Dernière mise à jour :
15/04/2009
Caractéristiques principales
Tension :
+1.5 V à +18 V
Courant :
1 A, avec limitation
ajustable
Régulée :
Oui
Présentation
Cette alimentation est une version "mise à jour" de l'
alimentation
ajustable 003.
Elle dispose tout comme son ancètre d'un réglage de la tension de
sortie (ce qui est heureux pour une alimentation ajustable), mais aussi
d'une limitation du courant de sortie, à une valeur que vous pouvez
spécifier. Comme la partie régulation de tension est rigoureusement
identique à celle de l'alimentation ajustable 003, seule la partie
limitation de courant sera abordée ici.
Schéma
Le schéma suivant représente l'alimentation dans sa
presque totalité, il n'y manque que le transformateur et le pont de
diode, dont vous devez désormais avoir une vague idée de l'apparence
physique.
Nous allons donc nous interresser à la partie électronique qui se situe
à gauche du
régulateur
de tension U1 de type LM317, et dont le rôle est de mesurer et de
limiter le courant de sortie.
Mesure du courant débité
La
mesure d'un
courant
peut s'effectuer de différentes façons, celle retenue ici est la plus
simple, qui consiste à mesurer la tension développée aux bornes d'une
résistance placée en série dans la ligne positive de l'alimentation. Le
courant qui circule dans une résistance provoque en effet une chute de
tension directement proportionnelle, selon la célèbre formule U = R *
I, de laquelle nous pouvons tirer une autre formule tout aussi simple
qui est I = U / R. Afin de ne pas affaiblir la tension de sortie, le
"prélèvement" est effectué en amont du régulateur de tension et non en
sortie. En procédant ainsi, le courant mesuré est celui absorbé par la
charge auquel s'additionne le courant absorbé par le régulateur
lui-même. Ce dernier, de quelques mA seulement, est considéré ici comme
négligeable et sera tout bonnement ignoré. La valeur de la
résistance shunt, physiquement constituée de R2 // R2' (R2 et R2'
câblées en parallèle), est dictée par deux impératifs :
- la limitation de courant doit pouvoir s'échelonner sur une
plage comprise entre 100 mA et 1 A,
-
la tension chutée doit être au moins égale à
0,6 V pour pouvoir déclancher le circuit de protection.
Comme
la chute de tension aux bornes de la résistance shunt est
proportionnelle au courant débité, on doit prendre le cas où la tension
est minimale, c'est à dire quand le courant est minimal. Ainsi, si on
veut disposer d'une chute de tension de 0,6 V pour 100 mA, la
résistance shunt doit avoir une résistance de 6 ohms au minimum (R = U
/ I = 0,6 / 0,1). Bien sûr, la tension chutée sera supérieure pour un
courant supérieur, mais il est plus simple d'atténuer une tension que
de l'amplifier. Nous adoptons pour cette raison une résistance de 6
ohms, obtenue par la mise en parallèle des deux résistances R2 et
R2' de 12 ohms chacune. La puissance maximale dissipée dans ces deux
résistances se produit pour un courant total de 1 A, soit 0,5 A dans
chacune. Grâce à la formule simple P = R * (I * I), on en déduit que
ces résistances devront pouvoir supporter une puissance dissipée de
P = 6 * 0,5 = 3 W
Remarque
: afin que le courant circule de manière égale dans les deux
résistances, il faut que leur valeur ohmique diffère peu l'une de
l'autre.
Limitation du courant débité
A la base, la
limitation de courant est obtenue par la mise en conduction du
transistor Q1, dont la jonction Base-Emetteur est directement en
parallèle sur la résistance shunt. Il s'agit d'un transistor silicium,
dont le seuil de conduction est voisin de 0,6 V. Ce qui signifie qu'il
entre en conduction quand la tension aux borne de R2 // R24 atteind 0,6
V, ce qui rappelons-le, correspond à un courant de 100 mA. Oh, j'allais
oublier la présence du potentiomètre RV1 ! La base de Q1 n'est pas
reliée directement sur R2 // R2', mais y est attachée par
l'intermédiaire d'un potentiomètre monté en "doseur". La fonction de ce
dernier est très simple : plutôt que de fournir à la base du transistor
Q1, une tension qui est exactement celle chutée aux bornes de R2 //
R2', on ne lui transmet qu'une portion plus ou moins importante de
cette chute de tension. Si le curseur du potentiomètre RV1 est au
centre, et parce que RV1 est de type linéaire, la tension transmise à
Q1 est moitié moindre de celle chutée sur R2 // R2'. Ce qui signifie
que Q1 entre en conduction non pas pour un courant de 100 mA, mais pour
un courant double et donc de 200 mA (la chute de tension sur R2 // R2'
doit être de 1,2 V pour que la moitié suffise à rendre conducteur Q1).
Vous l'avez fort probablement compris, ce potentiomètre permet de
régler le courant pour lequel Q1 entre en conduction. Reste maintenant
à voir ce qui se passe quand Q1 ne conduit pas et quand il conduit
Quand Q1 ne conduit pas
Q1
ne conduit pas tant que la tension entre sa base (reliée au curseur de
RV1) et son émetteur reste inférieure à 0,6 V. Dans ce cas, sa jonction
Collecteur-Emetteur reste bloquée (non passante), et on trouve une
tension nulle aux bornes de R4. Cette tension nulle, puisqu'elle est
inférieure à 0,6 V, n'est pas suffisante pour faire conduire le
transistor Q3, qui reste donc lui aussi bloqué.
Quand Q1 conduit
Q1 conduit
quand la tension entre sa base (reliée au curseur
de RV1) et son émetteur atteint 0,6 V. Dans ce cas,
sa jonction Collecteur-Emetteur est établie (passante), et on
trouve une tension positive proche de Vin (24 V) aux bornes de R4.
Cette tension est plus que suffisante,
puisque supérieure à 0,6 V, pour faire
conduire le transistor Q3 au travers de la résistance de base R5, qui
devient passant à son tour. Q3 passant, sa jonction Emetteur-Collecteur
se comporte comme un interrupteur fermé et la tension en sortie du
régulateur chute en conséquence, de sorte que le courant de sortie
se maintient à une valeur égale à la limite imposée par le circuit de
limitation.
Comportement dynamique
Le
graphe suivant montre ce qui se passe quand l'alimentation
débite un
courant allant grandissant, avec une petite pause de 1 seconde entre
chaque élévation (cela est obtenu par une série de
relais activés les
uns après les autres et mettant sur la sortie une charge de
valeur
ohmique de plus en plus faible). La courbe verte représente la
tension de sortie de l'alimentation, et la courbe rouge
représente le courant débité.
Pour
les quatre premières élévation de courant, on se trouve en dessous de
la valeur de la limitation en courant (fixée ici à environ 200 mA), et
l'alimentation délivre ce
qu'on lui demande. En revanche, à partir de la cinquième montée et pour
les suivante, le courant demandé est supérieur au seuil de limitation :
le courant réellement débité est donc limité et la tension de sortie
chute.
Limite du système
Le
système de limitation de courant mis en oeuvre ici à une limite : en
cas de court-circuit franc, le courant débité a une valeur supérieure à
celle spécifiée comme limite, et correspond à la limitation interne du
régulateur de tension. C'est ce que l'on peut voir sur le graphe
précédent, pour le dernier "creneau" de courant, entre la 19ème et la
20ème seconde. Cela s'explique simplement : la limitation de courant
consiste à court-circuiter le potentiomètre de réglage de tension de
sortie, de sorte que la tension en sortie soit de l'ordre de 1,3 V
(tension minimale du régulateur entre sa patte Adjust et sa patte de
sortie). La valeur ohmique de la charge à partir de laquelle la
limitation de courant ne peut plus rien, est donc définie par la
tension de sortie et le courant de sortie limité par le régulateur. Par
exemple, avec une charge résistive de 1 ohm, et pour une tension de
sortie de 1,25 V (valeur minimale en-dessous de laquelle on ne peut
descendre ici), le courant est de 1,25 A, même si la limitation de
courant a été fixée à 500 mA. Cela constitue bien évidement une
limitation embêtante dans certains contextes d'utilisation, même si en
voulant ignorer ce "petit point", on se disait que le cas d'un
court-circuit franc n'arrive que quand on a déjà un gros défaut et que
l'élement qui en est la cause n'a plus grande raison d'être protégé. Il
est à noter que cette limitation du système est lié à l'utilisation
d'un régulateur de tension dont la tension de sortie ne peut pas (par
construction) descendre en-dessous de 1,25 V. Si on avait employé un
régulateur de tension en composants discret (montage classique à diode
zener et transistors), nous n'aurions pas ce problème. Bien entendu, il
existe d'autres solutions pour assurer une limitation de courant
efficace dans tous les cas de figure, même avec un montage basé sur un
régulateur de tension de ce type. Vous pouvez aussi vous replier sur un
régulateur de tension ajustable avec circuiterie de limitation de
courant intégré, tel le L200, comme présenté à la page
Alimentation
ajustable 005.
Pour résumer, le système présenté ici
fonctionne bien mais présente une limite qu'il faut connaitre.
L'idée première était avant tout de montrer et de
détailler une méthode, à vous maintenant de
chercher, pour ce montage précis, une solution qui rendrait le
système parfait même en cas de court-circuit franc ;-)
Augmentation du courant de sortie
Il
est tout à
fait possible de disposer d'un courant de sortie supérieur
à 1 A,
en utilisant un transformateur, un pont de diodes et un
condensateur de filtrage de valeurs adéquates. Le
régulateur pourra
ainsi être un modèle LM350 pour un courant de sortie max
de 3A, ou un
modèle LM338 pour un courant max de 5A. Bien sûr, il
convient également
de modifier la valeur de la résistance shunt qui
détermine la chute de
tension qui va déclancher le circuit de protection contre les
surintensités, afin de ne pas être limité dans des
valeurs trop basses (il faudra diminuer la valeur de cette
résistance, à vous de voir comment, en fonction de ce qui
a été dit précédement).
Brochage des composants de puissance
Les régulateurs LM317, LM350 et LM338 ont un brochage identique,
le
remplacement de l'un par l'autre ne pose donc aucun
problème.
Précautions à prendre
Pour un
courant max de 1A, on
peut se contenter de fil de cablage standard, mais si
vous optez pour la version 3A ou 5A, il vous faudra utiliser du cable
de plus forte section, et opérer des liaisons
électriques d'excellente qualité. Gros cable de rigueur
donc, et soudure en quantité sur le circuit imprimé si
vous décidez d'en faire un. Une mauvaise soudure causera des
problèmes très rapidement, alors soyez très
soigneux.
Circuit imprimé
Aucun circuit imprimé dessiné.