Dernière mise à jour :
10/01/2016
Présentation
Une AB Box désigne un système qui permet d'orienter la
sortie d'un équipement "source" (audio généralement) vers l'entrée d'un
équipement "récepteur" A ou vers l'entrée d'un équipement "récepteur"
B. Cette ustensile
de sélection permet aussi, quand il est entièrement passif (sans
circuit électronique entre les connecteurs d'entrées et de sortie) de
sélectionner la sortie d'un
équipement "source" A ou celle d'un équipement "source" B
afin de l'orienter vers l'entrée d'un équipement "récepteur".
Les boîtiers de commutation A/B qui suivent sont spécialement
conçus pour guitare et amplis guitare. Plusieurs montages sont
proposés, du plus simple au plus... je vous laisse deviner.
Schémas 004a et 004b
Ce circuit est le plus simple qu'on puisse concevoir. Il fait appel à trois jacks mono 6,35 mm et un inverseur simple (SPDT).
Dans
ce circuit, les masses sont en permanence communes aux trois jacks,
quelque soit la position de l'inverseur SW1. Seul le fil signal (point
Tip sur les jacks) est commuté sur la sortie A ou B. De fait, on ne
peut jamais envoyer en même temps sur les deux sorties A
et B, le son appliqué sur l'entrée In. Si on veut que les masses
soient commutées en même temps que le fil signal, il faut utiliser un
inverseur double (DPDT).
Bien
entendu, pour que cette commutation de la masse soit effective, il faut
impérativement utiliser un boîtier en plastique ou mieux un boîtier en
métal avec des jacks chassis isolés. Cette façon de faire est toutefois
peu employée, car on préfère souvent utiliser la seconde moitié du
double inverseur pour indiquer la voie sélectionnée à l'aide de LED.
Schémas 004c et 004d
Dans
ce schéma, on utilise la moitié du double inverseur (DPDT) pour commuter
le signal audio, et l'autre moitié pour allumer la LED qui correspond à
la voie sélectionnée.
Quand
le double inverseur SW1 est en position "haute", le signal appliqué sur
l'entrée In est routé sur la sortie Out A et la LED1 s'allume.
Quand SW1 est en position "basse", le signal
appliqué sur l'entrée In est routé sur la sortie Out B et la LED2
s'allume. Le choix de la résistance R1 dépend du type de LED, la valeur
donnée ici (4,7 kO) est élevée pour que le courant qui traverse la LED
en service soit faible (pour augmenter l'autonomie de la pile) mais
cela nécessite l'emploi de LED haute luminosité (très faciles à trouver
et désormais bon marché). Pour ma part j'utilise pour mes applications
portables, des LED très haute luminosité qui éclairent encore très
bien avec un courant de 100 uA (0,1 mA) seulement, et j'utilise
donc des résistances de limitation de courant de plusieurs dizaines de
kO (pour le calcul de la résistance, voir page
Alimentation d'une LED).
Remarque : dans ce schéma, la pile de 9 V est toujours en
service ! Nous verrons plus loin comment contourner ce problème.
Pour
ceux que l'usage d'une pile rebute, ou pour ceux qui souhaitent pouvoir
utiliser un adaptateur secteur pour alimenter les LED, voici une
adaptation du schéma qui précède, dans laquelle a été ajouté un jack
d'alimentation.
Dans ce schéma, on remarque deux choses :
-
la résistance R1 a été déplacée et se retrouve maintenant au niveau de
la cathode (pôle moins) des LED. Cela revient strictement au même, car
on peut placer la
résistance de limitation de courant "avant" ou "après" la LED (si on
considère le passage du courant du pôle + vers le pole - de la source
de tension).
- Deux diodes D1 et D2 ont été ajoutées. Elles
permettent d'alimenter les LED en toute sécurité à partir d'une pile ou
de l'adaptateur secteur.
Nota : là encore, la source de tension interne (pile 9 V) ou externe (adaptateur secteur) est toujours en
service !
Schéma 004e
Dans
les deux schémas qui précèdent, la source de tension est toujours
présente et la LED qui correspond à la voie sélectionnée est toujours
allumée, ce qui n'est guère économique en termes d'énergie ! Pour contourner ce problème,
on peut ajouter un interrupteur Marche/Arrêt, ou encore utiliser un jack chassis stéréo pour le connecteur
d'entrée, qui fait alors office d'interrupteur d'alimentation.
Comment
cela fonctionne-t-il ? Très simplement ! Avec un jack stéréo, on
dispose de trois points de connexion électrique : la masse (Sleeve),
l'embout (Tip) et l'anneau entre les deux (Ring). Avec un jack mono,
l'anneau (Ring) n'existe pas et est "remplacé" par la zone de masse qui
est plus longue. Si
on insère un jack mâle mono dans un connecteur jack chassis stéréo, on
court-circuite les deux points Sleeve et Ring de la prise châssis. Si
aucun jack n'est
inséré dans la prise châssis, le point Ring est non connecté et
reste "en l'air". Exemple avec un jack châssis stéréo isolé (première
et deuxième photos, la troisième photo montre juste un autre type de
jack non isolé) :
L'insersion du jack mâle assure donc le rôle de
continuité électrique entre Sleeve et Ring sur le jack châssis, on a bien une fonction
"interrupteur". Ce procédé est très largement utilisé dans les pédales
d'effet alimentées par pile, car cela permet de déconnecter
automatiquement la pile du circuit électronique dès qu'on enlève le
jack mâle de la prise d'entrée (connexion vers la guitare ou vers la
sortie d'une autre pédale d'effet).
Remarque
: la connexion Ring-Sleeve pourrait aussi être réalisée par un jack
châssis stéréo placé sur la sortie A au lieu de l'être sur l'entrée In.
Schémas 004f et 004g
Tout
cela est bien beau, mais quand on utilise une boîte A/B box pour
orienter le signal guitare vers un ampli A ou vers un ampli B, on fait
parfois un constat désagréable : l'ampli dont l'entrée n'est pas
raccordée (reste en l'air) peut produire un buzz (ronflette 50 Hz) dont
on se passerait bien. Une solution élégante et sans risque qui permet
de parer ce problème consiste à mettre à la masse l'entrée de l'ampli
qui n'est pas utilisé, comme le montre le schéma suivant. Dans un
soucis de compréhension, les LED d'état et sources d'alimentation sont
temporairement retirées.
Dans
le schéma de gauche, c'est la sortie A qui est sélectionnée (vers ampli
A), le point de connexion Tip de la sortie B (vers ampli B) est mis à
la masse. Dans le schéma de droite, c'est la sortie B qui est
sélectionnée, le point de connexion Tip de la sortie A est
mis à la masse. Si on veut conserver ce principe et ajouter des LED
d'état (avec ses deux sources d'alim possibles), on doit remplacer
l'inverseur double (DPDT) par un inverseur triple (3PDT), le troisième
inverseur étant dans ce cas réservé aux LED :
Cette
façon de procéder fonctionne mais présente encore un petit inconvénient
: la ligne de masse des signaux BF est commune à la ligne négative de
la source d'alimentation. Cela ne présente aucun inconvénient si la
source d'alim est une pile ou un adaptateur secteur dédié. En revanche,
si on utilise un adaptateur secteur qui est en même temps utilisé pour
une pédale d'effet avec un câble dédoubleur de style "guirlande",
on risque fort de créer une boucle de masse qui pourra occasionner de
la ronflette supplémentaire. L'idéal serait donc d'isoler
l'alimentation des LED de la masse signal...
Schéma 004h
Dans
le schéma qui suit, la ligne de masse signal n'est plus en contact avec
la section de visualisation d'état à LED. Mais pour cela, on a remis un
jack châssis mono à l'entrée, ce qui fait disparaître la fonction
"interrupteur automatique". De fait, on n'utilise désormais plus de
pile mais uniquement un adaptateur secteur.
Notez
bien qu'avec ce schéma, la ligne 0 V issue du connecteur d'alimentation
externe J4 (broche "gauche" de R1) n'est plus reliée à la masse signal
(points Sleeve des jacks d'entrée et de sorties). La diode D1 est
optionnelle mais conseillée pour protéger les LED en cas d'inversion de
polarité du jack de l'adaptateur secteur.
Schéma 004i
Le
principe de commutation entre différentes sorties peut être étendu à
l'infini. On peut ainsi ajouter une troisième sortie C, en utilisant
deux inverseurs simples (SPDT) si aucune LED d'état n'est souhaitée, ou
en utilisant deux inverseurs doubles (DPDT) si on veut un retour
visuel. Avec le schéma qui suit, on effectue une commutation entre deux
sorties B et C avec l'inverseur SW2, et le fruit (point commun) de
cette sélection passe lui-même dans un autre inverseur SW1 pour choisir
entre A ou [B ou C].
SW1 en "haut" : sélection sortie A, quelque soit la position de SW2
SW1 en "bas" et SW2 en "haut" : sélection sortie B
SW1 en "bas" et SW2 en "bas" : sélection sortie C
Pour
ajouter une quatrième sortie, on pourrait ajouter "en chaîne" un
troisième inverseur double. A noter que dans ce cas précis les sorties
non utilisées restent en l'air et ne sont pas raccordées à la masse. Si
on veut continuer avec cette bonne idée (mettre les sorties non
utilisées à la masse), cela complique quelque peu le montage et on
commence à s'y perdre dans les interrupteurs à activer pour
sélectionner la bonne sortie...
Historique
10/01/2016
- Première mise à disposition.