaircir le schéma, en "regroupant" plusieurs fils entre eux, c'est que que montre le schéma suivant.

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Ce deuxième schéma est rigoureusement identique d'un point de vue électrique : les composants sont raccordés entre eux exactement de la même manière que dans le premier schéma. Seule la représentation schématique est différente. Chaque fil qui porte un libélé donné, est électriquement raccordé à tout autre fil portant le même nom.

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Il est vrai que l'on gagne peu de place pour les liaisons effectuées entre décodeurs 7447 et afficheurs (au centre du schéma), mais cette nouvelle façon de dessiner les liaisons fait tout de même plus "propre". La contrainte est de donner un nom ou un numéro à chaque fil qui arrive sur un bus ou qui en vient, tout en faisant bien attention à ne pas donner un libellé identique à deux fils qui ne doivent pas être raccordés entre eux. C'est la seule façon de savoir qui est raccordé à qui. Il est pratique d'utiliser des libellés qui sont en relation directe avec le nom des pattes des composants, mais bien sûr, quand il faut nommer un fil qui relie une sortie QA sur une entrée A, il faut faire un choix. L'utilisation d'un bus permet également de bien scinder un schéma pour en montrer ses sous-ensembles. Si l'on reprend le schéma précédent et que l'on y ajoute un bus pour les liaisons électriques entre décodeurs BCD et afficheurs, on peut montrer de façon bien séparée la partie "logique" sur la partie gauche du schéma et la partie "commande et affichage" sur la partie droite. Entre les deux parties, un seul bus bien gras au lieu de 22 fils bien fins...

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Remarque importante : tout fil qui va sur un bus doit impérativement comporter un libellé. S'il n'en a pas, il s'agit d'une erreur de dessin puisqu'on ne peut pas deviner où il va.

Autres "petits détails" concernant les composants

Pour ce qui est de la notation des références et des valeurs de composants autres que les résistances et condensateur (dont j'ai parlé précédement) j'adopte les règles suivantes :
- Circuits intégrés: je n'ai pas vraiment fixé de règles : un CD4017 peut être noté 4017 ou CD4017. Quand un circuit intégré comporte plusieurs élements pouvant être éparpillés sur un même schéma, chaque élement porte une référence identique, suivit du caractère ":" (deux points), suivit d'une lettre indiquant l'ordre de l'élement dans le boîtier. Par exemple, deux portes inverseuses contenues dans un même boitier de type CD40106, peuvent être référencées U2:A et U2:B (les suivantes s'appellent U2:C, U2:D, etc). On considère dans ce cas que U2 constitue la référence du composant physique (unique), et que les lettres A et B (et éventuellement les suivantes) constituent des sous-références.
- Transistors : la référence est notée dans son intégralité, pas d'abbréviation.
- LED : à moins qu'il ne s'agisse d'une LED spéciale, ou si des LED de différentes couleurs sont utilisées dans un même schéma, je n'indique pas de valeur.
- Diodes zener : je n'indique en général que la valeur de la tension de zener, et non la référence complète. Pour une diode zener notée 5V1 sur un de mes schémas, vous pouvez donc choisir n'importe quelle diode zener de 400 mW ou 1,3 W, par exemple une BZX55C5V1. Pour des puissances supérieures à 1,3 W, je l'indique.
- Potentiomètres : dans certains de mes montages, vous remarquerez que les potentiomètres comportent une valeur exprimée en %, le plus souvent 50%. Vous n'avez pas besoin de tenir compte de cette valeur, qui ne correspond à rien d'autre qu'au pourcentage de déplacement du curseur par rapport à l'extrémité 1 du composant,et qui n'a d'utilité qu'au moment de la simulation du circuit.

Exemple avec le schéma suivant :

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Renvois de liaisons

Les renvois indiquent une liaison électrique entre deux parties d'un même schéma, ou une liaison entre deux schémas distincts. Dans le schéma précédent, il y a deux renvois : un renvoi noté RAZ1 et un renvoi noté RAZ2. Les deux points notés RAZ1 sont isolés sur le schéma, mais du fait de leur noms identiques, indiquent qu'il y a liaison électrique entre eux. Ainsi, l'émetteur du transistor Q1, la borne "haute" de la résistance R3 et l'anode de D1 sont électriquement reliés ensemble. Pour RAZ2, on ne voit qu'un seul point, mais il y en a forcement un autre ailleurs portant le même nom, sinon celà n'a pas de sens : si on ne le voit pas sur ce schéma il peut être sur un autre "sous-schéma". Il peut aussi s'agir d'un point test et dans ce cas cela est spécifié dans le descriptif teste qui accompagne le schéma.

Broches de composant inutilisées

Il est très fréquent que des broches existent physiquement sur un composant et qu'on n'en ait pas besoin dans le montage. Dans ce cas, deux options :
- ces broches sont des entrées qui sont sensibles à l'environnement, et les laisser en l'air (non connectées) peut perturber le montage. Ces broches doivent être reliées soit à la masse soit à une borne d'alimentation (souvent positive dans le cas de circuits logiques) pour leur assurer un potentiel fixe et parfaitement défini. Dans ce cas, on peut dire que lesdites broches sont "utilisées", en tout cas elles sont reliées à quelque chose sur le schéma.
- ces broches ne servent pas et peuvent être laissée en l'air (non connectées). C'est un cas très fréquent avec des circuits intégrés logiques dotés de plusieurs sorties, ou circuits intégrés analogiques tel que les AOP, qui disposent parfois de broches de compensation d'offset ou de compensation en fréquence qu'on n'est pas obligé d'utilisé. Parfois encore, les broches existent bel et bien mais ne sont reliées à rien dans le circuit lui-même. Dans ce cas, ces broches apparaissent sur le schéma comme étant en l'air. On pourrait certes retirer du schéma toutes les broches inutilisées (ce qui serait long car il faudrait souvent recréer de nouveaux symboles), mais dans ce cas, certains pourraient se poser la question de savoir où sont les broches qui manquent...
Remarque : les seules broches qui peuvent exister physiquement et qui n'apparaissent pas toujours sur les schémas sont les broches d'alimentation des circuits intégrés logiques. Quand c'est le cas (et si je n'oublie pas), j'ajoute un texte concernant ces broches, directement sur le schéma.

Alimentation(s) et masse(s)

Dans certains cas, tous les composants qui sont reliés à une masse sont physiquement dessinés avec un fil qui aboutit sur une ligne de masse globale - un "grand" trait quasiment toujours horizontal et parfois plus épais que les autres. Dans d'autres cas, tous les composants qui sont reliés à une masse sont physiquement dessinés avec un fil qui les relie simplement à un symbole de masse. De même pour les points d'alimentation, qui peuvent être regroupés (ligne d'alimentation globale elle aussi souvent horizontale) ou isolés (avec un symbole d'alimentation). Dans tous les cas, le schéma représente la même chose, il s'agit juste de conventions différentes. Les deux schémas qui suivent sont rigoureusement identiques, même s'ils sont dessinés de façon différentes. Ainsi, d'un point de vue connexions électriques entre les composants, le schéma qui suit...

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... est rigoureusement identique au schéma qui suit.

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Remarque : la masse ne représente ni plus ni moins qu'un lieu de rencontre où sont connectés plusieurs composants. Sauf pour certaines exceptions (faibles signaux ou hautes fréquences) il n'est pas nécessaire de la relier au chassis (boîtier) métallique qui protège votre montage.

Forme physique des composants

La plupart des composants électroniques existent dans différentes formes et tailles. Les résistances, condensateurs, diodes, transistors et circuits intégrés peuvent être petits ou gros, ronds ou rectangulaires, minces ou épais... Les caractéristiques physiques des composants ne sont que très rarement précisées sur un schéma électronique. Deux familles principales se dégagent : les composants traversants avec des broches qu'on fait passer à travers un circuit imprimé, et les composants montés en surface (CMS) sans broche traversante. Si vous débutez en électronique, préférez les composants traversants, plus faciles à manipuler. Les circuits intégrés existent souvent en version traversante et en version CMS. Préférez là encore les premiers (type de boîtier : DILxx ou DIPxx).