Quand la mort s'invite à l'improviste...
Sur un texte (poème) de ma femme Armelle. La voix au
final sera sans doute féminine.
"A tout jamais" est ma premiere chanson. Pour être plus
précis, il s'agit de la première chanson pour laquelle
j'ai composé la musique à partir de rien. J'ai bien eu
quelques occasions de chanter d'autres chansons, mais qui
n'étaient pas de moi. C'est évidement tout autre chose.
Les enregistrements de cette chanson ont été
effectués dans mon appartement d'immeuble, avec la retenue
constante de ma voix pour ne pas être entendu de mon voisinage.
Chanter du Offenbach sur une scène devant quelques centaines de
personnes m'a fait bien moins peur que de chanter pour mes voisins de
palier !
J'ai passé pas mal de temps à trouver une mélodie
sur ces paroles écrites par ma femme. Et je n'avais aucune
idée sur la façon dont je devais poser la voix. Publier
cette chanson
sur AudioFanzine m'a demandé une bonne petite dose de courage.
Peur
de paraitre vraiment ridicule, conscience de travail inachevé,
j'avais tout de même envie de proposer une premièrer
maquette et de
recevoir quelques avis afin d'orienter au mieux le travail qu'il me
restait
à fournir. Alors j'ai osé.
En aout 2004, je proposai une première ébauche,
rapidement remplacée d'une seconde version trois semaines plus
tard. Puis vint une troisième version, un peu différente
et surtout plus longue, fin décembre. C'est à partir de
cette troisième version que j'ai commencé à voir
plus clair dans ce qui n'allait pas. Les avis ont été
plus nombreux et plutôt constructifs pour cette mouture. J'ai
reçu quelques emails privés de personnes qui ne
"voulaient pas me blesser en public", mais aussi quelques critiques par
contacts directs. Pour l'heure, voici les points que je dois traiter
en priorité :
- Limiter la répétition de la mélodie, en adoptant
plutôt un enchainement de type A-B-C, plutôt que de garder
une même mélodie A-A-A sur laquelle quelques variations ou
instruments arrivent de-ci de-là.
- Diminuer le nombre de couplets (au moins deux), certains étant
redondants.
- Moins imager les scènes évidentes ("elle m'a
passé l'arme à gauche...") pour éviter le style
"il marche lentement comme un escargot" (merci Geoffroy) ou "Attention,
chien méchant,
ce chien peu mordre, faites attention" (merci 20 minutes).
- Soigner l'interpretation, notemment en apprenant les paroles par
coeur, et en adoptant une position physique mieux adaptée (j'ai
pourtant
toujours fait comme ça dans les chorales, pourquoi pas ici,
allez
savoir).
- Côté interprétation, les avis sont très
partagés, même pour moi ! La première version peut
laisser transparaitre une hésitation qui peut parfaitement
coller au style, mais qui toutefois n'est pas toujours juste. La
troisième version apporte une voix un peu plus présente,
mais un accompagnement moins interressant, moins accrocheur, plus
baclé. Selon certains, celà est lié au texte,
auquel il manque une ligne narrative directrice, et faisant plus penser
à de petites scenettes qu'à une histoire. Avec l'accord
de ma femme, je vais donc retoucher son texte, afin de le rendre plus
"mélodique", et donc peut-être plus facile à mettre
en musique...
Ces premières versions ne me plaisent bien évidement pas
du tout, ce qui me semble normal. Mais je pense avoir effectué
quelque chose qui me convient finalement bien, en présentant "en
avance"
ce petit bout de travail.
Merci à ceux qui ont eu l'audace de m'écouter au travers
de cet essai, et qui surtout ont pris le temps de me donner ces
quelques
bons conseils, toujours si evidents quant on les entends...
Paroles
Je suis partie à tout jamais
Pourtant je ne sais où je vais
Enfer ou Paradis qu'importe
Puisque maintenant je suis morte
Une boite en guise de lit
Sous un tapis de pissenlis
Je profite de mon sommeil
Sans aucun souci de réveil
Alors pourquoi tant de douleur,
Vous tourmenter de ma paleur ?
Je suis bien au chaud sous ma pierre
J'aime tant l'odeur de la terre
Sur ma tombe, on lit "ici git"
Et c'est bien de moi qu'il s'agit
Mais j'ai pourtant du mal à croire
Que s'achève ainsi mon histoire
Je sais que tout à une fin
Je croyais la mienne plus loin
La mort est venue me surprendre
J'avais tant de choses à apprendre
Mais je n'ai pas de testament
Je n'ai pas eu mon sacrement
Je n'ai pas prévu le voyage
Et je suis là, sans un bagage.
J'ai raté le nouveau printemps
J'aimais beaucoup les fleurs pourtant
Mais si je vais au Paradis
J'en aurais toute une panoplie.
La mort est venue sans un bruit
Silencieuse au coeur de la nuit
Et comme le blé que l'on fauche
Elle m'a passé l'arme à gauche.
Elle s'est posée sur mon coeur
Elle espérait que j'aurais peur
Mais je ne l'ai pas reconnue
Elle n'était jamais venue.
Si un jour elle vient vous voir
vous lui donnerez mon bonsoir
Au jour de votre grand voyage
Faites-lui part de mon message.
Vous lui direz que je vais bien
Que je n'ai plus besoin de rien
Au jour de mon heure dernière
O Mort, j'ai franchi ton mystère!