Dernière mise à jour :
24/04/2008
Présentation
VCO =
Voltage
Controlled
Oscillateur,
Oscillateur
commandé en tension.
Il est parfois interressant de réaliser un VCO simple et sans
grandes prétentions, pour intégrer dans une
réalisation "amateur" telle qu'un jouet musical ou indicateur de
niveau sonore par exemple. Le
présent article montre qu'il n'est pas forcement
nécessaire d'avoir recours à un circuit
intégré pour réaliser un VCO, et donne en pour
exemple
un séquenceur musical 10 voies permettant de
générer une suite de 10 notes dont la hauteur peut
être ajustée de façon individuelle.
Le schéma
Voici donc le schéma d'un VCO simple, construit autour d'un
transistor UJT (transistor unijonction) de type 2N2646.
Le transistor UJT n'est pas un composant aussi répendu que le
transistor NPN, et c'est bien dommage car il permet des choses bien
pratiques. Il permet entre autre de réaliser un oscillateur ou
un générateur d'impulsions de
façon très simple, puisqu'il suffit de lui adjoindre
trois résistances et un condensateur. C'est ce qui est fait ici,
et on a bien affaire à ce qu'on appelle un oscillateur à
relaxation. Mais au lieu de relier la résistance R1 entre
émetteur du transistor et le pôle positif de
l'alimentation (+V) comme cela se fait la plupart du temps, la
résistance est déconnectée du +V et reçoit
directement la tension de commande. Il est ainsi possible de modifier
la fréquence d'oscillation du circuit en modifiant la tension de
commande. Cette façon de faire n'est pas professionnelle pour un
sou mais elle est tellement simple à mettre en oeuvre qu'il
serait dommage de l'oublier définitivement. Le transistor Q2 est
monté en suiveur de tension et permet de prélever le
signal délivré par l'UJT sans trop perturber son
fonctionnement, tout en présentant une sortie à basse
impédance. La plage de fréquence est
déterminée par la valeur des composants qui entourent Q1,
et plus particulièrement R1 et C1. Avec les valeurs du
schéma, la fréquence de sortie varie de 300 Hz à 3
KHz environ, pour une tension de commande évoluant entre 6V et
9V. En dessous de 6V, l'oscillateur décroche ou n'est plus
très stable parce que le condensateur C1 n'a plus assez de
tension pour se charger suffisement et rendre conducteur le transistor
UJT (quand l'UJT devient conducteur, le condensateur C1 se
décharge brutalement dans R3 et le cycle de charge recommence).
Malgré cette limitation, on arrive à obtenir une plage
de variation d'un peu plus de trois octaves, ce qui permet
déjà de jouer
des petits airs de musique simples.
Exemple d'un séquenceur musical 10 voies
Le schéma qui suit montre comment on peut réaliser
simplement un petit séquenceur jouant dix notes les unes
après les autres, en utilisant l'oscillateur BF vu avant.
L'oscillateur rythmant le tout est construit
autour d'un transistor UJT. Déjà vu quelque part ?
La base de temps principale (oscillateur rythmique)
L'oscillateur rythmant le séquencement des notes est basé
sur le transistor UJT Q3, qui produit des impulsions
à intervalles réguliers. Il s'agit exactement du
même type d'oscillateur que celui décrit au paragraphe
précédent, la différence entre les deux ne
concerne que la fréquence des impulsions. Le premier oscillateur
travaille en très basse fréquence (imaginez un
métronome - ou autre chose - qui fait tac-tac), et le second
oscillateur travaille en basse fréquence, dans la bande des
signaux audibles. Les impulsions de l'oscillateur rythmique
étant
d'amplitude incompatible avec l'entrée d'horloge du circuit
intégré qui fait suite (IC1, CD4017), un transistor plus
classique de type NPN (Q4, 2N2222) est ajouté pour faire
fonction
d'interface de niveau électrique. La vitesse de
séquencement est rendue variable par le potentiomètre
RV11.
Le séquenceur 10 notes
Le séquenceur est ici construit autour d'un CD4017 (IC1),
compteur à dix étages qui dispose d'une entrée
d'horloge et de dix sorties indépendantes, dont une seule est
active à la fois. Les sorties s'activent les unes après
les autres, au rythme des impulsions appliquées sur
l'entrée d'horloge. C'est typiquement le genre de circuit
intégré qu'on décrouve quand on réalise son
premier
chenillard lumineux. Quand une sortie est active, elle est au
niveau haut, avec une tension de l'ordre de 9V. Cette tension de 9V est
envoyée au VCO qui fait suite, au travers d'un
potentiomètre permettant de régler la note
désirée : RV1 règle donc la note N°1, qui est
jouée quand la sortie Q0 du CD4017 est activée. RV2
règle la note N°2, qui est jouée quand la sortie Q1
du CD4017 est activée. Etc. Les diodes D1 à D10
permettent d'isoler chaque sortie des autres.
Remarques
- La tension de sortie peut descendre en dessous de 6V, c'est voulu car
cela permet de rendre muette toute sortie désirée.
- Vous pouvez utiliser soit des potentiomètres ajustables si le
but final est de construire une boite à musique à
mélodie fixe, soit des potentiomètres classiques de
tableau si c'est pour permettre à vos enfants de jouer avec.
C'est le mode que je préfère. Il peut être
nécessaire dans ce cas de brider la puissance de sortie car un
engin tel que celui-ci oublié dans un coin et jouant
indéfinimlent la même chose finit toujours par agacer un
peu (comme tout jouet d'enfant dont le volume sonore est trop
élevé et dont les sonorités sont toujurs les
mêmes). Ou alors vous installez un petit système
d'extinction automatique s'activant quand aucun potentiomètre
n'a été manipulé pendant au moins 5 minutes.
Là, je vous laisse chercher comment faire ;-)
Le VCO (générateur sonore)
C'est la partie qui a été vue en tout début
d'article. La tension variable issue du séquenceur (au travers
des potentiomètres et des diodes) permet de modifier la
fréquence du générateur BF, et donc de produire la
note désirée.
Un séquenceur avec plus de voies ?
Il est bien entendu possible de concevoir un séquenceur
permettant de jouer plus de 10 notes, basé sur le principe
décrit ici. Avec des moyens relativement simples, on peut
pousser le nombre de voies à 16 ou même 32. Mais si vous
recherchez un séquenceur de 64 ou 128 notes - ou plus -
dites-vous bien que cette méthode commence à devenir
particulièrement lourde, et qu'il existe sans doute d'autres
moyens de pavenir à ce but. Moi-même me suis amusé
avec ce genre d'engin simplifié, mais je suis honnête avec
vous : pour mes
compositions sonores
"sérieuses", je préfère me rabattre sur mon
séquenceur logiciel. Attention, je ne dis pas que pour aller
plus loin dans ce domaine purement analogique, la chose devient
horrible, je sais qu'il existe de part le monde de merveilleuses
réalisations, pleines de lumières et pleines de boutons
en tous genres, qui permettent de sortir des sons d'une grande
richesse. Mais en ce qui me concerne, je dispose de tellement peu de
temps pour faire tout ce que je veux, que je ne peux pas me permettre
de me lancer dans de tels circuits.