Dernière mise à jour :
09/05/2010
Caractéristiques principales
Tension :
+13,8 V
Courant :
10 A (15 A)
Régulée :
Oui
Présentation
Cette alimentation utilise deux
régulateurs de tension intégrés de type LM338,
capable chacun de débiter un courant de 5 A sous une tension
stabilisée comprise entre 2 V et 20 V. En ajoutant un
troisième régulateur, le courant de sortie disponible
passe à 15 A. Heureux celui qui
découvre ce schéma avant celui de l'
alim simple 004. Encore plus heureux celui qui ira directement à la fin de la page (déconseillé aux cardiaques).
Avertissements
- Cette alimentation est prévue pour débiter un courant
de sortie important, ne la confectionnez pas pour alimenter des petits
montages sur un coin d'établi. La tension de sortie de 13,8 V est
adaptée à l'alimentation d'appareils prévus pour
le mobile ou le fixe, genre autoradio avec ampli BF de voiture, ou
poste émetteur / récepteur CB avec son "tonton" (ampli
RF).
- Il faut apporter un soin tout particulier au cablage, surtout
là où circulent les courants forts. La qualité de
la régulation et la stabilité du montage en
dépendent. Utiliser du fil de grosse section et soigner les
soudures, qui doivent être parfaites.
- Une intensité de 10 A ou 15 A, ça commence à faire. En cas de
pépin, ça peut faire de grosses étincelles et de
gros dégats. Prenez donc le maximum de précautions, et
n'oubliez pas d'insérer un fusible calibré selon votre
besoin, en entrée du montage. Ce n'est pas parce que les
régulateurs de tension utilisés ici sont
protégés contre les surintensités, que tous les
autres élements du montage (transfo, diodes de redressement et vous-même) le
sont !
- Le choix du transformateur d'alimentation peut parfois poser problème, merci de bien lire le paragraphe traitant de ce point.
Schéma
Si la mise en parallèle de quelques transistors de puissance ne pose
généralement
pas de problème pour gonfler la capacité en courant de la
sortie d'une alimentation stabilisée, il n'en n'est pas de
même avec les régulateurs de tension
intégrés. En mettant en parallèle plusieurs de ces
composants, on ne peut pas se contenter d'insérer en
série des résistances de faibles valeurs sur chaque
sortie des régulateurs, pour équilibrer les courants.
Mais il n'est finalement pas si compliqué que ça de
trouver une solution, surtout quand elle est déjà
proposée par un constructeur...
Fonctionnement général
Ce schéma utilise un AOP pour assurer l'équilibrage
des courants dans chaque branche de régulation. On peut en
comprendre le fonctionnement à partir du moment où l'on
sait les deux choses suivantes :
- une résistance, quand elle est parcourue par un courant,
provoque une chute de tension à ses bornes, qui est d'autant
plus élevée que le courant qui la traverse est important.
- un AOP possède une entrée inverseuse et une entrée non-inverseuse;
ces deux entrées sont
théoriquement
au même potentiel de tension.
La valeur de la tension de sortie est définie par la valeur
données aux résistances R1 et R2, cablées sur le
régulateur U1. C'est donc lui qui mène la dance. Le
second régulateur U2 est un esclave du premier, sa broche de
programmation de la tension de sortie n'est pas cablée en
parallèle de celle de U1, mais est asservie au courant qui
circule dans les résistances de faibles valeurs R4 et R5, via
l'AOP U3. Cet AOP fournie en sortie une tension qui correspond au
différentiel entre ses deux entrées inverseuse et
non-inverseuse, multiplié par son gain. Ce dernier est
très élevé car il n'y a aucune
contre-réaction (aucun retour d'une portion de la tension de
sortie vers les entrées). Une toute petite différence de
tension entre les deux entrées se traduit donc par un grand
écart de tension en sortie. Comme les deux tensions
"comparées" sont celles en sortie des deux résistances R4
et R5, qui dépendent du courant traversant les deux branches de
régulation, l'AOP fait "monter" ou "descendre" la tension de
sortie du second régulateur (dans une faible proportion) afin
qu'il débite un courant sensiblement identique à celui
que débite le premier régulateur. On a donc droit
à une auto-régulation du courant circulant dans le second
régulateur, en fonction du courant circulant dans le premier.
Choix du transformateur d'alimentation
Le schéma ne le montre pas, mais les connexions AC1 et AC2
doivent être raccordées sur le secondaire d'un
transformateur d'alimentation 230 V / 15 V / 10 A (ou plus). La tension
de sortie de ce transformateur est importante car elle conditionne
directement la qualité de la régulation et la dissipation thermique
(l'échauffement) des régulateurs de tension. Il faut en effet que
la tension à l'entrée du régulateur réponde aux deux besoins suivants :
-
être assez élevée pour que les régulateurs travaillent dans
de bonnes conditions (respect du différentiel de tension minimal entre
entrée et sortie).
- ne pas être trop élevée pour
que la chute de tension sur les régulateurs ne provoquent pas un
échauffement excessif, necessitant la pose d'un dissipateur de
dimension monstrueuse.
Dans le cas qui nous concerne, et pour une
tension de sortie de 13,8 V, il faut en entrée des régulateurs une
tension d'au moins 16,8 V (tension de sortie désirée à laquelle on doit
additionner les 3 V de chute de tension minimale des régulateurs). Selon les
diodes de redressement utilisées et selon la tension du réseau
EDF desservant votre habitation (ou labo), cette tension d'entrée
risque de varier un peu. Admettons que l'on utilise un
transformateur de tension secondaire 12 Veff, et que la tension
effectivement délivrée par ce transfo soit de 12 Veff. La tension crête
est donc de 16,9 V. Après redressement et filtrage, on peut espérer
n'avoir perdu que 2 V, si les diodes sont de bonne qualité.Ce qui donne
moins de 15 V. Tension insuffisante pour une tension de sortie de 13,8
V. Il faut donc un transfo dont la tension secondaire est supérieure à
12 V, et là pas beaucoup de choix dans les catalogues des revendeurs,
il faut un modèle 15 V. 15 Veff nous donnent 21,1 V crête, donc environ
19 V après les diodes de redressement. Cette fois la tension d'entrée
des régulateurs est suffisante. Mais 19 V moins 13,8 V nous donne une
chute de tension d'un peu plus de 5 V. Pour un courant de sortie
nominal de 10 A, cela conduit tout de même à une dissipation thermique
de 50 W ! Reste à espérer que la tension secondaire du transfo ne
soit pas trop supérieure à celle annoncée... En cas de dissipation
vraiment excessive, vous pouvez démonter le transfo et enlever quelques
spires de l'enroulement secondaire (c'est bien plus simple que d'en
ajouter, croyez-moi). Il n'y a pas mille solutions de toute façon,
c'est un peu le prix à payer pour une alimentation de forte puissance à
régulation linéaire. Le problème de dissipation thermique posé par une
alim à découpage de mêmes caractéristiques de sortie se ferait moins
sentir, dans tous les sens du terme.
Diodes de redressement
Il existe différentes diodes capables de remplir le rôle
demandé ici : choisissez-en dont le courant direct est d'au
moins 20 A, même si un modèle 10 A est capable de
supporter des pointes de 100 A. Les pointes de courants produites
à chaque démarrage, liées au fait que le
condensateur principal de filtrage C1 est déchargé,
peuvent vite fatiguer les diodes. Certains fabricant insère une
résistance en série avec chaque diode (0.1 ohm à
0.47 ohm par exemple), je ne l'ai personnellement jamais fait.
Renseignez-vous bien sur la chute de tension introduite par les diodes
quand elles sont parcourue par un fort courant, on a parfois des
surprises. N'hésitez surtout pas à regarder du côté des diodes de
redressement de type Schottky, qui présentent en général une chute de
tension moindre. Par exemple diodes MBR1045 (10 A / 45 V) ou BSY24-45
(également 10 A / 45 V) qui toutes deux supportent des pointes de
courant de plus de 100 A et dont la chute de tension effective reste
modeste.
Très important
Pour que ce montage fonctionne correctement, il faut respecter les deux impératifs suivants :
- L'AOP doit être un vrai modèle "rail-to-rail".
- La sortie doit débiter au minimum 50 mA (une LED standard en sortie ne suffit pas).
Passage à 15 A
Le schéma qui suit, également tiré d'un
schéma constructeur (Linear Databook de National Semiconductor),
montre qu'il est possible d'ajouter un régulateur en
parallèle des deux précédents pour augmenter le
courant de sortie disponible.
La valeur de la résistance R4, qui était tout à
l'heure de 0,1 ohm, a été divisée par deux, vu que
le courant qui la traverse est désormais double. Le partage du
courant entre les deux régulateurs U2 et U4 se fait grâce
aux deux résistances R7 et R8 ajoutées sur leur sortie
respective. Dans ce schéma, nous avons donc toujours le
régulateur U1 qui fonctionne en "maître", et les deux
autres qui y sont attachés et le "suivent". Le partage de
courant entre U2 et U4 n'est pas aussi parfait que celui entre U1 et U2
du premier schéma, mais on peut considérer cela comme
globalement satisfaisant.
Résistances de 0.1 ohm et 0.05 ohms
Deux solutions possibles : soit vous prenez des résistances de
0,1 ohms et vous en mettez deux en parallèle pour obtenir la
0,05 ohms, soit vous utilisez une partie de circuit imprimé de
longueur adéquate pour obtenir cette valeur ohmique. Pensez aussi à la
dissipation thermique produite par ces résistances. Une intensité de 5
A dans 0,1 ohm correspond à 2,5 W. Et une intensité de 10 A dans 0.05
ohm produit 5 W. Et oui, on ne peut pas se contenter de petites
résistances 1/2 W.
Choix du transformateur d'alimentation
Les connexions AC1 et AC2 doivent être
raccordées sur le secondaire d'un transformateur d'alimentation 230 V /
15 V / 15 A (ou plus). Les remarques formulées précédement pour la version 10 A s'appliquent bien sûr ici aussi.
Très important
Pour que ce montage fonctionne correctement, il faut respecter les deux impératifs suivants :
- L'AOP doit être un vrai modèle "rail-to-rail" (à noter que le fabricant préconisait à l'époque l'emploi d'un LM307).
- La sortie doit débiter au minimum 100 mA.
Utilisation d'un LM396 (10 A)
Le régulateur de tension
LM396 est de la même veine que le LM338, et est capable à lui seul de
débiter 10 A. La programmation de sa tension de sortie obéit aux mêmes
règles que pour ses petits frères LM317, LM350 et LM338 (voir page
Alim simple 003 pour valeurs à donner à R1 et R2 pour d'autres tensions de sortie).
Pourquoi donc s'embêter avec plusieurs régulateurs en parallèle et un ampli-op rail-to-rail, je vous le demande !
Hum... peut-être un gain au niveau de la répartition des calories dissipées ?