Dernière mise à jour :
17/02/2013
Présentation
Ce disjoncteur électronique est prévu pour un fonctionnement en basse
tension continue (quelques volts à 28 V), et se déclenche lors d'une
surintensité de valeur
prédéfinie, de valeur comprise entre 600 mA et 5 A (quatre calibres).
Son entrée en action peut être immédiate ou légèrement temporisée
(quelques ms). Le réarmement est manuel et se fait via appui sur un
petit bouton poussoir. Pour un usage en basse tension alternative (230
Vac), voir page
Disjoncteur 002.
Avertissement
Ce
montage est simple et peut ne pas répondre à certains besoins. Il
existe des solutions plus élaborées pour des usages plus fins. A vous
de réfléchir et développer, le cas échéant.
Schéma
Le schéma représente la totalité de
la partie disjoncteur, manque un petit bout concernant l'alimentation du montage (+12V), nous en reparlerons plus loin.
Remarque : le symbole du
bouton poussoir SW2 sur ce schéma n'est pas conforme car il correspond
à un poussoir de type "fermé sur appui" alors
que celui qui est nécessaire est de type "ouvert sur appui".
Principe général de fonctionnement
Le montage s'intercale (se branche en série) entre le montage à
protéger et sa source de tension. Une résistance de faible valeur
(shunt) située dans la ligne d'alimentation permet de développer une
tension qui est proportionnelle au courant qui y circule (classique loi
d'ohm). Quand la tension développée aux bornes de la résistance de
mesure (shunt) dépasse un seuil prédéfini, le montage coupe
automatiquement l'alimentation et cette dernière ne peut être rétablie
que de façon manuelle, par appui sur un bouton poussoir.
Mesure du courant
La
mesure du courant s'effectue grâce à la résistance R1 (A, B, C ou D
selon calibre), de faible valeur en regard du courant qui y circule.
Plus le courant nominal du circuit à protéger (charge) est élevé et
plus cette résistance doit être faible pour limiter le risque de
perturber son fonctionnement. Ici, nous disposons de 4 calibres pour
une plage totale de mesure assez large, comprise entre 600 mA et 5 A.
Le calibre est choisi par la mise en place d'un cavalier (un seul à la
fois) :
- Calibre 0,6 A à 1 A, JP1 en place, R1 = 1,5 ohm (P dissipée max = 1,5 W, prendre un modèle 2 W min)
- Calibre 1 à 2 A : JP2 en place, R1 = 0,82 ohm (P dissipée max = 3,3 W, prendre un modèle 5 W min)
- Calibre 2 à 3 A : JP3 en place, R1 = 0,47 ohm (P dissipée max = 4,2 W, prendre un modèle 6 W min)
- Calibre 3 à 5 A : JP4 en place, R1 = 0,22 ohm (P dissipée max = 5,5 W, prendre un modèle 7 W min)
La
tension développée sur le shunt R1 arrive sur le potentiomètre RV1 qui
permet de n'en prélever qu'une fraction plus ou moins importante (entre
0% et 100%), ce qui permet de disposer d'un réglage fin du seuil de
disjonction. La tension receuillie en sortie (curseur) du
potentiomètre arrive sur la base du transistor Q1 via la résistance de
limitation de courant de base R2. Le transistor se sature pour une
tension de base d'environ 0,7 V, ce qui pour une position de RV1 max,
correspond à un courant de :
I (A) = 0,7 (V) / 1,5 (ohm) = 0,46 A pour le calibre 0,6 A à 1 A
I (A) = 0,7 (V) / 0,82 (ohm) = 0,85 A pour le calibre 1 à 2 A
I (A) = 0,7 (V) / 0,47 (ohm) = 1,5 A pour le calibre 2 à 3 A
I (A) = 0,7 (V) / 0,22 (ohm) = 3,2 A pour le calibre 3 à 5 A
Il
s'agit des valeurs minimales de chaque calibre et un léger recouvrement
s'opère entre eux. Il est ainsi possible par exemple de définir un
seuil de
disjonction à 3,2 A sur le calibre 2 à 3 A. Mieux vaut toutefois
rester sur la plage préconisée car autant limiter la chute de tension dans la résistance shunt.
Action directe / retardée
La
surintensité peut n'être que très passagère et sans danger, et ne pas
justifier une disjonction systématique. C'est pourquoi il est possible
de mettre en ou hors service le condensateur électrochimique C1 qui
sert de retardateur. Quand il est hors circuit (interrupteur SW1
ouvert), la disjonction est immédiate quand se produit une
surintensité, alors qu'elle est retardée au point de ne pas avoir lieu
si C1 est mis en circuit (QW1 fermé). Le temps de retard dépend de la
valeur de C1, il est d'environ 8 ms pour 22 uF. Il
correspond simplement à la durée pendant laquelle doit durer la
surintensité pour déclencher la machinerie. Avec 22 uF par exemple, une
surintensité qui ne dure que 3 ms ne provoquera pas le déclenchement du
disjoncteur. Le temps de retard peut être abaissé en diminuant la
valeur de C1, ou augmenté en relevant sa valeur. L'interrupteur SW1 est
bien sûr optionnel et n'a pas de raison d'être pour un montage qui
servira toujours la même cause.
Disjonction
Elle
est assuré par le relais RL1 et par le thyristor U1 de type 2N5063. Tout autre modèle de thyristor
capable de commuter une charge de 500 mA (je prévois large car ça
dépend de la consommation de la bobine
du relais qu'il pilote) avec un courant de gachette de quelques
centaines de uA à quelques mA sera
le bienvenu (les 2N5064, 2N6564, 2N6565, S051E, S101E, S201E, TCR222
conviennent aussi). La gachette (G) du thyristor est reliée
presque
directement sur le collecteur du transistor Q1, une résistance de
limitation de courant de gachette est incluse entre les deux
composants. La tension de commande du thyristor, appliquée directement
ou avec retard, le rend conducteur. Et ce dernier ne peut être
dévérouillé qu'en interrompant le courant qui circule entre son anode
(A) et sa cathode (K). Pourquoi opérer ainsi ? Tout simplement pour
éviter
l'instabilité qui résulterait d'une cause de surintensité permanente.
La coupure
d'énergie vers le circuit à protéger fait en effet disparaître la
surintensité, et sans précaution particulière le circuit à protéger
serait aussitôt réalimenté, ce qui provoquerait à nouveau la
surintensité qui provoquerait la coupure, et ainsi de suite. Là, la
coupure est franche et maintenue, même si la cause de la
surintensité à
disparue. Une action manuelle de la part de l'utilisateur est demandée
pour réarmer l'ensemble. Le réarmement s'effectue grâce au bouton
poussoir SW2 qui est un modèle "fermé au repos, momentané" et dont le
contact s'ouvre quand on appuie dessus. Notez que si la cause de la
surintensité n'a pas disparue, le réarmement provoquera une nouvelle
disjonction instantanée, c'est bien le rôle de protection qu'on attend
de ce genre de montage. Les deux LED D1 (rouge) et D2 (verte) indiquent
respectivement si une disjonction a eu lieu ou si le montage à protéger
est alimenté.
Choix du relais
Comme
le courant
absorbé par le circuit à protéger circule dans les contacts
du relais, ce dernier doit être choisi en conséquence. Pour le
coup, je préconise un modèle dont les contacts mécaniques supportent un
courant
permanent de 8 ou 10 A. Bien entendu, si votre circuit à chouchouter ne
consomme qu'un ou deux ampères, vous pouvez vous contenter d'un modèle
plus petit. Notez qu'en fonctionnement normal le relais n'est pas
activé, il ne l'est qu'en cas de disjonction. Vous pouvez, si vous le
jugez nécessaire, placer un bouton poussoir additionnel en parallèle
sur le thyristor (entre anode et cathode). Ce poussoir, de type
"contacts normalement ouverts" permettra de tester le bon
fonctionnement du relais.
Alimentation du montage
Le
relais qui assure la coupure d'énergie demande une certaine tension
pour fonctionner, ici modèle 12 V donc tension 12 V requise. Vu qu'il
n'y a pas grand chose d'autre à alimenter que le relais (oui, il y a
aussi une petite LED), la fourniture de cette tension peut se faire de
deux façons :
- soit alimentation autonome avec un petit transfo
d'alim 230 V / 12 V / 3 VA suivi d'un pont de diodes et d'un
condensateur de filtrage de 220 uF / 25 V;
- soit repiquage sur la
tension qui va vers l'appareil à protéger (avant résistance shunt, noté
Vin sur le schéma). Dans ce cas bien sûr, prévoir ce qu'il faut si la
tension source n'est pas égale à 12 V (soit ajout d'un régulateur de
tension, soit changement du modèle de relais, avec modification, le cas
échéant de la valeur des résistances en série avec les LED).
Procédure de réglage
On
peut y aller au pif en se mettant un peu au-delà de la limite de la
disjonction, ou suivre la procédure plus rigoureuse (et pas
indispensable) qui suit.
- Mettre le potentiomètre RV1 en position minimale (curseur côté émetteur de Q1);
-
Remplacer temporairement l'appareil à protéger par une charge résistive
pure dont la valeur implique un courant égal ou proche de la valeur du
seuil de disjonction (cette résistance peut être une combinaison de
plusieurs pour aboutir à la valeur recherchée). Pour une valeur de
courant élevée, attention à la puissance dissipée (ça peut chauffer).
- Mettre le tout sous tension.
- Ajuster RV1 doucement jusqu'à ce que ça disjoncte, puis revenir un peu en arrière.
- Réarmer en appuyant sur SW2 et vérifier que tout repart bien.
-
Remplacer la résistance de charge par le circuit utile et vérifier
que ça ne disjoncte pas en le mettant en circuit. Dans le cas
contraire, relever un peu le seuil de disjonction en positionnant le
curseur de RV1 un peu plus proche de sa position minimale.
Circuit imprimé
Non réalisé.
Historique
17/02/2013
- Première mise à disposition.