Electronique > Réalisations > Amplificateur commandé en tension (VCA) 001

Dernière mise à jour : 11/12/2005

Présentation

L'amplificateur dont il est question ici permet de réaliser une commande de volume à partir d'une tension continue, et est basé sur l'utilisation d'un transistor à effet de champ. Ce type de montage est aussi connu sous l'appellation de VCA (Voltage Controlled Amplifier). Il est possible de déporter la tension continue de commande sans risque de ronflette ou d'augmentation de la distorsion. Ce schéma n'est pas de moi, mais je ne me souviens plus de sa source exacte (copie sur feuille volante), il me semble que je l'ai depuis bien longtemps... Je publie ici le schéma suite à plusieurs demandes, avec en complément quelques petites explications... en français ! Un autre montage similaire à celui-ci, qui n'utilise que des transistors bipolaires (pas de FET), est décrit à la page Amplificateur commandé en tension 002.

Le schéma

L'usage de composants très courants devrait encourager le débutant à tenter cette réalisation, s'il en ressent le besoin bien entendu.

VCA 001

Explication du fonctionnement
Bien que ce schéma puisse paraitre un peu tordu au premier abord, il n'en est vraiment rien, et nous allons rapidement nous en convaincre. Pour cela, il est nécessaire de dissocier l'habituel de l'inhabituel. L'habituel, c'est le groupe de composants constitué de Q1, R1, R2, R3 et R4. L'habituel, c'est aussi le groupe de composants constitué de Q2, R7, R8, R9 et R10. Ces deux groupes forment un montage amplificateur simple à transistor, selon un principe qui revient souvent : R1 et R2 pour la polarisation de base du transistor, R3 servant de résistance de charge de collecteur, et R4 ajoutant une stabilité thermique au montage (même chose pour le deuxième groupe). L'inhabituel, c'est d'une part la valeur donnée à la résistance R4 (d'habitude, la résistance d'émetteur est plus faible, de quelques dizaines à quelques centaines d'ohms), et d'autre part le couple de composant transistor Q3 et condensateur C2. Allons-y...

Transistor Q1 et alentours...
Le rôle de cette partie du montage n'est pas vraiment d'amplifier le signal d'entrée, mais de fournir à partir de ce dernier, deux signaux identiques mais en opposition de phase. C'est ainsi que l'on receuille sur le collecteur de Q1, un signal identique à celui que l'on a sur son émetteur mais possédant un déphasage de tension de 180 degrés : quand la tension (alternative) augmente sur le collecteur, elle diminue sur l'émetteur. Le signal présent sur l'émetteur de Q1 est en phase avec le signal d'entrée, alors que celui présent sur le collecteur est en opposition de phase avec le signal d'entrée. Les tensions continues autour desquelles vont évoluer les tensions BF alternatives, sont de l'ordre de 3V sur l'émetteur, et de 9V sur le collecteur. Bien, et qu'allons-nous faire de ces deux tensions en opposition de phase ? Et bien nous allons les additionner. J'entends des voix qui s'élèvent... Comment ? Additionner deux signaux identiques en opposition de phase ? Mais le résultat va donner une amplitude nulle ! Si vous pensez de même, et bien bravo, c'est tout à fait cela ! Mais non, je ne suis pas fou ! Pensez donc, un montage si simple et si compliqué à la fois... C'est là qu'interviennent le transistor Q3 et le condensateur C2. Mais avant d'aller plus loin, il est certainement utile de rappeler que Q3, qui est un transistor FET (Field Effect Transistor, transistor à effet de champs) peut être assimilé à une résistance variable, dont la valeur est fonction de la tension appliquée sur la porte (Gate) du transistor. Vous commencez à sentir le truc ? La résistance "variable" de Q3, placée en parallèle de R3, va modifier plus ou moins la charge de collecteur de Q1. La modification de cette charge va entrainer une modification de l'équilibre entre émetteur et collecteur de Q1, les tensions présentes sur ces deux électrodes vont différer. Leur somme ne sera donc plus nulle. Et non seulement elle ne sera plus nulle, mais en plus elle sera variable, en fonction du déséquilibre occasionné. Voilà le principe de base de ce montage ! Hum, et C2 ? Et bien considérez C2 comme un interrupteur ouvert pour les tensions continues, et comme un interrupteur fermé pour les tensions audio (alternaives). Ce condensateur est "transparent" pour la partie utile (signal audio), et isole le collecteur de Q1 d'un point de vue statique (sans signal BF).

Etage de sortie
Il est constitué de Q2 et de ses quatre résistances. Comme la résistance R10 est assez élevée, le gain de l'étage en souffre beaucoup. Pour remédier à cela, un condensateur est placé en parallèle sur cette résistance. Il ne perturbe en rien la polarisation en continu du transistor Q2, mais se comporte comme un court-circuit avec les signaux BF (alternatifs, vous vous souvenez ?). Le condensateur de liaison C6 empêche la tension continue présente sur le collecteur de Q2, d'aller chatouiller l'équipement qui fera suite.

Réglage
On applique un signal audio d'amplitude maximale 100mV à l'entrée (sur J1), on n'applique aucune tension continue sur la borne de commande Cde, et on règle RV1 de telle sorte que l'on ait rien en sortie. Ensuite, il suffit d'appliquer une tension continue sur la borne de commande pour obtenir une variation de l'amplitude de sortie. Cette tension de commande devra être comprise entre 0 et +12V, sachant que c'est surtout vers les plus hautes valeurs (+8V à +12V) que la différence va s'entendre.

Alimentation

On se contente ici d'une alimentation simple (non symétrique), ce qui devrait plaire à certains...