Dernière mise à jour :
06/10/2008
Présentation
Le présent article décrit de façon très
(très) succinte
les méthodes traditionnelles permettant de diffuser en
monophonie ou en stéréophonie, un signal audio.
Diffusion FM en mono
La
diffusion FM d'un signal monophonique ou d'un signal
stéréo dont les
deux voies gauche et droite ont été
mélangées, est bien plus
simple à
concevoir qu'une
diffusion FM en stéréo. Il suffit en effet d'un
modulateur FM, auquel on applique
directement un signal modulant (le signal audio). Sur le synoptique
suivant, on voit une entrée RDS qui est totalement optionnelle
et dont on peut se passer sans pour autant tomber dans un vilain
complexe d'infériorité.
L'occupation spectrale (en fréquence) relative au circuit du
synoptique précédent ressemble au graphique suivant,
où l'on voit que le signal audio "monophonique" (composante M)
occupe une bande passante de l'ordre de 15 KHz (le RDS n'est pas
représenté) :
Le procédé est tellement
simple qu'il peut se résumer à l'emploi d'une
poignée de
composants (exemple en
page
émetteur
FM 001). Mais même sans être expert en la
matière, on se doute
bien qu'un émetteur FM simplifié à l'extrême
ne peut prétendre à des
caractéristiques hautement professionnelles. Un émetteur
FM mono
professionnel peut coûter 1000 euros ou bien plus encore, alors qu'un émetteur
FM mono fait
maison avec des composants de fond de tiroir peut revenir à
quelques
euros ou rien du tout ! Forcement, il y a des différences
quelque part.
Ces différences peuvent être classées en deux
catégories : la qualité
sonore, et la stabilité de la fréquence
d'émission. Même si tout cela
est intimement lié, on peut tout de même avancer que la
qualité sonore
est principalement affectée par les composants qui
précèdent le
modulateur FM, et que la stabilité en fréquence est
principalement liée
au choix du modulateur FM. Ce dernier pouvant être de type
libre
(fréquence d'émission ajustée à la main et
pouvant dériver) ou de type
asservi (fréquence d'émission programmée et
stabilisée par une PLL). Le bruit de phase
(jitter) du modulateur est une donnée que l'on peut commencer
à aborder
une fois les notions de bases acquises, mais que l'on laisse volontier
de côté quand on débute dans ce domaine.
Diffusion FM en stéréo
La
diffusion en stéréo a été pensée
afin d'assurer une compatibilité avec
le mode de diffusion mono, un récepteur stéréo et
un récepteur mono devant tous deux être capable de
réceptionner et restituer un signal diffusé en mono ou en
stéréo (la première chose voulue étant de
pouvoir recevoir sur un récepteur mono, un signal diffusé
en stéréo). Pour ce faire,
on ajoute des
informations qui ne
sont pas transmises dans le cas de la diffusion en mode mono. C'est ce
que l'on peut voir sur le plan d'occupation spectrale suivant,
où apparaissent un signal pilote 19 kHz et une nouvelle zone
occupée située entre 23 kHz et 53 kHz :
Ces informations
supplémentaires "stéréo" (pilote 19K et composante
S, pour Sub),
multiplexées fréquentiellement avec les informations
"mono" (composante
M, pour Main), sont reconnues et utilisées par un
récepteur stéréo,
mais sont totalement ignorées par un récepteur mono car
au-dessus de la limite de 15 kHz au-delà de laquelle le
récepteur est censé ne rien trouver. Le
circuit électronique nécessaire à
l'élaboration et à l'ajout de ces
informations
supplémentaires (pilote 19K et composante S) s'appelle un codeur
stéréo. Le
codeur stéréo peut être
simple à réaliser ou être complexe, tout
dépend de la qualité sonore
que l'on désire obtenir au final. Il existe deux méthodes
"officielles"
permettant de constituer la partie "stéréo" du
multiplex
(MPX) : découpage alterné des voies audio gauche et
droite, et
modulation directe en amplitude d'une porteuse 38 kHz avec le signal
différence A-B (G-D).
Méthode par découpage
alterné des voies audio gauche et droite
C'est ce que représente le synoptique suivant.
Découpage alterné des
voies audio gauche et droite
Si vous souhaitez vous faire
la main
avec la diffusion en stéréo, sans pour autant rechercher
dès le début
une très haute qualité sonore (approche raisonnable), je
ne saurais que
trop vous conseiller de faire vos dents sur un montage faisant appel
à ce procédé, car il est simple à
réaliser. On
trouve sur le net plusieurs schémas mettant en oeuvre une
telle
stratégie. Tel auteur va utiliser des portes logiques genre
CD4066 (comme le montre le synoptique simplifié qui suit), tel
autre va préférer des multiplexeurs analogiques tel le
CD4053.
La commutation alternée entre les deux voies d'entrée
peut aussi s'effectuer à l'aide de simple diodes de
commutation ou
plusieurs transistors montés en parallèle. Mais au fond,
le principe
est le même, qui consiste à découper en tranches le
signal BF gauche et
le signal BF droite, et à les transmettre de façon
alternée (à tour de rôle) à une
fréquence de précisement 38 kHz. Un coup c'est la voie
audio droite qui
est transmise vers le récepteur, un coup c'est la voie audio
gauche qui
est transmise, puis on revient à la voie droite, puis à
la voie gauche, etc, etc.
Côté récepteur,
on prend tous les signaux reçus, on leur applique des
traitements très simples (il ne faut pas que la construction du
récepteur FM coûte cher parce qu'on veut pouvoir le vendre à plein de monde) et on retrouve nos deux signaux
audio gauche et droite d'origine.
Méthode par modulation
directe
en amplitude d'une porteuse 38 kHz avec le signal différence A-B
(G-D)
La deuxième méthode consiste à obtenir la
composante S en modulant
directement en amplitude une
porteuse (un signal sinusoïdal fixe) de 38 kHz par la composante
A-B (G-D) du signal audio stéréo à
diffuser, ce que montre le synoptique suivant.
Modulation en amplitude
d'une
porteuse 38 KHz avec le signal différence A-B
La
modulation d'amplitude peut être effectuée par un
amplificateur à
transconductance tel le fameux LM13600 ou LM13700 (voire avec un
CA3080) ou avec un multiplicateur analogique tel que le AD633.
C'est la solution que j'ai adoptée pour mon
émetteur
FM 002.
Comparaison des deux
méthodes
Il
est difficile de dire que telle ou telle méthode est
préférable à
l'autre, car toutes deux, si elles sont bien mises en oeuvre, peuvent
donner de bons résultats. Si elles sont "simplifiées",
les résultats
sont corrects et suffisants pour l'expérimentation, mais ne
conviennent
pas pour un usage professionnel. La solution
"modulation
directe par A-B" peut sembler moins "brutale" que
la solution
consistant à découper de façon stricte les signaux
audio A et B. On peut dire
qu'elle est "plus analogique que numérique" et plus
"propre", mais elle est aussi un peu plus compliquée. Quoique de
nos
jours, avec les composants mis à disposition... La
solution de la découpe franche est simple à mettre en
oeuvre et
extrêmement économique, mais elle produit des
résidus harmoniques plus importants du 38 kHz et des
signaux modulants, qu'il faut filtrer. Sur les schémas les plus
simples, une
unique cellule de filtrage passe-bas est parfois mise en
oeuvre
pour faire le ménage,
ce qui est bien sûr insuffisant... sauf pour de
l'expérimentation.
Dans certains montages "avancés", le découpage s'effectue
à une
fréquence multiple de 38 KHz, ce qui repousse plus haut les
harmoniques
dans le spectre et simplifie le filtrage (on peut l'assimiler au
suréchantillonnage utilisé pour les CD
audio). L'avantage du
multiplicateur analogique est qu'il permet de produire directement
un signal modulé en amplitude avec porteuse supprimée, et
ce de façon
assez propre. Les résidus de 38 kHz et de ses harmoniques sont
bien
moindres et n'impliquent pas l'utilisation d'un filtre complexe (on
peut même parfois s'en passer totalement).
Traitement numérique
Hard...
L'élaboration
du signal multiplex (MPX) de haute qualité
nécessite un circuit
éléctronique assez complexe, ce dont on se rend compte
assez vite au
fur et à mesure de ses expérimentations. On peut dire que
l'utilisation
de composants purement analogiques (AOP, transistors,
résistances,
condensateurs, ...) est totalement dépassé, et que
l'emploi d'un CAN
(Convertisseur Analogique Numérique) associé à
un DSP (Digital
Signal Processor) offre une solution élegante pour obtenir
"facilement"
(d'un point de vue pratique, pas d'un point de vue programmation - tout
du moins pour un débutant) un signal MPX "au top". Certains
constructeurs professionnels d'émetteurs FM ne jurent d'ailleurs
désormais que par la solution tout numérique : on
numérise tout de
suite le signal audio s'il se présente encore sous forme
analogique
(avec le CAN), on filtre et on code en stéréo,
tout en contrôlant
de façon très fine le niveau des diverses composantes
(avec le DSP), et
on converti en analogique (avec un CNA) le signal MPX
numériquement
constitué afin de pouvoir l'utiliser avec un modulateur dont
l'entrée
de modulation est encore analogique. Il n'y a pas que les
professionnels bien positionnés sur le marché à
proposer de telles
solutions : faites un tour sur le net, et vous trouverez des circuits
(parfois en kit) basés sur ce principe... et pas au même
prix que celui
affiché par les "grands" ! Je trouve que les comparaisons
deviennent
interressantes à faire.
Traitement numérique
Soft...
Vous
recherchez un CAN, un DSP et un CNA pour faire vous-même votre
codeur
stéréo, mais pour tout dire la programmation du DSP vous
rebute
singulièrement ? Savez-vous que votre PC peut vous rendre ce
service,
moyennant l'usage d'une carte son un minimum "évoluée" ?
Et oui,
l'entrée ligne stéréo d'une carte son peut faire
office de CAN (parce que les cartes son avec entrées analogiques
ont des
CAN). Le
microprocesseur de votre ordinateur peut faire office de DSP. Et la
sortie ligne de votre carte son peut faire office de CNA (parce que les
cartes son avec sorties analogiques
ont
des CNA). La contrainte
? Que la carte son puisse travailler avec une fréquence
d'échantillonnage de 192 KHz, afin de pouvoir restituer
intégralement un signal MPX de sortie qui ne soit pas
tronqué et
donc inutilisable. Solution lourde ? Je suis d'accord. Mais ce n'est
pas non plus la solution que je vous ai conseillée...
Diffusion de RDS ou de DARC
La
diffusion de signaux annexes (complémentaires, ou
associés) au
programme audio peut se faire aussi bien en mode de diffusion mono
qu'en mode de diffusion stéréo. Il suffit d'ajouter au
signal mono ou
au signal stéréo (composite), un signal 57 kHz
modulé par les données
RDS, et/ou un signal 76 kHz modulé par les données DARC.
Il faut bien
entendu que le mélangeur utilisé pour mixer toutes les
composantes,
possède une bande passante suffisement étendue (100 kHz)
et ne
provoque pas de
rotation de phase exagérée.
J'en veux plus !
La radio numérique (DRM, DAB, DMB, RNT) pointe
son nez, mais le domaine de la diffusion analogique en
stéréo reste un
domaine bigrement interressant. Sans doute parce qu'on n'a pas besoin
de se taper des km de trames de données et de normes pour
comprendre
quelque chose. Internet est une vaste
source de savoir, et nul doute que vous y trouverez plein de bonnes
choses à manger. Je sais que les schémas ne manquent pas
;-).