Electronique > Bases > Bruitages (sans composant spécifique)

Dernière mise à jour : 03/07/2011

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Présentation

La production sonore est bien un des aspects de l'électronique sur lequel on peut s'attarder des heures et des heures. Que le premier montage sonore que l'on aimerait réaliser soit un métronome ou une sirène spatiale ne m'étonnerait pas trop. Parce qu'il faut bien peu de composants électroniques pour obtenir quelque chose qui fonctionne. Et un montage simple, quand il est dessiné "normalement", ne fait en général pas peur au débutant, et doit même plutôt donner envie de se lancer.
En cette époque où de nouveaux circuits intégrés font leur apparition avec de plus en plus de fonctions et avec une rapidité de fonctionnement de plus en plus grande (je pense en particulier aux microcontrôleurs et aux mémoires), on peut se contenter d'inventer (ou de réinventer) des systèmes puissants de synthèse sonore, ou plus simplement, d'enregistrements sonores numérisés et stockés en mémoire vive ou morte.
Si nous regardons un tout petit peu en arrière, on trouve des circuits intégrés qui ont été conçus avec pour seule finalité la création de sonorités diverses avec peu de moyens externes (entendez peu de composants annexes). Le SN76477 en fut un bel exemple, mais d'autres aussi ont eu leur lettre de noblesse, équipant tel orgue ou synthétiseur.
Puis si nous remontons le temps encore un tout petit peu, nous retrouvons des circuits générateurs sonores constitués de bêtes composants tels que transistors, diodes, résistances et circuits intégrés. Ainsi, les premières boites à rythme étaient-elles équipées d'oscillateurs au repos mais à la limite de l'oscillation, qu'il suffisait de titiller un tout petit peu avec une petite impulsion électrique pour le faire sortir de ses gonds. Grosse caisse, caisse claire, claves, claquements de main, balais... tous ces sons pouvaient être générés facilement, avec pour seul bagage quelques composants fort économiques. Oh, bien sûr, il n'était pas question d'attendre de ces circuits une forme quelconque d'humanité, les sonorités produites étant toujours les mêmes, sans aucune variation du premier au centième coup de percussion. Mais il y avait tout de même dans ces circuits de quoi rendre heureux le musicien, qui ne pouvait alors s'empêcher de penser qu'un jour ou l'autre, le rendu sonore s'améliorerait et que la profession serait mise en danger. Nous pourrions bien débattre de ceci, mais je préfère continuer sur mon sujet.
L'imitation sonore ne s'est bien entendu pas arrêtée aux sons de percussions. J'ai durant ces dernières années, découvert plusieurs schémas aussi originaux les uns que les autres, un tel imitant le son du grillon, tel autre imitant le son du ressac des vagues, et tel autre encore imittant la corne de brume. Je ne parle même pas des sirènes, qui à elles seules méritent un ouvrage complet !
Mais comment diable utiliser des composants électroniques classiques pour imiter un bruit ? La réponse tient en un seul mot : analyse. Analyse du son que l'on veut reproduire. Analyse spectrale (fréquence des sons entendus), analyse de l'enveloppe d'amplitude (variation du volume sonore global dans le temps) et analyse de l'enveloppe "fréquentielle" (évolution du volume sonore en fonction des fréquences, toujours dans le temps). Tout celà peut paraître complexe à première vue, et pourtant ne l'est pas vraiment. Pour commencer, essayons de voir comment reproduire électroniquement le son du vent.

Imitation son du vent

Si l'on imagine un son de vent qui souffle en continu, on pourrait bien penser qu'un simple générateur de bruit (qui fait sssshhhhh) peut faire l'affaire. Alors hop, on fait un générateur de bruit blanc tel que celui présenté ci-après, et on branche sa sortie sur l'entrée d'un ampli.

gene_bruit_002
Générateur de bruit 002

On allume, et... le résultat n'est pas terrible. C'est plat, ça ne bouge pas, bref, question imitation, on peut repasser. Pourtant, il suffirait de peu pour que le souffle devienne plus vivant. Si maintenant on intercale un égaliseur graphique entre la sortie du générateur de bruit et l'entrée de l'ampli BF, et que l'on bouge de façon (plus ou moins) aléatoire les potentiomètres des bandes médiums et aigus, on constate tout de suite que l'on peut créer quelque chose de très proche de la réalité. En y réfléchissant un peu, on se dit qu'il suffit de remplacer l'égaliseur graphique par un système automatique, qui fait la même chose que nous quand nous bougeons les potentiomètres. En réalité, point besoin d'un système multibandes avec plein de filtres qui se répartissent la pleine largeur des signaux audio. Un filtre passe-bas unique dont la fréquence de coupure est variable fait l'affaire.