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Dernière mise à jour : 23/09/2012

Présentation

Pour notre cinquième enfant, venu au monde le 22/10/2009, mon ex-femme et moi avions voté pour une naissance à domicile.

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Ce choix n'était pas né d'un coup de tête, il avait été murement réfléchi, et faisait plus ou moins suite aux constats faits sur les accouchements précédents. Nos quatre premiers enfants avaient eu droit à un suivi médicalisé en bonne et due forme, parmi lequel un certains nombre d'examens pas obligatoires mais "fortement recommandés". Lorsque l'idée est née, accoucher à domicile nous avait semblé demander plus de courage que d'accoucher en milieu médical. Et puis, au fil du temps, après quelques lectures et discussions avec des personnes fortement impliquées et respectueuses de l'enfant et de sa mère, l'idée devenait de plus en plus naturelle et de plus en plus évidente, et les petites craintes s'estompaient. Oui, un accouchement peut se révéler difficile, et peut nécessiter la présence de moyens humains et matériels "à la hauteur". Mais il n'y a finalement pas plus de risques à la maison que dans un hopital ou une clinique, on est même tenté de penser le contraire.

Avantages de l'accouchement à domicile

Une petite liste qu'on pourrait sûrement compléter.

Refus de l'hopital ?

Non, absolument pas ! L'idée d'accoucher à domicile n'excluait pas l'éventualité d'un accouchement à l'hopital en cas de difficulté. Nous avions d'ailleurs "réservé une place" afin de pallier à toute éventualité, bien que notre confiance était telle que nous ne croyions pas cela absolument nécessaire. Nous savions bien qu'il existait des cas où l'on sait à l'avance que l'accouchement doit impérativement se faire à l'hopital, pour raison X ou Y. Mais ces cas constituent une minorité, les accouchements se passent bien dans la majorité des cas et c'est bien heureux ainsi ! L'idée ici n'est nullement de dire "Evitez l'hopital pour les accouchements et préférez votre maison", mais plutôt de dire "Si vous avez envie d'accoucher à domicile, sachez que c'est possible !".

Accouchements passés - Faits inacceptés

Nous devons reconnaître que les quatre premiers acouchements se sont déroulés sans problème particulier, mais plusieurs points nous ont beaucoup géné voire profondement atteint. Certains ont été ressentis dans l'instant, d'autres l'ont été après coup. Pour le premier accouchement, tout ce que nous avons considéré ensuite comme abbérations, n'apparaissait pas forcement de façon évidente comme éléments négatifs. Nous avions lu quelques ouvrages sur la question (dont ceux de Laurence Pernoud) bien avant cette première naissance, et nous pensions connaître le minimum requis pour "débuter en toute confiance". En bons moutons, les règles établies nous semblaient justes dans l'ensemble. Pas de précipice en vue.

Points commun aux quatres naissances, dans quatre hopitaux différents
Ou "Le manuel du parfait accouchement", en quelques lignes facilement assimilables...

Insistance sur la péridurale, pour une naissance moins "stressante"
Mon ex-femme ne voulait pas de péridurale, elle avait conscience que la douleur est nécessaire pour un accouchement réussi.
- Etes-vous vraiment certaine de ne pas vouloir de péridurale ? Vous savez, contrairement à ce qu'on peut entendre dire, le risque est très faible. Et il serait dommage de vous priver d'un anti-douleur aussi moderne et aussi efficace, que la grande majorité des femmes réclame et considère ensuite comme une avancée considérable de la médecine : vous n'êtes pas obligée de souffrir !
- Non, je ne veux pas de péridurale.
- Bon, comme vous voulez. Mais sachez qu'une fois le travail commencé, il vous sera difficile, voire impossible, de la demander.
- Ce n'est pas grave, je n'en veux pas.
- D'autres femmes disent aussi ça au début...
Tout est fait pour nous convaincre qu'il n'y a pas mieux. L'accouchement semble vraiment horrible à vivre sans cet acte bienvenu. Mais mon ex-femme voulait "prendre le risque". Nous aurions tout de même bien aimé entendre un discours alternatif évoquant les avantages et inconvénients des deux méthodes, avec ou sans péridurale.

Perçage de la poche des eaux
Ce point a été "obligatoire" pour la naissance des quatres enfants, qui tardaient trop à venir du point de vue du médecin... C'est qu'il y avait tant de mamans derrière nous qui attendaient leur tour...

Eclairage intense pour bien voir les plis du bébé
Comme tout est clair, bien blanc, bien éclairé... Des néons partout au plafond, des lumières clignotantes et des courbes animées sur les appareils techniques pour un accueil "sapin de Noël". Il faut bien que les acteurs principaux voient parfaitement ce qu'ils font. Et puis pensez donc, un évenement pareil, ça se fête !
- Le bébé qui vient d'un milieu sombre ne va-t-il pas être ébloui en sortant ?
- Ne vous inquiétez pas, il aura le même réflexe que vous : si la lumière le gêne, il gardera les yeux fermés.
- Ah...

Eloignement immédiat du bébé pour le rendre rapidement tout beau tout propre à la maman
Quel merveilleux bébé tout brillant ! Mon dieu ce qu'il est beau dans son pyjama tout neuf... Heureusement que vous l'avez bien nettoyé et que vous lui avez mis vous-même son vêtement car je n'aurais sans doute pas su comment faire. Sauf peut-être si vous m'aviez expliqué... Ses narines ont été débouchées ? Oh, ça a du lui faire bizarre. Mais si vous le faites, c'est que ça doit être nécessaire pour son bien-être... Et puis les mesures, la prise de poids et tous ces petits exercices annexes sont tellement importants, mais si rapides et si bien faits, que l'on bien peut se permettre d'attendre un peu avant de voir revenir le bébé vers nous. On n'est pas pressé, on a toute la vie devant nous...

Insistance pour donner le biberon et laisser la maman se reposer
Exception faite pour Flavie (notre premier enfant), il a fallu nous battre pour garder notre bébé près du lit de la maman, pour qu'il ne parte pas dans la "nurserie". Il faut reconnaitre que le corps médical a des arguments convaincants :
- Ne vous inquiétez pas, on va bien prendre soin de votre bébé, on lui donnera nous-même le biberon et vous pourrez dormir tranquille. Vous êtes fatiguée et il faut vous reposer.
- Mais non ! je veux que mon bébé dorme à côté de moi et je veux l'allaiter !
- Comme vous voudrez, on disait ça pour votre bien. Mais voici tout de même le premier biberon, au cas où ça ne se passerait pas bien...
Pensez-vous qu'une petite phrase du genre "Si vous souhaitez allaiter votre bébé et que vous rencontrez des difficultés, n'hésitez pas à nous demander conseil" n'aurait pas rendu l'accueil plus chaleureux ? Mais on ne va pas trop bousculer les protocoles, n'est-ce pas ?

Naissance du premier enfant

photos/famille_naissances_flavie_001.jpgFlavie - 30 octobre 1998
Comme bien des femmes et malgré nos lectures passées, nous ignorions bien des choses, particulièrement par manque d'informations promulguées par les spécialistes rencontrés lors des premiers examens pré-nataux.

Nous savions à quoi correspondait une épisiotomie, et qu'elle pouvait être nécessaire. Flavie est notre seul enfant pour lequel cet acte a été "nécessaire en vue de faciliter les choses". Armelle n'en a pas autant souffert que d'autres femmes, heureusement. 

Naissance du second enfant

photos/famille_naissances_flavie_timothee_001.jpgTimothée - 22 janvier 2000
Pour lui, nouvel être humain extraordinaire de beauté - comme les autres, pas de ponctuation particulière, si ce n'est le petit carton rose sur son pied, à cause de la lettre "E" à la fin de son prénom, qui a fait penser aux employées de l'hopital qu'il s'agissait d'une fille...

Amusement qui s'est répété le lendemain à la mairie pour la déclaration de naissance, où Timothée a été noté "sexe féminin" sur le livret de famille. Cette erreur a été difficile à faire corriger car je ne m'en suis rendu compte qu'en rentrant à la maison, et l'employée a qui j'ai demandé la correction refusait au début de raturer le document officiel. Mais avec des sourires larges "comme ça", ça a fini par s'arranger.

Naissance du troisième enfant

photos/famille_naissances_adele_001.jpgAdèle - 28 février 2003
Troisième naissance, ma femme commençait à se connaitre un peu, et le moment des contractions était venu. Nous avions chronométré la durée et l'espacement des contractions, qui étaient rapprochées et régulières. Au moment où nous nous rendions à l'hopital, nous pensions (et étions presque sûrs) que nous n'étions pas trop en avance.

La sage-femme qui nous a accueilli a branché le monitoring, et a déduit des "mesures techniques" délivrées par l'appareil super sophistiqué que les contractions ressenties par Armelle n'en étaient pas (sic). La naissance n'aurait pas lieu ce jour. Nous l'avons gentiement informée qu'il s'agissait là de la troisième grossesse et que nous pensions franchement que le moment était proche, et que vu la régularité il s'agissait fort probablement de contractions. "Je comprend que vous soyez pressés, mais vous pouvez tranquillement retourner chez vous. Je peux vous assurer que le bébé n'arrivera pas avant demain".
Inutile de se battre, j'ai ramené Armelle à la maison, nous étions en début d'après-midi. Au bout de quelques heures, les contractions augmentaient sérieusement en intensité et nous savions maintenant que le bébé souhaitait nous rencontrer. Heureusement que l'hopital était juste à trois kilomètres de chez nous, et que nous n'avions que trois étages à descendre à pied (l'ascenseur était évidement en panne) ! Dans le hall d'accueil de l'hopital, nous annonçons à la sage-femme - que nous avions quitté quelques heures auparavant, que c'était le moment. Elle nous fait comprendre d'un signe de tête que l'on est du genre têtu, mais accepte de jeter un oeil. Et quand elle voit la tête du bébé, branle-bas de combat, elle appelle en urgence l'accoucheur, qui dine avec des amis et arrive in-extremis pour accueillir le bébé dans ses bras, sans prendre le temps de nous dire bonjour, ni bonsoir. Ses seuls mots, de ces deux minutes d'entrevue, seront : "Ouf, il n'est pas trop tard, je vais pouvoir terminer mon diner.". Dois-je préciser que ses 400 euros de dépassements d'honoraire me semblaient parfaitement justifiés ?
Adèle s'était endormie rapidement et j'étais rentré à la maison. Au bout de 9 heures de sommeil continues, une gentille dame est venue dire à Armelle que cela était fort inquiétant et qu'il fallait absolument réveiller le bébé pour lui donner à boire. La raison d'une telle durée de sommeil ? Très simple, elle porte un gilet et elle a trop chaud... La solution ? La déshabiller pour qu'elle se réveille (...). Incroyable ! Et malgré les protestations de Armelle qui ne peut pas bouger de son lit, cette gentille dame a pris Adèle dans ses bras, l'a déshabillée et lui a donnée un biberon de force. Tout le lait coulait à côté de la bouche de la petite, qui restait endormie malgré cette brutalité incompréhensible. Armelle a du se résigner et a laissé faire, le coeur gros. Une fois le biberon à moitié vidé, la gentille dame à reposé notre bébé dans son berceau, sans prendre la peine de lui remettre son pyjama ! Nue et toujours endormie.. Dans la foulée, quelqu'un est venue dire à Armelle qu'elle devait changer de chambre, elle était en train de rhabiller notre bébé. Ma femme m'a raconté cet épisode le lendemain, je ne sais pas ce que j'aurais fait si j'avais été présent... Nous avons tous deux espéré de tout coeur que le sommeil de Adèle était assez profond pour qu'elle ne se rende compte de rien. Vous rendez-vous compte que l'on puisse affliger un tel traitement à un bébé qui n'a même pas un jour ? Cet accident à lui seul aurait dû nous inciter à réfléchir sur un autre lieu d'accouchement. Mais que voulez-vous, on se dit toujours qu'il existe des gens bizarres ici ou là, et que le risque que ce genre de mésaventure se reproduise dans le prochain hopital était statistiquement minime.

Naissance du quatrième enfant

photos/famille_naissances_louise_001.jpgLouise - 22 mai 2005
Là, l'accueil a été un peu plus chaleureux, même si tout le monde courait dans tous les sens. C'était nuit de pleine lune, imaginez donc.

Louise est née dans la salle de préparation car toutes les salles d'accouchement étaient occupées. On n'était pas très à l'aise car on avait compris que tout se passerait là, dans un endroit "pas prévu pour". Une fois le bébé expulsé, tout a été très vite. Tellement vite qu'il a été emmené dans une autre pièce avant même que nous ayons pû prendre connaissance de son sexe ! Moi-même ai pû le voir juste après car j'ai suivi le bébé, mais ma femme a du attendre mon retour avec lui pour le savoir. On se croyait un peu dans un film de Jacques Tati avec son brâve facteur... "Rapidité, rapidité !".

Naissance du cinquième enfant (à domicile)

famille_naissances_zelie_001.jpgZélie - 22 octobre 2009
Troisième enfant sur les cinq à être né un 22, c'est marrant.

Zélie est donc née à la maison, c'était une première pour nous et une expérience vraiment très riche. Armelle et moi étions très heureux de cette naissance, qui s'est très bien déroulée, avec l'aide de deux femmes extraordinaires (Béatrice notre sage-femme et Viviane, accompagnatrice). Quel plaisir que de pouvoir garder notre bébé avec nous et contre nous dès sa naissance. Pas de "reniflette", pas de lavage rapide, pas de lumière excessive, des yeux qui nous regardent comme... comment dire... c'est émouvant !

Associer nos enfants à l'accouchement à domicile ?

La réponse n'était pas évidente. Notre plus grande était âgée de 10 ans, et la question faisait penser à l'interdiction de présence des enfants en milieu médicalisé pour éviter les infections. Mais les risques d'infections ne sont pas les mêmes chez nous, nous n'avons pas retenu cet argument. Risque de choquer ? Il est vrai qu'il fut une époque où les naissances avaient lieu à la maison, et que les enfants en étaient systématiquement écartés. En même temps, quoi de plus naturel qu'une naissance... Les mentalités et l'idée qu'on se fait des enfants ont bien évoluées, et le risque de choquer me semble faible si on s'attend à ce qu'on va voir ou entendre. A condition bien sûr d'avoir l'âge de comprendre. Nous en avons beaucoup parlé avec nos quatre enfants, et même la plus petite, qui vient d'avoir quatre ans, était très attentive et a semblé parfaitement comprendre quand nous avons dit qu'une naissance était douloureuse, et que la maman pouvait crier très fort à cause de la douleur. J'ai osé poser la question à ma plus grande : "Aimerais-tu assister à un accouchement ?". Savez-vous ce qu'elle m'a répondu ? "Oui, parce que que quand je serai grande, je voudrais aussi accoucher à la maison.". J'avoue que je ne m'attendais pas à cette réponse. Finalement, l'accouchement a eu lieu en pleine nuit pendant que les enfants dormaient. Ils ont tous été reveillés par les cris poussés par la maman - qui ne s'est pas retenu tellement ça lui faisait "du bien", et se sont radinés dans le salon une minute à peine après l'expulsion. C'était un super moment pour eux, ça se voyait nettement à leur regard porté sur le nouveau-né. Le bébé était bien sorti du ventre de la maman, il ne venait pas d'un lieu étrange qu'on appelle maternité.

Histoire d'une grossesse et d'une naissance, à la télé

Avant l'accouchement (c'était en juillet 2009), nous avions regardé en famille un documentaire où le réalisateur avait suivi la grossesse et l'accouchement d'une maman, dont le métier l'amenait à vivre près de dauphins. Nous avons tous trouvé le documentaire riche en informations, avec des images de synthèses efficaces appuyant les dires de la voix off. A ce titre, la formation et l'évolution de l'embryon au fil des mois étaient très bien représentées. Une chose nous a cependant gêné : la maman avait choisi la péridurale, et on ne la voyait faire quasiment aucun effort lors de l'accouchement : quelques sourires et aucune grimace. Cela produisait un effet très bizarre, comme si elle était totalement ailleurs, éloignée de son accouchement. Bien entendu, personne chez nous ne s'attribue le droit de juger quoi que ce soit ni qui que ce soit, et la péridurale est un choix propre à chaque mère. Mon ex-femme n'en a jamais eu et n'en a toujours pas voulu pour le cinquième, et elle a pourtant une bonne idée de ce qu'est un accouchement !

Naissance du cinquième enfant

Je voulais ici à tenir une sorte de petit journal, pour compter notre aventure, qui pourrait enrichir les témoignages existants des mères qui ont eu le plaisir de pouvoir accoucher à domicile, et qui profitera peut-être à celles qui se questionnent. L'accouchement était prévu pour le 9 novembre 2009, mais le bébé a fait comme ses quatre frère et soeurs, l'envie lui a prit de s'annoncer un peu avant. Après tout, il est venu quand il en a eu envie, c'était une affaire convenue entre lui et sa maman.

01/07/2009 - Préparatifs
Nous avions fait les démarches nécessaires pour trouver une sage-femme qui accèptait de nous assister chez nous. Elles étaient peu nombreuses car tout était fait, du côte administratif et des assurances, pour les décourager de pratiquer en dehors des lieux médicalisés. Nous en avons trouvé une sur Rambouillet (près de Paris), avec qui le courant passait bien, ce qui évidement était une condition essentielle pour qu'on se sente rassuré pendant la phase de préparation et la phase finale. Nous avons également choisi d'être accompagnée par une doula, Viviane (aussi de la région parisienne), cette même merveilleuse femme qui nous a entrainé avec passion dans le cheminement des habiletés parentales pour des relations plus saines entre parents et enfants.

10/10/2009 - On est prêt !
Les accessoires indispensables à la venue du bébé étaient quasiment tous là, à portée de main. Le petit lit était installé à côté du notre, l'aménagement de la chambre des deux plus petites était terminé (nouveau lit superposé et nouvelle commode). On sentait que le petit avait un peu de mal pour faire de grand mouvements, le ventre était bien tendu... Nous avions aussi notre grande bâche "de bricolage" qui servirait à priori plus dans notre maison que dans le jardin. Il nous manquait encore un second arbre à planter, sous lequel le placenta devait être placé juste après la naissance. Armelle a écrit une chanson pour cet heureux évenement où tous les membres de la famille ont collaboré : Le gros bidon.

22/10/2009 - C'est fait !
Super moment que nous avons vécu là. Le bébé est né dans le salon, alors que nous avions plutôt préparé la chambre à coucher des parents. Les deux femmes qui nous ont assisté ont vraiment fait un boulot remarquable. Une présence comme on aime (discrète et utile à la fois), des encouragements comme il le fallait. Sur les conseils avisés de la sage-femme, j'ai fait une poule au pot le soir même. Il parraît que c'est bourré de bonnes choses et que ça re-vitamine du tonnerre. Que dire de plus... si nous avions envisagé une nouvelle grossesse, le terme aurait été assuré à domicile.

Le mot de ma femme Armelle

C'est moi qui maintiens à jour ce site internet, mais il aurait été injuste de ne pas lui laisser la parole. Elle me semblait tout de même concernée par tous ces évenements... Nul doute qu'elle était plus à l'aise pour écrire des mots sur les vies qu'elle avait données et sur ce qu'elle vivait, plutôt que des mots expliquant le rôle joué par des condensateurs ou des transistors dans un poste de radio.

Paroles d'Armelle - Avant naissance
L'idée d'accoucher à la maison a fait son chemin dans ma tête à chacune de mes grossesses... Mais, cette fois-ci, c'était une évidence ! Depuis le 1er mois de cette 5ème grossesse, j'ai fait des rencontres tellement humaines et chaleureuses (sage-femme, accompagnatrice à la naissance), entendu et lu des témoignages émouvants de parents et découvert des auteurs passionnants sur le sujet que je regrette de ne pas avoir fait vivre cela à mes autres enfants et à moi même auparavant. Sans parler, bien sûr, du partage avec mon mari qui se prépare autant que moi à cet accouchement et dont le "rôle" est forcément bien différent chez nous qu'à la maternité. Ce qui me paraît essentiel dans l'accouchement à domicile, c'est simplement le fait d'être considérée comme une femme qui a besoin de se sentir protégée, sécurisée, écoutée et donc libre et entourée des personnes qu'elle a choisies. Et non pas comme une patiente parmi tant d'autres à qui tout un rituel médical est imposé dès qu'elle entre à l'hôpital. Il ne s'agit pas de remettre en cause tous les actes médicaux et les énormes progrès qui ont été faits dans ce domaine, mais simplement de ne pas les systématiser, voire de les imposer. Le rôle des hôpitaux est de soigner des pathologies, des maladies, des problèmes de santé, ce qui est loin d'être le plus courant quand une femme accouche. De plus, très souvent, c'est l'hôpital qui provoque des besoins : le fait d'être sur le dos est la position la pire pour une femme qui accouche car l'ouverture naturelle pour laisser passer le bébé ne se fait pas aussi bien qu'à quatre pattes ou accroupie ou allongée sur le côté... L'accouchement est donc plus long, les douleurs plus fortes, d'où la péridurale qui empêche de sentir les sensations essentielles pour aider le bébé à "tracer" son chemin vers la sortie, d'où parfois les forceps, voire la césarienne. Et pour finir, l'attention portée au bébé à domicile est sans commune mesure avec ce que j'ai déjà  vécu à l'hôpital : d'abord il est accompagné jusqu'au bout dans l'effort qu'il fournit pour naître par toutes les sensations qu'éprouve sa mère toute au long de son "chemin". C'est alors une formidable rencontre où  chacun des deux a donné tout ce qu'il pouvait pour rejoindre l'autre. Et il naît dans le calme et sous une lumière tamisée. Il n'est pas immédiatement enlevé à sa mère : le laver, le peser, le mesurer..., tout ça peut attendre ! Bref, vous l'aurez compris, je me réjouis vraiment de cet accouchement chez moi et me sens bien entourée, très sereine et confiante (bien plus que si je devais retourner à la maternité). Suite de nos aventures en novembre, après l'accouchement !

AAD (Accouchement A Domicile) : on y tient !

Le développement de l'accouchement à domicile en France suit une courbe bien particulière. Si certains pays adoptent un développement fait pour le bien être des mamans et des bébés, la France semble avoir furieusement besoin d'être "réorienté". Dans certaines régions, la pratique de l'AAD n'est pas seulement critiquée, elle est aussi attaquée de façon virulente. C'est que certains praticiens exerçant en milieux "officiels et sécurisés" n'aiment pas qu'on marche sur leur plate-bande. J'ai à ma connaissance plusieurs sages-femmes qui sont ouvertement accusées de "mauvaises pratiques" (même après 500 accouchements pratiqués en parfaites conditions), avec tout ce qu'il faut derrière pour les décourager : des assurance hors de prix (25000 euros par an), des convocations par le conseil de l'Ordre des sages-femmes visant à faire un "état des lieux" de leur pratiques, et bien sûr des plaintes posées par des "collègues" qui ne prennent même pas le temps d'en savoir plus sur ces procédés de sorcières. Comme d'autres, je suis effaré de constater à quel point il est difficile de faire prendre conscience à notre gouvernement, tout ce que l'AAD a de bon. Pourquoi donc ainsi s'obstiner à renier ce que les autres pays annoncent comme de véritables avancées, et qu'ils n'hésitent pas à développer ? Certaines sages-femmes sont à ce point dégoûtées, lasses de se battre, qu'elle finissent par démissionner. J'ai par le passé connu des pratiques similaires au sein d'une certaine entreprise : à force de pomper les gens, on sait qu'ils finiront bien par lâcher. Mais avec un soutien largement affiché auprès des personnes visées, je pense que ça peut les aider à tenir bon. Mon petit mot n'a sans doute qu'un poids limité face à la machine de guerre contre laquelle if faut se battre, mais je tiens à souligner à quel point l'expérience que ma femme et moi avons vécue à la maison nous a fait du bien. Les lignes qui précèdent sont bien là pour en témoigner ! Oui, je fais partie de ceux qui sont pour l'accouchement à domicile, laissons aux mamans le loisir de faire leur propre choix, et saluons encore une fois ce merveilleux travail assuré par ces femmes d'exception que sont les sages-femmes.

Bibliographie et liens utiles

Répertoire des sage-femmes pratiquant l'AAD
Association Bien naître et grandir
Association YAPOCK
Sages-femmes Nord Alpes
Intimes naissances - Juliette et Cécile Collonge (éditions La Plage)
Attendre bébé autrement - Catherine Piraud-Rouet et Emmanuelle Sampers-Gendre (éditions La Plage)
Vivre sa grossesse et son accouchement - Isabelle Brabant (éditions Chronique Sociale)