Dernière mise à jour :
09/09/2012
Présentation
Ce thermomètre a été étudié pour donner une indication de la
température de l'eau d'un bain ou d'une douche, au moyen de trois LED :
une bleue pour "froid", une verte pour "tiède" et une rouge pour
"chaud".
Les trois températures de consigne peuvent individuellement être
ajustées entre 10 °C et 80 °C. Histoire de varier les plaisirs, j'ai
fait un petit mixage
d'analogique et de numérique. Un capteur de température de type LM35
est
associé à des AOP montés en comparateurs de tension, et ces derniers
sont suivis d'un encodeur de priorité de la famille CMOS CD4000. Nous
le verrons plus loin, on peut se passer de cet encodeur si on accèpte
un mode d'affichage différent.
Schéma
Le LM35 est ce qu'on peut appeler le coeur du montage, mais sans le reste il ne sert à rien, si vous voyez ce que je veux dire.
Lecture de la température
On utilise ici un LM35 qui a l'avantage de présenter une tension de sortie (Vout) qui dépend de sa
température, de façon linéaire et à raison de 10 mV par degré Celcius.
Ainsi :
A 10 °C, Vout (TP1) = 100 mV
A 25 °C, Vout (TP1) = 250 mV
A 40 °C, Vout (TP1) = 400 mV
A 55 °C, Vout (TP1) = 550 mV
etc.
Le brochage du LM35 est le suivant - attention, composant vu de dessous !
+Vs = alim positive (par raport à la masse)
Vout = tension de sortie proportionnelle à la
température
GND = masse.
Il existe plusieurs modèles de LM35. Pour la
présente application, je vous conseille le modèle
LM35CZ ou
LM35DZ.
Comparateurs
Les
comparateurs de tension n'en sont pas, quelle blague ! On aurait pu
utiliser de vrais comparateurs de tension de type LM339 par exemple,
mais il aurait alors fallu ajouter trois résistances (une par sortie
utilisée) car les sorties du LM339 sont de type collecteur ouvert. Et
ça non, je ne peux pas me le permettre en ce moment. Je me suis donc
rabattu sur un boîtier LM324 qui contient quatre AOP et qui
est tout aussi répandu - sinon plus - que le LM339. Trois AOP sont
donc utilisés en comparateur de tension, le quatrième ne l'est pas et
ses deux entrées sont reliées à la masse. Ce qui est bien dommage car
en montant le quatrième AOP en oscillateur basse fréquence, on
pourrait faire clignoter les LED et bénéficier d'une petite réduction
de consommation énergétique, fort appréciable en ces temps difficiles.
Nous en reparlerons, si vous voulez bien. Les comparateurs sont tous
utilisés de la même façon. On applique sur leur entrée inverseuse une
tension de référence qui correspond à la température à partir de
laquelle on décide d'allumer les LED, et on applique sur leur entrée
non-inverseuse la tension qui sort du LM35 et qui est fonction de la
température. Prenons l'exemple du comparateur U2:B qui est utilisé
pour l'allumage de la LED "Froid". Le
rapport température/tension est le même pour les valeurs de
consigne et pour la valeur mesurée, à savoir 10 mV / °C. Si on veut que
la LED "Froid" s'allume au-delà de 20 degrés, il suffit
de régler le potentiomètre RV1 de telle sorte qu'on ait sur son curseur
une tension de 200 mV. Pour un basculement à 25 °C, il faudrait régler
RV1 pour disposer d'une tension de seuil de 250 mV. Même chose pour les
autres réglages de seuils assurés par les potentiomètres ajustables RV2
(tiède) et RV3 (chaud). Comme les trois comparateurs sont montés en
"parallèle" et de façon indépendante, le fonctionnement est le suivant :
- La sortie du comparateur U2:B passe à l'état haut si la température
mesurée (mesurable en TP1) est supérieure à la température de consigne
"froid" (mesurable en SL).
- La sortie du comparateur U2:A passe à l'état haut si la température
mesurée (mesurable en TP1) est supérieure à la température de consigne
"tiède" (mesurable en SM).
- La
sortie du comparateur U2:D passe à l'état haut si la température
mesurée (mesurable en TP1) est supérieure à la température de consigne
"chaud" (mesurable en SH).
- La sortie du comparateur U2:C est dans un état quelque peu indéterminé et on s'en fiche, pour une fois.
Notez
qu'avec ce type de fonctionnement, on peut avoir une, deux ou trois LED
allumées selon le nombre de seuils dépassés. Pour n'avoir qu'une seule
LED allumée à la fois, j'ai décidé d'utiliser... un encodeur de
priorité. C'est une solution parmi d'autres qui reste optionnelle mais
que j'ai décidé d'installer.
Encodeur de priorité
Vous
savez maintenant pourquoi j'utilise ce composant. Mais de quoi
s'agit-il au juste ? Un encodeur de priorité dispose de plusieurs
entrées et de plusieurs sorties, ces dernières sont activées ou
désactivées selon l'état des entrées. L'encodeur choisi est un CD4532,
qui dispose de 8 entrées et de 3 sorties codées en binaire. Le code
binaire de sortie dépend de l'entrée de plus haut niveau activée. Si
aucune entrée n'est activée, la sortie est à "000". Si une seule entrée
est activée, la sortie est le reflet en binaire de sa position (sortie
"000" si entrée D0 activée, sortie "001" si entrée D1 activée, sortie
"010" si entrée D2 activée, sortie "011" si entrée D3 activée, sortie
"100" si entrée D4 activée, etc). Si plusieurs entrées sont activées en
même temps, l'entrée de plus haut rang est prioritaire et c'est elle
qui est prise en compte, les autres entrées sont ignorées. Dans le cas
qui nous intéresse ici, on cherche à n'avoir qu'une seule LED allumée à
la fois. On évite donc d'utiliser les entrées qui conduisent à avoir un
code binaire de sortie où il y a plusieurs sorties actives en même
temps. Les seuls codes binaires qui nous intéressent sont finalement
"001", "010" et "100", qui correspondent respectivement aux entrées D1,
D2 et D4. Ces entrées D1, D2 et D4 sont donc reliées sur les sorties
des comparateurs, et les sortie de l'encodeur alimentent les LED via un
petit transistor de type 2N2222 qui fait office d'amplificateur de
courant. Les transistors Q1 à Q3 sont conseillés voir indispensables si
vous utilisez des LED standard qui réclament 10 mA à 20 mA pour
s'allumer correctement, car le courant de sortie maximal du CD4532
n'est que de quelques mA sous une tension d'alimentation de 9 V. Si par
contre vous utilisez des LED haute luminosité qui éclairent déjà fort
bien sous quelques mA, elles peuvent être reliées directement sur les
sorties Q0 à Q2 de l'encodeur de priorité et les transistors Q0 à Q2
deviennent superflus. Dans ce dernier cas, je vous laisse le soin de
recalculer la valeur des résistances série des trois LED pour un
courant de 2 mA ou 3 mA.
Clignotement des LED ?
Ah oui, j'avais dit
que j'en reparlerai. L'entrée EI (Enable Input) du CD4532 permet de
valider l'état des sorties (EI = 1) ou de les désactiver (EI = 0). Si
on applique sur cette entrée un signal rectangulaire venant d'un
oscillateur, les sorties passent successivement de l'état activé
(toujours en fonction de l'entrée ou des entrées actives) à l'état
désactivé (toutes sorties à zéro). Il s'agit d'un moyen simple de faire
clignoter la LED actuellement en service. Je ne l'ai pas fait par
fainéantise mais ça ne m'inquiète pas trop, je pense que vous voyez de
quoi il en retourne. Pour ceux que ça intéresse, voici ce qu'il faut faire pour faire clignoter la LED.
Le
quatrième AOP est dans ce cas utilisé en tant qu'oscillateur
rectangulaire, on déconnecte bien sûr ses entrées qui étaient reliées à
la masse. De même pour l'entrée EI du CD4532 qui doit être déconnectée
du +Alim car si vous ne le faites pas... pfffff, plus de LM324.
Etage de sortie
Etage de sortie avec les fameux transistors Q0 à Q2. N'en aurais-je pas déjà parlé dans les
lignes qui précèdent ? Pour rappel ils sont montés en interrupteur et
amplificateur de courant. Quand le courant appliqué sur leur base est
suffisant (sortie CD4532 à l'état haut), le transistor conduit et la
jonction émetteur-collecteur agit comme un interrupteur fermé, faisant
circuler un courant dans les LED, courant qui n'est limité que par les
résistances R10 à R12. Pas intérêt à les oublier celles-là, si vous
tenez à vos LED.
Procédure de réglage
Deux méthodes possibles :
- soit
vous branchez un multimètre sur les points SL, SM et SH et
vous réglez les potentiomètres pour avoir les tensions de seuils
qui correspondent aux températures désirées (par exemple 400 mV pour 40
°C),
- soit vous mettez le capteur LM35 sous l'eau et vous
ajustez les potentiomètres pour avoir le basculement à la température
désirée et sentie à la main.
Rien ne vous interdit d'utiliser
les deux méthodes, ça vous permettra de vous rendre compte, le cas
échéant, que 55 °C n'est pas "tiède" pour tout le monde.
Utilisation d'une CTN à la place du LM35 ?
Vous
pouvez aussi adopter un pont diviseur résistif constitué d'une
résistance normale et d'une CTN, de façon à obtenir une variation de
tension liée à la température. Certes la variation de tension ne sera
pas linéaire, mais qu'importe puisque vous disposez d'élements de
réglages séparés. Je ne sais pas moi... une CTN de 4,7 kO (valeur
spécifiée à 25 °C) accouplée à une résistance de valeur comprise entre
2,2 kO et 10 kO, par exemple ?
Circuit imprimé
Commencé
et non fini peuvent ne pas être incompatibles. Mais là le circuit est
fini, donc discussion reportée (version sans clignotement des LED).
Typon aux formats EPS, PDF et Bitmap 600 dpi
Important
Le capteur LM35 (U1) est montré en position
debout sur le circuit imprimé, cela ne signifie pas que le circuit tout
entier doit se retrouver dans l'eau. Le capteur doit être déporté
du circuit à l'aide d'une liaison à trois fils, qui n'a pas besoin
d'être blindée si elle n'est pas trop longue (disons maximum 1,50
mètre). Le circuit sera de préférence placé dans un boîtier étanche et
transparent puisque par définition il risque des éclaboussures ou pire.
Historique
09/09/2012- Modification du circuit imprimé (déplacement des résistances R1 à R6 pour ajouter deux trous de fixation).
26/02/2012- Première mise à disposition.