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mesure pour bien commencer ?
Dernière mise à jour :
22/05/2022
Présentation
Voici quelques indications qui pourraient vous aider à choisir vos
appareils de labo dans le cadre de la
conception ou du dépannage dans ce monde merveilleux qu'est
l'électronique. Pas de liste toute
faite, car chacun a des besoins et des moyens différents.
Oscilloscope
L'oscilloscope
est un appareil de mesure assez sophistiqué et coûteux. Les experts
disent qu'il s'agit d'un outil indispensable quand on fait de
l'électronique. Pour ma part je pense qu'il n'est pas
obligatoire quand on fait ses premiers pas en électronique, mais qu'il
devient indispensable quand on met vraiment les mains dans le
cambouis (conception et dépannage).
Bande passante
Mon premier oscilloscope fut un modèle à lampe
doté d'entrées sur fiches banane et qui n'a jamais fonctionné
correctement (voir page
Droit
à l'erreur ?).
Quand j'ai acheté mon premier oscilloscope (Hameg HM203-4), je
me suis dit que
travaillant principalement dans le domaine de l'audio (20 Hz à
20 kHz), un modèle qui possédait une bande passante de quelques
MHz suffisait amplement. Je me suis rendu compte avec le temps
que
je
m'étais un peu trompé. J'ai eu l'occasion de concevoir et
réaliser des préamplis qui ne fonctionnaient pas du
premier coup et qui fournissaient de belles oscillations HF dont je me
serais bien passé. Les oscillations parasites peuvent parfois
monter très haut en fréquence, il n'est pas rare qu'elles
atteignent plusieurs MHz, voire plusieurs dizaines de MHz (et oui,
même pour un montage supposé travailler dans les
fréquences audibles). Un oscilloscope qui présente une
bande passante de 20 MHz ne me semble aujourd'hui plus un
luxe.
Mono ou double voie ?
Sans aucune hésitation, je dis double voie ! Je me sers
quasiment toujours des deux voies (surtout pour mes montages audio), et
de façon occasionnelle de 3 voies
(je possède aussi un oscillo mixte A/N à quatre voies). Il m'arrive
bien sûr parfois de me servir d'une seule voie (vérification
signal en sortie d'un générateur ou d'un oscillateur logique). Vous ne
pouvez pas imaginer à quel point une deuxième voie est
pratique et permet d'économiser du temps ! Si vous optez pour un
deux voies, n'achetez pas deux sondes, mais trois ! Une
troisième sonde pourra vous être utile pour le
déclenchement externe, qui peut simplifier la visualisation de
signaux parfois un peu difficiles à "attraper". Plus terre-à-terre,
cette troisième sonde peut constituer un secours.
Analogique ou numérique ?
Il fut un temps où l'oscilloscope numérique n'osait
même pas s'afficher chez le commerçant du coin, à
cause bien sûr de son prix élevé. On trouve
désormais des oscilloscopes de table (taille normale),
transportables (taille réduite) ou portatifs (qui tiennent dans
la main) qui commencent à présenter des performances
interressantes pour des prix plus raisonnables, même s'ils ne
sont pas encore vraiment à la portée de toutes les
bourses. Attention au choix d'un oscilloscope numérique, ne vous
laissez pas piéger par les bandes passantes annoncées par
certains fabricants, qui n'ont pas de scrupule à notifier une
bande passante de 2 x 60 MHz alors que les convertisseurs
d'entrée sont cadencés à la fréquence
d'échantillonnage de 250 MS/s (méga échantillons -
Samples - par secondes). Certes, on peut dire qu'un signal
périodique de 60 MHz peut être capturé avec une
fréquence d'échantillonnage de 125 MS/s (moitié de
250 puisque présence de deux voies d'entrée, et le
théorème de Shannon / Nyquist est respecté). Mais
avez-vous idée de la forme du signal affiché ? Rien
à voir avec la réalité, ni avec ce que peut offrir
un oscilloscope analogique de même bande passante ! La
comparaison peut être faite entre un oscilloscope de marque
Tektronix, modèle TDS2002, qui affiche une bande passande de 60
MHz pour un échantillonnage de 1 GS/s, et un oscilloscope de
marque Owon, modèle PDS6062T, qui affiche aussi une bande
passande de 60 MHz mais pour un échantillonnage de 250 MS/s. On
se doute bien que pour le second la fidélité de restitution de la forme
du signal acquis sera moins bonne. Pour le Owon PDS6062T, il aurait été
plus sage de parler
d'une bande passante de 15 MHz, qui ceci dit est suffisante
pour
des besoins courants. Il ne faut pas cracher sur les
chiffres, surtout quand on sait que le second coûte moitié
moins cher que le premier ! Il faut juste savoir ce qu'on
achète. Pour ma part, j'ai acheté, en complément
de mon oscilloscope analogique Hameg HM303 qui fonctionne toujours
bien, un petit oscilloscope portatif à brancher sur un PC. Il
s'agit du
PicoScope
2205
qui me donne entière satisfaction (photo de gauche ci-après).
Il est stable, propose l'analyse spectrale
(fonction analyseur de spectre très utile pour avoir un bon aperçu de
la distorsion sur un signal audio par exemple, mais je ne m'en sers pas
pour faire des mesures précises), dispose d'un générateur de signal
intégré (AWG, Arbitrary Waveform Generator) et permet la capture
directe des écrans
sur PC, ce qui me change des photos manuelles de
l'écran de mon modèle analogique. Il dispose en outre d'un système de
décodage logiciel de trames de données série, très utile pour l'analyse
et le débogage de flux issus de liaisons I2C ou SPI par exemple (je
m'en suis plusieurs fois servi pour analyser des trames SMBus sur des
systèmes de gestion d'énergie avec batteries). Ceci dit la profondeur
mémoire du Picoscope 2205 est trop limitée pour pouvoir décoder de
longues
trames (mémoire de 48 kpts, on ne peux pas capturer beaucoup d'octets à
la
queue-leu-leu), et pour pouvoir travailler confortablement avec ces
dernières, je me suis équipé du
Picoscope
3204 MSO
(photo de gauche ci-après) dont la capacité mémoire est de 128
Mpts (plus de 2000 fois plus élevée que celle du Picoscope 2205).
La société Rigol propose deux modèles à moins de 400 euros qui peuvent
être intéressants pour le
débutant :
le
DS1052 et le DS1102
(ces deux modèles ont la même base physique mais avec des logiciels
différents). Moi même possède le
DS1054Z
(photo de droite ci-avant) que j'apprécie pour son faible encombrement
et son écran confortable. Retenez toutefois que les modèles numérique
d'entrée de
gamme possèdent souvent des convertisseurs A/N de résolution 8 bits, ce
qui suffit pour voir une forme de signal "générale" mais pas les petits
détails sur cette forme "générale". Par exemple, une
suroscillation de 100 mV à 150 kHz superposée à un signal audio de 1
V/ 1 kHz ne sera pas correctement restituée, on ne voit que du
bruit. Pour une bonne visualisation de signaux de "faible amplitude"
sur un calibre "peu sensible", le convertisseur A/N d'entrée doit
posséder une résolution d'au moins 12 bits.
Sonde différentielle indispensable ?
Les sondes classiques livrées avec les oscilloscopes ne permettent
d'effectuer que des mesures référencées à la masse (ou terre). Si vous
souhaitez visualiser à l'écran un signal prélevé avec une sonde classique entre deux points d'un
circuit alors qu'aucun de ces deux points n'est relié à la masse, cela
pose un sérieux problème. La masse de
la sonde, qui est reliée à la masse de l'oscilloscope et à la terre,
provoque en effet dans ce cas un joli court-circuit ! Si vous possédez un oscilloscope doté
de deux entrées et que la polarité d'une des deux entrées peut être
inversée, alors il est possible d'effectuer une mesure différentielle
avec deux sondes séparées. Mais cela reste une solution amateur, qui
n'offre pas le même degré de sécurité que celui offert par une vraie sonde
différentielle. Une sonde différentielle coûte généralement assez
cher, mais quand on y regarde bien, on en trouve dans l'entrée de gamme
qui suffisent au débutant.
Moi-même possède une sonde différentielle "simple" Pintek DP-25 (achetée à Radiospare sous leur marque RS, photo
ci-avant). Elle n'offre pas des performances extraordinaires (bande passante limitée à 25
MHz et un peu "bruyante") mais elle permet de totalement sécuriser
l'oscilloscope, l'appareil sous test et... l'utilisateur !
Acheter un oscilloscope analogique d'occasion ?
Vue
le marché actuel des oscilloscopes numériques neufs, on trouve
aujourd'hui peut-être un peu plus d'oscilloscopes analogiques sur le
marché de l'occasion. Pour les "petits besoins", un oscilloscope
numérique d'entrée de gamme fait l'affaire : pas cher, et bourré de
fonctions qu'on ne trouve pas sur les oscillos analogiques. Si vous
pensez qu'une annonce d'oscilloscope analogique vaut le coup,
peut-être pouvez-vous vérifier les points suivants avant achat :
- focus
: il doit être possible d'obtenir à l'écran une ligne bien fine, qui ne
bave pas (bouton appelé Focus ou Netteté selon appareil).
- lumière
: le taux de luminosité ne doit pas être réglé à fond pour une
visualisation normale, si c'est le cas c'est que le tube est trop
essoufflé. Si trace très peu lumineuse avec réglage lumière à fond, pas
terrible.
- calibrage : si l'appareil est doté d'une sortie
Calibrage (souvent appelé Cal Out, et se présentant sous forme d'une
petite pinoche sur laquelle on peut accrocher ou enfoncer la sonde de
l'oscillo), il faut vérifier que ce qui sort (signal rectangulaire de
fréquence fixe et d'amplitude fixe) est correctement affiché, aussi
bien en amplitude qu'en temps. Si par exemple le signal fourni est un
carré de 1 MHz / 1 V crête à crête, vérifier que les
transitions
verticales à l'écran sont bien espacées de 1 division quand la base de
temps est sur 500 ns / division (0,5 us / division) et que le nombre de
divisions entre haut et bas des crénaux est de 5 divisions
quand
la sensibilité verticale est réglée à 0,2 V / division. Si pas
de
sortie générateur pour calibrage sur l'oscillo, utiliser un générateur
de signaux externe dans lequel on a entière confiance. Ceci dit, si
l'affichage oscillo n'est pas tout à fait respecté ce n'est pas très
grave car l'oscilloscope restera toujours utile pour voir la forme et
l'amplitude "globale" des signaux. Même s'il est un peu usagé, il reste
un auxiliaire très précieux.
- qualité des contacts et de la
mécanique générale : bougez un petit peu (sans forcer) la connectique
de la ou des entrées sur lesquelles sont reliées les sondes : la courbe
à l'écran ne doit pas bouger. Si elle bouge c'est qu'il y a un mauvais
contact et ça c'est très embêtant. De même et toujours sans s'exciter
comme un poireau qui vient de comprendre qu'il allait passer à la
casserole, manipulez les divers interrupteurs, commutateurs et
potentiomètres de la face avant. Les courbes doivent suivre sans trop
tressauter. Il n'y a rien de plus pénible que de voir une trace qui
bouge sans arrêt à l'écran à cause d'un mauvais contact ou d'un
potentiomètre encrassé. N'oubliez pas de tester les réglages de
position horizontale et verticale (offset) de la ou des courbes.
-
alimentation secteur : vérifier à l'arrière de l'appareil s'il y a un
commutateur de tension d'entrée. Si oui, privilégier la position 230 V
à la position 220 V (bien sûr, surtout pas la position 110 V si elle
existe).
- détail si vous avez le temps de voir ça avec le vendeur
: allumez l'appareil et laissez-le en chauffe pendant 5 minutes, puis
commencez vos vérifications. Laissez ensuite l'appareil une trentaine
de minutes sans y toucher et remettez le couvert des tests. Le
comportement global doit être le même.
Avant
de vous tourner vers un oscilloscope analogique d'occasion à 150 euros,
sachez tout de même qu'on trouve des oscilloscopes analogiques neufs
pour environ 200 euros (1 voie) ou 300 euros (2 voies), et des
oscilloscopes numériques 2 x 40 MHz autonomes à environ 400 euros...
Conseils pour choisir et utiliser un oscilloscope ?
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Multimètre
S'il est un appareil absolument indispensable à celui qui bricole,
c'est bien le multimètre !
Impédance
(ou résistance) d'entrée
Elle est en générale très supérieure à 1 MO pour
les appareils numériques et de l'ordre de 20 kOhms / V
pour les appareils analogiques. Retenez qu'une valeur élevée de la
résistance d'entrée d'un voltmètre est toujours préférable. Une valeur
faible provoque une intrusion non négligeable dans le circuit sous
mesure, ce qui peut modifier son comportement et provoquer
l'affichage d'une valeur totalement fantaisiste.
Analogique
ou numérique ?
J'en vois qui sourient... Pourtant, si vous faites des mesures avec un
multimètre numérique sur une
réalisation audio faible niveau (préampli à grand
gain par exemple), il se peut que vous entendiez des bruits bizarres au
moment où vous effectuez la mesure sur ladite
réalisation. Ce bruit est provoqué par le convertisseur
numérique / analogique du multimètre (pourtant
alimenté par pile n'est-ce pas), et peut dans certains cas se
révéler plutôt gênant. Dans ce contexte, un
appareil analogique perturbera moins votre réalisation. Autre
raison d'utiliser un appareil analogique : le contrôle de petites
variations de tensions ou de courants, ou évaluation d'une
tendance. Choses quasiment impossible à obtenir avec un appareil
numérique. Autre avantage du multimètre analogique :
celui de la mesure de hautes tensions sur une source présentant
une impédance de sortie très élevée.
Exemple avec un appareil numérique doté d'une
impédance d'entrée de 1 MO sur calibre 2000 V,
comparé avec un appareil analogique doté d'une
impédance d'entrée de 40 MO sur calibre 2000 V. A votre
avis, lequel des deux appareils va afficher la valeur la plus juste ?
Calibres automatiques
Si vous optez pour un multimètre numérique doté de
calibres automatiques, assurez-vous de pouvoir débrayer le mode
automatique et passer en mode manuel. Le mode automatique peut
être pratique quand on ne sais pas trop dans quelle fourchette de
valeurs le paramètre à mesurer va se trouver. Mais il
peut se révéler très pénible pour certaines
mesures. Je peux citer en exemple l'impossibilité potentielle de
faire certaines mesures de tension sur des sources ne pouvant
débiter que quelques uA (exemple : mesure d'une tension
délivrée par une led quand elle est
éclairée, j'ai eu ce problème de mesure avec deux
multimètres différents). Et je ne parle même pas du
temps suplémentaire que l'appareil met avant d'afficher la
valeur que l'on attend. Pour une mesure unique, ça passe, mais
pour une série de mesure, c'est assez casse-pied.
Fonction
Test diode et Test transistor
Il s'agit de fonctions bien pratique pour celui qui veut
dépanner un montage électronique. La présence de
telles fonctions de test n'est pas primordiale, mais je les conseille,
même si les mesure sont parfois faites un peu à la
légère (mesure du gain d'un transistor avec une seule
valeur du courant de base, par exemple).
Alimentation de laboratoire
Il existe tellement d'alimentations de laboratoire ! Pas facile de
faire la différence entre une alim de labo "sérieuse et robuste" et une
alim de labo "grand public". Que peut donc valoir une
alimentation de
laboratoire ajustable de 0 à 30 V / 1 A, avec affichage numérique, pour
une somme aussi modeste que 30 euros ? Peut-être pas ce
qu'on attendrait d'une alimentation haut de gamme. Mais si
cette
alimentation suffit pour des petits montages de débutants, pourquoi pas
? Pour ma
part, j'attache une importance particulière aux points qui suivent.
Limitation de courant
C'est tellement pratique et tellement
sécurisant, de pouvoir brancher une alimentation sur un montage
dont on n'est pas trop sûr, et de ne pas devoir se tenir
éloigné, le bras tendu sur l'interrupteur...
Sérieusement, c'est le genre de fonction que votre alimentation
doit absolument posséder. Surtout si vous êtes
amené à concevoir ou à dépanner souvent un
appareil électronique. Vous voulez faire vous-même une
alim de ce genre ? Je vous conseille le régulateur L200, pas
cher et capable de monter à 2A (
exemple
de mise
en oeuvre).
Si vous possédez déjà une alimentation, mais que cette dernière ne
possède pas de circuit de limitation de courant, sachez que vous pourrez en
ajouter un externe, ce n'est pas très compliqué à faire (
exemple).
Facilité et rapidité de réglage
La tension
de sortie doit pouvoir être ajustée à la valeur de
sortie désirée, avec un potentomètre rotatif
(oubliez les alim à commandes numériques avec bouton Plus
et Moins, c'est vraiment horrible).
Tenue correcte sur les pointes de courant élevées
La réactivité de
l'alimentation sur des appels de courants brefs (aux
fréquences faibles comme aux fréquences
élevées) n'est pas évidente à évaluer si on n'est pas équipé pour faire
ce genre de mesure. On doit donc se contenter de ce que dit le
fabricant dans le descriptif de son produit, et s'en passer s'il ne dit
rien. Une alimentation "légère" peut se comporter moins bien sur les
appels de courant quand il fait 35 degrés dans la
pièce, à cause de la marge de sécurité plus rapidement atteinte.
Capacité en courant
Attention aux valeurs
annoncées par certains constructeurs. Certaines alimentations
sont données pour pouvoir débiter un courant maximal, mais cette valeur
maximale n'est pas toujours possible si la tension de
sortie désirée est de faible valeur. Si l'alimentation est de
conception simple, la tension en amont
du circuit de régulation est toujours à son maximum, et
une tension de sortie réglée à une faible valeur
va occasionner une forte dissipation thermique au circuit de
régulation, limitant ainsi rapidement le courant qu'il pourra
fournir. Certaines alimentations sont ainsi spécifiées comme
capables de sortir le courant maximale... sur une durée
n'excédant pas 8 heures (bien entendu, sans même parler de
la température ambiante). Autant dire qu'il est préférable de bouder ce
type d'alimentation.
Sortie symétrique (double)
Si vous pratiquez souvent l'audio,
votre
alimentation doit délivrer deux tensions de sortie : une
négative et une positive (par rapport au point milieu 0V). Si les deux sorties sont
symétriques avec point commun, c'est déjà
très bien. Mais si les deux sorties
sont flottantes, c'est à dire complètement isolées
l'une de l'autre, c'est encore mieux, car vous pourrez alors les monter
en
série ou en parallèle et répondre ainsi à
plus de besoins (en série pour une tension plus élevée, ou en parallèle
pour un courant plus élevé).
Remarque
: une alimentation dotée d'une seule sortie peut être
"transformée" en alimentation double (symétrique) en lui ajoutant un
circuit symétriseur de tension (exemple).
Fabriquer soi-même sa propre alimentation ?
Oui,
pourquoi pas ? On peut parfaitement envisager la réalisation d'une
alimentation, avec deux orientations possibles :
- soit l'alimentation restera à demeure dans une réalisation
donnée (une petite console de mixage par exemple),
- soit l'alimentation servira à tester de nouvelles
réalisations (alimentation de laboratoire).
Quelle(s)
tension(s) ? Tout dépend du type de réalisation que vous envisagez. Si
vous touchez souvent aux circuits audio, nul doute qu'une alimentation
symétrique de +/15 V vous sera plus qu'utile. Si vous touchez plutôt
aux circuits logiques, vous serez heureux d'avoir à disposition des
tensions fixes de 3,3 V et 5 V (circuit logiques TTL programmables ou
non) ou encore 12 V (tension acceptée par les circuits logiques CMOS).
J'ai pour ma part construit à mes débuts, un boîtier d'expérimentation
qui comportait plusieurs alimentations (toutes isolées les unes des
autres) :
Avec
le temps et principalement à cause de son encombrement, je l'ai un peu
délaissée, au profits d'alimentations "plus simples". Si vous êtes
touche-à-tout, je vous suggère l'acquisition ou la construction d'une
alim disposant de trois tensions de sortie -15 V, +15 V et +5 V.
Générateur de test (BF et plus ou moins HF)
Le générateur BF est un outil génial quand on
travaille dans l'audio. Dans certains cas, un simple petit oscillateur
sinusoidal d'appoint (que vous pouvez fabriquer vous-même, voir par
exemple la page
Générateur
audio 007)
peut
parfaitement suffire pour "tracer" le chemin du signal BF dans un
montage, et repérer ainsi là où ça cloche.
Pas besoin d'avoir dans ce cas un signal très pûr, le plus
important
est qu'il puisse être entendu. Si le but est de faire des
mesures, il faut alors un
générateur plus sérieux, qui délivre au moins les formes
d'onde
sinusoidale,
triangulaire et rectangulaire. Le signal de forme triangulaire permet
d'apprécier visuellement (sur écran d'oscilloscope)
les
distorsions faibles, mieux qu'avec un signal sinusoïdal. Mais avec
un
signal sinusoïdal, on peut faire des mesures de distorsion
précises
avec un filtre supprimant (ou réjectant fortement) la
fréquence
fondamentale et en regardant ce qui reste (si très peu de
distorsion,
il ne doit pas rester grand chose dans les harmoniques). Un signal
carré quant
à lui
permet d'apprécier pas mal de choses, tel que temps de montée,
suroscillations ou
"trainées". Attention à certains
générateurs BF de type "analogique" avec affichage
"numérique" de la fréquence. Certains sont instables
à souhait (j'en ai acheté un que j'ai du renvoyer dans la
foulée,
tellement il était décevant de ce point de vue
là) ! Préférez un générateur
synthétisé (DDS, Direct Digital Synthesis) pour lequel la fréquence de
sortie est
vraiment égale ou très proche de celle qu'on attend, si sa stabilité
est très
importante pour vous (à vérifier tout de même : le pas de réglage sur
les différentes gammes, parfois on ne peut pas disposer de
certaines valeurs de fréquence). Pour vérifier un étage
d'amplification BF, la stabilité de la fréquence n'est pas un point
critique, mais elle le devient pour une annulation de
porteuse avec un modulateur FM (cas particulier, il est vrai). Je
possède pour ma part plusieurs générateurs BF de "qualités" diverses,
purement analogiques ou à synthèse numérique. Chacun a sa place dans
mon labo, même s'il est vrai que mon plus récent (Rigol DG4062) sert
désormais plus souvent que les autres (malgré son agaçant bruit de
ventilateur, paramètre oublié dans les caractéristiques techniques du
fabricant).
Pinces crocodile et pointes de touche
Indispensables ! Ne mégotez pas sur le prix, il vous en faut de
bonne qualité si vous ne souhaitez pas être trop
rapidement
embêté par des faux contacts. Très pratique pour se reprendre sur la
masse d'un appareil sous contrôle ou en dépannage. Les pinces crocos
seront de préférence doté d'un capuchon isolant en plastique, on fait
vite des courts-circuits quand on dérappe.
LCR-mètre et/ou ESR-mètre
Une fois qu'on a goûté au multimètre (indispensable outil) et au bout
de quelques mois ou années, on ne peut plus se contenter de lire des
valeurs de tension, courant et résistance. Alors on jette un oeil sur
ces appareils qui permettent d'effectuer des mesures précises
d'inductance, de capacité ou de résistance série équivalente (ESR,
Equivalent Serial Resistor).
Et on comprend rapidement qu'il s'agit d'outils complémentaires au
multimètre, qui permettent d'effectuer des mesures qu'on ne pouvait
réaliser avant. Vraiment utile ? Si vous vous attaquez au dépannage et
à la conception, alors oui, ces instruments vous apporteront un plus
certain !
Mesure des composants en circuit ?
Attention aux ESR-mètres qui permettent de mesurer l'ESR d'un
condensateur en circuit (avec une tension de test
suffisament faible pour ne pas "aciver" les semi-conducteurs
avoisinants). Enfin devrais-je plutôt dire "attention à
l'interprétation que vous faites des résultats de mesure". Bien souvent
un condensateur électrochimique de filtrage (composant qu'on aime
vérifier car il vieillit plus vite que les autres types de
condensateur) peut en cacher un autre. Il peut y avoir plusieurs
condensateurs câblés en parallèle sur un même "rail" d'alimentation, et
un bon condensateur peut dans ce cas en masquer un mauvais. En cas de
doute... dessouder le composant à tester (seule méthode fiable).
Charge électronique
Sous cette appellation curieuse se cache un principe de base bien simple : une résistance de puissance ajustable.
Imaginez
que vous deviez tester la robustesse d'une alimentation secteur de
forte puissance, 30 V / 5 A. Un des premiers tests consiste à "charger"
la sortie de ladite alimentation avec une résistance de faible valeur,
pour un débit de courant égal à celui qui sera considéré comme le
maximum à ne pas dépasser en régime permanent. Réglage de la tension de
sortie à 24 V, courant désiré à 5 A, vous cherchez donc une résistance
de valeur et puissance adéquates. Pour la valeur, c'est facile : R = U
/ I = 24 / 5 = 4,8 ohms (valeur normalisée la plus proche 4R7).
Pour la puissance, ce n'est pas plus compliqué : P = U * I = 24 * 5 =
120 W. Wow, 120 W ? J'ai dû me tromper dans mon calcul, que je refais.
Eh bien non, pas d'erreur, il faut bien dissiper 120 W. Comme le
font certains animateurs TV ou radio qui aiment propager des
sensations fortes, je vais vous livrer un scoop : il n'est pas évident
de trouver une telle résistance dans ses cartons de récup.
Oublions
tout de suite la solution de secours qui consiste à câbler plusieurs
dizaines de résistances en série et parallèle pour obtenir une
résistance équivalent ad hoc.,
et qui de toute façon ne nous épargera pas de sortir le ventilateur
pour soulager les pauvres composants. La vraie bonne solution consiste
à adopter une charge électronique programmable, qui remplacera à elle
seule une multitude de résistances de valeurs différentes.
Charge électronique tenma 72-13200, ici à l'oeuvre pour la validation de mon alimentation multiple 010c
Si ce type d'appareil ne fait pas vraiment partie de la panoplie du petit débutant, il est intéressant de savoir qu'il existe.
Fréquencemètre
Le fréquencemètre n'est pas souvent utile pour le débutant, sauf
peut-être pour vérifier le fonctionnement d'un circuit d'horloge ou
d'un oscillateur quelconque.
Attention aux multimètres qui offrent la fonction Fréquencemètre. En
général sur ce type d'appareil, la fréquence maximale et la sensibilité d'entrée ne sont pas très élevées.
Analyseur de spectre
L'analyseur de spectre est un outil réellement génial, mais hors de
prix !
J'ai eu
la chance d'en récupérer un pour pas grand
chose, qui présente quelques défauts mais rend service de
temps en
temps. Il faut avouer que ce n'est pas l'appareil du débutant
par excellence, et je ne vois pas trop ce qu'il vient faire sur cette
page...
Ceci dit, l'analyse spectrale s'est bien démocratisée sur les
oscilloscopes numériques, même sur ceux d'entrée de gamme. Mes petits
oscilloscopes portables Picoscope 2205 et 3204 offrent un outil
d'analyse et
visualisation spectrale de façon native ! Et cette tendance s'étend sur
les oscilloscopes numériques (certaines fois sous forme d'option vendue
fort cher). Attention toutefois aux performances plutôt gadget sur les
oscilloscopes d'entrée de gamme. Comme on le dit, à vouloir le beurre et l'argent du beurre...