Dernière mise à jour :
19/04/2020
Présentation
Le décibel. dB en abrégé. Celà vous dit
sans doute quelque chose...
Ah oui ! la
mesure
des niveaux
audio ! Ou alors, le rendement de
mes enceintes ? Heu non, la puissance de sortie de mon
générateur BF (ou HF) ? L'atténuation de mon pad,
alors ? Et le gain de mon préampli, n'est-il pas lui aussi
exprimé en décibels ? Houlà ! Je suis perdu !
Le bel (B) et le décibel (dB)
C'est l'heure de la pause. Vous prenez une canette de jus d'orange de
33 cl. Tiens, pourquoi n'ai-je pas dit 0,33 litres ?
Vous regardez le vumètre de votre console. Vous lisez 6 dB.
Tiens, pourquoi n'ai-je pas dit 0,6 Bel ?
C'est fou, les habitudes qu'on prend sans s'en rendre compte, hein
?
Alors, le décibel, c'est simple ou c'est compliqué ?
Rassurez-vous, vous n'êtes pas le seul à vous poser
cette question... L'incompréhension assez fréquente de
cette unité de mesure vient en grande partie de son emploi dans
plusieurs contextes. On l'utilise en effet pour décrire des
grandeurs
ou des écarts de grandeurs, la grandeur en question pouvant
être
une pression acoustique (pression d'air), une puissance (en Watt), ou
encore une tension. Le spécialiste en émetteurs radio,
TV, CiBi ou Radiocommunications parlera plus en dBm et en dB, le
technicien
du son usera plus le dB, dBu, dBv voire dBm.
Mais pourquoi utiliser une telle unité, qui semble à
priori compliquer la vie plus qu'autre chose ? N'aurait-il pas
été plus simple de s'exprimer en Watts, ou en Volts,
unités que tout le monde semble mieux connaître ? La
réponse est simple :
l'usage d'une telle unité (le dB donc) est née justement
pour simplifier la quantification de valeurs pouvant s'étaler
sur
de très très larges plages. Imaginez simplement que vous
vouliez acheter un petit transmetteur Audio-vidéo pour
transmettre
un programme audiovisuel provenant d'un démodulateur satellite
placé
dans votre salon, afin de permettre sa réception sur trois
téléviseurs éparpillés dans votre maison
(pour éviter de passer par un inésthétique cablage
filaire). Vous souhaitez comparer plusieurs transmetteurs chez
plusieurs revendeurs, afin de
choisir le plus puissant (pour être sûr que vous recevrez
bien votre programme de partout). Un vendeur X va vous proposer son
produit, en vous annonçant qu'il délivre une puissance de
0,000000001 Watt (-60 dBm). Le vendeur Y va vous proposer un autre
produit, censé délivrer une puissance de 0,0005 Watt (-3
dBm). Puis un troisième vendeur Y va vous présenter la
"bête qui tue", capable de délivrer une puissance de 10W
(40 dBm, rassurez-vous, en pratique ça n'existe pas pour ce
genre
d'appareil). Que pensez-vous retenir en sortant des magasins ?
0,000000001
Watt, 0,0005 Watt et 10 W ? Ou -60 dBm, -3 dBm et 40 dBm ? Vous
commencez
à saisir le problème ? L'idée, finalement, n'est
que
de réduire l'écart entre des valeurs très
éloignées, de les "compresser" en quelque sorte, pour
finalement mieux les retenir, et ceci
sans
réduire la
précision de ces valeurs. Car le
cerveau, c'est certain, se sent bien plus à l'aise avec des
nombres
à peu de chiffres... Alors voilà, des gens
ingénieux
ont décidé d'utiliser une simple formule
mathématique
(une fonction pour être plus précis), pour faciliter tout
cela
! Et pour la circonstance, la fonction utilisée est le
logarithme,
log en abrégé. Allez, une dernière façon de
vous convaincre que l'emploi du décibel est parfois vraiment
pratique : un rapport de 1 milliard entre deux valeurs de même
unité correspond à 9 bels, soit 90 dB (tiens, dans 1
milliard, il y a 9 zéros, serait-ce une coincidence ? ).
Le dB, c'est quoi au juste ?
Oh, j'ai faillit oublier de vous le dire... le dB n'est pas une
unité absolue. Le dB ne fait qu'indiquer un rapport, c'est
à dire qu'il se calcul avec une valeur de
référence. Par exemple, un atténuateur
placé en entrée d'une tranche de console de mixage (Pad)
indique un écart entre ce qui entre et ce qui sort (de
l'atténuateur). Ainsi, un pad de 20 dB apporte une
atténuation de 20 dB, ce qui
veut dire que le signal en sortie du pad est inférieur de 20 dB
en amplitude, par rapport à l'amplitude qu'il avait à
l'entrée
du pad (20 dB correspond à un rapport de 10 en tension, formule
donnée un peu plus loin).
Bon, d'accord pour le rapport entre entrée et sortie d'un
pad. On peut comprendre que le principe est le même quand on
parle
d'un préampli qui peut apporter un gain de 40, ou 60 dB. Mais
pour
effectuer un rapport, il faut bien toujours deux valeurs ? Quand on dit
qu'un signal audio fait 0 dB, celà se rapporte bien à une
tension absolue, non ? Et bien oui, mais parce qu'il existe une valeur
"cachée", qui est une valeur dite de référence, et
qu'il faut connaitre pour pouvoir passer d'une unité à
l'autre.
Retenons pendant qu'on y est, que cette valeur de
référence
n'est pas la même selon le type de valeur à
représenter.
La valeur de 0 dB en audio n'indique pas la même valeur absolue
que
la valeur 0 dB en puissance.
C'est à s'y perdre ! Le dB pour la puissance, le dB pour la
tension ! Comment s'y retrouver ?
Et bien tout d'abord en ajoutant un suffixe à l'unité,
parce que définir un niveau absolu en dB, celà ne se fait
guère (sinon tout le monde risque effectivement de s'y perdre). Un
petit
"m" pour le décibel en puissance ("m" comme milliwatt), ce qui
donne le dBm. Un petit "u" ou un petit "v" pour le décibel
utilisé pour représenter une tension électrique,
ce qui donne le
dBu ("u" comme Unterminated, non terminé, en anglais - rapport
à une impédance de charge infinie) ou le dBV ("V" comme
Volt). Et puis ensuite en apprenant les valeurs de
référence. Ces valeurs de référence sont
données ci-après.
En bref...
Le
décibel (dB) est une unité de mesure logarithmique (base 10) qui permet
d'exprimer une quantité physique (puissance électrique ou optique,
tension électrique, pression acoustique), par rapport à une valeur de
référence implicite ou spécifiée. L'unité dB vient de deci (dizième) et
Bel. Le décibel est une unité sans dimension, qui permet de travailler
de manière plaisante avec de très petits ou de très grands nombres.
L'unité dB utilisée seule exprime un rapport entre deux valeurs. Si
l'on ajoute un suffixe ("u" pour dBu ou "m" pour dBm par exemple),
l'unité représente alors une valeur absolue, car le suffixe ajouté
indique une référence implicite parfaitement connue.
-
Une valeur négative (par exemple -12 dBu) signifie que la
valeur
absolue correspondante est inférieure à la valeur absolue de référence,
- une
valeur nulle (par exemple 0 dBu) signifie que la valeur
absolue correspondante est égale à la valeur absolue de référence,
-
une
valeur positive (par exemple +6 dBu) signifie que la valeur absolue
correspondante est supérieure à la valeur absolue de référence.
Remarque :
le décibel ne fait pas partie du Système International des unités (SI
en français).
Le dBm, le dBmW et le dBW - Puissance et décibels
dBm =
deci
Bel
milliwatt
dBmW =
deci
Bel
milli
Watt
Valeur de référence 0 dBm = 0 dBmW = 1 mW dans 50 ohms (ou dans 600
ohms, 1 mW = 1 mW)
dBW = deciBel Watt
Valeur de référence 0 dBW = 1 W = 0 dBm + 30 dB = 30 dBm
La formule utilisée pour convertir une puissance en
décibels est la suivante, sachant que la valeur de
référence Pref est 0 dBm = 1 mW :
dBm = 10 log (P / Pref)
Quoi, c'est tout ? Et bien oui, n'importe quelle calculatrice digne de
ce nom vous permet rapidement de convertir une puissance en
décibels. Et si vous êtes amené à manipuler
à longueur de journée ce type de données, soyez
assuré que la calculatrice ne sera plus utile très
longtemps !
Exemples
0,001 mW = -30 dBm
0,01 mW = -20 dBm
0,1 mW = -10 dBm
1 mW = 0 dBm
4 mW = 6 dBm
10 mW = 10 dBm
20 mW = 13 dBm
100 mW = 20 dBm
1 W = 30 dBm
8 W = 39 dBm
Remarques
- A chaque fois que la puissance double,
celà correspond à un accroissement de +3 dB, et à
chaque fois que la puissance est multipliée par 10, celà
correspond à un accroissement de +10 dB. Celà est valable
aussi dans l'autre sens : si la puissance diminue de 3 dB, qu'elle
passe de -15 dBm à -18 dBm par exemple, celà signifie
qu'elle a été diminuée de moitié.
- Pour trouver une puissance (en mW) à partir d'une valeur
en dBm, il faut utiliser la formule suivante :
P (mW) = antilog(dBm / 10)
Le dBuV (dB microvolt)
dBuV ou dBµV =
deci
Bel
microVolt
Il existe une autre unité qui a une relation directe avec
le dBm, il s'agit de l'unité dBuV (dB microvolt). Cette
unité dBuV est souvent utilisée pour exprimer la
sensibilité d'un récepteur (récepteur radio par
exemple), sachant que plus la valeur donnée par le fabricant du
récepteur sera faible, et plus le récepteur sera en
mesure de recevoir correctement des signaux faibles. Le lien entre le
dBuV et le dBm est simple :
dBuV = dBm + 107
dBm = dBuV - 107
Le dBuV peut aussi être défini par la formule suivante :
dBuV = 20 Log (uV)
A retenir : sous 50 ohms, 0 dBm correspond à 1 mW, et 0 dBuV
correspond à 1 uV.
Le dBu - Tension et décibels
dBu
= deciBel
undefined, unloaded
ou unterminated (non défini ou sans
terminaison : en pratique,
celà correspond à une mesure réalisée
avec un appareil dont l'entrée est de type très haute impédance, ne
perturbant
pas le circuit où se fait la mesure). Le dBu s'appelait auparavant dBv,
unité
qui a été transformée pour éviter toute confusion avec l'unité
dBV.
La formule utilisée pour convertir une tension U en
décibels dBu est la suivante :
dBu = 20 log (U / Uref)
sachant que la valeur de
référence Uref est 0 dBu = 0,775 Veff (0,775 Veff = 2,19
Vcac) :
dBu = 20 log (U / 0.775)
Peu de différences avec la formule précédente,
n'est-ce pas ? Au lieu de multiplier le log du rapport par 10 lorsqu'il
s'agit de puissance, on le multiplie ici par 20.
Et dans le sens inverse ?
Vous connaissez la valeur exprimée en dBu et souhaitez
connaître la tension U correspondante ? La formule requise est la
suivante :
U = 0,775 * 10 (dBu
/ 20)
Cette formule peut aussi être écrite de la façon suivante :
U = 0,775 * 10 ^ (dBu / 20)
Exemples
-6 dBu = 0,39 Veff
0 dBu = 0,775 Veff
+4 dBu = 1,23 Veff
+6 dBu = 1,5 Veff
+12 dBu = 3.09 Veff
+22,2 dBu = 10 Veff
Remarque :
à chaque fois que la tension double,
celà correspond à un accroissement de +6 dB, et à
chaque fois que la tension est multipliée par 10, celà
correspond à un accroissement de +20 dB (donc rapport de 100
pour 40 dB, rapport de
1000 pour 60 dB, etc).
Pourquoi une référence de 0,775 V ?
Le
dBu est une unité utilisée pour quantifier l'amplitude d'un signal
électrique, et son usage en audio est très fréquent. Choisir une valeur
aussi atypique que 0,7746 volt (que l'on arrondit à 0,775
Veff)
peut sembler curieux à première vue, mais comme parfois dans le domaine
scientifique, certaines choses s'expliquent facilement. La valeur de
0,775 volt correspond simplement à la tension qui provoque une
dissipation de puissance de 1 mW dans une charge résistive pure de 600
ohms (provoquant la circulation d'un courant de 1,29 mA). Remarquez que
la valeur de la puissance dissipée (1 mW) est la même que celle qui à
conduit au choix de la référence du dBm, sauf que la résistance n'était
pas de 600 ohms, mais de 50 ohms.
Référence sur charge 600 ohms et charge non définie ? Faut
savoir !
Il
peut sembler curieux de parler d'une référence par rapport à une charge
de 600 ohms, alors que le suffixe "u" de dBu signifie justement
unloaded, donc mesure avec impédance de charge non prise en
compte. Il faut juste savoir que la valeur de 600 ohms était une valeur
d'impédance normalisée (et donc courante) pour les liaisons audio avec
adaptation en puissance et qu'il fallait bien trouver une référence
"logique". Se trouver avec une tension de 0,775 Veff aux bornes d'une
charge de 600 ohms nous place dans le cas particulier où l'on observe
une dissipation de puissance de 1 mW, et nous ramène à une autre
référence, le 0 dBm. Si la valeur de la charge est maintenant de 100
ohms et que nous avons toujours 0,775 Veff à ses bornes, nous avons
toujours 0 dBu, mais la correspondance avec la valeur de 0 dBm n'est
plus vérifiée, puisque la puissance dissipée est alors équivalente à
7,78
dBm.
A retenir :
l'unité dBu
est dérivée de la référence 0 dBm, qui correspond à une dissipation de
puissance de 1 mW dans une charge de 600 ohms. Mais une valeur exprimée
en dBu ne tient pas compte de l'impédance de charge. Mesurer une
tension de 0,775 Veff
sur une charge de 50 ohms, de 600 ohms, de 10 Kohms ou de 1 Mohm donne
toujours la valeur 0 dBu.
Le dBV - Tension et décibels, version 2
Avec l'unité dBu, une tension de 0,775 Veff
correspond à 0 dBu et une tension de 1 Veff
correspond à 2,21 dBu. Comme il semblait plus logique d'utiliser
une référence plus "normale" pour une tension, la valeur
de tension 1 Veff a été retenue pour servir de
référence à une nouvelle unité : le dBV (avec un V majuscule).
dBV = 20 log (U / 1) soit dBV = 20
log (U)
En résumé :
0 dBu correspond à 0,775
Veff (ou Vrms, valeur efficace) soit 2,2 Vcac (ou 2,2 Vpp,
cac = crête-à-crête et pp = peak-peak)
0 dBV correspond à 1,0
Veff (ou Vrms, valeur efficace) soit 2,8 Vcac (ou 2,8 Vpp,
cac = crête-à-crête et pp = peak-peak)
Exemples
-10 dBV = 0.316 Veff (valeur de "référence" dans le domaine grand
public)
0 dBV = 1,0 V
Attention...
Attention à ne pas confondre dBu et dBV, la différence
est subtile mais existe ! Prenons l'exemple d'une tension de 10 Volts.
Avec les formules précédentes, nous obtenons 22,2 dBu et
20 dBV... Ce n'est pas la même chose ! Remarquez que certains systèmes
de mesure de niveau audio
affichent seulement l'unité "dB". Comment s'y reconnaitre dans
ce cas !
Le dBFS
dBFS = decibel Full Scale (Full Scale = pleine échelle).
Valeur
de référence = 0 dBFS = maximum d'amplitude
permise avant écrêtage du signal.
Le
dBFS n'est utilisé que dans le domaine numérique, le terme FS
signifiant Full Scale et se référant à l'échelle maximale de valeurs
que peut traiter le système numérique. Il est donc impossible de
spécifier une valeur analogique universelle comme référence. On peut
très bien se trouver face à un appareil numérique doté d'entrées et de
sorties analogiques (une console de mixage ou un convertisseur A/D-D/A
par exemple), pour lequel le 0 dBFS correspond à une valeur arbitraire
fixée par le fabricant. Chez l'un, on pourra lire que le 0 dBFS
correspond à une amplitude de 0 dBu à l'entrée du convertisseur A/D,
chez un autre, on pourra lire que le 0 dBFS correspond à une amplitude
de -10 dBu à l'entrée du convertisseur A/D. Chez un autre encore, on
pourra lire que le 0 dBFS correspond à une sensibilité d'entrée que
l'utilisateur peut modifier, de -30 dBu à +20 dBu, par exemple. Au
final, l'important n'est pas la valeur elle-même, mais il faut la
connaitre. Ceci dit, le
terme dBFS désigne le niveau d'un signal par rapport à
une référence qui est toujours le 0 dBFS, et qui correspond aux
mêmes lois "d'écart" que le dBu. Par exemple, un
signal de -12 dBFS possède une amplitude quatre fois moindre que
celle d'un signal de 0 dBFS. -12 dBFS ne signifie rien d'autre, sauf si
l'on sait à quoi correspond précisement le 0 dBFS. Certains
fabricants prennent la peine d'indiquer quelle tension doit être
appliquée à l'entrée de leur équipement
pour que cela corresponde à 0 dBFS, d'autres vous laissent le
découvrir vous-même (oui, ça existe). Il est tout de
même important de savoir à quels niveaux on doit
travailler en entrée et en sortie d'un équipement
numérique, car tout de même, le 0 dBFS, ça
correspond au seuil à partir duquel il y a
écrêtage... Et vous savez sans doute, pour l'avoir entendu
peut-être au moins une fois, qu'un ecrêtage en
numérique n'est pas aussi agréable qu'un ecrêtage
en analogique (le premier est un peu plus désagréable,
n'est-ce pas).
Exemple
Convertisseur A/D-D/A, qui demande +22 dBu en entrée pour
atteindre le 0 dBFS, et qui sort +6 dBu pour le même 0 dBFS
(disons que ça existe). Pour cet appareil, l'application d'un
signal d'amplitude 0 dBu à l'entrée se traduira par un
niveau de -22 dBFS (0 - (22 - 0)), et l'application d'un signal
d'amplitude +4 dBu à l'entrée se traduira par un niveau
de -18 dBFS (0 - (22 - 4)). A -22 dBFS, il sortira en analogique un
signal d'amplitude -16 dBu (+6 - 22), et à -18 dBFS, il sortira
en analogique un signal d'amplitude -12 dBu (+6 - 18).
0 dBu <=> -22 dBFS <=> -16 dBu
+4 dBu <=> -18 dBFS <=> -12 dBu
+22 dBu <=> 0 dBFS <=> +6 dBu
Remarque :
on n'a même
pas parlé des fonctions entre entrée analogique et
convertisseur A/D (ou fonctions entre sortie convertisseur D/A et
sortie) qui peuvent apporter du gain ou une atténuation...
-10 dBu / +4 dBm ? ou -10 dBV / +4 dBu ?
Il s'agit de deux valeurs que vous avez surement apperçues sur
des entrées ou des sorties d'équipements audio (on a
même parfois droit à un petit interrupteur qui permet de
passer d'une valeur à l'autre). Elles correspondent à
des valeurs "nominales", il ne s'agit ni d'un minimum, ni d'un
maximum. La valeur -10 dB correspond à un niveau nominal
plutôt utilisé dans le domaine grand public, alors que la
valeur +4 dB se rencontre plutôt dans le domaine professionnel.
Notons que le niveau +4 dBm (1,23 Veff, qui correspond aussi à 0
Vu) correspond à une amplitude quatre fois plus importante que
celle du niveau -10 dBv (316 mV). Pourquoi ces valeurs ? Et bien,
il s'agit de valeurs qui ont été définies de
façon arbitraire, et qui sont devenues standardisées, par
convention. Le diffuseur TDF utilise des équipements audio qui
travaillent avec des niveaux normalisés à +12 dBu. Les
allemands utilisent pour certaines applications audio, des valeurs
normalisées à +6 dBu. C'est comme ça. L'important
est de pouvoir travailler avec des niveaux qui ne soient pas trop
faibles (pour que leur transport soit moins affecté par les
parasites environnants) et que la majorité des
équipements ait la même référence (sinon
bonjour les adaptations de niveau à droite et à gauche).
Le dBSPL (ou dB SPL) - Acoustique
dBSPL (ou dB SPL) =
deci
Bel
Sound
Pressure
Level
Le dBSPL est utilisé dans le domaine de l'acoustique, plus
précisement là
où il est question de pression acoustique. L'utilisation d'une telle
unité présente un grand interêt en
acoustique car la sensation auditive que l'on éprouve à
l'audition d'un son est proportionnelle au logarithme de l'excitation.
Comme pour les Watts et les Volts, l'usage d'une
référence est nécessaire. Cette
référence est le seuil
d'audibilité de l'oreille humaine, c'est à dire le niveau
sonore au-dessous duquel l'oreille n'entend plus rien. Le
seuil d'audibilité pour un
son à 1 kHz, a été "fixé" (moyenne reconnue pour un ensemble donné
d'individus) à 10
-12
Watt/m
2. La puissance
acoustique ainsi exprimée en décibel sera ainsi
directement en rapport avec la sensation éprouvée lors de
l'écoute. Si P exprime la puissance sonore émise et
si Pr exprime la puissance sonore de référence (seuil
d'audibilité), alors l'écart entre ces deux puissances
peut s'écrire selon la formule suivante :
Ecart = 10 log (P / Pr)
Ainsi, le
niveau sonore à
1 kHz est défini par la formule suivante :
Psonore = 10 log (P / 10
-16)
Le Pascal
Le
Pascal est une unité de pression d'air, que l'on peut aussi bien
retrouver dans les indications météo (plutôt sous la forme
d'HectoPascals ou de bars) qu'en indication de "sensibilité" de
l'oreille humaine (plutôt sous la forme de microPascal ou de Pascals).
Le Pascal correspond à une pression de 1 Newton sur une surface de 1
mètre carré et correspond aussi à une énergie de 1 joule par mètre
cube.
1 Pa = 1 N/m
2 (1
Newton sur une surface de 1 mètre carré)
1 Pa = 1 J/m
3 (1
joule par mètre cube)
1 Pa = 10 microBars (ou si on inverse la formule, 1 Bar = 100 kPa)
Comme cela l'a été écrit précédement, le seuil d'audibilité pour un
son à 1 kHz est de 10
-12
Watt/m
2. Cela
correspond à une pression de 20 uPa (microPascals) et sert de référence
pour le dBa :
20 uPa = 10
-12
Watt/m
2 = 0 dB SPL
Le tableau qui suit montre quelques correspondances entre ces
différentes unités.
Pa (Pascal) |
W / m2 |
dB SPL |
Remarques |
--- |
--- |
300 |
Erruption volcanique du Krakatoa en 1883 (valeur
estimée) |
63,2 MPa |
--- |
250 |
En plein centre d'une tornade |
20000 (20 kPa) |
1000000 (1 MW) |
180 |
Décollage fusée à 1 mètre |
632 |
1000 (1 kW) |
150 |
Mieux vaut éviter d'être à côté... |
200 |
100 |
140 |
Avion à 50 mètres,
coup de pistolet à 1 mètre |
63,2 |
10 |
130 |
Seuil de douleur |
20 |
1 |
120 |
Seuil d'inconfort et
début de douleur, sirène puissante |
6,3 |
10-1
(0,1 W) |
110 |
Scie circulaire ou moto à 1 mètre, tonnerre |
2 |
10-2 |
100 |
Marteau-piqueur, HP
discothèque à 1 mètre (normalement limité par la loi à 90 dBa) |
1 |
2.5
* 10-3 (2,5 mW) |
94 |
Référence
pour les mesures de pression accoustique (micro, HP) |
6,3 * 10-2 |
10-3 |
90 |
Camion diesel à 10 mètres, hurlement humain |
2 * 10-1 |
10-4 |
80 |
Bord de route
encombrée à 5 mètres, klaxon voiture |
6,3 * 10-2 |
10-5 |
70 |
Aspirateur "moyen" à 1 mètre, restaurant bruyant |
2 * 10-2 |
10-6 (1
uW) |
60 |
Radio volume moyen,
sonnerie tel, voie parlée (conversation) à 1 mètre |
6,3 * 10-3 |
10-7 |
50 |
Ambiance domestique (maison tranquille), lave-linge |
2 * 10-3 (2
mPa) |
10-8 |
40 |
Librairie tranquille,
lave-vaisselle |
6,3 * 10-4 |
10-9 |
30 |
Chambre tranquille la nuit, chuchotement, forêt |
2 * 10-4 |
10-10 |
20 |
Cabine prise de son,
respiration humaine à 20 cm |
6,3 * 10-5 |
10-11 |
10 |
Désert |
2 * 10-5 (20
uPa) |
10-12 |
0 |
Seuil d'audition (à 1
kHz) |
Remarques :
-
Dans le tableau qui précède, il ne faut pas confondre les W/m
2
(intensité
sonore) avec les Watts développés par un HP. On se doute bien
qu'on ne
travaille pas avec une puissance inférieure au Watt en sortie
d'un
ampli BF de discothèque...
- le seuil d'audition n'est pas tout à
fait le même pour tout le monde, et surtout il dépend de la fréquence
du signal perçu par l'oreille. La sensibilité de l'oreille est moindre
pour les fréquences basses et aigues, et ce phénomène est plus marqué
pour les sons de faible amplitude. C'est la raison pour laquelle on
trouve parfois sur des amplis hifi, un correcteur physilogique (appelé
Loudness) qui apporte une amplification supplémentaire aux fréquences
extrêmes et à bas volume, pour compenser la sensibilité
moindre de l'oreille
dans ces zones de fréquence (le loudness de l'ampli hifi agit d'autant
plus, que le bouton de volume est réglé bas).
-
La pression atmosphérique n'est pas du même ordre de grandeur
que la pression
accoustique, puisque la valeur standard de la première est de
l'ordre de 101
kPa. La pression sonore correspond à une variation autour du "point de
repos" de la pression atmosphérique.
-
Le dB SPL "ne tient pas compte" de la fréquence du signal acoustique.
Le dBA (ou dB-A) quant à lui s'appuie sur un filtre de pondération qui
"colle" à la courbe de sensibilité de
l'oreille, qui elle-même varie en fonction du niveau sonore et de la
fréquence.
Par exemple quand on parle du seuil d'audition qui est de 20 uPa ou 10
-12
W/m
2,
cela est vrai pour une certaine plage de fréquences. L'oreille n'entend
rien si la fréquence de l'onde acoustique est de 200 Hz avec une
pression de 20 uPa, car à cette fréquence précise de 200 Hz, le seuil
d'audition est d'une valeur plus élevée. On pourrait dire pour
résumer rapidement qu'une valeur exprimée en dBA est obtenue en
appliquant un filtre qui colle à la sensibilité de l'oreille sur la
plage des fréquences audibles, et que cette valeur (en dBA) permet
d'évaluer un "volume sonore". Le dBA donne donc une mesure pondérée,
qui est particulièrement utilisée pour les mesures de bruit (avec
l'idée que si l'oreille est moins sensible aux extrémités du spectre
sonore, on peut accorder moins d'importance au bruit dans ces
extrémités). Cet aspect des choses fait partie du domaine de la
psycho-acoustique et n'est pas forcement très simple à apréhender de
façon naturelle.
Rendement et sensibilité des haut-parleurs...
La sensibilité des haut-parleurs est exprimé en dB/W/M :
nombre de
décibels pour 1 W électrique (ou 2,83 Vcac), mesure
effectuée
à 1 mètre de distance (avec le microphone d'un
sonomètre).
Il désigne l'aptitude du haut-parleur à gacher le moins
possible
l'énergie électrique qu'on lui transmet. En clair, la sensibilité d'un
haut-parleur représente la quantité de puissance sonore qu'il peut
délivrer
pour une puissance électrique donnée. La sensibilité n'a
pas
de rapport avec la puissance qu'il peut supporter. Un haut-parleur
qui admet
100 W n'a pas forcement une sensibilité supérieure à un
haut-parleur
de 25 W. Au fait, saviez-vous qu'un haut-parleur perd sous forme de
chaleur,
la quasi-totalité de l'énergie électrique qu'on
lui
envoie (au moins 95%) ? Ca ne vous rappelle rien ? Bah oui, l'ampoule à
incandescence...
Les valeurs courantes de sensibilité sont de l'ordre de 88
dB/W (faible sensibilité) à plus de 100 dB/W (haute
sensibilité). Au premier abord,
on peut penser que celà ne représente pas un gros
écart, mais il se passe ici la même chose que pour les
puissances électriques :
la puissance acoustique (puissance sonore perçue par l'oreille)
est
doublée à chaque augmentation de 3 dB. Un haut-parleur
ayant
une sensibilité de 98 dB/W fournira donc une puissance
acoustique 4 fois
plus
importante qu'un haut-parleur ayant une sensibilité de 92
dB/W, pour une
même
puissance électrique appliquée à ses bornes.
Interressant,
non ? J'imagine maintenant que vous allez regarder ce chiffre avec un
peu
plus d'attention lors de votre prochain achat...
Si vous voulez
en savoir
plus...
Quelques repères
Rien de tel que quelques exemples "pratiques" pour mieux cerner les
grandeurs. Voici donc un petit tableau qui je l'espère vous
aidera à voir un tout petit peu plus clair. Les valeurs qui y
sont portées présentent des ordres de grandeur, ne les
considérez pas comme des limites absolues. Vous pourrez ainsi
parfaitement trouver des préamplis micro dont la
sensibilité descend à une valeur aussi faible que -70 dBu.
Utilisation
/ Domaine
|
dBu,
dBm
|
Volts
Efficaces
|
Volts
Crête à crête
|
Grand public |
-10 dBv
|
0,316 V
|
0,89 V
|
Grand public
|
-10 dBu à 0 dBu
|
0,245 V à 0,775 V
|
0,69 V à 2,18 V
|
Amplis sono "grand
public"
|
0 dBu
|
0,775 V
|
2,18 V
|
Amplis sono pro
|
+3 dBu / +6 dBu
|
1,1 V / 1,54 V
|
3,08 V / 4,34 V
|
Professionnel
(Diffusion)
|
+12 dBu
|
3,08 V
|
8,7 V
|
Professionnel
(Production)
|
0 dBu / +4 dBu / +6
dBu
|
0,775 V / 1,22V /
1,54 V
|
2,18 V / 3,44 V /
4,34 V
|
Sensibilité Entrée
micro
|
-60 dBu à -20 dBu
|
0,775 mV à 77,5 mV
|
2,18 mV à 218 mV
|
Sensibilité Entrée
Ligne
|
-30 dBu à +10 dBu
|
24 mV à 2,45V
|
67 mV à 6,9 V
|
Pour résumer...
Rappelez-vous simplement qu'un gain (+40 dB par exemple) ou une
atténuation (-20 dB par exemple) ne désigne pas une valeur
absolue, mais une différence (ou un rapport) entre deux valeurs.
Pour désigner une valeur absolue, il faut ajouter la petite
lettre qui va bien après le dB (+12 dBu, par
exemple).
Il existe donc le dB, le dBm, le dBu et le dBV...
Et bien ce n'est pas si complexe que celà, alors !
Ah, et pour terminer ! N'utilisez pas le dB pour exprimer une
amplification,
réservez
cette unité pour exprimer un
gain
! Une amplification s'exprime sans unité : on dit
par exemple qu'un amplificateur apporte une amplification de 100, ce
qui correspond à un gain de 40 dB.
Besoin de repères permanents sous la main ? Faites donc un tour du côté
de mes logiciels
Unit
Convertor (convertisseur d'unités) et
TxRxZed
(utilitaire
permettant de quantifier les pertes de niveau lié aux impédances de
source et de charge).