Dernière mise à jour :
09/05/2010
Présentation
Cette interface permet de transmettre des informations numériques
d'un point à un autre sur des distances assez grandes avec une simple
liaison bifilaire (paire torsadée téléphone par exemple). Elle fait
appel à une boucle de courant et se compose de deux parties distinctes :
-
un récepteur doté d'une alimentation secteur, qui reçoit les
informations numériques transmises par l'émetteur et qui les restitue
au format TTL (0 V ou +5 V).
- un émetteur qui tire son alimentation
au travers de la liaison, et qui envoie les données qu'on lui présente
sous forme TTL (0 V ou +5 V).
Un
état logique bas (0 V) à l'entrée
de l'émetteur se traduit par un état logique bas en sortie du
récepteur. Un état logique haut (+5 V) à l'entrée de l'émetteur se
traduit par un état logique haut en sortie du récepteur. Une LED située
sur le récepteur fait office de double témoin de bon fonctionnement. Au
repos (sans transmission d'information), la LED est allumée et indique
la présence de la tension d'alimentation. Lors d'un transfert de
données,
la LED clignote au rythme des données reçues et indique le bon
fonctionnement de la transmission. Côté récepteur et émetteur, une
alimentation abaissée et stabilisée à +5 V permet de fournir l'énergie
nécessaire au circuit fournissant les données à transmettre et au
circuit les réceptionnant. La consommation globale de l'interface seule
est de l'ordre de 5 mA au repos et est comprise entre 15 et 20 mA
en moyenne lors de la transmission des données (courant crête dans la
boucle compris entre 30 mA et 40 mA).
Schéma
Le voici au complet, avec son alimentation secteur. Il a a moyen de
faire plus simple avec des circuits intégrés spécialisés, mais je ne
les maîtrise pas.
Alimentation
L'alimentation secteur est tout à fait
traditionnelle, il n'y a pas de piège. Au niveau du circuit récepteur,
on dispose de deux tensions distinctes :
-
une tension de +12 V par rapport à la masse, qui va servir pour la
boucle de courant. Cette tension de +12 V servira aussi au niveau de
l'émetteur pour générer un +5 V local;
- une tension de +5 V par rapport à la masse, qui va servir pour le circuit réceptionnant les données.
Côté récepteurLa tension de +12 V est obtenue avec un
régulateur de tension
fixe positif de type 7812 (U1) qui fait suite à un redressement
bi-alternance par diodes et filtrage par condensateur. La valeur de
cette tension n'est
guère critique. On peut très bien utiliser une tension comprise entre 8
V et 15 V, mais je conseille toutefois de rester dans la plage 10 V à
12 V. En dessous de 10 V et avec un très grand câble de faible section,
on risque de ne plus avoir assez de tension à l'arrivée pour alimenter
de façon sûre le circuit fournissant les données à transmettre. Au
dessus de 12 V et avec un câble court, la dissipation de puissance du
régulateur de tension +5 V situé sur l'émetteur risque de provoquer un
échauffement excessif si le circuit qui envoie les données consomme pas
mal de courant (ce qui toutefois est déconseillé comme on le verra plus
loin). Le régulateur de tension +5 V modèle 78L05 (U2) ne
peut pas fournir plus de 100 mA. C'est en effet la version "miniature"
de son grand frère 7805 capable de fournir 1 A. Si le circuit qui
réceptionne les données transmises consomme plus de 80 mA, je vous
conseille de remplacer le 78L05 par un 7805 (attention dans ce cas aux
numéros des broches qui sont inversées, entre entrée et sortie desdits
régulateurs).
Côté émetteurLe
circuit émetteur dispose d'un avantage de taille : point besoin de lui
apporter une tension d'alimentation annexe, il profite de la tension
présente entre les deux fils de la liaison. Cette tension étant de +12
V, un second régulateur de type 78L05 est mis à contribution pour
disposer d'un +5 V local. Comme la tension continue de +12 V disponible
ici n'est pas très propre au moment où ont lieu les transmissions des données, un
découplage additionnel est effectué par le trio de choc D8 / C8 / C9, juste
avant le régulateur de tension 5 V.
Très important
: la consommation du circuit qui transmet les données et qui profite de
ce +5 V ne doit pas dépasser 10 mA au grand maximum ! Une consommation
supérieure (par exemple de 50 mA) ne poserait pas de problème au niveau
du régulateur de tension lui-même, mais le courant min de la boucle
dépasserait alors la valeur normalement présente en absence de
transmission de données, et le récepteur croirait qu'il y a
transmission permanente d'une information "positive" (état logique haut
en permanence). Bref, ça ne fonctionnerait plus du tout.
Liaison en courant
Pour
bien voir ce qui se passe au niveau de la liaison durant le transfert
des données, il convient de regarder "en même temps" le circuit
émetteur et le circuit récepteur. Pour faciliter les choses, nous
allons d'abord voir ce qui se passe quand l'entrée du
circuit émetteur est à l'état logique bas. Ensuite, nous verrons
ce qui se passe quand l'entrée du circuit émetteur est à l'état
logique haut.
Entrée émetteur à l'état logique bas (0 V)Le
transistor Q3 reçoit une tension nulle sur sa base, ce qui le
place à l'état bloqué (non conduction entre ses broches émetteur et
collecteur, on a là un interrupteur ouvert). Le courant qui circule
dans la boucle est donc relativement faible, de l'ordre de quelques mA.
Cette consommation minimale est liée à la présence du régulateur de
tension +5 V (côté émetteur) et du circuit qui est branché derrière,
qui passent "en parallèle" sur le transistor Q3. Côté recepteur, les
deux point A et B présentent donc un lieu de passage faible et les
diodes D5 et D6 ne conduisent pas assez pour que la tension développée
à leurs bornes soit suffisante pour faire conduire le transistor Q1 (au
travers de la résistance de base R2). Pour donner un ordre de grandeur,
cette tension (entre anode de D5 et masse) est de quelque 450 mV quand
le courant dans la ligne est de 10 mA. Q1 étant bloqué, on trouve
une tension sur son collecteur qui est suffisante pour faire
conduire le transistor Q2. Q2 étant conducteur, la LED D7 s'allume et
la sortie Out se trouve à l'état logique bas (environ +0,2 V).
Entrée émetteur à l'état logique haut (+5 V)Le
transistor Q3 reçoit une tension positive sur sa base au
travers de la résistance R6, ce qui le place
à l'état saturé (ou passant, conduction entre ses broches émetteur
et
collecteur, on a là un interrupteur fermé). Le courant qui circule
dans la boucle augmente et vaut alors quelques dizaines de mA. La
valeur exacte de ce courant dépend comme tout à l'heure du régulateur
+5 V et du circuit qui profite de lui, mais aussi de la valeur
des résistances R1 et R7 qui sont désormais mises en circuit grâce
à Q3. J'ai failli oublier la résistance R8 et sa LED D9, également sous
tension elles aussi. Le courant de boucle est donc désormais d'environ
30 mA. Cette fois la tension présente aux bornes de R1 et des deux
diodes D5 et D6 est suffisante pour faire conduire le transistor Q1. Ce
dernier se saturant, la tension au collecteur chute à environ +0,2 V,
ce qui a pour effet de bloquer le transistor Q2. Il est donc tout à
fait naturel que la tension présente au point de sortie Out monte d'un
coup puisque le courant traversant R4 devient alors quasiment nul. La
LED D7 en profite pour se reposer et s'éteindre.
Vitesse maximale de transmission
La
vitesse maximale de transmission dépend principalement de la longueur
du câble qui relie l'émetteur au récepteur. Elle dépend aussi de la
valeur donnée aux composants R2 et C7 qui forment un filtre passe-bas
rudimentaire mais normalement suffisant. Si les deux modules émetteur
et
récepteur sont côte à côte, une vitesse de plusieurs centaines de kHz
est tout à fait possible. A partir de quelques dizaines de mètres, il
est tout de même plus raisonnable de se limiter à quelques dizaines de
kHz. Ce module ayant été conçu pour ma
télécommande 002 qui envoie et
reçoit des données à la vitesse de 9600 bauds, cela convient tout à fait. Au
dela, et si de grandes longueurs de câble sont utilisées, il faudra
procéder à des essais sérieux, surtout si une grande fiabilité est requise.
Choix du câble
: on travaille ici en courant et non pas en tension. Il est inutile (et même déconseillé) de
prendre du câble coaxial blindé (style câble pour liaison BF), qui
présente une capacité parasite élevée et qui donnerait au final des
résultats moins bons que ceux que l'on peut attendre avec une simple
paire torsadée téléphonique.
Circuit imprimé
Non réalisé.