Chaque voie de départ de feu est construite selon un procédé fort simple. Il faut une intensité de courant suffisante pour amorcer l'inflammateur, celle-ci peut être obtenue via un set de piles qui délivre une tension appropriée. Ici, on fait usage d'un paquet de 10 piles de 4,5 V ou d'un paquet de 4 accus de 12 V (toute autre combinaison est bien sûr possible). Afin de vérifier si l'inflammateur est bien en place, on peut y faire circuler un courant de faible valeur, suffisant pour allumer une LED mais insuffisant pour l'amorcer (il serait malheureux et dangereux qu'un mode test provoque un départ de feu inopiné). Le test de chaque ligne de tir est ainsi assuré par une LED câblée en série avec l'inflammateur et une résistance additionnelle de limitation de courant. Cette résistance additionnelle doit avoir une valeur très élevée par rapport à la résistance propre de l'inflammateur, sa valeur est fixée ici à 47 kO et permet de disposer d'un courant de 1 mA environ dans la LED qui sera obligatoirement de type haute luminosité.
Remarques :On peut à juste titre se demander pourquoi une tension aussi élevée est utilisée pour ce pupitre, sachant que des inflammateurs peuvent se contenter d'un courant de 2 A avec une résistance interne de 0,5 ohm (la tension requise théorique est de U = R x I = 0,5 x 2 = 1 V). La raison est multiple : chute progressive de la tension des piles, résistance non négligeable des fils qui relient le pupitre aux inflammateurs (environ 15 à 20 ohms pour 100 mètres), mise en série de plusieurs inflammateurs sur une même ligne, et également rapidité de départ de feu (un même type d'inflammateur réagit plus vite avec une intensité de courant plus élevée).
Si on branche plusieurs inflammateurs sur une même ligne, on doit impérativement les raccorder en série et non en parallèle (en mode parallèle, la fonction de test ligne ne mettrait pas en évidence un éventuel défaut de liaison d'un des inflammateurs). Pour un seul inflammateur par ligne et pour de faibles distances de câblage, on peut se contenter d'une tension d'alimentation de 12 V.L'alimentation générale est assurée par le bloc de piles ou d'accus BAT1. L'interrupteur SW101 permet la mise en route générale de l'ensemble, la LED101 s'illumine pour visualiser la mise sous tension. Comme cette LED reste allumée en permanence, on utilise deux diodes zener en série avec une résistance pour limiter le courant qui la traverse. On pourrait fort bien utiliser une unique résistance pour limiter le courant dans la LED, mais la puissance que devrait dissiper celle-ci imposerait une résistance de 1 W au minimum. En effet, provoquer une chute de tension de quelque 46 V (cas où l'on dispose d'une source de tension de 48 V et d'une LED de tension nominale 2 V et de courant nominal 20 mA), impliquerait une dissipation de puissance de :
P = U x I = 46 * 0.02 = 0,92 WDans le schéma proposé, le courant de LED est limité à 3,4 mA et la dissipation de puissance dans la résistance R101 est de
P = U x I = (46 - 15 - 15) * 0.0034 = 0,05 WL'application de la tension sur les inflammateurs nécessite l'activation d'un autre commutateur électromécanique, ici SW102 (interrupteur d'armement). Cet interrupteur à clé n'est pas obligatoire mais il est amplement conseillé, surtout si le pupitre peut être laissé à la vue de personnes non autorisée. Pour chaque ligne de tir, on dispose d'un inverseur simple (SPST), d'une LED avec sa résistance série pour le test ligne, et d'un bouton-poussoir pour la mise à feu. Si on prend par exemple la première ligne de tir, on dispose des composants suivants :
- J1 : connecteur pour le raccordement de l'inflammateur N°1Quand SW1A est en position Test, la LED de test doit s'allumer. Si elle ne s'allume pas, cela signifie que la ligne de l'inflammateur n'est pas correctement refermée.
Remarque : un court-circuit au niveau des broches de l'infllammateur provoque l'allumage de la LED Test et pour autant le départ de feu ne pourra pas se faire. Un contrôle de court-circuit de l'inflammateur n'est pas simple, surtout à distance !
Quand SW1A est en position Tir (feu), l'inflammateur est amorcé au moment où l'on presse le bouton-poussoir correspondant SW1B. Si les broches de l'infllammateur sont en court-circuit au moment où on presse SW1B, l'alimentation générale s'écroule et la LED101 s'éteint. C'est une façon brutale de signaler le problème. Il peut même y avoir un réel danger avec des accus qui pourraient se sentir mal et exploser. Rien que pour cette raison, l'usage de piles est largement conseillé (si vous préférez utiliser des accus, n'oubliez pas d'ajouter un limiteur de courant pour limiter la casse en cas de problème, la valeur du courant max dépendant du courant max que peuvent débiter les accus).
Le circuit proposé ici est l'un des plus simples qu'on puisse imaginer, si on exclue la fameuse "planche à clous". On peut tester la liaison avec l'inflammateur via la fonction Test, mais on ne peut pas déterminer si l'inflammateur est en court-circuit. Pour ce genre de contrôle, il faudrait ajouter un circuit de mesure basé sur un comparateur de tension.
La mise en place d'un unique bouton-poussoir de départ de feu pour l'ensemble des lignes est possible, mais cela réclame plus d'attention de la part de l'utilisateur, car les lignes qui ne doivent pas partir quand on le presse doivent impérativement être en mode Test, voir schéma suivant.Karim D. quant à lui considère qu'un inverseur simple (sans position centrale) constitue le strict minimum. Il insiste aussi sur le fait que les lignes d'alimentation "Tir" et "Test" doivent être parfaitement séparées.
Cette façon de faire impose deux actions simultanées pour le départ de feu de chaque ligne de tir : positionnement correct de l'inverseur (position basse fugitive) et pression du bouton-poussoir pour la ligne considérée.
Rémi P. a lui aussi utilisé un tel inverseur à trois positions pour tous les pupitres qu'il a réalisés, avec un variante de taille : un seul inverseur est utilisé pour l'ensemble des lignes, et une source de tension supplémentaire de 3 V est dédiée au test ligne. Un mixage de son système avec celui qui précède donnerait le schéma suivant (BAT2 est la source de tension dédiée au test ligne).
Merci à Alain, Rémi et Karim pour leurs retours et suggestions !