Dernière mise à jour :
09/05/2008
Le bricolage quand on est gamin
Les activités pratiquées dans notre tendre enfance,
même sur une très courte période, peuvent-elles
influencer notre avenir ? Je n'en sais fichtre rien, même si au
fond de moi je le pense forcement un peu. Toujours est-il que je trouve
fort amusant de constater que mon environnement actuel, fortement
axé électronique, me plait au plus haut point. Il y a des
années que mes parents me parlent d'une photo de moi à
l'âge de deux ans, où l'on me voit avec un tournevis en
main, devant un poste de radio de l'époque, bricolée par
mon papa. Et cela fait longtemps que j'avais envie de voir cette photo,
qui s'est perdue comme sans doute beaucoup d'autres, durant tel ou tel
déménagement ou nettoyage. Et puis miracle, mon papa
remet la main sur le négatif de la photo en question, qu'il
m'envoie sur le champs ! Mieux qu'une photo, il y en a trois (une est
très floue, je ne la montre pas) !
Quand je vois ces photos, je ne peux m'empêcher de faire le
rapprochement avec notre fiston Timothée, qui a montré
très tôt un interêt particulier pour le placement de
composants électroniques sur une plaque
d'expérimentation. L'envie de faire comme son papa, sans
doute... La petite Louise (2 ans) aime elle aussi faire ses petites
expérimentations (bébé led, papa led, ...), et
notre plus grande, avant d'atteindre ses 10 ans, manifestait
déjà une grande envie de participer aux montages de la
maison.
Bien entendu, on peux se dire que tous les enfants (ou au moins une
majorité d'entre eux) aiment bricoler, et que tous
élements à assembler contribuent au développement
de la logique d'assemblage et de la préhension. Mais
l'assemblage de cubes avec des dessins dessus va-t-il
s'imprégner dans l'esprit de la même façon que
l'assemblage de résistances sur un circuit sans soudure ? Ces
deux variétés de "jouets" vont-ils amener aux mêmes
types de raisonnements ? Si on compare les "réactions" des
enfants aux "vrais" jeux d'enfants qu'on met à leur disposition,
cela amène à penser que non. Chaque enfant est unique, et
tel ou tel jeu va lui plaire plus qu'un autre, même si bien
sûr certains jouets ont un acceuil favorable de la majorité.
L'important me semble-t-il est de savoir les accompagner sans les
forcer, de repérer leurs centres d'interêt et de les aider
à développer ce dans quoi ils se sentent bien.
Un composant dans l'évier...
Je repense à une phrase prononcée par notre petite
Adèle, quand elle avait 3 ans. Je bricolais dans la cuisine, et
avait posé un condensateur chimique de petite taille sur le bord
de l'évier. Suite à un faux mouvement de ma part, le
composant est tombé dans l'évier. Adèle s'est
alors écriée : "Le condensateur il est tombé dans
le siphon !". Cette phrase nous a bien sûr fait rire, car pour
elle, les termes "condensateur" et "siphon" étaient tout aussi
naturels que fourchette ou biberon. Et quoi de plus normal, d'ailleurs
? En démontant le siphon pour le nettoyer, on lui avait tout
simplement montré comment le système était fait.
Et quand elle prenait un composant électronique dans sa main, je
lui indiquait son nom. A cinq ans, elle sait parfaitement reconnaitre
un transistor, un condensateur, une résistance, un quartz, une
led. Nous n'avons pas chez nous l'indélicatesse et la
stupidité de penser qu'on peut faire de nos enfants des
"génies", mais nous avons simplement pris l'habitude de nommer
les choses par leur nom. Donc pour moi, tout cela est bien "normal".
Hors-sujet
Raisonnement similaire avec les téléphones sans fils, qui
sont devenus monnaie courante : nos enfants seraient bien surpris de
nous voir prendre un combiné relié à une base par
un fil électrique spiralé, même si on leur a
déjà dit qu'ils étaient ainsi constitué
quand nous-mêmes étions enfants. Tout cela est bien
naturel, en restant toutefois quelque peu nebuleux. Pour preuve,
Natacha - ma plus grande fille - m'avouait recemment se demander
comment on pouvait établir une communication entre deux
téléphones portables très éloignés.
Question normale, puisque les fabricants ont réussi à
cacher une grande complexité de fonctionnement dans un produit
d'usage courant. On a bien l'idée que "des antennes prennent le
relais" (ça peut même faire peur quand une telle antenne
est monté sur le toit de notre immeuble), mais comment le
passage de l'une à l'autre se fait... alors là
mystère ! Pareil pour l'ordinateur à la maison et le
vaste réseau Internet auquel il est raccordé : on peut de
chez soi naviguer où bon nous semble, sans trop penser que ce
que l'on voit peut venir de très loin. Tout cela semble si
proche quand c'est affiché sur l'écran...