Dernière mise à jour :
16/07/2009
Présentation
Vous êtes nombreux à vous demander quelle valeur
adopter pour une résistance placée en série dans
un circuit
électronique, dont le seul but est d'abaisser la valeur d'une
tension donnée. Il existe plusieurs méthodes, et la
résistance
chutrice n'est pas forcément la plus appropriée, nous allons
voir
pourquoi. L'abaissement d'une tension alternative par les "voies
normales" n'est pas
abordée
dans cet article, mais si le sujet vous intéresse,
peut-être
devriez-vous commencer par regarder du côté des
transformateurs d'alimentation.
Réduire une tension continue
La
première idée qui vient à l'esprit quand on veut
réduire la valeur
d'une tension, est d'insérer une résistance dans le
circuit
d'alimentation. Après tout, c'est bien ce qu'on nous a appris
à l'école
: une résistance développe à ses bornes une
tension (U) dont la
valeur est égale au produit de sa valeur ohmique (R) par le
courant (I)
qui la traverse, selon la célèbre formule qui suit et que
vous devriez
connaître par coeur :
U = R x I
Et cette valeur de tension U, qui se
retrouve aux bornes de la résistance, est bien retranchée
de la valeur
obtenue au final. Ce qui est tout à fait juste, et l'exemple de
la
LED avec sa
résistance de limitation de courant en illustre parfaitement
le contexte :
Un exemple entre autres...
Seulement
voilà : la chute de tension dans la résistance est
fonction de deux
données : la valeur de la résistance elle-même, et
la valeur du courant
qui la traverse. Il suffit qu'une de ces deux valeurs change pour que
la chute de tension change elle aussi. Et ce comportement est
très
rarement désiré quand il s'agit d'alimenter un circuit
qui réclame une
tension d'alimentation bien précise et fixe. Pour la LED, pas de
soucis, car si la tension de départ est fixe, la tension et le
courant
d'arrivée seront aussi fixes, car la LED ne modifie point son
comportement en situation dite "normale" (on oublie volontairement les
petites variations auxquelles elle peut être soumise avec la
température ambiante).
Le choix d'une résistance chutrice convient donc très
bien, tout du
moins tant que la dissipation de puissance dans cette dernière
reste
modeste, c'est à dire si la tension à chuter (à
retirer) et le courant traversant ne sont pas trop
importants.
Passage de +9 V à +3,3 V
Maintenant,
imaginons que vous disposez d'une tension continue de 9V, et que vous
souhaitez alimenter un petit circuit intégré qui
réclame une tension de
3,3 V, toute tension supérieure à cette valeur
étant néfaste
à ce circuit. Vous décidez donc de faire chuter la
tension de 9 V à une
valeur de 3,3 V. Rien de plus simple, allez-vous dire, on connaît la
tension à retirer, qui est de :
9 V - 3,3 V = 5,7 V
Vous calculez donc la valeur de R en retournant la formule magique :
R = U / I
U étant la tension à chuter, et I étant la
consommation du circuit qui fonctionne sous 3,3 V.
Mais
au fait, quelle est cette valeur de I ? En avez-vous seulement une
idée
? 1 uA, 10 mA, 100 mA, 1 A, 1000 A ? Qu'à celà ne tienne,
il suffit de consulter la
notice constructeur (datasheet) du circuit en question. Et vous lisez :
consommation maximale 150 mA. Parfait, nous avons toutes les
données du
problème, la résistance doit donc être de :
R = 5,7 (V) / 0,15 (A) = 38 (ohms)
Une résistance de valeur normalisée de 39 ohms fera
l'affaire.
Mais...
La valeur de I spécifiée dans le datasheet était
une valeur
maximale. Imaginons
ce qui se passe avec notre résistance de 39 ohms, si la
consommation
normale du
circuit n'est que de 40 mA. Dans ce cas, la chute de tension est de :
U = R x I
= 39 (ohms) * 0,04 (A)
= 1,56 V.
Le circuit qui demande 3,3 V reçoit donc maintenant une tension
de 9 V - 1,56 V, soit 7,34 V.
Et il grille instantanément. Ce qui est bien embêtant...
La solution ?
Un
régulateur
de tension
intégré, qui délivre une tension bien stable quel
que soit le courant
demandé. Il suffit de choisir le régulateur qui va bien,
en fonction de
la valeur de la tension d'entrée et du courant consommé.
Dans notre
cas, un régulateur de type LM317, "programmé"
convenablement pour qu'il sorte 3,3 V, convient parfaitement (voir page
Alim simple 003,
qui indique comment procéder).
Passage de +5 V à +3,3 V
Même
si on considère que le courant consommé est du
même ordre que dans
l'exemple précédent, la problématique reste
identique, une résistance
ne peut pas être utilisée si le courant consommé
n'est pas parfaitement
connu ou s'il n'est pas fixe. Donc là encore, régulateur
de tension
requis.
Oui mais... les
régulateurs de tension classiques nécessitent
une tension d'entrée dont la valeur est supérieure
d'au moins 3 V
à la tension de sortie régulée, si l'on veut que
la régulation
s'effectue parfaitement. Or, la différence de tension entre le
+5 V d'entrée et le +3,3 V
de sortie n'atteint pas cette valeur différentielle minimale de
3 V. On doit donc mettre en
oeuvre un
régulateur de tension intégré
spécial, à faible chute de tension,
appelé LDO (
Low
Drop
Out, faible tension de
déchet), de type LM2941T ou LM2940CT par exemple.
Remarque
Il
existe des régulateurs abaisseurs de tension
spécifiquement conçus pour
abaisser un +5 V en un +3,3 V, car il existe à ce jour beaucoup
de
composants logiques (interfaces, microprocesseurs) qui doivent
cohabiter avec les deux tensions, et les fabricants de
régulateurs de
tension l'ont bien compris. Afin de minimiser les pertes (notement en
terme de dissipation thermique), ces régulateurs
sont souvent de type à découpage.
Exemple avec ampoule 2,4 V alimentée sous 16 Vac
Vous disposez d'une ampoule de 2,4 V / 0,16 W que vous souhaitez
alimenter avec un transformateur d'alimentation 230V / 16V. La tension
crête en sortie du transfo est de 16 * 1,41 = 22 V, mais comme
nous sommes en présence d'une tension alternative non
redressée, on peut baser nos calculs sur la tension de sortie
efficace du transfo, qui est ici de 16 V.
Pour l'ampoule, 2,4 V et 0,16 W correspondent à un courant de l'ordre de
I = 0,16 / 2,4 = 0,066 A
La résistance ohmique de l'ampoule peut être évaluée à
R = 2,4 / 0,066 = 36 ohms
Il faut faire chuter la tension de
U = 16 - 2,4 = 13,6 V
et en théorie, une résistance série de
R = (16 - 2,4) / 0,066 = 206 ohms (valeur normalisée 220 ohms)
devrait donc convenir. La puissance qu'elle doit être en mesure de
dissiper est de
P = 13,6 * 0,066 = 0,9 W (valeur normalisée minimum 1 W)
Oui mais... Ces valeurs sont
calculées pour une valeur résistive approchée, qui
n'est valable que lorsque l'ampoule est allumée, c'est à
dire chaude. Quand le filament est froid, sa résistance ohmique
est cinq à dix fois plus faible, ce qui, au moment de
l'allumage, occasionne une pointe de courant non négligeable.
Imaginons que l'ampoule présente une résistance interne
de 5 ohms à froid : dans ce cas, le courant qui circule au
moment de l'allumage est de :
I = 16 / (220 + 5) = 0,07 A.
Bon, ça va, c'est acceptable, on peut donc dire qu'une
résistance chutrice de 220 ohms convient dans le cas
présent...
Cas classiques avec des régulateurs de tension
La résistance chutrice peut bien souvent être
troquée contre un régulateur, et c'est souvent une
solution bien plus élégante et plus sûre, car la
tension régulée est bien moins dépendante du
courant consommé. Passer d'une tension de +15 V à une
tension à une tension de +9 V ne pose aucun souci particulier,
tout du moins tant que les valeurs limites de courant et de puissance
du régulateur ne sont pas dépassées. Voir
Régulateurs de tension.
Alimentation secteur avec transformateur
Voir page
Alimentations
secteur.
Alimentation secteur sans transformateur
Voir page
Alimentations
secteur sans transformateur