Dernière mise à jour :
02/05/2010
Présentation
Le détecteur décrit ici permet de signaler le toucher d'une pièce
métallique de petite ou moyenne dimension. Il est construit avec des
composants courants, dont la plupart n'a pas une valeur très critique.
Le principe de fonctionnement repose sur l'emploi d'un oscillateur HF
(haute fréquence) à transistor, qui fonctionne tant qu'on le laisse
tranquille. En touchant une partie bien précise du montage, le
fonctionnement de l'oscillateur est remis en cause, celui-ci s'arrête
de fonctionner et c'est ce dysfonctionnement qu'on détecte et met
en évidence. Tel que décrit ici, la led connectée en sortie du montage
s'allume en temps normal (oscillateur en fonctionnement) et s'éteint
sur détection toucher (oscillateur arrêté). L'ajout d'un transistor
supplémentaire en sortie permet d'inverser cette logique de
fonctionnement si le besoin s'en fait sentir.
Schéma
Deux élements font peur dans ce schéma : la self et le
condensateur ajustable. Et bien vous savez quoi ? J'ai réussi à m'en
passer complètement.
Principe général de fonctionnement
Un oscillateur HF
délivre un signal... HF qui est redressé par des diodes et
condensateurs pour en obtenir une tension continue de quelques volts.
Cette tension continue permet de saturer un transistor et d'indiquer
par le biais d'une LED que le système fonctionne (oscille) bien. Quand
l'oscillateur HF est bloqué (détection toucher), le signal
périodique HF ne peut plus produire de tension continue après
redressement, puisqu'il n'existe plus. Le transistor qui était saturé
et qui allumait la LED se bloque donc et la led n'a rien à faire
d'autre que de s'éteindre.
Oscillateur
Il est construit
autour de Q1, qui est un transistor petite puissance. Plein de modèles
de transistor peuvent convenir pour ce genre d'application, mais voici
ceux que j'ai essayés avec succès : BC107, BC108, BC548, 2N2222,
2N2369. La fréquence d'oscillation est principalement déterminée par la
valeur données aux composants L1, C2 et VC1, mais les autres composants
(jusqu'à la base de Q2) et l'environement physique jouent également un
peu. Les deux composants les plus impliqués sont bien L1 et
C2. Le condensateur variable VC1 permet d'entretenir l'oscillation par
couplage entre émetteur et collecteur de Q1. Je l'avais prévu au début
pour permettre un réglage de la sensibilité du montage, mais il s'est
avéré à l'usage que le fait qu'il soit ajustable ne servait pas à grand
chose. Et je l'ai remplacé par un condensateur fixe de valeur "moyenne"
47 pF.Pour ce qui est de la bobine L1, j'avais commencé par essayer
quelques selfs bobinées sur des supports plastiques ou sur des
résistances de forte valeur, et j'ai aussi fini par la remplacer par
une self fixe de 0,27 uH que l'on trouve toute faite dans le commerce
et qui ressemble à une banale résistance. Vous rendez-vous compte
? Les deux composants "bête noire" (self et condensateur ajustable) ont
disparu et le montage fonctionne très bien sans eux.
Fabrication de la bobine
Est-ce
bien utile ? Oui, si vous avez envie d'expérimenter, ce que j'espère.
Après tout, si vous avez un peu de fil électrique dans un coin de
tiroir, c'est une excellente occasion d'en faire quelque chose.
Attention, la ficelle de cuisine ne donnera pas de bons résultats (je
n'ai pas essayé à vrai dire, mais j'ai comme qui dirait un drôle de
pressentiment). Si vous décidez de construire vous-même la self
L1, bobinez entre 30 et 50 spires de fil en cuivre émaillé 3/10 mm
sur un support plastique de diamètre 6 mm avec ou sans noyau ferrite.
Si vous n'avez pas de support plastique, utilisez donc un crayon de
papier comme support temporaire. Vous aurez au final une self à air
mais comme ça fonctionne aussi comme ça...
Fabrication du condensateur ajustable
Il
est rare que l'on ait besoin de construire soit même un condensateur
ajustable, mais je l'ai déjà vu faire dans le monde professionnel, avec
deux bouts de fils torsadés. Chut... c'est un secret de fabrication !
Soit vous en achetez un tout fait, soit vous faites comme moi et vous
vous contentez d'un condensateur fixe de quelques dizaines de pF (15 pF
à 56 pF). Et si votre maquette ne fonctionne pas du premier coup, et
bien tant mieux car ça vous obligera à essayer d'autres valeurs de
composants.
Redressement et filtrage
On se croirait dans
une alimentation secteur ! A votre avis, y a-t-il des points communs
entre ce montage et un redressement / filtrage d'alimentation secteur ?
Allez, n'ayez pas peur de répondre. Oui, on travaille avec la même
philosophie, celle de transformer une tension alternative en tension
continue. Sauf que la fréquence des signaux mis en jeux n'est pas du
même domaine. Dans une alim secteur on travaille à la fréquence de 50
Hz, alors que là on fonctionne à plusieurs MHz. Le transistor Q2
fait office de "tampon isolateur" entre l'oscillateur et le
redressement à diodes. Si on branchait le redresseur à diodes
directement en sortie de l'oscillateur, ce dernier aurait vraiment très
très peu de chance de fonctionner car il serait trop "chargé". Quand un
signal HF est appliqué à la base de Q2, ce transistor le reproduit sur
son collecteur avec plus de "force", et l'oscillateur n'est pas (trop)
perturbé car le prélèvement se fait sous une impédance assez élevée
pour ne pas trop charger la mûle. En sortie du redresseur, c'est-à-dire
aux bornes de R8 et C6, on recueille une tension continue largement
suffisante pour faire conduire le transistor Q3 monté en commutation.
La résistance R9 permet de limiter le courant de base à une valeur non
destructrice.
Utilisation en interrupteur marche / arrêt
Tel
quel, le montage s'arrête d'osciller quand on touche le point TS1, et
se remet à fonctionner dès qu'on ne le touche plus. Il est possible
d'avoir un fonctionnement de type marche / arrêt plutôt que ce
fonctionnement de type momentanné, en ajoutant en sortie une bascule de
type D montée en diviseur par deux. C'est ce que j'ai déjà fait
par exemple pour le
détecteur de toucher 005, schéma 005b, vous pouvez vous resservir de cet ajout pour le montage décrit ici.
Réglages
Des
réglages ne seront nécessaires que si vous avez décidé de conserver le
condensateur ajustable ou si la self possède un noyau que l'on peut
enfoncer plus ou moins au centre de ses spires. Dans le cas contraire,
rien à faire si ce n'est prier pour que ça fonctionne du premier coup.
Mais de vous à moi, j'ai remarqué que plus on priait et moins on avait
de chance que ça fonctionne du premier coup. Curieux, non ?
Prototype
Réalisé
sur plaque d'expérimentation sans soudure, bien pratique pour
essayer plein de valeurs de composants différentes. Le
transistor Q1 oscillant est celui le plus à gauche, on le voit
mieux sur la seconde photo. Sur la troisième photo, je le
touche, ce qui a pour effet d'éteindre la LED.
En fonction des valeurs de condensateur et self utilisées,
l'extinction est immédiate ou progressive tout en restant
rapide. Mais dans tous les cas le fonctionnement est franc. J'ai
essayé quelques selfs parmi celles visibles sur les photos
ci-après, la dernière photo montre la self moulée
de 0,27 uH en forme de résistance que j'ai utilisé en dernier.
La
fréquence d'oscillation relevée sur mon proto avec VC1 = 47 pF
(condensateur fixe) et L1 = 0,27 uH était de 30 MHz environ. Relevé
fait à l'oscilloscope avec sonde 1/10 (l'oscillateur se bloquait si la
sonde était en position 1/1) sur le collecteur de Q1.
La bêtise (ou l'idée) du jour
Je me demande ce qui se passerait si je reliais une antenne de 10 à 20 cm sur le collecteur de Q1...
Ca ne fonctionne pas ?
Première
chose à faire, ne pas paniquer car les voisins ne comprendraient
pas forcement. Avez-vous remarqué les valeurs de composants entre
parenthèses sur le schéma ? Ce sont les valeurs maximales vers
lequelles vous pouvez tendre. Bien entendu il n'y a pas d'interdiction
d'aller au-delà, mais il me semble inutile d'aller trop loin
en plusieurs points en même temps.
Une bonne méthode consiste à (re)vérifier le montage, une erreur est
toujours possible. Moi-même étais tellement pressé de faire le proto
que j'en avais oublié trois résistances autour de Q1. Véridique ! Si
vous ne voyez aucune erreur, cela ne veut pas dire qu'il n'y en a
pas... reposez-vous un peu et reprenez le montage sept ou huit ans
après. Ca permet de décanter.
Une fois le montage à nouveau sous les
yeux, modifiez la valeur d'un seul composant à la fois, il peut arriver
qu'une combinaison de plusieurs valeurs ne soit pas une combinaison
gagnante. Je vous invite à essayer différentes valeurs pour VC1 (si
vous l'avez remplacé par un condensateur fixe), C2 et L1. Il y a en
effet plus de chances qu'un disfonctionnement soit localisé sur
l'oscillateur que sur la section redressement. Ne négligez pas non plus
l'hypothèse d'un composant deffectueux, cela arrive parfois, surtout si
plusieurs composants viennent de récupérations diverses.
Circuit imprimé
Non réalisé.