Dernière mise à jour :
12/02/2012
Présentation
Ce petit montage n'est sans aucun doute pas ce qui se fait de mieux en
la matière et il ne possède pas de correcteurs de
tonalité. Mais il a le mérite d'être simple
à réaliser et de bénéficier d'un coût de revient très faible.
Il apportera l'amplification qui manque pour
saturer pleinement votre ampli, ou permettra d'attaquer dans de bonnes
conditions l'entrée ligne d'une carte son ou d'une console de
mixage dont la sensibilité est insuffisante. Le capteur-micro
pour guitare de type passif possède une sortie dont
l'impédance est élevée, ce qui nécessite
d'utiliser un préampli dont l'étage d'entrée est
à haute impédance (une entrée micro basse
impédance n'est pas adaptée). Encore une fois, j'insiste sur le fait qu'il existe des
préamplis pour guitare bien plus élaborés que
celui qui fait l'objet de ces lignes, dont la conception résulte
de recherches poussées au niveau du rendu sonore, et qui sont
équipés de correcteur de tonalité à double
ou triple point de réglage. Ce préampli est
réellement destiné au débutant qui veut
réaliser rapidement et facilement quelque chose qui fonctionne
(tant qu'à faire). Pour la réalisation d'un
préampli pour guitare plus élaboré, merci de faire
quelques recherches sur Internet, dans les revues
spécialisées ou pourquoi pas sur ce site.
Schéma
En un seul bout.
Le montage n'apporte pas vraiment de commentaire particulier. L'emploi
d'un circuit intégré de type TL072 se justifie par le
fait qu'il possède une très haute impédance d'entrée
(entrée FET), ce qui permet de fixer l'impédance
d'entrée du montage à la valeur désirée,
ici à 1 MO, grâce à R1. L'amplification est
confiée à deux
étages séparés, afin de garantir une meilleur
stabilité et une bonne bande passante quand le gain est à son
maximum.
Vous aurez sans doute sursauté à la vue de deux
potentiomètres de réglage de gain. Je ne vous en veux
pas, rassurez-vous. Je
justifie ce choix pour permettre plus de souplesse dans les plages de
réglage. Mais personne ne vous oblige à suivre mes
ellucubrations,
et vous pouvez parfaitement remplacer RV2 par une résistance
fixe,
si vous connaissez la plage de gain qui vous convient. Si votre capteur
délivre un signal d'amplitude élevée, il se peut
que vous observiez de la distorsion. Si tel est le cas, vous pouvez
réduire la valeur de R5, de 1 MO passer à 100 KO par
exemple. Vous pouvez aussi envisager d'utiliser un potentiomètre ajustable pour RV1 et un potentiomètre de tableau pour RV2.
Remarque concernant les micros actifs
Certains
capteur-micros
pour guitare sont de type actif, ils possèdent
l'électronique avec une entrée adaptée à
l'impédance caractéristique du micro, une correction de
tonalité, et une amplification additionnelle. Ces micros se
reconnaissent facilement du fait que, contrairement aux micros passifs,
ils doivent être alimentés pour pouvoir fonctionner
(souvent par une pile 9V). Si vous utilisez un micro actif mais que ce
dernier n'apporte pas une amplification suffisante, vous pouvez tout de
même utiliser le montage présenté ici, à
condition de remplacer la résistance R1 de 1 MO par une
résistance de valeur comprise entre 10 KO et 47 KO. Dans cette
hypothèse bien sûr, ce préampli ne conviendra plus
pour un micro passif... à
moins de vous débrouiller pour installer à demeure sur le
circuit imprimé, les deux résistances de 1 MO et de 10 KO,
et
de sélectionner celle que vous voulez à l'aide d'un petit
inverseur mécanique.
Usage avec une basse acoustique
Jérôme
B. me fait part de ses retours avec ce montage, qu'il a testé avec une
basse acoustique munie d'un micro piezo sous le sillet. Tel quel, le
montage manquait de grave. Bien meilleure sonorité en supprimant la
résistance R1, mais en faisant cela le son distord au bout d'une minute
environ. Normal, l'entrée de l'AOP doit être polarisée et surtout pas
laissée en l'air d'un point de vue continu. La solution consiste à
augmenter un peu la valeur de la résistance R1 (max 3,3 MO) ou du
condensateur C1 (par exemple 100 nF à 470 nF), en vue de descendre le
point de coupure basse fréquence défini par ces deux composants.
Alimentation
La tension d'alimentation doit être de
type symétrique, deux piles de 4,5 V ou deux piles 9 V suffisent. Vous pouvez
aussi employer une alimentation simple de valeur comprise entre 9 V et 24 V, associée
à un symétriseur d'alimentation tel que celui visible sur le schéma suivant :
Pour plus de détails, voir page
Masse virtuelle.
Notes concernant la réalisation
Quelques conseils pour partir du bon pied.
- Câbler R3 le plus près possible de U1:A, et R4
et R5 le plus près possible de U1:B.
- Si vous observez une oscillation parasite lorsque le gain
est
maximum, ajouter un condensateur de 22 pF à 100 pF en
parallèle sur la résistance R5.
- Réduisez au maximum la longueur de câble entre
le connecteur d'entrée et l'entrée du montage.
- La sortie du TL072 possède une résistance de
limitation de courant intégrée, qui ne le rend pas
approprié pour attaquer de grande longueurs de câble. Il
existe des circuits intégrés spécifiques
dédiés à cette tâche tels que les drivers de
lignes symétriques DRV134 ou SSM2142 (
exemple d'application). Souvenez-vous que ce
préampli se veut simple, et qu'il ne
peut porter le qualificatif de professionnel ! Si vous souhaitez
malgré tout améliorer un petit peu cette
caractéristique, lisez le paragraphe suivant "Transformation en
sortie pseudo-symétrique".
Transformation en sortie pseudo-symétrique
Moyennant quelques composants supplémentaires, vous pouvez
améliorer un peu le comportement de ce montage lors de
l'utilisation
d'un câble de sortie de grande longueur. Il suffit de modifier la
sortie comme indiqué sur le schéma ci-dessous. Notez que
j'ai remplacé la seconde moitié du TL072 par un NE5534,
la première moitié peut alors être remplacée
par un TL071 (pour résumer : deux AOP simples différents
au lieu d'un AOP double). Les deux paires de condensateurs de 1000 uF
montés
en série tête-bêche (pôles - raccordés
entre eux) permettent de constituer des
condensateurs de
liaison de forte valeur
non
polarisés.
Circuit imprimé
Réalisé en simple face.
Typon aux formats EPS, PDF et Bitmap 600 dpi
Mise en boîtier
Le boîtier devra impérativement être en métal
(l'alu convient parfaitement et est facile à usiner) !
L'entrée et la sortie se feront sur les connecteurs de votre
choix, mais je préconise tout de même l'emploi du
connecteur le plus répendu pour cette application, à
savoir le jacks 6,35mm. Je conseille l'utilisation de connecteurs dont
la masse est isolée du chassis. Vous pourrez ainsi raccorder
toutes les masses en interne, en un seul et unique
point.
Historique
12/02/2011- Ajout remarque concernant l'usage de ce montage avec une basse acoustique munie d'un piezo.
25/07/2010-
Ajout d'un condensateur de liaison en sortie (C4). Ce dernier ne
devrait pas être indispensable si l'alimentation est de type
symétrique, mais selon le type d'AOP utilisé et du gain des deux
étages, on peut trouver une composante continue en sortie plus ou moins
importante (de quelques mV à quelques centaines de mV). Si la tension
symétrique provient d'une alim simple "coupée en deux" (masse
virtuelle), la tension de repos du préampli est alors voisine de la
moitié de la tension d'alim totale, et dans ce cas le condensateur de
liaison C4 est fortement conseillé. Cette tension continue de sortie
n'est pas gênante du tout si l'entrée ligne de votre ampli est doté d'un condensateur de
liaison en entrée. Si tel est le cas, simplement remplacer C4 par un
strap.
- Réalisation du circuit imprimé.