Dernière mise à jour :
27/06/2010
Ca n'arrive qu'aux autres
Le genre de chose que l'on craint tous plus ou moins est arrivé
chez nous. La nuit du 24 au 25 juin 2010 a été pour nous sept, une
expérience dont on se serait bien passé.
Mais on peut s'estimer
heureux, les dégâts ne sont que matériels et d'amplitude modeste, aucun drame à déplorer.
Merci à la chance
Oui,
on peut dire qu'on a eu de la chance. Tout le monde dormait au moment
de l'incident, sauf ma femme. Comme les autres soirs avant
d'aller se coucher, elle passe devant la porte de la chambre de
Timothée (10 ans) et aperçoit de la lumière sous la porte. Elle entre
donc pour éteindre. J'ai été sorti de mon sommeil par un cri "Il y a
quelque chose qui brûle !", suivi par des cris de Timothée,
qui se plaignait de "ne plus rien voir". J'ai bondi de mon lit et me
suis dirigé vers la chambre du petit qui était complètement enfumée.
Timothée toussait et moi-même avais bien du mal à respirer.
Pas de flammes ?
Aucune
flamme visible, et pourtant une odeur insupportable, suffocante.
Difficile de localiser la source du problème dans le nuage de fumée,
mais je n'ai pas mis longtemps à comprendre que son origine
était la lampe fixée sur le lit superposé, qui avait été réorienté
vers le lit supérieur pour atténuer la lumière. La latte du lit du
dessus était à 1 mm du spot et se consummait lentement, un trou du
diamètre de l'ampoule était déjà apparent (la latte était coupée en
deux, voir photo ci-après) et le matelas du lit supérieur se consummait lui aussi lentement.
Premier réflexe, sortir les enfants des chambres (qui se situent toutes
à l'étage) et les faire descendre au rez de chaussé, près de la porte d'entrée. Pendant que ma
femme se chargeait de cette tâche, je débranchai la fiche secteur de la
lampe et essayai d'analyser la situation au plus proche de la source
incandescente. Aucune flamme, plein de fumée. Timothée, arrivé dans le
salon quelque peu paniqué, a eu le réflexe de prendre le téléphone, de
composer le 18 et d'expliquer qu'il y avait le feu. Nous ne lui avions
rien demandé et ça nous a sacrément rassuré qu'il puisse prendre cette
décision de lui-même aussi rapidement (après coup ça ne m'a pas surpris
du tout, je sais qu'il est capable de prendre de bonnes décisions). De
mon côté, je suffoquais et ai eu la géniale idée d'ouvrir toutes les
portes et fenêtres de la maison...
Ah si, des flammes !
Bien
sûr que je savais qu'il ne fallait surtout pas créer de courant d'air
et donner au feu l'occasion de s'oxygéner. Mais dans la panique et ne
pouvant plus respirer, je n'ai pas réfléchi plus que ça. Les yeux et la
gorge me piquaient et je voulais de l'air. Le feu - avec des vraies
flammes - s'est déclanché dans les secondes qui ont suivi l'aération.
C'est à cet instant que j'ai réalisé que la chose n'allait pas être
simple à gérer. Deux problèmes se posaient simultanément dans ma tête
et je n'étais focalisé sur rien d'autre. Premièrement, crainte de ne
pas pouvoir venir à bout des flammes. Deuxièmement, crainte de manquer
d'air et de tomber dans les pommes. J'ai donc concentré toute mon
énergie pour étouffer les flammes le plus vite possible, avec ce qui me
tombait sous la main tel que couvertures et oreillers. Chose assez
amusante quand j'y repense maintenant, je me souviens clairement avoir
lancé les peluches à l'opposé de la chambre pour les épargner des
flammes. Toutes n'ont pas survécues mais les "principales" sont sauves.
Eteindre le foyer n'était pas simple car les flammes sortaient par
dessous et par dessus le matelas supérieur. Des morceaux de mousse en
fusion coulait sur le lit du bas, qui à son tour a pris feu. Ma femme
est remonté à l'étage pour m'aider, en remplissant d'eau des saladiers
et seaux que je jetais sur le feu. Au bout d'un moment, l'ampleur
de l'incendie
était redescendue à un niveau tel que j'ai pû à nouveau m'en approcher
et finir par l'étouffer avec ce qui restait de tissus sur place. C'est
à cet instant précis que les pompiers sont arrivés. J'ai voulu les
guider à l'étage pour leur indiquer l'endroit du sinistre mais ils
m'ont vite fait comprendre que la seule chose censée que j'avais à
faire était de sortir de la maison et de les laisser faire leur boulot.
C'est là qu'on comprend l'étendue des bêtises qu'on peut faire dans
l'action.
Réveil...
Pendant
que les pompiers faisaient le nécessaire à l'étage, nous étions
tous les sept dehors, assis au bord de la route et entourés
de lumières clignotantes. Pompiers, ambulances et police avaient
déployés leur forces devant notre maison. Nous avons rapidement été
pris en charge par les pompiers et infirmiers, qui ont évalué notre
degré d'intoxication. Cinq de nous sept avons
été transportés aux urgences pour observation, même si nous savions
que ce n'était pas trop grave. Les deux enfants restants, qui
n'avaient pas respiré beaucoup de fumée, ont été accueillis par des
voisins (il faut dire que peu d'entre eux étaient resté chez eux).
C'est à partir de cet instant que je me suis mis à trembler et
que j'ai du évacuer le stress qui m'avait permis de faire face à la
situation.
Résultat des courses
On
a bien sûr eu tous très peur. Dans l'affaire, le plus ennuyé semblait
être Timothée, qui se sentait coupable. Bien entendu, nous
ne lui avons pas parlé du problème de la lampe avec des termes accusateur, sachant très bien
qu'il est assez grand pour tirer les conclusions qui s'imposent. Dans
ce genre de situation, nous n'allons évidement pas chercher un
coupable. Il s'agit d'un accident, point. Ma grande fille Flavie (11
ans) a été un peu paniquée et s'est beaucoup inquiété de la santé de
nos animaux (cochon d'inde et lapin). Adèle et Louise (6 ans et 4 ans) ont eu aussi très peur,
mais ont fini par plaisanter avec les pompiers. Leur sourire avait
quelque chose de réconfortant. Pour ma part, j'ai eu droit à quelques
brulures sur les mains et bras qui ont nécessité des soins un peu plus
avancés, mais rien de grave.
Décision est prise d'installer des
détecteurs de fumée dans chaque pièce et de retirer toutes les lampes
secteur de tous les lits pour les remplacer par des lampes à LED alimentées
par piles. Ca tombe bien, je m'étais attelé à un projet de
lampe pour
enfant pas plus tard que la semaine précédente. Un pressentiment ?