Ce séquenceur dispose de 16 sorties et par défaut pilote des LED. Mais
il peut aussi piloter un synthé doté d'une entrée CV/Gate ou autre type
de générateur sonore, moyennant quelques modifications décrites ici même.
Deux montages sont proposés :
- schéma 009
: prévu pour piloter des LED - montage ludique dont on ne
se lasse pas, surtout en fin d'année ;-)
- schéma 009b
: montage adapté pour piloter l'entrée CV/gate d'un synthé
monodique (ou n'importe quel VCO 0-5 V).
Dans les deux cas, uniquement des composants courants et bon marché, et
tant mieux car on a assez dépensé comme ça dans les chocolats.
Schéma 009 (pour LED)
Le schéma peut se décomposer en deux sections, l'oscillateur à base de
NE555 et le séquenceur à base de CD4015.
L'oscillateur délivre un signal périodique à un quartet de registres à
décalage mis en cascade (en série). Le principe de fonctionnement est
identique à celui adopté pour le chenillard
MK107 de Velleman, la différence réside dans le fait que ce
dernier comporte un seul CD4015 (deux registres à quatre sorties) et ne
dispose de ce fait que de 8 sorties.
Oscillateur (avec NE555)
Un classique du genre. On retrouve notre bon vieux "timer" NE555 câblé
en multivibrateur astable, avec ses deux broches 2 et 6 reliées
ensemble et son arsenal limité de composants pour le faire tourner. La
fréquence des impulsions délivrées sur sa sortie (broche 3) dépend de
la position du curseur du potentiomètre RV1 et de la valeur des
composants R1, R2 et C1. Avec les valeurs adoptées ici, on couvre une
plage de 0,6 Hz (période 1,6 sec) à 66 Hz (période 15 ms). Autant dire
qu'à la vitesse max, nos yeux ne sont plus en mesure de distinguer
grand chose. Il est possible, bien sûr, de réduire la plage à des
valeurs plus "séquençable à la main", en donnant à C1 une valeur plus
élevée (par exemple 10 uF) et en remplaçant RV1 par un modèle de
moindre valeur (par exemple 470 kO). Notons au passage la courte durée
des impulsions délivrées sur la broche 3, qui est voisine de 5 ms.
C'est la raison pour laquelle la LED D17 est reliée de cette façon (par
rapport au +9 V, cathode sur la sortie) : elle s'allume en faisant des
flashes. Si on l'avait câblée par rapport à la masse (anode sur la
sortie), elle aurait semblée quasiment toujours allumée, les périodes
d'extinction étant trop courtes pour pouvoir être distinctement perçues
par l'oeil.
Registres à décalage (avec CD4015)
Un seul circuit intégré CD4015 comporte deux registres à décalage à
quatre bits. Ici on utilise deux circuits CD4015 et on dispose donc de
quatre registres à quatre bits, ce qui nous permet de bénéficier de
seize sorties individuelles. Les deux registres U2:A et U2:B font
partie du premier CD4015 et les deux registres U3:A et U3:B font partie
du second CD4015. Les quatre registres fonctionnent de la même façon,
on peut donc se concentrer sur le premier (U2:A) pour comprendre
comment le tout fonctionne. A chaque fois que l'entrée d'horloge CLK
(broche 1) du registre à décalage reçoit une impulsion positive (front
montant du signal périodique issu du NE555), l'état logique présenté
sur l'entrée Data (D, broche 15) se retrouve sur la première sortie Q0
(broche 13). En même temps, l'état qu'on avait juste avant sur cette
même sortie Q0 se trouve décalé vers la sortie Q1 (broche 12), tout
comme l'état qu'on avait juste avant sur la sortie Q1 se
trouve décalé vers la sortie Q2 (broche 11). Idem pour l'état qu'on
avait sur la sortie Q2 qui se retrouve décalé vers la sortie
Q3 (broche 2). Si on applique un état haut seulement pendant
la première impulsion d'horloge (pression du bouton-poussoir SW2/Prog)
et qu'ensuite on applique un état bas lors des impulsions suivantes
(bouton-poussoir SW2/Prog relâché), alors l'effet obtenu est celui d'un
classique chenillard à une LED (déplacement d'un unique point
lumineux). En chaînant quatre registres à quatre bits, le décalage
s'effectue sur 16 sorties consécutives. Si on ne faisait rien d'autre,
plus aucune LED ne s'allumerait après les seize premières impulsions
d'horloge. Pour assurer un automatisme de répétition, on effectue un
rebouclage de la dernière sortie du dernier registre (sortie Q3 de
U3:B) vers l'entrée Data du premier registre (U2:A). Ce rebouclage (qui
se fait à travers R4) permet de répéter à l'infini la séquence de
programmation, au bout de 16 impulsions d'horloge. Le seul rôle de la
résistance R4 est de protéger la sortie Q3 du dernier registre quand on
presse le bouton-poussoir SW2/Prog (une sortie de circuit intégré
n'aime pas qu'on lui injecte une tension de façon aussi brutale). Le
but du jeu est de presser le bouton-poussoir SW2/Prog quand on veut
ajouter une étape "active" sur les sorties. La LED D17 sera bien utile
pour "sentir" les moments où il faut presser SW2/Prog. Le
bouton-poussoir SW1/RAZ permet de désactiver d'un coup toutes les
sorties.
Schéma 009b (pour application musicale)
Le schéma est structuré de la même façon, on soigne juste
l'alimentation et, pour faire simple, on remplace les LED par des
potentiomètres.
On ne revient pas sur l'oscillateur à base de NE555 qui reste inchangé,
ni sur la partie registres à décalage à proprement parler. Chaque LED a
été remplacée par un potentiomètre de 10 kO et une diode "anti-retour"
câblé sur son curseur. Grâce à ces potentiomètres, on peut injecter sur
la sortie CV une tension différente pour chaque pas de la séquence en
cours de jeu. On aurait très bien pu s'arrêter là, mais j'ai poussé un
peu le bouchon et ai ajouté une sortie Trig/Gate qui permet de donner
aux notes une durée déterminée. Le signal Trig/Gate vient d'un
monostable de type CD4538 (un seul des deux monostable que comporte ce
CI est utilisé) dont la largeur de l'impulsion de sortie dépend de la
position du curseur du potentiomètre RV18. Selon le
réglage de ce dernier, les notes jouées peuvent être courtes
ou longues. Le voyant LED19 s'allume pendant la durée de chaque
impulsion, il est facultatif mais bien pratique quand il fait nuit et
que toutes les ampoules de la maison viennent de griller.
Imperfection quand tu nous tiens...
Le bricoleur attentif que vous êtes ne manquera pas de lever le doigt : "Mais
monsieur, si deux sorties des registres sont activées en même temps, on
va se retrouver avec deux tensions superposées, non ?" Eh oui, c'est
une limite du système présenté ici. Avec un classique CD4017, on
disposerait d'une seule sortie activée à la fois et les réglages des
potentiomètres seraient bien indépendants les uns des autres. Ici c'est
différent car en effet plusieurs sorties peuvent être actives au
même moment. Dans la pratique, on arrive tout de même à faire des
choses rigolotes, il faut juste penser à ne pas activer trop de sorties
à la fois, en d'autres mots ne pas avoir la main trop lourde sur le
bouton SW2/Prog. Mais bon, on est sur terre pour expérimenter, et puis
il y a un bouton SW1/RAZ au cas où... Notez que si une seule sortie des
registres est activée à la fois (pression de SW2/Prog juste après une
RAZ et pendant une seule impulsion d'horloge), vous vous trouvez en
face d'un séquenceur basique 16 voies qui fait déjà très bien
l'affaire. Bien sûr on pourrait encore compliquer les choses en
prévoyant deux lignes de séquencement séparées, une pour les basses et
une pour la mélodie. Pour cela il suffirait de doubler le circuit des
potentiomètres et d'ajouter des interrupteurs pour router les signaux
de commande sur la ligne désirée. Pas de schéma à proposer maintenant,
mais je suis sûr que vous voyez l'idée.
Extrait sonore
Extrait obtenu avec un VCO (signal rectangulaire) plage 200 Hz
(pour 0 V) à 1500 Hz (pour +5 V) avec
les valeurs Trig et CV suivantes (échelle verticale en volts
et échelle horizontale en secondes), bouton SW2/Prog pressé au hasard :
Ecouter l'extrait :
-
Alimentation
Régulation de tension d'alimentation obligée si on veut que les notes jouées par le VCO (orgue
électronique, synthé ou tout autre rigoletterie qui vous tombe sous la
main) soient stables. Ici, un simple régulateur de tension à trois
pattes de type 7806 (par exemple LM7806) convient très bien. Pourquoi
un régulateur de 6 V et non de 5 V ? Parce que les diodes en série avec
le curseur des potentiomètres apportent une chute de 0,6 V environ, alors
on compense comme on peut. Oui, il est exact qu'une tension de 6 V à
laquelle on retranche 0,6 V donne 5,4 V. Mais ce n'est peut-être pas
pour rien que j'ai laissé les résistances R5 à R20 en place...
Prototype
Réalisé sur plaque sans soudure. Oscillateur à base de NE555 à gauche, registres à décalage CD4015 au centre et LED à droite.
Les premiers tests ont été réalisés avec des LED rangées par huit
dans des boîtiers au format DIL16 (pas très lumineuses sous 5 mA, il leur faut vraiment leur 20 mA pour donner correctement).
Tests
suivants réalisés avec des LED bleues plus classiques et bien plus
lumineuses (résistances de 1 kO en série avec chaque LED et pile 9 V usée,
courant de 5 mA environ).
Allez, une petite vidéo vite faite avec mon APN, déposée sur YouTube :
Circuit imprimé
Non réalisé, vue 3D juste pour faire joli.
Historique
11/01/2015 - Ajout photos et petite vidéo (très vite faite avec mon APN) de mon prototype. 21/12/2014
- Première mise à disposition.