Dernière mise à jour :
17/04/2011
Caractéristiques principales
Tensions :
+1.3 V à +50 V
Courant :
1 A ou 3 A
Régulée :
Oui
Présentation
Ma première alimentation à découpage ! Cela
faisait tellement longtemps que je me disais qu'il fallait que je m'y
mette. Avec toujours cette peur au bide que tout m'explose à la
figure...
"Allons, me disait une voix rassurante. Les
alimentations à découpage sont désormais faciles à réaliser, les fabricants proposent des circuits fiables et simples avec
lesquels on ne risque vraiment pas grand chose."
Mouais...
J'avoue
que l'idée de m'y mettre était là mais je n'étais pas rassuré
à 100%. Pourtant je l'ai fait parce qu'il le fallait. Imaginez un
instant la tête de mes petits enfants m'entendant dire que je n'ai
jamais fabriqué d'alimentation à découpage ! Le genre de tête que
celle que m'a faite un jour un audiophile à qui j'avouais que je n'avais jamais fait d'ampli à lampes...
Schéma
Le schéma sur lequel je me suis appuyé est proposé par
le fabricant National dans une de ses notes d'application et fait appel
à un
régulateur de
tension
de type LM2575HV-ADJ. Il était hors de question que j'improvise avec le
peu de connaissance sur le sujet, et j'ai scrupuleusement suivi les
indications fournies.
Redressement et filtrage principal
L'obtention de la
tension continue non régulée se fait via un classique pont de diodes
(D1 à D4) suivies du condensateur C1 qui doit se trouver au plus proche
de U1. Jusque là ça va, je suis en terrain connu.
Régulation
C'est
là qu'entre en jeu le LM2575HV-ADJ (HV pour High Voltage, version haute
tension, et ADJ pour adjustable, version à tension de sortie
ajustable). Bien à l'aise dans son discret boîtier TO220 à 5 broches
style TDA2003 ou L200, comme on peut le voir sur la photo suivante, à
gauche de la self de 150 uH qui nous servira aussi pour ce projet.
Finalement, ceux qui me poussaient à m'y mettre avaient raison. Moins
il y a de pattes et plus c'est rassurant. Un patte pour l'entrée (IN,
tension non régulée), une patte pour la sortie (OUT, tension régulée),
une patte pour spécifier la tension de sortie (FB, Feedback), une patte
pour la référence générale (GND, masse commune à l'entrée et la sortie)
et une patte de télécommande marche / arrêt (SD) qu'on n'utilise pas
ici et qui est directement reliée à la masse. Le principe de
fonctionnement est étrangement similaire à celui des régulateurs
linéaires du genre LM317, qui possèdent aussi une broche de
"programmation" de la tension de sortie que l'on raccorde au point
commun d'un pont diviseur câblé entre tension de sortie et masse. Et le
plus extraordinaire (lire le plus drôle) est que la formule qui permet
de spécifier la valeur de la tension de sortie est du même tonneau que
celle utilisée pour les régulateurs linéaires.
Vout = 1,23 * (1 + (RV1 / R1))
Si
par exemple on veut une tension de sortie de +9 V et si R1 vaut 1,1 kO
(valeur fixée arbitrairement, R1 doit tourner autour de 1 kO), on en
déduit la valeur que doit avoir RV1 en retournant la formule précédente :
RV1 = R1 * ((Vout / 1,23) - 1)
RV1 = 1100 * ((9 / 1,23) - 1)
RV1 = 6948 ohms (prendre la valeur normalisée la plus proche ou utiliser un potentiomètre ajustable)
On
peut reprendre la formule de base pour connaitre la plage de réglage
possible de la tension de sortie, pour les valeurs extrêmes du
potentiomètre RV1 (R1 vallant toujours 1,1 kO).
- si RV1 = 0 ohms, alors Vout = 1,23 * (1 + (0 / 1100)) = 1,23 V
- si RV1 = 47 kO, alors Vout = 1,23 * (1 + (47000 / 1100)) = 53,7 V
Choix de la self principale
La
self L1 de 150 uH ne peut pas être une self moulée de n'importe quel
type, celle qu'on trouve sous forme de résistance ne peuvent convenir.
Il faut une self spéciale, telle que celle montrée sur la photo
ci-avant. J'ai vu dans un ancien article qu'un auteur utilisait une
self d'antiparasitage pour triac (300 uH / 3 A) avec son régulateur à
découpage LM2575-12 (régulateur fixe 12 V). Je
possede plusieurs selfs de ce genre mais n'étant pas très sûr de leurs
caractéristiques, j'ai préféré acheter le modèle préconisé. Encore
plutôt frileux le coco...
Filtre de sortie
Un
filtre LC peut être ajouté en sortie (L2 + C3) pour diminuer
l'ondulation
résiduelle due à la fréquence de découpage, voisine de 50 kHz. Grâce à
ce filtre additionnel et facultatif, l'ondulation résiduelle passe de
50 mV à 5 mV environ, pour un courant débité de 1 A (valeurs spécifiées
par le fabricant du régulateur de tension). Perso je ne l'ai
pas mis parce que je n'avais pas de self de 20 uH adéquate pour cet
usage.
Remarques importantes
Ce
n'est pas parce que le circuit est simple qu'on peut le câbler comme on
veut. La technique utilisée fait appel à un découpage que l'on peut
qualifier de "haute fréquence" et sous un courant qui peut tout de même
être assez élevé. Les points suivants doivent retenir votre attention.
-
Le choix de la diode D5 est primordial, pas question de se contenter
d'une classique 1N4007. Il faut impérativement utiliser une diode
Schottky ou une diode dite à recouvrement rapide (fast recovery diode).
-
Le condensateur C1 doit être câblé le plus près possible du circuit
intégré U1, directement entre ses pattes 1 et 3. S'il s'en éloigne un
peu trop, prévoir des pistes de circuit imprimé larges et renforcées
par une bonne couche de soudure. Même chose pour les connexions de
D5, L1 et C2, dont les broches communes doivent de préférence aboutir
au même emplacement, sur la broche 3 de U1 (point de masse en étoile).
Brochage du LM2575 / LM2576
Vu de devant, la patte d'entrée (sur laquelle on applique la tension non régulée) est la première à gauche.
Même brochage et même utilisation pour le LM2576 qui permet de débiter 3 A contre 1 A pour le LM2575.
Prototype
Réalisé sur plaque d'expérimentation à bandes de cuivre, avec un LM2575 (version 1 A) et un LM2576 (version 3 A).
Les
tests se sont déroulés avec une charge résistive pure (une simple
résistance en somme) de puissance de valeur 15 ohms. La tension
appliquée à l'entrée du régulateur était fixée à 20 V, tension
provenant d'une alim de labo dont
le courant de sortie était pour l'occasion limité à 1,5 A. La tension
de sortie du régulateur à découpage était réglée à +15 V grâce au
potentiomètre RV1, pour un courant de sortie de 1 A (et oui, 15 V sur
15 ohms).
Un
petit relevé sur oscilloscope m'a permis de voir que l'ondulation
résiduelle "globale" était dans ces conditions de 20 mV, avec des
pointes de tension parasites de 200 mV. C'est nettement moins bien
qu'avec un régulateur de type LM317, mais question température on
pouvait toucher du doigt le régulateur sans se brûler, alors que ce
dernier n'était habillé d'aucun dissipateur thermique. Allez donc
essayer ça avec le LM317 sous les mêmes conditions d'utilisation et
avec ses 5 W à dissiper...
Remarque
: il n'est pas impossible que les pointes de tension que j'ai
constatées soient liées au choix de la diode que j'ai soudée, une
MBR80-150 qui ne correspond pas au modèle suggéré par le fabricant du
régulateur de tension et qui est noté sur le schéma. Mais ayant aperçu
une diode de ce type sur une alim à découpage centrée sur un régulateur
de type L296, je me suis dit que je pouvais tenter le coup (déjà moins
frileux sur ce coup là). Autre point pas
forcement en faveur d'un circuit de ce genre : le circuit imprimé à
bande, qui ne m'a pas permis de réduire au maximum les longueurs des
liaisons électriques.
Circuit imprimé
Non réalisé.