Dernière mise à jour :
15/01/2015
Présentation
Ce générateur produit des signaux électriques
brefs (largeur d'impulsion réglable sur quelques us) avec une
amplitude comprise entre 0 V et 80 V. La période
entre chaque impulsion peut être ajustée entre 1 seconde (1 Hz) et
5 ms (200 Hz). Le montage est basé sur l'emploi d'un classique
NE555 et d'un monostable TTL de type SN74121.
Le circuit de
sortie est identique à mon premier générateur d'impulsion 001,
un circuit de protection
coupe automatiquement
l'alimentation 80 V si la sortie présente une tension
continue en l'absence d'impulsions de commande (réarmement manuel).
Avertissements
Ce générateur d'impulsion, bien qu'il produise des
signaux comparables à ceux produits par un
générateur T.E.N.S. (Transcutaneous Electrical Nerve
Stimulation), n'est pas du tout destiné à un usage médical
et n'est pas homologué pour cela.
L'étage de sortie 80 V a été simulé mais pas testé pratiquement.
Schéma
Il ne comporte que des composants courants, exception faite du
régulateur de tension TL783 qui supporte une tension
d'entrée plus élevée que le classique LM317 (125 V
contre 37 V) et qui est utilisé dans l'étage de sortie 80 V.
Générateur d'impulsions
Produire des impulsions
d'une largeur de quelques us avec un simple NE555 n'est pas
évident, c'est pourquoi j'ai utilisé ici un circuit TTL SN74121 plus à
même de remplir ce rôle. Pour ce qui est du déclenchement des
impulsions, on utilise un NE555 qui pour la fréquence demandée (1 Hz à
1 kHz) convient très bien.
La fréquence théorique des impulsions est définie par la formule suivante (F en Hz, R en ohms et C en Farads) :
F(Hz) = 1,44 / ((R1 + RV1 + (2 * R2)) * C1)Avec RV1 au min, cela donne la fréquence max suivante :
F = 1,44 / ((1000 + 0 + (2 * 100)) * 0,0000047) = 255 Hz
Avec RV1 au max, cela donne la fréquence min suivante :
F = 1,44 / ((1000 + 220000 + (2 * 100)) * 0,0000047) = 1,38 Hz
On
peut utiliser pour RV1 un potentiomètre de type linéaire (lin) ou
logarithmique (log), mais le second type est conseillé pour un meilleur
étalement de la plage de réglage.
La largeur théorique des impulsions est définie par la formule suivante (T en ns, R en kO et C en pF) :
T(ns) = 0,7 * C3 * (R3 + RV2)Remarque
: cette formule n'est normalement valable que pour un condensateur
de valeur supérieure à 1 nF. Avec une valeur inférieure, il faudrait
consulter les abbaques (courbes) données par le fabriquant pour
une valeur attendue plus précise. Mais avec une valeur de 470 pF,
on peut dire que l'erreur n'est pas trop grande et on peut garder cette
formule.
Avec C3 = 470 pF (JP1 retiré) et RV2 au min :
T(ns) = 0,7 * 470 * (1.5 + 0) = 493 ns, soit environ 0,5 us
Avec C3 = 470 pF (JP1 retiré) et RV2 au max :
T(ns) = 0,7 * 470 * (1.5 + 22) = 7730 ns, soit environ 7,7 us
Avec C3 = 100 nF (JP1 en place) et RV2 au min :
T(ns) = 0,7 * 100000 * (1.5 + 0) = 105000 ns, soit environ 105 us
Avec C3 = 100 nF (JP1 en place) et RV2 au max :
T(ns) = 0,7 * 100000 * (1.5 + 22) = 1645000 ns, soit environ 1,6 ms
J'ai
volontairement choisi deux gammes de largeur d'impulsion qui ne se
recouvrent pas et qui diffèrent bien. Vous pouvez adopter pour C3
n'importe quelle valeur qui permettra de répondre à vos besoins. Par
exemple avec un condensateur de 1 nF, vous disposerez d'une plage de
réglage comprise entre 1 us et 15 us environ
Alimentation du générateur
L'alimentation
est ici de 5 V, pas question évidement d'utiliser le 80 V mis
en oeuvre pour l'étage de sortie. Le montage a beau être rapide,
il ne le serait pas assez pour délivrer ne serait-ce qu'une impulsion avant
de mourir. L'élaboration du +5 V peut se faire avec un autre TL783
ou avec un classique régulateur LM7805 si sa tension d'entrée ne
dépasse pas 30 V.
Etalonnage
Par
étalonnage, je veux parler de la graduation des boutons
de potentiomètre pour savoir ce qui sort de l'engin : fréquence et
largeur des impulsions.
Comme on ne dispose ici d'aucun affichage, il faut bien disposer
d'un oscilloscope ou autre appareil de mesure capable de faire des
mesures temporelles (fréquencemètre / périodemètre par exemple). Le
temps de dessiner les graduations et pour cette occasion précise, vous
pouvez emprunter l'appareil de mesure qui va bien à votre voisin. S'il
n'en a pas, demander lui d'échanger sa grande télé a écran plat contre
l'apareil de mesure qui va bien (s'il hésite, dites-lui qu'il n'aura
pas besoin d'en changer dans trois ans). Si décidement personne de
votre entourage n'est prêt à se débarrasser de sa télé ou n'est assez
gentil pour vous prêter son appareil à 15000 euros, voici une idée des
valeurs auxquelles vous pouvez vous attendre avec l'axe du
potentiomètre positionné à dix endroits différents (même distance entre
chaque position). Le pourcentage indiqué dans les colonnes "Position
axe pot. RVx" correspond au pourcentage d'avancement du curseur sur la
piste du potentiomètre RVx monté en résistance variable. Cela ne
correspond au pourcentage de la valeur totale qui pour RV2 est de
type linéaire.
Position axe pot. RV1 | Fréq. (Osc1) | Position axe pot. RV2 | Largeur imp. C3 = 470 pF | Largeur imp. C3 = 100 nF |
0% | 550 Hz | 0% (0 kO) | 0,5 us | 105 us |
10% | 105 Hz | 10% (2,2 kO) | 1,2 us | 259 us |
20% | 56 Hz | 20% (4,4 kO) | 1,9 us | 413 us |
30% | 36 Hz | 30% (6,6 kO) | 2,7 us | 567 us |
40% | 25 Hz | 40% (8,8 kO) | 3,4 us | 721 us |
50% | 19 Hz | 50% (11 kO) | 4,1 us | 875 us |
60% | 14 Hz | 60% (13,2 kO) | 4,8 us | 1029 us |
70% | 11 Hz | 70% (15,4 kO) | 5,5 us | 1183 us |
80% | 8 Hz | 80% (17,6 kO) | 6,3 us | 1337 us |
90% | 6 Hz | 90% (19,8 kO) | 7,0 us | 1491 us |
100% | 2 Hz | 100% (22 kO) | 7,7 us | 1600 us |
Les
valeur de fréquence données ici sont celles obtenues lors de la
simulation du circuit et peuvent différer de celles qu'on obtiendrait
avec la formule précitée (si différence il y a, cela est lié à la
formule donnée par le fabricant du modèle de NE555 utilisé pour la
simulation, qui peut être légèrement différente, style facteur 1,5 au
lieu de 1,44). Il va de soi que dans le monde réel les résultats
peuvent être encore plus différents à cause de la tolérance des
composants qui est parfois très large (surtout pour les
condensateurs électrochimiques). Ces valeurs théoriques ne
sont pas
trop loin de la réalité si on prend des résistances à couche métal et
des condensateurs de bonne qualité (polypropylène, polycarbonate ou
polystyrène), de préférence des modèles dont le coefficient de
température est faible ou nul (type NPO par exemple). Surtout vrai pour
les condensateurs C3 et C3' qui sont les premiers concernés.
Etage de sortie 80 V
Cet étage de sortie permet de disposer d'une amplitude de sortie
pouvant évoluer entre 0 V et 80 V. Si une amplitude de sortie de 5
V (ou moins) vous suffit, le circuit peut être simplifié... je vous
laisse deviner comment.
Pour comprendre comment fonctionne cet étage, il vaut mieux le
séparer en deux sections : celle de gauche (circuit de protection) qui
s'arrête grossièrement à la porte logique U2:A et celle de droite
(circuit de commande) qui commence par R1.
Circuit de commande
Les
impulsions de commande basse tension arrivent sur la base du transistor
Q1 via la résistance R1. Ce transistor Q1 conduit quand l'impulsion
positive de commande arrive du générateur. Au repos (Q1 bloqué) on
retrouve une tension de 80 V sur la base de Q2 - de par la présence de
la résistance R3 - et Q2 est bloqué car il s'agit d'un type PNP. Au
travail (Q1 passant) la base du transistor Q2 se trouve portée à un
potentiel négatif par rapport à son émetteur (ligne +80 V) et Q2 se met
donc à conduire. La tension de 80 V se trouve donc via le collecteur de
Q2 sur le potentiomètre RV3, dont la position du curseur permet de
définir la portion de cette tension dont on souhaite disposer. La
diode D1 est une diode rapide de type Schottky, elle est montée de
telle sorte que le transistor Q2 ne soit jamais en sursaturation quand
il conduit. Si vous ne la mettez pas, le transistor Q2 entrera en
conduction rapidement mais se débloquera lentement à cause des charges
quil aura stockées et qui s'évacueront lentement. En clair et sans
cette diode, la durée des impulsions de sortie serait fortement
rallongée et ne correspondrait plus à celle qu'on a en sortie du
générateur. Pour donner un ordre de grandeur, on pourrait avoir (sans la présence de la diode) une
impulsion de 1 us en sortie du générateur et une impulsion de 5 us à 10
us en sortie de l'étage 80 V. La diode D1 et les deux transistors Q1 et
Q2 sont choisis pour supporter la "haute" tension de 80 V. Ne les
remplacez pas par des diodes ou transistors standard.
Circuit de protection
Ce
circuit est optionnel mais fortement recommandé. Il permet de faire
chuter la tension en sortie du régulateur de tension U1/TL783 si la
sortie principale présente une tension continue fixe en absence
d'impulsions de commande (situation de panne lié au claquage et mise en
court-circuit de Q1 ou Q2, par exemple). Le principe de fonctionnement
est simple et s'appuie sur une fonction "OU exclusive"(XOR, porte
logique U2:A) : il consiste à s'assurer qu'on ne dispose d'une tension
de sortie que lorsque des impulsions de commandes sont réellement
présentes. Pour ce faire, on "compare" les tensions présentes en
broches 1 et 2 de U2:A. La broche 2 reçoit les impulsions venant du
générateur et la broche 1 reçoit une tension de 5 V qui provient de la
sortie principale (avant potentiomètre de réglage de niveau), via la
résistance R4 et la diode zener D2 de 5,1 V. En temps normal, on
ne dispose d'une tension en sortie 80 V que lorsqu'il y a des
impulsions en sortie du générateur. Dans ces conditions, la sortie de
la porte logique XOR se trouve à un niveau logique 0 et le circuit de
protection ne joue aucun rôle. Si pour une raison ou une autre la
tension de sortie est supérieure à 5 V en absence d'impulsion de
commande, la porte logique délivre un état haut et amorce le triac U3,
qui court-circuite la résistance R7 et abaisse ainsi d'un coup la
tension de sortie à une valeur bien plus faible. Comme l'étage de
sortie n'est pas parfait et que durant une fraction de temps la sortie
délivre encore sa tension au moment où disparaît l'impulsion de
commande (temps de blocage de Q2), un petit filtre RC constitué de R5
et C1 absorbe les pics brefs créés à cette occasion. Le réarmement
(déblocage du triac) s'effectue en coupant la liaison entre triac et
+80 V, grâce au cavalier JP1 (ou bouton poussoir de type Normalement
Fermé). Le point marqué Fault sur le schéma est au niveau logique haut
tant que dure le problème. Une remarque concernant cette topologie de
protection : elle demande une porte logique isolée alimentée en 5 V, on
pourrait dire que ce n'est pas un choix terrible. Il existe
peut-être un moyen de réaliser
simplement
une fonction XOR avec des transistors, mais je n'ai pas trouvé comment
faire. Mais après tout, les circuits intégrés sont là pour simplifier
la vie, non ?
Circuit imprimé
Non réalisé.
Historique
15/01/2017
- Première mise à disposition.