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composants électroniques
Dernière mise à jour :
18/06/2023
Présentation
Cette page propose quelques pistes pour vérifier le
bon état de composants électroniques courants.
L'usage d'un multimètre est bien souvent requis, et il peut
arriver que vous ayez un doute quant à la mesure d'un composant
douteux. Si c'est le cas, faite la même mesure, sans rien changer
de la configuration du multimètre, avec un composant dont vous
êtes sûr de son état.
Vérification d'une résistance
Une
résistance
(on devrait dire un résisteur) possède une
résistance ohmique dont la valeur réelle peut varier
légèrement par rapport à la
valeur
écrite sur elle, cela est lié à sa
tolérance. La plupart du temps, la mesure
de la valeur ohmique
d'une résistance ne peut être considérée
comme valable que si elle est
effectuée hors circuit, c'est à dire si au moins une de
ses deux pattes n'est raccordée à rien.
Mesure hors circuit
C'est le
plus sûr, on ne se pose pas de question quant à
l'interprétation de la mesure. La valeur mesurée doit
être proche de la valeur attendue, à sa tolérance
près. Si ce n'est pas le cas (valeur bien plus
élevée par exemple), pensez au remplacement du composant.
Mesure en circuit
Si la
valeur mesurée est inférieure ou égale à la
valeur attendue, on peut supposer que la résistance est bonne
mais ce n'est pas certain. Il est rare de
mesurer en condition normale une valeur de 10 ohms alors que la
résistance est marquée 220Kohms, mais celà est
néanmoins possible dans certains cas, notemment en cas de
présence de bobinages ou
de transfo directement en relation avec la résistance en
question. Seule sa déconnection (même partielle) peut
permettre de confirmer son état. Si la valeur mesurée est
très supérieure à la valeur attendue, cela
signifie que la résistance est coupée et donc HS. Car
la valeur mesurée d'une résistance en circuit, ne peut
jamais être très
supérieure à la valeur de la résistance seule.
Vérification d'un potentiomètre
La vérification d'un
potentiomètre
s'effectue avec un ohmmètre. Le calibre de ce dernier devra
être positionné sur la valeur directement
supérieure à la valeur du potentiomètre. Par
exemple, si le potentiomètre fait 47 Kohms, vous devez
sélectionner le calibre 200 Kohms. Si le potentiomètre
fait 10 Kohms, vous devez sélectionner le calibre 20 Kohms.
1 - Mesurer la résistance entre les deux pattes extrêmes.
Elle doit être approximativement égale à la valeur
indiquée sur le potentiomètre.
2 - Placez le curseur en butée sur une extrémité,
peu importe laquelle. Mesurez la résistance entre le curseur et
une des deux extrémités, puis mesurez la
résistance entre le curseur et l'autre extrémité.
Dans un cas, vous devez lire une valeur proche de zéro, dans
l'autre cas, vous devez lire la valeur du potentiomètre.
3 - Placez le curseur en butée sur l'autre
extrêmité, puis refaites les deux mêmes mesures.
Vous devez trouvez la même chose, mais inversée :
là où vous lisiez auparavant zéro ohms, vous devez
maintenant lire la valeur du potentiomètre, et inversement.
4 - Placez maintenant le curseur en position trois quart de tours, peu
importe de quel côté, puis à nouveau, mesurez la
résistance entre le curseur et chacune des deux
extrêmités. Vous devez lire deux valeurs
différentes, qui additionnées, doivent approximativement
correspondre à la valeur du potentiomètre.
5 - Placez le curseur en position trois quart de tours, mais à
l'opposé. Mêmes mesures, vous devez là aussi
trouver deux valeurs différentes qui additionnées doivent
correspondre à la valeur du potentiomètre. Notez que si
le potentiomètre est de type linéaire, les
valeurs entre étape 4 et étape 5 doivent être
approximativement égales (mais inversées bien sûr).
Ce qui ne sera pas le cas si le potentiomètre est type
Logarithmique.
Potentiomètre
stéréo ?
Il faut dans ce cas suivre les
étapes décrites ci-avant pour chacune des deux parties du
potentiomètre, qui sont généralement
supperposées mécaniquement.
Potentiomètre logarithmic
?
En positionant le curseur au centre, et en effectuant la mesure entre
le curseur et une des deux extrêmités, vous devez lire
soit une valeur correspondant à moins de 25% de la valeur totale
du potentiomètre, soit une valeur correspondant à plus de
85% de
la valeur totale du potentiomètre (pour un potentiomètre
linéaire, on doit avoir 50% environ quelque soit
l'extrêmité prise pour la mesure).
Vérification d'un condensateur
De par sa nature, un
condensateur
ne peut se
mesurer facilement à l'ohmètre. La présence d'une
fonction capacimètre sur votre multimètre sera
appréciable, mais cette fonction est habituellement absente des
multimètres d'entrée de gamme. Une première
approche consiste à utiliser la fonction ohmètre, en
plaçant les bornes d'entrée du mesureur sur les deux
pattes du condensateur (peu importe la polarité des fils + et
-). Si vous mesurez une valeur très faible qui ne bouge pas
(genre 1 ou 2 ohms), ce n'est pas bon signe. Mais pour être
sûr que le composant est deffectueux, il est nécessaire de
le dessouder et de le retester hors circuit. Si à ce moment sa
valeur ohmique est encore très faible, pas la peine d'insister,
le
mettre à la poubelle et le remplacer. La mesure à
l'ohmètre d'un condensateur de forte valeur (> 10 uF) et
isolé doit se traduire par la
montée progressive de la valeur de la résistance lue. Si
c'est bien le cas, inversez les bornes de l'ohmètre, puis
vérifiez qu'il se passe la même chose. Si c'est le cas,
c'est bon signe, car ce comportement est celui d'un condensateur qui se
charge, et qui donc fonctionne au moins un minimum. Ne soyez pas
étonné si vous constatez qu'en inversant les bornes du
multimètre, la valeur affichée commence dans le domaine
négatif pour revenir dans le domaine positif. Cela est
lié à la charge préalable du condensateur, qui une
fois "retourné", présente une charge négative et
se recharge dans l'autre sens. Si cette méthode est parfaitement
utilisable pour de gros condensateurs de filtrage d'alimentation, elle
ne peut pas être utilisée pour la vérification
rapide de condensateurs de faible valeur (< 1 uF), car le temps
de
charge très court ne vous laisse pas le temps de l'observation.
Une méthode assez fiable consiste à insérer le
condensateur à tester (de faible valeur) dans un circuit
oscillateur pour voir si l'oscillateur démarre. Mais cela
demande à faire un petit montage supplémentaire à
côté, ce qui n'est pas forcement évident ou rigolo
pour tous.
Vérification d'une diode
Le test d'une
diode
ne
peut pas être
considéré comme toujours
juste quand il est effectué composant en circuit, même si
l'on dispose d'un testeur de diode intégré à son
multimètre, fonction que je conseille à celui qui va
acheter son premier multimètre (
quels
appareils de
mesure pour bien commencer). En mesurant une diode, on
peut
croire qu'elle est en court-circuit parce qu'on mesure zéro ohms
dans
les deux sens de la diode (sens passant et sens bloqué), alors
que
c'est un autre élement du circuit qui induit cette mesure.
Si votre multimètre
est
dotée d'une
fonction Testeur de diode, c'est super ! Vous connectez les bornes du
multimètre sur la diode à tester, une fois dans le sens
passant et une fois dans le sens bloquant (une diode ne conduit le
courant que dans un seul sens). Vous devez dans un sens lire une
tension qui correspond à la
chute de tension dans une diode quand elle conduit (environ 0.2V
à 0.3V pour une diode au germanium, environ 0.6V à 0.7V
pour une diode au silicium), et dans l'autre sens vous ne devez lire
aucune chute de tension (sauf s'il s'agit du cas particulier d'une
diode zener dont la tension zener est faible et "couverte" par le
multimètre). Si vous lisez 0V, poubelle, la diode est en
court-circuit. Si vous ne lisez aucune tension dans les deux sens,
poubelle, la diode est coupée. Si votre multimètre ne
possède pas la fonction Testeur de diode, vous pouvez toujours
l'utiliser en mode ohmètre, mais cette
solution ne donne pas de résultat fiable avec tous les
multimètres numériques (courant de mesure bien souvent
trop faible pour cet usage). En mode ohmmètre calibre 20K ou
200K (il faut essayer les deux), vous mesurez la résistance
offerte par la diode avec les pointes de touche dans un sens, puis dans
l'autre : fil noir sur anode pour la première mesure, puis fil
noir sur cathode pour la deuxième mesure. Peu importe si vous ne
savez pas reconnaitre l'anode et la cathode de la diode, puisqu'il faut
faire la mesure dans les deux sens. Une mesure doit donner comme
résultat une résistance bien plus faible qu'avec l'autre
mesure, car le faible courant fournit par le multimètre doit
être suffisant pour faire conduire un peu la diode dans le sens
passant, et abaisser ainsi sa résistance interne.
Vérification d'un pont de diodes
A faire pont de diodes isolé du reste. A ce moment,
considérez le pont comme quatres diodes indépendantes, et
vérifiez-les toutes les quatre comme indiqué ci-avant.
Vérification d'un transistor bipolaire (BJT)
Deux tests principaux peuvent être
effectué sur un
transistor,
lorsqu'on l'a isolé du montage
: mesure de gain et test de conduction.
Test de conduction
La mesure de
conduction consiste à considérer le transistor comme deux
diodes montées tête-bêche, et à utiliser le
mode Testeur de diode du multimètre.
Vous mettez une pointe de
touche sur la base du transistor (vous devez donc connaitre son
cablage), puis mettre l'autre pointe de touche sur les deux autres
pattes (sur l'une d'abord puis sur l'autre ensuite, pas sur les deux en
même temps). Le résultat de mesure doit
être quasiment identique. Ensuite, vous inversez les pointes de
touche,
et réalisez les mêmes mesures. Si lors des deux
premières
mesures, vous aviez noté des chutes de tensions de quelques
centaines
de millivolts (mode passant), aux deux mesures suivantes vous ne devez
noter
aucune chute de tension (mode bloqué). Attention, cette
méthode
est valable pour des transistors bipolaires classiques, elle ne l'est
pas pour des
FET
(transistors à effet de champs) ou UJT (Unijonction).
Mesure de gain (beta, hFE)
La
mesure du gain
nécessite la fonction appropriée sur le multimètre
(fonction parfois appelée hFE) et le support
intégré de transistor qui va avec. Cependant, vous pouvez vous faire
une idée grossière du gain d'un transistor en utilisant la fonction
test diode du multimètre, et en cablant le transistor comme suit :
Si le transistor à tester est de type
NPN :
Si le transistor à tester est de type
PNP :
Méthode de mesure
1 - Ouvrir S1 et noter la valeur affichée Val1 (en volts et jusqu'au
troisième chiffre après la virgule) :
. si une indication de surcharge est indiquée, inverser les pointes de
touche.
.
si une indication de surcharge est indiquée quelque soit le sens des
pointes de touches, le transistor est surement deffectueux.
. si la valeur affichée est inférieure à 0.2 V, le transistor est
surement deffectueux.
2 - Fermer SW1 et noter la valeur affichée Val2 (en volts et jusqu'au
troisième chiffre après la virgule) :
3 - Effectuer le calcul suivant : 2 / (Val1 - Val2)
Exemples de mesures sur quelques
transistors classiques
Dans
les lignes qui suivent, Beta 1 = gain calculé avec la méthode
précédente (mode test diode), Beta 2 = gain mesuré avec la fonction de
mesure du gain.
- BC108 : Val1 = 0.600 et Val2 = 0.588, Beta 1 = 166, Beta 2 = 148
- 2N2222 : Val1 = 0.576 et Val2 = 0.570, Beta 1 = 333, Beta 2 = 209
- 2N2907 : Val1 = 0.600 et Val2 = 0.583, Beta 1 = 117, Beta 2 = 113
Pour
le deuxième transistor (2N2222), un plus grande différence est observée
entre les deux mesures de gain, mais j'en tire la conclusion que le
gain est d'au moins 200.
Vérification d'un transistor à effet de champ de puissance de type MOSFET (FET)
Il
est difficile de vérifier un transistor MOSFET en "statique" avec un
simple multimètre. Si la tension injectée par un multimètre en position
"test diode" suffit pour faire conduire un transistor bipolaire de
petite puissance, elle ne l'est pas pour la majorité des transistors
MOSFET, qui la plupart du temps réclament une tension Vgs (tension
entre Gate et Source) comprise entre 5 V et 10 V.
Remarque
: petite exception pour les MOSFET "compatible TTL" qui réagissent avec
une tension aussi faible que 3 V. Avec ces modèles spécifiques, un
multimètre peut les faire réagir.
Pour s'assurer qu'un tel transistor est encore en état de fonctionnement "général", il convient donc de lui appliquer
une tension de commande Vgs de valeur suffisante, c'est à dire au moins
égale à celle spécifiée dans le document technique du constructeur (datasheet).
Et surtout avec la bonne polarité ! Si le transistor n'est pas grillé,
vous devez constater une baisse notable de sa résistance ohmique entre
les deux broches Source et Drain. Si sans appliquer de tension Vgs vous
mesurez une résistance Source-Drain inférieure à 10 ohms, le transistor est mort.
Attention, dans le cas où la porte (Gate)
du MOSFET est attaquée directement par un étage de sortie "fragile"
(porte logique ou microcontrôleur), il convient d'isoler cette source
d'attaque, afin de ne pas lui faire de mal en testant le transistor
MOSFET. On regrette toujours de créer une panne en en cherchant une...
Vérification d'un triac
Le
triac est un
composant un peut particulier, mais que l'on peut grosso-modo assimiler
à un transistor de puissance. Si on veut le tester de
façon sérieuse, il faut disposer d'une source de tension
suffisante pour faire circuler un courant suffisant entre les
electrodes A1 et A2 (appelées également T1 et T2), et
d'une source de tension pour la commande via la gachette (G). Mais un
simple ohmètre peut déjà mettre en évidence
un court-circuit franc, défaut caractéristique et
fréquent d'un triac deffectueux (les triacs "coupés"
existent aussi mais c'est plus rare). Comme il y a trois pattes sur un
triac et que l'on peut imaginer pouvoir faire la mesure avec pointe de
touche de l'ohmètre dans les deux sens, cela donne 6
combinaisons de contrôle possibles : mesure de résistance
entre A1 et A2, entre A1 et G, et entre A2 et G avec fil "plus" de
l'ohmètre sur la première patte nommée. Et
même chose mais avec fil "moins" de l'ohmètre sur la
première patte nommée.
Avec tous les triacs que j'ai pû avoir entre les mains, j'ai
toujours lu une valeur faible entre A1 et G (les deux pattes
extrêmes, entre lesquelles on applique la tension de commande qui
amorce le triac), quelque soit le sens de branchement de
l'ohmètre. Et une valeur très élevée
(supérieure à 10 Mohms) pour les quatre autres
combinaisons. Triac hors circuit bien évidement. Le tableau
suivant résume les valeurs de
résistance que j'ai mesurées sur quelques modèles
de triacs, tous en bon état de fonctionnement.
BTB06/400 (Nota 1)
|
6 A / 400 V
|
65 ohms
|
SC141D
|
6 A / 400 V
|
160 ohms
|
SC141M
|
6 A / 600 V
|
68 ohms
|
SC146M
|
10 A / 600 V
|
93 à 114 ohms
|
TIC122D
|
8 A / 400 V
|
72 ohms
|
TIC201D (sensible)
|
2,5 A / 400 V
|
476 ohms
|
TIC206 (sensible)
|
4 A / 600 V
|
(non mesuré)
|
TIC216M (sensible)
|
6 A / 600 V
|
780 ohms
|
TIC226D
|
8 A / 600 V
|
390 ohms
|
Nota 1 : le BTA06/400 que je
possède ne dispose d'aucune autre information, je ne sais donc
pas s'il s'agit d'un modèle sensible (TW ou SW) ou d'un
modèle standard (CW ou BW).
Bien entendu, les valeurs relevées ici peuvent différer
d'un modèle à l'autre, voir d'un fabricant à
l'autre. L'idée est de mémoriser l'ordre de grandeur, qui
est globalement situé entre 60 ohms et 1 Kohms. Si vous mesurez
une valeur inférieur à 5 ohms entre deux pattes
(quelconque), je pense qu'il y a problème. Sauf peut-être
sur des modèles de très forte puissance (plusieurs
dizaines d'ampères), que je ne
connais pas. Pour ce qui est de la valeur même de la
résistance mesurée, je pense qu'elle est plus ou moins
liée à la sensibilité du triac, c'est à
dire au courant de gachette nécessaire pour l'amorcer. Je peux
bien sûr me tromper, mais il me semble que plus la
sensibilité du triac est élevée, et plus la valeur
résistive mesurée est faible (la loi d'ohm pourrait bien
aller dans ce sens).
Vérification d'un transformateur
La vérification d'un tel
composant implique que vous sachiez déjà de quel type de transformateur
il s'agit. Il en existe en effet beaucoup de différents, avec un ou
plusieurs primaires et un ou plusieurs secondaires. Les branchements
peuvent être multiples et variés, pas vraiment de norme de ce côté
(sauf si on reste sur une série particulière d'un fabricant
donné). La première chose à faire est de repérer les enroulements
primaire(s) et secondaire(s). Cela est assez simple pour les
transformateurs d'alimentation secteur car le primaire est presque
toujours constitué d'un fil de diamètre moindre que le fil du
secondaire. Sur les photos qui suivent, on
voit nettement la différence (primaire à gauche en fil
fin, et secondaire à droite, en fil plus gros).
Pour les transformateurs d'alimentation dont la tension de sortie
(sur secondaire) est plus faible que la tension appliquée au primaire
(par exemple 115 V ou 230 V sur primaire et 12 V ou 36 V au
secondaire), le primaire présente une résistivité ohmique plus élevée
que celle du secondaire. On peut ainsi trouver un rapport de 10 (ou
plus, ou moins) entre valeur ohmique du primaire et valeur ohmique du
secondaire (mesures en continu). Attention, ne pas confondre impédance
(en alternatif) et résistance (en continu) : un enroulement de transfo
BF spécifié 600 ohms ne fera jamais 600 ohms si on le mesure en continu
(multimètre en position ohmmètre) mais aura toujours une valeur plus
faible (par exemple 60 à 100 ohms). Sachant cela, la mesure ohmique des
enroulements apporte une indication utile (les mesures doivent être
faites transfo hors circuit pour être sûr qu'aucun autre composant
n'influence la mesure) :
- si la valeur mesurée est très élevée (supérieure à 1 MO) ou infinie, l'enroulement est coupé.
- si
la valeur mesurée est très faible ou nulle (inférieure à 0,5 ohm),
l'enroulement est très probablement en court-circuit. Attention,
sur des transfos de très forte puissance, on peut relever une valeur ohmique de quelques ohms seulement sur le secondaire.
A
noter toutefois qu'une valeur qui semble normale (par exemple 250
ohms sur un primaire) ne donne pas la certitude que tout est OK. Il
arrive parfois que certaines spires se mettent en court-circuit et que
le transfo fonctionne encore mais en chauffant exagérément même sans
débiter beaucoup.
Vérification d'un haut-parleur
Un
haut-parleur a en général une impédance faible, de quelques ohms à
quelques dizaines d'ohms. Qu'il s'agisse d'un gros HP de sono de 4 ohms
ou d'un petit HP de talky-walky de 50 ou 100 ohms, sa résistance en
courant continu est faible et peut sans difficulté être mesurée à
l'ohmètre. Notez que la résistance en continu mesurée avec un ohmmètre
donnera presque toujours une valeur plus faible que l'impédance
annoncée. Par exemple, la mesure faite avec un ohmètre de la bobine
d'un HP de 8 ohms peut indiquer 5 ou 6 ohms, c'est tout à
fait normal. A l'inverse, l'impédance d'un HP correspond
grosso-modo à la valeur de la résistance mesurée à l'ohmètre multipliée
par 1,5. Si vous faisiez la mesure avec un impédancemètre, la
valeur mesurée dépendrait de la fréquence (l'impédance d'un HP 4 ohms
n'est pas de 4 ohms sur toute la bande audio, elle évolue en fonction
de la fréquence).
- Si la valeur
mesurée est infinie ou très élevée (supérieure à 100 kO), cela signifie
que la bobine est coupée et que le HP est inutilisable en l'état.
- Si la valeur mesurée est faible, la bobine du HP n'est à priori pas coupée.
Attention,
une bobine pas coupée ne signifie pas pour autant que le HP est en
parfait état. Des facteurs mécaniques peuvent altérer la qualité de
restitution sonore (décentrage partie mobile ou membrane abimée, par
exemple). Pour une vérification "avancée", la meilleure solution
reste le test avec un amplificateur de puissance modérée
et avec une source musicale que vous connaissez. Pour les tests, le HP
n'a pas besoin d'être dans une enceinte, on entend très bien s'il sonne
correctement en le posant nu sur une table (bien sûr la sonorité ne
sera pas parfaite, mais s'il présente un gros défaut, il ne vous
échappera pas).
Filtre ou pas filtre ?
Le test sur table
d'un HP large bande peut se faire sans précaution particulière,
hormis bien sûr en ce qui concerne la puissance électrique qu'on
lui applique. Pour un HP grave (boomer) ou pour un HP aigu (tweeter),
on peut se demander si pendant les tests, il faut insérer le filtre
prévu pour le HP en question, entre la sortie de l'amplificateur de
puissance et le transducteur. Normalement ce n'est pas nécessaire si le
test se fait à basse puissance. Mais pour plus de sécurité, oui, vous
pouvez. Pour le HP d'aigus par exemple, vous pouvez insérer un
condensateur de faible valeur en série avec le transducteur (par
exemple 2,2 uF, ce qui est faible par rapport à l'impédance propre du
HP qui est de quelques ohms).
Ce condensateur provoquera une forte atténuation des fréquences graves
et le tweeter risquera moins sa peau sur des crêtes énergiques.
Source alternative obligatoire ?
Pour
entendre ce que donne le HP, oui. Mais on peut aussi utiliser une
petite pile de 1,5 V dont on connecte les deux pôles plus et moins sur
les deux broches du HP, de façon "ponctuelle". Lors des contacts
fugitifs, le HP doit réagir en produisant des craquements, sa membrane
doit bouger. Si le HP supporte au moins 1 W, on peut laisser la pile
branchée en continu (sur un HP de 4 ohms dont la résistivité ohmique en
continu est de l'ordre de 3 ohms, la puissance dissipée est de 0,75 W
avec une source de tension de 1,5 V). Dans ce cas précis, vous devez
voir la membrane se déplacer soit en avant soit en arrière, selon la
polarité de branchement de la pile (avec le pôle plus de la pile sur la
borne plus du HP, la membrane doit sortir). C'est une manip que je fais
avec un gros HP dans mes cours d'électroacoustique.
Vérification d'un circuit intégré
linéaire ou logique
La vérification de ce
genre de composant nécessite de connaitre sa fonction de base.
Il n'existe pas de méthode universelle vu la quantité
impressionnante de composants de ce genre qui existent à travers
le monde. Ceci dit il existe des catégories de composants qui se
retrouvent sous différentes appellations et qui ont un brochage
similaire (certains AOP et certaines portes logiques par exemple).
Vérification d'un composant programmé (PROM ou EPROM
par exemple)
La vérification d'un tel composant n'est possible que si vous
connaissez son contenu.
Vérification avec
programmateur
d'EPROM
Là, c'est facile, même si cela peut
demander beaucoup de temps. Il suffit d'explorer la valeur de chaque
bit pour chaque adresse mémoire.
Vérification sans
programmateur
d'EPROM
Possible mais cela peut demander
beaucoup beaucoup de
temps. Mettre
le composant sur un support et raccorder un interrupteur sur chaque
entrée d'adresse ADDR (8 inters si adressage en 8 bits). Relier
les pattes de contrôle du composant de telle sorte qu'il soit
placé en mode Lecture, puis positionner les interrupteur en mode
binaire de façon à représenter l'adresse de
début de la plage mémoire à vérifier.
Controler au voltmètre l'état logique de chaque sortie
donnée (DATA). Si à cette adresse le contenu est correct,
passer à l'adresse suivante à l'aide des interrupteurs,
puis vérifier le contenu des données à cette
nouvelle adresse. Procéder ainsi pour balayer toutes les
adresses à vérifier, jusqu'à ce que vous trouviez
une erreur dans la lecture des données (composant mal
programmé ou deffectueux). Si pas d'erreur jusqu'à la
dernière adresse de la plage à vérifier, tout est
probablement OK. Cette méthode est fastidieuse et je ne saurais
pas la recommander pour vérifier un contenu volumineux de
plusieurs centaines d'adresses (fatigue et agacement aidant, risque
d'erreur de lecture presque certain). Mais c'est un moyen que l'on peut
mettre en oeuvre pour de petites programmations (je l'ai
déjà fait avec une 2716 à moitié remplie et
c'est supportable). Une solution possible pour limiter le risque
d'erreur de configuration d'adresse et qui rend plus souple le passage
de l'une à l'autre, est d'utiliser un compteur binaire (par exemple
CD4040) dont l'entrée d'horloge est reliée à un bouton poussoir avec
son indispensable réseau RC anti-rebonds.