Dernière mise à jour :
31/03/2013
Présentation
On a parfois besoin d'isoler d'un point de vue électrique, deux
équipements électroniques entre lesquels sont véhiculées des données
analogiques ou numériques (basses ou hautes fréquences) et même
pourquoi pas une tension continue. La plupart du temps, une liaison de
masse
sert de référence aux équipements interconnectés. Comment se
débarrasser de ce point commun ? Transformateurs et coupleurs
optiques,
voici un petit survol de méthodes classiques qui permettent d'assurer
une isolation efficace entre eux...
Commande de circuits branchés sur le secteur 230 V
Certains
circuits alimentés par le secteur sont pilotés par une
électronique de commande qui travaille en basse tension. Cette
électronique de commande peut être en relation directe avec le secteur,
ou en être totalement isolée. Dans le premier cas, on dispose d'un
circuit qui revient moins cher à fabriquer, mais qui peut s'avérer plus
"dangereux" en cas de panne ou de fausse manipulation (doigt au mauvais
endroit alors que le circuit est sous tension, quelle idée). Pour
limiter le risque de mauvaise surprise, on peut utiliser un relais
électromécanique, un petit transformateur d'impulsion ou un
optocoupleur (optotriac par exemple). Dans une alimentation à découpage
par exemple, on emploie très souvent un optocoupleur pour isoler la
sortie principale de la partie commande, et/ou un transformateur pour
la ou les diverses tensions de sortie.
Exemple avec relais électromécanique
Ce
type de composant possède une bobine fixe qui quand elle est parcourue
par un courant électrique, provoque le déplacement de pièces mobiles
qui sont mécaniquement reliées à des contacts électriques.
Entre
la bobine et les contacts d'utilisation, un isolant qui est l'air. Un
relais peut être commandé par un circuit électronique quelconque, du
moment que ce dernier est capable de fournir le courant nécessaire (la
bobine doit créer un champ magnétique suffisant pour déplacer les
parties mobiles). Parfois, on a besoin d'ajouter un composant de
commande supplémentaire pour faire l'adaptation entre le faible courant
disponible en sortie d'un circuit électronique et le relais. Bien
souvent un transistor est suffisant.
Exemple avec transfo d'impulsion
La
commande d'un circuit alimenté sous 230 V peut aussi se faire
au moyen d'un composant purement électronique, sans partie mécanique.
Un
thyristor ou un
triac,
par exemple. Mais comme un tel composant ne présente en lui-même aucune
isolation, on doit le commander par l'intermédiaire d'un transformateur
d'isolement ou d'un optotriac. Le schéma suivant montre un tel circuit
qui met en oeuvre un triac avec un petit transformateur d'impulsion.
L'exemple suivant fait aussi appel à un triac mais cette fois isolé de la commande grâce à un optotriac.
Un
relais statique, qu'on peut assimiler à un optocoupleur associé à un
triac réunis dans un seul et même boîtier, peut également être utilisé.
Adaptation de niveaux... avec ou sans isolation
Une
adaptation de niveau peut s'effectuer dans un circuit sans qu'on parle
pour autant d'isolation. C'est le cas par exemple d'un
(pré)amplificateur qui augmente l'amplitude d'un signal électrique pour
l'amener à une valeur facile à utiliser. On peut aussi parler
d'adaptation de niveau pour une alimentation secteur, où l'objectif est
de réduire la tension de 230 V à une valeur raisonable qui ne
fait pas frémir les composants électroniques jusqu'au point de
non-retour. Dans un autre registre, il
peut être intéressant d'isoler de façon sérieuse un circuit "fragile"
auquel on envoie des informations qui proviennent de circuits
éloignés et/ou qui travaillent avec des tensions plus élevées. Dans le
domaine industriel par exemple, il n'est pas rare de trouver des
appareils alimentés en 24 V, voire parfois en 28 V ou 48 V (automates
ou appareils de surveillance, par exemple). Si on veut relier
ce genre d'appareil à un système qui fonctionne sous une tension plus réduite
(par exemple un circuit à base de microcontrôleur alimenté sous une
tension de 5 V), on doit obligatoirement prendre des précautions
pour
que ces tensions "élevées" ne détruisent pas le circuit
"sous-alimenté". Pour ce faire la solution est assez simple, une diode
zener de 4,7 V ou 5,1 V et une résistance de limitation de courant
suffisent en général. Eventuellement, un réseau RC de filtrage peut
être ajouté pour limiter le risque d'être embêté par des parasites HF
(la valeur des composants RC de filtrage doit être choisie en
fonction de la fréquence max du signal utile à faire transiter).
Quand la
source (circuit émetteur) délivre une tension de 0 V, le circuit
récepteur ne récolte rien et voit un état logique bas (0). Quand la
source délivre une tension de 24 V, le récepteur ne voit qu'une tension
rabotée à 4,7 V ou 5,1 V (selon diode zener employée) ce qui correspond
à un état logique haut (1) pour un circuit alimenté en 5 V. La résistance ne sert qu'à limiter le
courant qui circule dans la diode zener et dans l'entrée du circuit
récepteur, sa valeur dépend donc des limites qu'on se fixe.
R = [U(émetteur) - U(zener)] / Imax Pour Imax = 5 mA et zener de 4,7 V (on néglige le courant de sortie), on aurait :
R = (24 - 4,7) / 0,005 = 3860 ohms (valeur normalisée la plus proche = 3,9 kO)
Cette
façon de faire est suffisante pour ne pas griller le circuit récepteur,
mais pour plus de sécurité, on peut préférer isoler complètement
les
différents appareils en ajoutant des coupleurs optiques
(optocoupleurs par exemple). Après tout, c'est le sujet du jour. Le schéma qui suit montre un exemple
d'adaptation qui permet au même système alimenté sous 5 V, de recevoir
des
informations qui proviennent d'un appareil qui travaille sous 24 V.
Dans
le schéma du haut, le transistor de l'optocoupleur est monté en
émetteur commun avec une résistance de charge sur le collecteur. La
"polarité" de l'état logique de la sortie est inversée par rapport à
celui de l'entrée. Dans le schéma du bas, le transistor de
l'optocoupleur est monté en suiveur de tension, et à un état logique
haut d'entrée correspond un état logique haut en sortie. A noter que
dans le premier cas la tension attendue de +5 V est un peu inférieure
(par exemple 4,7 V à 4,9 V), alors que dans le second cas la tension de
+5 V attendue est plutôt voisine de +4,5 V. Dans tous les cas ça ne
pose pas de problème, cette tension légèrement atténuée est bien prise
en compte comme un état logique haut par le circuit logique qui fait
suite. La masse M1 est séparée de la masse M2, et une cellule de
filtrage peut là aussi être ajoutée, d'autant que certains
optocoupleurs n'ont aucun scrupule à réagir aux signaux HF...
Signaux audio, vidéo ou... autres
L'isolation entre des équipements qui travaillent avec des signaux
audio, vidéo ou informatiques peut être assurée par des optocoupleurs
ou par des transformateurs. Ces derniers doivent être choisis en
fonction de la bande passante et de l'amplitude maximale des signaux à
faire passer.
Transformateurs audio
Pour l'audio analogique, les
transformateurs sont de taille assez conséquente quand on veut en
même temps qu'ils supportent une large bande passante (surtout dans le
bas du spectre) et une amplitude élevée.
Notons l'existence de transformateurs dits "hybride téléphone"
qui permettent d'assurer une conversion 2 fils / 4 fils avec une
isolation totale entre ligne téléphonique et circuit d'utilisation (insert tel pour console
radio par exemple).
Pour
l'audio numérique (AES ou SPDIF coaxial), les transformateurs sont de
plus petite taille car ils travaillent avec des signaux d'amplitude
modérée et de fréquence plus élevée.
Transformateurs vidéo
La
conception de transformateurs
dont la bande passante dépasse les 20 kHz requis pour le domaine audio
est possible, pour preuve ce transformateur dédié vidéo analogique et
montant jusqu'à 11 MHz (à -3 dB, 1 V sinus sur charge 75 ohms).
Transformateur de données
Là
on peut avoir le choix, je suis évidement loin de les connaître tous. Signalons simplement qu'un simple transfo
BF type "téléphone" convient pour des données de faible débit (quelques
kbauds).