Dernière mise à jour :
09/03/2014
Présentation
Cet article présente des méthodes qui permettent
un réglage automatique de la luminosité d'afficheurs à LED en fonction
de la lumière ambiante, grâce à une LDR (Light Dependant Resistor,
appelée aussi photorésistance). Ces méthodes s'apliquent aux systèmes
d'affichage à LED non multiplexé ou multiplexé. Vous découvrirez
qu'encore une fois on peut aller du plus simple au plus compliqué.
Après tout, les schémas, c'est fait pour ça.
Schéma 001a - Le plus simple
La méthode la plus simple repose
sur une régulation "linéaire avec pertes" qui consiste à limiter plus
ou moins le courant qui arrive dans l'afficheur via sa broche
"commune". Ici et pour commencer, il s'agit d'un afficheur AC (Anode
Commune).
La
LDR est câblée en pont diviseur avec le couple résistance R1 /
potentiomètre RV1, et le point commun (central) de ce pont délivre une
tension dont l'amplitude dépend de la quantité de lumière captée
par la LDR. Plus la lumière est forte est plus la tension est élevée en
ce point.
Comme on ne peut pas brancher directement ce pont diviseur à un
afficheur à cause de sa résistance interne trop élevée, on le fait
suivre par un transistor monté en suiveur (collecteur commun) dont
l'avantage premier est de posséder une résistance d'entrée élevée et
une résistance de sortie faible. L'entrée se fait sur la base du
transistor et la sortie sur son émetteur (la tension récupérée sur
l'émetteur est la même que celle appliquée sur la base, moins 0,6 V).
Ce montage fonctionne, mais il
présente un inconvénient : si la luminosité de l'afficheur varie bien
en fonction de la lumière ambiante, elle varie aussi en fonction
du nombre de segments allumés. Ainsi, quand on allume les segments B et
C pour afficher le chiffre
"1", on bénéficie d'une luminosité plus élevée que quand on allume tous
les segments pour visualiser le chiffre "8". Pour
donner un ordre de grandeur, on pourrait disposer avec ce schéma
de 20 mA par
segments pour le chiffre "1" et de 14 mA par segment pour le chiffre
"8" (pour un réglage de RV1 et pour une lumière ambiante donnés). Cela
est du au fait qu'on fait varier la tension au point "Anode commune" de
l'afficheur et que le courant total se partage dans les segments
activés. A la limite, s'il n'y a qu'un seul afficheur, ce n'est pas
très
grave. Mais quand on en a plusieurs alignés et qu'ils n'éclairent pas
tous de la même façon, on peut éprouver une certaine gêne. Pour que les
segments gardent la même luminosité en toutes circonstance (qu'il y ait
un seul ou sept segments allumés), on doit aborder le problème sous un
autre angle. C'est pourquoi cette phrase laisse la place à un nouveau
paragraphe.
Schéma 001b - On complique un peu
Bon, la méthode
décrite ci-avant fonctionne, il ne faut pas être totalement négatif. Ce
qui suit est destiné à ceux qui n'en ont jamais assez et qui comme moi
aiment compliquer les choses pour soi-disant les rendre meilleures. La
méthode précédente était une méthode dans laquelle on faisait
travailler un transistor en régime linéaire, qui dissipait sous forme
de chaleur (modérée) l'énergie qu'on ne voulait pas voir transformée en
lumière par les afficheurs. La solution proposée avec le schéma qui
suit met en oeuvre un transistor qui travaille en régime bloqué/saturé
(tout ou rien), lequel ne se contente pas de retenir le courant "en trop", mais
l'empêche carrément de passer pendant un certain temps. On a affaire,
tenez-vous bien, à un signal continu découpé. Oui mon bon m'sieur (comme dirait
Jacques Brel), c'est de l'alternatif (ça, il ne l'aurait pas dit).
Le
principe de ce montage est de fournir aux afficheurs une tension
"alternative" sans chercher à limiter le courant, ce dernier
n'étant alors limité que par les résistances RA à RG montées en série
avec
les segments. Selon la quantité de lumière captée par la LDR, le
rapport cyclique du signal délivré par la porte logique
CD4093 ou diminue. Cette porte est en effet utilisée en
oscillateur astable (multivibrateur, si vous préférez) et le
condensateur C1 qui définit la fréquence d'oscillation est
régulièrement déchargé à travers R1 et D1 (quand la sortie de la porte
est à l'état logique bas) et chargé à travers la LDR et D2 (quand
la sortie de la porte est à l'état logique haut). Si la LDR reste dans
la pénombre, le temps de charge de C1 est allongé alors que son temps
de décharge reste le même (R1 ne change pas de valeur). Le rapport
cyclique est élevé, la sortie de la porte logique reste plus longtemps
à l'état haut qu'à l'état bas. Le transistor qui fait suite inverse cet
état et les segments de l'afficheur restent donc toutes proportions
gardées, plus longtemps éteints qu'allumés. Dans ce cas, la luminosité
moyenne
est faible. Si la LDR est en revanche bien éclairée, le temps de charge
de C1 est raccourci, le rapport cyclique est faible, la sortie de la
porte logique
reste plus longtemps à l'état bas qu'à l'état haut. En sortie du
transistor, on retrouve ce signal inversé qui conduit à avoir des
segments qui restent plus longtemps allumés qu'éteints. La
luminosité
moyenne est dans
ce cas plus élevée. Pour utiliser ce type de montage avec un afficheur
à cathode commune, il suffit de remplacer le transistor PNP (2N2907 ou
autre) par un NPN (2N2222 ou autre) et de changer le sens des deux
diodes D1 et D2, comme le montre le schéma qui suit.
Schéma 001c - Cas des afficheurs multiplexés
Les
schémas vus ci-avant conviennent pour des afficheurs dont le point
commun (anode commune ou cathode commune) est normalement relié en
permanence à l'un des rails d'alimentation (+V ou masse). Mais on ne
peut pas les utiliser en l'état pour régler la luminosité de plusieurs
afficheurs câblés en
mode multiplexé
car leur anode commune ou cathode commune sont déjà reliées à un
élément de commande (le plus souvent un transistor) qui assure leur
activation les uns après les autres (toujours un seul à la fois).
Il
existe plusieurs solutions à ce cas de figure, mais dans tous les cas
on doit couper la commande de chaque afficheur (ici base des
transistors Q1 à Q4) et insérer un montage (forcément magique) qui va
plus ou moins raccourcir le temps de travail pour jouer sur le taux de
luminosité moyenne.
Solution 1
On
insère une porte AND entre la commande CCx et la base du transistor
correspondant (Q1 pour CC1, Q2 pour CC2, etc), une des entrées de cette
porte reçoit le signal de commande d'origine et la seconde reçoit un signal PWM
dont le rapport cyclique dépend de la lumière ambiante.
Cette solution
n'est utilisable que si la fréquence du signal PWM ajouté est nettement
supérieure à la fréquence de raffraichissement des afficheurs. Si ce
n'est pas le cas, on observe un effet de scintillement ou de vague
gênant.
Solution 2
On insère une porte AND entre la
commande CCx et la base du transistor
correspondant (Q1 pour CC1, Q2 pour CC2, etc), une des entrées de cette
porte reçoit le signal d'origine et la seconde reçoit une impulsion qui
vient d'un monostable et dont la durée dépend de la lumière
ambiante.