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> Commutateurs
(interrupteurs, inverseurs, rotacteurs, etc)
Dernière mise à jour :
22/04/2018
Présentation
Un commutateur électro-mécanique permet de couper,
d'établir ou d'orienter un courant électrique entre deux
bornes de contacts au moins. Le plus connu est sans doute
l'interrupteur, car il équipe la grande majorité des
appareils électriques ou électroniques que nous utilisons
au quotidien (aspirateur, poste de télé, chaîne hifi,
etc). Un commutateur présente certaines caractéristiques
électriques et mécaniques qu'il convient de bien choisir
en fonction de l'application envisagée. Ces
caractéristiques sont les suivantes :
- Type de
contacts : permanents ou momentanés.
- Nombre de
contacts : interrupteur simple, inverseur
double, etc.
- Caractéristiques
électriques : courant maximal,
tension maximale.
- Forme
mécanique : à glissière, à
bascule, à clef, rotatif, etc.
Suit ici la description de quelques modèles de commutateurs
uniquement électromécaniques (je ne parlerai pas ici de
commutateurs électroniques). Vous en reconnaîtrez sûrement au
moins un parmi eux...
Appellations...
Mais avant tout, parlons un peu de ces mots que l'on ne comprend
pas
toujours très bien, et qui sont utilisés pour
décrire les commutateurs. Vous avez bien lu ou entendu un jour
le terme "DPDT", non ? Eh bien le croirez-vous, DPDT signifie "
Double
Pole
Double
Throw". Nous voilà
bien
avancés !
- Pole (pôle) : nombre d'ensembles de
contacts
- Throw : nombre de positions de contact,
simple ou double
- Momentary (momentané, ou fugitif) : le
bouton
revient dans sa position initiale quand on le relâche
- Open (ouvert) : position OFF, contacts
électriques
non établis
- Closed (fermé) : position ON, contacts
électriques établis
- NO (Normally Open) : position OFF au repos, contacts
électriques
non établis
- NC (Normally Closed) : position ON au repos, contacts
électriques établis
Prenons un premier exemple, celui de l'interrupteur simple. Ce
type de
composant
ne possède qu'un seul ensemble de contacts (
Single
Pole) et une seule
position de
contact possible (
Single
Throw). Il
s'agit donc d'un SPST.
Deuxième exemple, pratique pour ceux qui veulent se bidouiller
une pédale d'effet pour leur guitare, avec un true
bypass
: le
double inverseur. Ce type de composant possède deux ensembles de
contacts puisqu'il s'agit d'un
double
inverseur (donc
Double
Pole), et
possède deux
positions de contact possibles puisqu'il s'agit d'un double
inverseur (donc
Double
Throw). Et hop, nous
voilà en
présence d'un DPDT ! Un peu moins obscur ?
RT, 2RT, 4RT ?
Les types de contacts sont parfois dénommés RT, pour
Repos-Travail. Si vous lisez 2RT, c'est que le commutateur
possède deux circuits distincts Repos-Travail. Que vous pouvez
par exemple utiliser pour commuter un signal audio
stéréo. 4RT signifie que le commutateur est doté
de 4 circuits de commutation distincts, et RT signifie qu'un seul
circuit de commutation est disponible.
Contacts permanents ou fugitifs (momentanés) ?
Pour les interrupteurs et les inverseurs à levier, les contacts
sont le plus souvent permanents. C'est-à-dire que si vous
changez la position du levier et que vous le relâchez, il reste
dans la
dernière position. Certains interrupteurs et inverseurs à
levier sont cependant de type fugitifs (momentanés), ce qui
signifie qu'au moment de leur relâchement, ils reprennent la
position
qu'ils avaient avant de les manipuler. Au moment de l'achat,
assurez-vous qu'il s'agisse du bon type, en vous aidant au besoin
du
tableau ci-dessous.
Appellation
|
Type
(momentané ou permanent)
|
Bouton poussoir
|
Momentané
|
Poussoir standard
|
Momentané |
Poussoir de tableau
|
Momentané |
Poussoir momentané
|
Momentané |
Poussoir à
enclenchement
|
Permanent |
Commutateur à
poussoir |
Permanent
|
Inverseur On-Off-On
|
Momentané ou
permanent
|
Rotacteur
(commutateur rotatif)
|
Permanent
|
Correspondance Forme / Schéma
Ce qui suit est vrai pour certains interrupteurs ou inverseurs (on
pourrait presque dire pour la majorité), mais on ne peut pas
généraliser car il existe d'autres formes de commutateurs
dont l'agencement des contacts diffère. J'ai utilisé les
appellations AC, A1 et A2 (avec en plus BC, B1 et B2 pour les
doublets,
CC, C1 et C2 pour les triplets, DC, D1 et D2 pour les quadruplets)
:
Mais cette appellation A/B/C/D est arbitraire, certains
fabricants utilisent des numéros :
Exemple pratique avec un modèle 4PDT (quadruple inverseur) :
Le fait d'actionner le levier du quadruple inverseur fait basculer
les points communs (broches 2, 5, 8 et 11) vers une rangée de
contacts
(broches 1, 4, 7 ou 10) ou vers l'autre rangée de contacts
(broches 3, 6, 9 ou 12). D'un
point de vue électrique, les quatre inverseurs sont totalement
indépendants les uns des autres. Dans tous les cas, les lettres
et/ou
chiffres facilitent la correspondance entre
schéma électrique et dessin mécanique... s'ils sont indiqués !
Travail / repos
Sur les schémas électriques ci-avant, les contacts sont
montrés en position repos. Avouons toutefois que parler de
position Repos est plus significatif pour un interrupteur que pour
un
inverseur. En effet, un interrupteur ne possède que deux
contacts électriques (AC et A1, ou 1 et 2) qui sont fermés (en
contact direct) ou ouverts (isolés l'un de l'autre). Alors que
pour l'inverseur, on à un contact central (AC ou 2) qui va soit
d'un
côté (A1 ou 1), soit de l'autre (A2 ou 3). Il y a donc toujours un
contact au travail, pendant que l'autre est au repos.
Interrupteurs et inverseurs, contacts fugitifs ou permanents
Quelques exemples d'interrupteurs, d'inverseurs, de commutateurs
rotatifs ou à glissières, de boutons poussoirs...
Exemple
|
Type
|
Descriptif
|
Nb
contacts
|
|
SPST
|
Interrupteur simple
(unipolaire)
|
1 x 2
|
|
SPST |
Poussoir simple
(unipolaire)
|
1 x 2
|
|
SPST
|
Poussoir simple
(unipolaire) |
1 x 2
(dupliquées)
|
|
SPST
|
Interrupteur simple
à clef
|
1 x 2
|
|
SPDT
|
Inverseur simple
(unipolaire)
|
1 x 3
|
|
SPDT
|
Inverseur simple
de puissance
(pour commut. secteur)
|
1 x 3
|
|
DPDT |
Inverseur double
(bipolaire)
|
2 x 3
|
|
TPDT
(3PDT)
|
Triple inverseur
(tripolaire)
|
3 x 3
|
|
QPDT
(4PDT)
|
Quadruple inverseur
(tétrapolaire)
|
4 x 3
|
|
"YPZT"
1P12T
2P6T
3P4T
4P3T
|
Commutateur rotatif
1 x 12 positions
ou 2 x 6 positions
ou 3 x 4 positions
ou 4 x 3 positions
|
1 x (12 + 1)
ou 2 x (6 + 1)
ou 3 x (4 + 1)
ou 4 x (3 + 1)
|
|
"X x YPZT"
par ex. :
3 x 1P12T
|
Même chose que
ci-avant,
mais avec plusieurs
galettes empilables
|
1 x (12 + 1)
ou 2 x (6 + 1)
ou 3 x (4 + 1)
ou 4 x (3 + 1)
x Nb galettes
|
|
8 x SPST
|
Interrupteurs
simples
format DIL16
(format circuit intégré)
|
8 x 2
|
Tension / Courant / Puissance
Les commutateurs doivent être
choisis pour le nombre de contacts désirés, mais aussi pour leur
puissance. Bien sûr, pour commuter des signaux audio au niveau
ligne
(signal électrique de quelques centaines de mV ou de quelques V),
point
besoin de grosse puissance, le courant requis est minime. Mais
pour les
applications où doivent circuler des courants importants, c'est un
"détail" à bien prendre en compte. Attention aux publicités qui
mentionnent pour seule valeur de courant, celui qui correspond au
courant maximal toléré s'il est de brève durée, s'il dure
par exemple 10 ms. Il faut vraiment se renseigner sur
la
valeur du courant admissible en régime permanent, c'est
celui-là qu'il faut regarder en premier. Notez que le courant
permanent max spécifié pour un fonctionnement sous basse tension
ne
sera sans doute pas celui toléré pour un fonctionnement sous
tension
plus importante. Par exemple, on peut trouver un interrupteur de
puissance donné pour 150 A en pointe, 90 A pendant 10 ms, et qui
ne
supporte que 15 A en permanent. Ce courant permanent
toléré peut
de plus être revu à la baisse si l'interrupteur se trouve
dans
un
circuit coupant une charge selfique (transfo ou moteur).
L'interrupteur
donné ci-avant en exemple pour 150 A en pointe peut ainsi être
limité à
6 A permanent pour la commande d'une charge selfique.
Les petits
interrupteurs destinés à être montés directement sur circuit
imprimé
(microswitches, poussoirs miniatures) supportent en général
quelques
dizaines de mA, ce qui est suffisant pour des commandes logiques.
Les
commutateurs rotatifs standards peuvent commuter des courants de
quelques centaines de mA (quelques A en pointes). Les encodeurs
numériques quant à eux sont conçus pour commuter des courants de
l'ordre du mA (entre 0,5 mA et 1,5 mA en général).
Commutateurs rotatifs
Il existe plusieurs familles de commutateurs rotatifs, mais les
plus
fréquents (et les moins chers) de ceux utilisés par les
amateurs sont sans doute ceux dont les photos suivent.
Le premier type, de type mono-galette, convient quand il s'agit de
disposer de 1 pôle à 12 voies (1P12T), de 2 pôles
à 6 voies (2P6T), de 3 pôles à 4 voies (3P4T), ou
de 4 pôles à 3 voies (4P3T). Pour des besoins
supérieurs, tels que 3 x 3P4T, on peut utiliser un commutateur
multi-galettes, où toutes les galettes sont de même type
(le plus courant mais pas obligatoire) et sont actionnées en
même temps par un axe de rotation unique (deuxième et troisième
photo
ci-avant). Pour ce qui est
du câblage des mono-galette standards, c'est assez simple : les
pattes
des points de
sélection sont numérotées de 1 à 12, et les
points communs sont nommés de A à D. Les dessins qui
suivent représentent les quatres types de mono-galette
mentionnés ci-avant.
Exemple
d'utilisation dans une boîte de type A/B
Modèle 1P12T
Dessin en haut à gauche
En tournant l'axe du rotacteur, le point commun A (au centre du
commutateur) peut être
relié électriquement à l'une des douze bornes 1
à 12 (points
"externes" disposés en cercle), toujours une seule borne à la
fois.
L'axe du rotacteur peut donc occuper douze
positions mécaniques différentes. Trois exemples parmi
les douze positions possibles :
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes
A
et 1.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes
A
et 3.
- Rotacteur en position 11 : contact entre les bornes A
et 11.
Modèle 2P6T
Dessin en haut à droite
En tournant l'axe du rotacteur, le point commun A peut être
relié électriquement à l'une des six bornes 1
à 6 (toujours une seule borne à la fois), sans jamais
pouvoir être en contact électrique avec les bornes 7
à 12. De même, le point commun B peut être
relié électriquement à l'une des six bornes 7
à 12, sans jamais pouvoir être en contact
électrique avec les bornes 1 à 6. On a bien affaire
à deux sélecteurs 1 position parmi 6 dans un même
boîtier, totalement indépendants d'un point de vue
électrique, mais dépendants (couplés) d'un point de
vue mécanique. L'axe du rotacteur peut donc occuper six
positions mécaniques différentes. Trois exemples parmi
les six positions possibles :
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes A
et 1, ainsi qu'entre les bornes B et 7.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes
A
et 3, ainsi qu'entre les bornes B et 9.
- Rotacteur en position 6 : contact entre les bornes
A
et 6, ainsi qu'entre les bornes B et 12.
Modèle 3P4T
Dessin en bas à gauche
Le
point commun A peut être relié à l'une des quatre
bornes 1 à 4 (et à aucune autre), le
point commun B peut être relié à l'une des quatre
bornes 5 à 8 (et à aucune autre), et le
point commun C peut être relié à l'une des quatre
bornes 9 à 12 (et à aucune autre). Trois exemples parmi
les quatre positions possibles :
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes
A
et 1, entre les bornes B et 5, ainsi qu'entre les bornes C et 9.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes
A
et 3, entre les bornes B et 7, ainsi qu'entre les bornes C et 11.
- Rotacteur en position 4 : contact entre les bornes
A
et 4, entre les bornes B et 8, ainsi qu'entre les bornes C et 12.
Ci-après, une vue détaillée d'un commutateur de type 3P4T, marque
Lorlin
(clic pour agrandir) :
Modèle 4P3T
Dessin en bas à droite
Le point commun A peut être relié à l'une des trois bornes 1 à 3
(et à
aucune autre), le
point commun B peut être relié à l'une des trois bornes 4 à 6 (et
à
aucune autre), le
point commun C peut être relié à l'une des quatre bornes 7 à 9 (et
à
aucune autre), et le
point commun D peut être relié à l'une des trois bornes 10 à 12
(et à
aucune autre).
- Rotacteur en position 1 : contact entre les bornes
A
et 1, entre les bornes B et 4, entre les bornes C et 7, ainsi
qu'entre
les bornes D et 10.
- Rotacteur en position 2 : contact entre les bornes
A
et 2, entre les bornes B et 5, entre les bornes C et 8, ainsi
qu'entre
les bornes D et 11.
- Rotacteur en position 3 : contact entre les bornes
A
et 3, entre les bornes B et 6, entre les bornes C et 9, ainsi
qu'entre
les bornes D et 12.
Remarque
- Certains commutateurs de type 1P12T ne disposent vraiment
que d'un
seul contact commun au centre (nommé A), et d'autres
possèdent quatre contacts mais dont un seul est câblé
(celui nommé A).
- Il est possible de relier entre eux les points communs d'un
2P6T,
d'un 3P4T ou d'un 4P3T pour en faire un 1P12T.
- Les contacts peuvent être de type
"court-circuitant" (MBB = Make Before Break) ou "non
court-circuitant"
(BBM = Break Before Make), ce
qui signifie que les points "en cours de commutation" sont ou
non
brièvement en contact quand on passe d'une position à
l'autre. Cela peut être problématique dans certains
montages, et sans aucune conséquence (et même requis) dans
d'autres.
- Une petite bague amovible permet de limiter le débattement
de
l'axe du commutateur, le cas échéant. Vous pouvez ainsi
limiter à 8 le nombre de déplacements d'un commutateur de
type 1P12T qui autorise normalement 12 positions. De même, il
est
possible de limiter à 4 le nombre de déplacements d'un
commutateur de type 2P6T qui autorise normalement 6 positions.
Nombre élevé de pôles
Quand le nombre de pôle est
élevé, il faut plusieurs galettes (2, 3, 4, 5 ou même 6). Pour un
commutateur 10 pôles 6 positions, on peut ainsi se trouver devant
5
galettes, chacune prenant en charge 2 pôles pour 6 positions
distinctes
(photo de gauche ci-après), et pour un commutateur 4 pôles 8
positions, on peut se trouver
devant 4 galettes, chacune prenant en charge 1 pôle pour 8
positions
distinctes (photo de droite ci-après) :
Câblage direct de composants sur le commutateur
Quand le commutateur rotatif est utilisé pour commuter une
résistance
parmi plusieurs ou un condensateur parmi plusieurs (préampli
microphone
ou égaliseur par exemple), il est souvent plus intéressant de
câbler
directement les composants sur le commutateur lui-même pour
limiter le
nombre de fils de liaison.
(cliquer pour agrandir)
Bien
sûr, on peut aussi câbler le
commutateur avec les composants sur un unique circuit imprimé.
Dans ce
cas plus aucun fil de liaison additionnel n'est requis pour les
composants à commuter puisque les liaisons se font au niveau des
pistes
de cuivre du circuit
imprimé. Il faut dans ce cas faire attention au choix du
commutateur,
dont la forme des broches doit être adaptée pour un soudage direct
sur
circuit imprimé. Notez que l'opération est plus délicate avec des
commutateurs à plusieurs galettes...
Commutateurs avec "contacts intermédiaires"
Il
existe parfois une certaine confusion pour les commutateurs "5
voies"
utilisés dans certaines guitares pour sélectionner le ou les
micros à
faire jouer :
Ce
type de commutateur est en fait un commutateur 2 pôles 3 contacts
(double sélecteur trois voies) mais qui permet de rester entre
deux
positions pour établir deux contacts simultanés, ce qui permet de
disposer de 5 positions physiques :
Ce type de commutateur est bien différent du sélecteur à 5
positions qui possède 5 contacts électriques totalement séparés.