Dernière mise à jour :
04/05/2008
Présentation
Le montage présenté ici montre qu'il est possible de
multiplier par deux la fréquence d'un signal rectangulaire, avec
des moyens très simples.
La plage de fonctionnement est certes limitée à quelques
KHz - environ 2 KHz à 20 KHz avec les valeurs données
ici, mais le principe est là. Il est même possible de
chaîner deux montages de ce type pour opérer une
multiplication par quatre.
Schéma
Cinq composants en tout, pas un de plus !
Principe de fonctionnement
Le coeur du montage repose essentiellement sur les seules portes U1:B
et U1:C (qui font partie d'un seul circuit intégré de
type CD4093), associées aux deux résistances R1 et R2 et
aux deux condensateurs C1 et C2. La porte U1:A permet juste d'avoir un
fonctionnement correct si la source du signal à multiplier
possède une sortie à impédance moyenne ou
élevée. La porte U1:D permet également de
conserver un fonctionnement correct si l'entrée de
l'étage qui suit possède une impédance faible.
Pour résumer, les portes U1:A et U1:D "isolent" le coeur du
montage des sources potentielles de "perturbation externe" (je ne parle
pas de parasites externes, mais bien des conditions d'utilisation).
Pour l'explication du montage, on peut donc faire comme si ces portes
n'existaient pas, on peut donc analyser ce qui se passe au niveau de la
porte U1:B et U1:C. Pour commencer, un petit rappel concernant la table
de vérité d'une porte logique de type AND ou NAND. Une
porte AND (ET) ou NAND (NON-ET) à deux entrée peux se
voir appliquer quatre combinaisons de niveaux logiques qui
eux-mêmes se résument à un 0 (état logique
bas) ou à un 1 (étét logique haut). Selon les
combinaisons des niveaux logiques appliqués aux entrées,
la sortie de la porte logique présente un état logique
bas ou haut, comme indiqué dans le tableau ci-dessous :
Porte AND
|
|
Porte NAND
|
Entrée
A
|
Entrée
B
|
Sortie
|
-
|
Entrée
A
|
Entrée
B
|
Sortie
|
0
|
0
|
0
|
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
1
|
1
|
0
|
Nous utilisons ici des portes NAND, mais il ne me semblait pas inutile
de rappeler les faibles différences de comportement entre AND et
NAND. Bref, on constate que la sortie de notre porte NAND ne peut
être à l'état logique bas qu'à la seule
condition que ses deux entrées soient à l'état
logique haut. Dans les trois autres combinaisons, la sortie de la NAND
est à l'état logique haut. Si vous regardez bien le
schéma, vous constatez que les deux entrées de certaines
portes sont reliées ensemble, ce qui ramène tout
naturellement le nombre de combinaisons à deux (puisqu'on
considère dans ce cas qu'on ne dispose que d'une seule
entrée et non plus de deux). Dans cette situation
particulière, la porte NAND joue le rôle d'un bête
inverseur d'état logique : un état haut en entrée
provoque un état bas en sortie, et inversement. Tenant compte de
ces particularités propres à ce type de porte, on peut
imaginer que l'on peut faire "réagir" une porte NAND lorsqu'un
signal d'entrée logique et périodique (qui se reproduit
à intervalles régulier, comme une horloge) est
appliqué sur ses entrées. Si nous voulons obtenir un
signal de fréquence plus élevé en sortie qu'en
entrée, on ne peut bien évidement pas se contenter de
raccorder directement le signal d'entrée sur les entrées
de la porte, car la sortie répondra aux changements du signal
d'entrée, au même rythme. Par contre si on s'arrange pour
que les entrées voient un signal qui change deux fois plus
souvent que ne le fait le signal d'entrée, on peut sans doute
obtenir ce qu'on recherche. Oui, mais comment faire ? Il n'existe pas
mille solutions : on peut utiliser une bobine ou un condensateur, qui
se chargent en un temps donné. Vous êtes plus à
l'aise avec les condensateurs qu'avec les selfs ? D'accord, j'ai
compris le message. Pensons donc un instant que les entrées de
la porte NAND sont raccordées sur un condensateur, et que ce
condensateur reçoit le signal périodique que l'on
souhaite multiplier, au travers d'une résistance. Le
condensateur se chargeant ou se déchargeant au rythme des
changements du signal d'entrée et au travers de la
résistance, il présente à ses bornes une tension
qui évolue entre une valeur minimale et une valeur maximale. La
valeur minimale est vue comme un état logique bas et la valeur
maximale est vue comme un état logique haut. Si les valeurs
données au condensateur et à sa résistance de
charge sont bien choisies, l'état logique vu aux bornes du
condensateur va changer alors même que le signal d'entrée
ne présente aucun changement d'état. Donc pour
résumer : quand le signal d'entrée change d'état,
le condensateur se charge ou se décharge (selon le nouvel
état logique), puis avant que l'entrée ne change à
nouveau d'état, le condensateur montre un nouvel "état
logique" et change la donne. Tout cela occasionne donc deux changements
d'état au niveau du condensateur, pour un seul changement
d'état du signal d'entrée. Nous avons notre
multiplication de fréquence...
Le graphe ci-après montre la relation temporelle qui existe
entre les tensions analogiques mesurées aux bornes des
condensateurs (points A et B), et les niveaux logiques du signal
d'entrée et du signal de sortie.
Remarque : les tensions
mesurées aux bornes des condensateurs (points A et B) sont en
réalité centrées sur une valeur de +5 V, mais pour
des raisons de visibilités, ces deux tensions ont
été décallées sur le graphe pour
éviter leur superposition qui aurait rendu la lecture plus
difficile. Ainsi la tension au point A a été
relevée artificiellement de +5 V (centrage sur +10 V) et la
tension au point B a été abaissée artificiellement
de -5 V (centrage sur 0 V).
Rapports cycliques
Deux points à noter :
- premièrement, le rapport cyclique du signal d'entrée
doit être de 50 % pour un fonctionnement correct sur la plage de
fréquences annoncée;
- deuxièmement, le rapport cyclique du signal de sortie
dépend de la fréquence du signal d'entrée. Il est
de 50 % pour la fréquence "centrale" (environ 10 KHz), mais
diminue ou augmente selon qu'on s'éloigne de cette valeur en
plus ou en moins.
Changement de gamme
Il est possible de travailler sur des plages de fréquence autres
que celle annoncée ici, il suffit d'adapter la valeur des
résistances et des condensateurs en conséquence, en se
rappelant simplement que plus la fréquence du signal
d'entrée est basse, et plus la valeur des condensateurs doit
être élevée.
Multiplication par quatre
Il est possible de chaîner deux montages de ce genre pour
multiplier la fréquence d'entrée par quatre, mais pour la
deuxième section, il faut utiliser des condensateurs de valeur
moité moindre.
Simplification possible ?
Il est possible de réduire le nombre de composants, mais le jeu
n'en vaut pas forcement la chandelle, sauf si vous disposez de quelques
portes logiques de nature différentes inutilisées. Le
schéma suivant montre que l'on peut obtenir le même
résultat avec une porte logique, une résistance et un
condensateur en moins, mais au lieu de n'avoir qu'un seul circuit
intégré, il en faut deux.
Dans ce deuxième schéma, la seule porte XOR de type
CD4030 (U2:A) constitue le coeur du système. Cette porte
présente en sortie un état logique haut uniquement si une
seule entrée est à l'état logique haut. On
s'arrange donc pour que ce soit le cas pendant une durée
déterminée, pendant que le condensateur C1 se charge ou
se décharge sous la polarité présente en sortie de
la première porte logique. On se retrouve donc là encore
avec des états "instables" pendant lesquels on a variation d'un
niveau logique alors même que le signal d'entrée ne change
pas. Pour limiter le nombre de circuits intégrés, on
pourrait remplacer U1:A par une autre porte XOR (une patte toujours
reliée au +V et l'autre patte recevant le signal
d'entrée). Mais il reste conseillé de placer une porte de
type trigger de Schmitt en sortie, pour éviter de se trouver
avec un signal "pas très propre". Ce montage est donc
séduisant, mais peut nécessiter l'emploi de deux types de
circuits intégrés.