Dernière mise à jour :
06/07/2014
Présentation
Un relais est un appareil dans lequel un
phénomène électrique (courant ou tension)
contrôle la commutation On / Off d'un élement
mécanique (on se trouve alors en présence d'une relais
électromécanique) ou d'un
élement électronique (on a alors affaire à un relais statique). C'est
en quelque
sorte un interrupteur que l'on peut actionner à distance, et
où la fonction de coupure est dissociée de la fonction de
commande. La tension et le
courant de commande (partie "Commande"), ainsi que le pouvoir de
commutation (partie "Puissance") dépendent du relais, il faut
choisir ces paramètres en fonction de l'application
désirée. Ainsi, il faut choisir des relais
différents selon qu'il faut commuter des signaux audio ou des
tensions ou courants importants. Comme la Commande peut être
réalisée sous faible puissance (faible tension, faible
courant), et que la partie Coupure peut commuter des puissances
importantes, on peut dire que ce composant est un amplificateur de
courant.
Le premier relais réellement "pratique" a vu le jour en 1837,
grace à
l'inventeur américain Samuel F.B. Morse (oui, celui qui a
inventé le fameux alphabet de même nom), qui lui-même s'est
appuyé sur les
travaux du physicien britanique Charles Wheatstone (oui, celui à
qui l'on doit le fameux pont de mesure qui porte son nom).
Relais électromécaniques
Un relais électromécanique est doté d'un bobinage
en guise d'organe de commande. La tension appliquée à ce
bobinage va créer un courant, ce courant produisant un champs
électromagnétique à l'extrémité de
la bobine (il ne s'agit ni plus ni moins que d'un
électro-aimant). Ce champs magnétique va être
capable de faire déplacer un élément
mécanique métallique monté sur un axe mobile, qui
déplacera alors des contacts mécaniques.
Sur la photo ci-avant, on voit nettement la bobine, constituée
d'un très grand nombre de spires d'un fil de cuivre très
fin. Quand cette bobine est parcourue par un courant suffisant, un
champs magnétique attire la partie mobile vers lui (sur la
photo,
l'élement marqué Partie mobile se soulève), et
déplace par le biais d'un axe, les contacts mécaniques
situés à côté (sur la photo, les contacts
mécaniques se déplacent vers
la droite). Quand plus aucun courant ne circule dans la
bobine, les contacts reprennent leur position de repos grâce
à un
ressort de rappel. Les connexions exterieures
permettent simplement d'avoir accès aux fils de la bobine et aux
contacts électriques solidaires des parties mécaniques
mobiles.
Avantages du relais
électromécanique
- Capacité de commuter aussi bien des signaux continus
qu'alternatifs sur une large gamme de fréquences.
- Fonctionnement avec une dynamique considérable du signal
commuté.
- Aucun ajout de bruit ou de distorsion.
- Résistance de contact fermé très faible (il
est moins facile de trouver des valeurs aussi faibles avec des
composants électroniques).
- Résistance de contact ouvert très
élevée (il est moins facile de trouver des valeurs aussi
élevées avec des composants électroniques).
- Très grande isolation entre circuit de commande (bobine) et
circuit commuté (contacts).
- Possibilité de résoudre des problèmes
d'automatisme de façon parfois plus simple qu'avec un circuit
électronique.
Inconvénients du relais électromécanique
- Element
de commande possédant une composante inductive non
négligeable (c'est
une bobine, après tout), provoquant une surtension importante
lorsque
le courant circulant dans la bobine est interrompu (loi de Lenz). Ce
qui impose l'emploi d'au moins un composant de protection (une diode
par exemple) pour
protéger le circuit de commande si ce dernier est de type
électronique.
- Présence
de rebonds lors des commutations, le passage de l'état ON
à l'état OFF
(ou inversement) n'est pas "net" (même phénomène de
rebonds mécaniques
que l'on observe dans les interrupteurs). Il est interressant de savoir
que le nombre de rebonds, et donc la rapidité de la mise en
contact
franc, dépend du courant de commande circulant dans la bobine.
Le
nombre de rebonds est en effet plus important quand ce courant de
commande est bien inférieur ou bien supérieur à la
valeur de courant
nominal spécifiée par le fabricant (appliquer une tension
de commande de 8 V à un relais dont la tension nominale est de
12 V, peut le faire coller, mais de façon moins franche et avec
plus de rebonds).
- Compatibilité pas toujours assurée avec les
circuits numériques, notemment pour les relais de forte
puissance, qui peuvent nécessiter un circuit d'interface
spécifique.
- Couplage capacitif entre les contacts pour les modèles
multipôlaires (à plusieurs pôles).
- Diminution
de l'isolation à l'état ouvert à cause du
couplage capacitif
(d'autant plus embêtant que les signaux commutés montent
haut en
fréquence).
- Durée de vie "faible" si nombre important de
commutation (fatigue des contacts et du ressort de rappel, qui peut se
"ramollir" ou même casser).
- Encombrement
mécanique plus important pour les relais de moyenne et forte
puissance, qu'il faut cependant comparer au transistors ou tiacs munis
de leur (parfois gros) radiateur.
- Brochage pas vraiment normalisé, malgré quelques
efforts faits pour certaines catégories de relais (relais reed
en boitier DIL et relais norme "européenne").
Brochages de quelques relais électromécaniques
Il existe au
moins deux normes
où des lettres sont employées pour désigner les
contacts :
- lettres
C
(Commun),
R
(Repos) et
T
(Travail).
- lettres
COM
(
Common -
Commun),
NO
(
Normaly
Opened -
Normalement
Ouvert), et
NC
ou
NF
(
Normaly
Closed,
Normalement
Fermé).
Les dessins
suivants montrent la correspondance entre schéma
électrique
et boitier pour trois relais différents. Il en existe beaucoup
d'autres, et vous devez vous documenter avec les documents constructeur
pour connaitre le brochage de ceux relais que vous aurez choisis.
Le type de relais représenté ci-dessous est de type 1RT,
c'est à dire qui ne dispose que d'un seul contact Repos /
Travail. Il s'agit d'un inverseur simple (SPDT), dont la borne commune
COM est en contact avec la borne NC quand la bobine du relais n'est pas
alimentée, et dont la borne commune COM est en contact avec la
borne NO quand la bobine du relais est alimentée.
Les deux types de relais représentés ci-dessous sont de type 2RT, c'est
à dire
qui disposent de deux contacts Repos / Travail totalement indépendants.
Il s'agit d'un
inverseur double (DPDT), dont la borne commune COM de chaque section
est en contact avec la
borne NC quand la bobine du relais n'est pas alimentée, et dont la
borne commune COM est en contact avec la borne NO quand la bobine du
relais est alimentée. Même chose que le relais présenté ci-avant, mais
en version double.
Notez qu'à un même schéma électronique, peut
correspondre différents placement des pattes de connection.
Alors que le modèle précédent avait ses pattes COM
entre les pattes NO et NC, le modèle suivant montre que ce sont
les pattes NC qui sont entre les pattes COM et NO. Attention donc au
brochage du relais au moment de faire votre circuit imprimé ou
de procéder à un câblage en l'air. Le mieux, si
vous avez un doute, est de sortir le multimètre et de l'utiliser
en mode ohmètre.
Dans
tous les cas, quand la
bobine est
alimentée (le relais est alors en position travail), le contact
s'établi entre les bornes C (COM) et T (NO), et quand la bobine
n'est
pas alimentée
(le relais est en position repos), le contact s'établi entre les
bornes C (COM) et R (NC ou NF). L'établissement des contacts
entre eux se fait donc conformément au tableau ci-dessous :
|
Contact
C-R
(COM-NC)
|
Contact C-T
(COM-NO)
|
Contact R-T
(NO-NC) ou (NO-NF)
|
Bobine
alimentée
|
Contact non établi
|
Contact établi |
Contact jamais
établi |
Bobine
non alimentée
|
Contact établi |
Contact non établi |
Contact jamais
établi |
Rappel :
C
= Commun,
R
= Repos et
T
= Travail
Côté physique, il existe vraiment beaucoup de types de boitier. Ceux
qui suivent correspondent à des modèles assez courant et bon marché,
que j'ai de multiples fois utilisés pour des commutations audio
(choisissez de préférence des marques connues pour leur qualité, telles
que OMRON ou SDS).
Quelques références sont citées en exemple à la page
Débuter en
électronique,
paragraphe "Quels composants standards mettre en stock ? / Relais".
Relais de puissance
La plupart des relais, tels ceux présentés ci-avant, sont
en mesure de commuter quelques ampères (en général
1 A à 4 A). Pour des pouvoirs de coupure plus
élevés, tels que 10 A, 25 A ou plus, il faut se tourner
vers des relais de puissance. Si le relais possède plusieurs
contacts et que l'on a besoin d'une seule commutation, les
différents contacts peuvent être montés en
parallèle pour augmenter le pouvoir de coupure. Il faut savoir
que certains relais de puissance nécessitent un courant minimal
de passage pour conserver une bonne fiabilité. Par exemple, un
relais prévu pour commuter un courant de 25 A, peut très
bien ne pas être correctement exploité si le courant
effectivement commuté n'est "que" de 1 A. Ce type d'information
est généralement communiqué par le fabricant,
mais ce n'est pas toujours le cas. Choisissez un relais dont le pouvoir
de coupure est un peu supérieur à la valeur du courant
à commuter. Le relais suivant est capable de commuter un courant de 40
A, c'est un modèle très répendu dans le domaine automobile.
A tel point qu'on l'appelle relais auto.
Relais bistables
Un relais bistable est un relais dont les
contacts conservent leur position même après coupure de l'alimentation
dans la bobine de commande. Ce type
de relais présente comme avantages principaux de ne
consommer du courant que lors des commutations et de conserver
en mémoire sa position même en cas de coupure inopinée
d'alimentation. Il est très utilisé dans des
systèmes d'automatisme industriel. Son inconvénient
principal est son prix. Il existe plusieurs types de relais bistables :
- ceux qui possèdent deux bobinages de commande : un premier bobinage
pour activer le relais en
position Travail et un autre bobinage pour le ramener en
position Repos;
-
ceux qui ne possèdent qu'un seul bobinage de commande et où la fonction
Travail et Repos dépendent de la polarité de la tension continue
appliquée à la bobine (par exemple +12 V pour l'ammener en position
travail et -12 V pour l'ammener en position Repos).
Remarque importante
: les contacts de certains relais bistables peuvent changer de position
pendant leur transport ou en cas de choc. Il convient donc de les
"reseter" lors de leur première mise sous tension après déplacement ou
choc.
Relais miniatures
Les relais sont souvent vus comme des mastodontes, comparés aux
transistors ou aux triacs. Il en existe cependant des petits, de la
taille d'un circuit intégré à 14 pattes et
même des bien plus petits. La taille est avant tout
proportionnelle au courant maximal pouvant circuler dans les contacts :
quand ce courant doit être important, les pièces
mécaniques en mouvements sont grosses, et comme elles sont
grosses l'élement de commande doit fournir plus de champs
magnétique pour faire bouger les choses. Pour des petits besoins
en courant, et quand on ne cherche que la fonction d'isolement
électrique, les relais miniatures peuvent suffire. Les relais
REED en sont un exemple : il s'agit d'une ampoule ILS (Interrupteur
à Lame Souple) qui comporte dans une ampoule de verre
allongée, deux contacts métalliques qui se touchent quand
ils sont soumis à un champs magnétique suffisant.
L'ampoule peut être visible, tout comme elle peut être
intégrée dans un boitier plastique étanche de type
DIL14 (même boitier qu'un AOP quadruple de type TL084).
Type de boitier fort pratique d'un point de vue maintenance, car
l'espacement normalisé des pattes au pas de 2,54 mm permet de
monter ces relais sur un
support
de circuit intégré
standard, et de procéder facilement à son remplacement.
Ces relais peuvent avoir en interne une diode de protection
câblée en parallèle sur la bobine, qu'il convient
alors de brancher dans le bon sens... Certains relais possèdent
aussi un écran électrostatique entre la bobine et les
contacts électriques, il s'agit en générale d'une
option.
Exemple de
caractéristiques d'un relais miniature REED série PRME de Clare -
Modèle PRME 15005
- Résistance bobine : 360 ohms
- Tension d'enclenchement : 3,5 V
- Tension de déclenchement : 1 V
- Pouvoir de coupure : 500 mA max / 100 Vdc max / 8 VA max
- Courant passant une fois les contacts fermés : 1 A max
- Résistance des contacts : 0,2 ohm max quand le relais est neuf, 1 ohm
en fin de vie (mesure à 100 mA)
- Résistance d'isolement : 10000 MO entre contacts ouverts
- Résistance d'isolement : 10000 MO entre contacts et bobine
- Dissipation puissance bobine (à 25 °C) : 600 mW max
Ce type de relais peut être commandé directement par la
sortie d'un circuit logique TTL, à condition toutefois que le
relais soit doté d'une diode de protection interne (par exemple
modèle PRME 15005B), ou qu'une diode soit ajoutée en
externe.
Relais HF
Il s'agit de relais spécifiques, destinés uniquement aux
applications haute fréquence. On en trouve à souder sur
circuit imprimé, et d'autres qui possèdent
déjà une connectique de type HF (BNC ou N), et que l'on
appelle plus volontier des relais coaxiaux. Pour pouvoir utiliser les
modèles à souder sur CI, il faut impérativement
respecter un tracé de piste compatible HF, c'est à dire
utiliser des pistes dont la longueur est en relation avec la longueur
d'onde des signaux à commuter. Notons que l'usage de relais en
HF est plus usité quand il s'agit de commuter des signaux d'une
certaine puissance, quelques centaines de mW ou quelques W, par
exemple. Pour la commutation de signaux HF de très faible puissance, en
réception par exemple, d'autres techniques de commutations peuvent être
mises en oeuvres (
diodes
PIN
par exemple).
Exemple de
caractéristiques d'un
relais HF - modèle SDS RK1
- Puissance consommée : 200 mW
- Puissance commutée max : 10 W
- Diaphonie à 1,8 GHz : 70 dB
- Perte d'insertion à 1,8 GHz : 0,7 dB.
Relais à faible consommation
Dans certaines applications,
un relais peut rester longtemps activé (en service). Dans le cas où le
système est alimenté par batterie et quand l'autonomie est un
critère important (surveillance ou sécurité en
particulier) ce relais doit présenter une faible consommation
électrique. Pour répondre à cette condition, sa bobine doit
posséder une résistance ohmique
élevée, ce qui pour une tension donnée revient à diminuer l'intensité
du courant qui la parcourt.
Exemples :
relais Clare CUP P
et CUP C, PRMA ou encore DSS4.
Courant de bobine inconnu ?
La
plupart du temps, les données techniques concernant les relais
précisent leur tension nominale Ur et la valeur ohmique Rr de leur
bobine. Le courant Ir parcourant la bobine, s'il n'est pas communiqué,
peut facilement être déduit des autres données selon la formule
suivante :
Ir (A) = Ur (V) / Rr (Ohms)Par
exemple, si vous disposez d'un relais dont la tension de service Ur est
de 24 V et la résistance de bobine Rr de 960 ohms, on peut en
déduire que le courant Ir dans la bobine est égal à :
Ir = Ur / Rr = 24 / 960 = 0,025 A = 25 mA
Remarque
: dans une "série commune" de relais donnée, il est fréquent que la
puissance soit la même pour les différentes tensions nominales. On peut
ainsi trouver dans une même série/famille de relais, des modèles 5 V,
12 V et 24 V qui consomment la même puissance (mais bien sûr pas le
même courant, ce dernier étant d'autant plus élevé que la tension
nominale est faible).
Relais statiques (ou relais à état solide)
Un relais statique, contrairement au relais
électromécanique, ne possède pas de pièce
en mouvement. La partie "Commande" est généralement
constituée d'une source lumineuse (LED), et la partie
"Puissance" est élaborée autour d'un ou de plusieurs
élements
photosensibles, tel que photo-triac, photo-transistor ou photo-diode
associée à un circuit de contrôle. Un relais statique peut être tout
petit et tenir dans un petit boitier DIL à 6 pattes (comme un
optocoupleur
TIL111 par exemple), ou être gros et prévu pour être monté sur un
dissipateur thermique.
Ce type de
relais est généralement étanche, ce qui n'est pas
toujours le cas des relais électromécaniques, qui
peuvent prendre la poussière et subire une corrosion importante
au fil du temps, si les contacts ne sont pas prévus pour
résister (c'est le cas de quasiment tous les relais bas de gamme
et bon marché).
Avantages du relais
statique
- Compatibilité accrue avec les circuits numériques.
- Courant de commande plus faible, surtout pour les relais de
forte
puissance.
- Absence de pièce mécanique en mouvement permettant
une durée de vie sensiblement plus étendue, que le
nombre de commutations soit ou non important.
- Parasites générés moindres ou inexistants.
Un relais
statique peut inclure une électronique additionnelle
destinée à contrôler précisement le moment
de la commutation au niveau puissance. Celà permet par exemple
d'effectuer la commutation de puissance d'une tension alternative lors
du passage par zéro de l'onde, pour éviter ou limiter les
parasites de commutation liés à la coupure brutale d'une
tension non nulle.
- Utilisation plus aisée dans des milieux hostiles
(explosif), due à l'absence d'arcs électriques.
- Meilleur résistance à la corosion, liée
à l'absence de contacts mécaniques en mouvement.
- Silencieux, la plupart du temps. Ce qui peut être
important, dans un hopital par exemple.
- Meilleur
isolation entre circuit de commande et circuit commandé, par
rapport à
celle offerte avec les relais électromécaniques (un
isolement de 3KV ou
4 KV en alternatif est plus facile à obtenir avec un relais
statique).
- Dans
certaines gammes de fonctionnement, un relais statique est moins cher
qu'un relais électromécanique. Il peut aussi être
moins volumineux, à
puissance égale.
- Temps de commutation plus court.
Inconvénients du relais statique
- Capacité de sortie plus élevée : de l'ordre
de 20 pF
contre 1 pF pour les relais mécaniques. Cette
particularité limite
fortement (voire interdit) l'usage de relais statique dans le domaine
des hautes fréquences.
- Résistance à l'état passant plus
élevée (de l'ordre de 10 ohms contre 0,1 ohm avec un
relais mécanique).
- Echauffement excessif quand il s'agit de commuter des
courants
importants (plusieurs ampères), ce qui peut imposer une
ventilation forcée (problème directement lié
à la valeur de la résistance à l'état
passant). Pour utilisation au courant max, obligation d'ajouter un dissipateur thermique.
- Plus grande difficulté d'inclure dans un même
boitier des contacts multiples (coût de fabrication bien plus
élevé).
- Dans certaines applications, une déconnexion physique du
relais est nécessaire pour des questions de
sécurité, ce qui n'est pas toujours possible avec un un
relais statique.
Pour ces raisons, le relais électromécanique
possède encore des
avantages qui le font préférer dans certaines situations.
Relais pour mise sous tension progressive
Cela peut sembler curieux, mais il existe des composants appelés relais qui assurent une montée progressive en tension.
Il
s'agit en fait de relais statiques dont le boîtier comporte un circuit
électronique de commande à microcontrôleur ou microprocesseur. Ces
relais sont conçus (voire recommandés) pour les systèmes dont la mise
en route occasionne un très fort appel de courant. La commande peut
prendre diverses formes : tension, courant ou potentiomètre, et la
courbe de montée et descente peut être ajustée (par exemple de 100 ms à
1 s, ou de 1 s à 10 s). Ce type de composant peut remplacer le
traditionnel système de mise sous tension en deux étapes avec son
relaiset sa grosse résistance de puissance.
Protection des contacts d'un relais électromécanique
Les contacts mécaniques des relais
électromécaniques peuvent subir une érosion, un
encrassement ou une brulure si le type des signaux commutés
n'est pas adapté au type de contact. Ainsi, un relais
prévu pour commuter de fortes puissances, ne conviendra pas pour
commuter des signaux audio, car les contacts s'encrasseront rapidement,
du fait de l'absence d'un courant suffisant pour assurer un
"auto-nettoyage". De même, un petit relais utilisé pour
commuter des courants importants risque de voir ses contacts fondre et
se souder entre eux (si c'est le cas, direction poubelle). Une
attention particulière doit être aussi portée sur
la commutation de courants importants, qui génèrent
presque toujours un arc électrique (étincelle) entre les
contacts, au moment de la commutation. Il est primordial
d'éviter ces arcs afin de ne pas diminuer inutilement la
durée de vie du composant. En général, la mise en
parallèle d'un condensateur (de 100 nF à 680 nF par
exemple) sur les contacts qui arquent suffit, une cellule RC
série étant cependant conseillée (100 nF + 100
ohms par exemple).
Sur le schéma donné ci-avant en exemple, les contacts de
puissance numérotés 3 et 4 sont exploités. Ce sont
donc eux qui sont protégés par la cellule R1/C1. Cette cellule RC n'est
pas du tout nécessaire (elle est même non recommandée) pour un relais
moyen utilisé pour commuter des signaux audio.
Protection de la commande d'un relais électromécanique
Dans le cas des relais électromécaniques, la bobine peut
générer de fortes surtensions au moment où le
courant cesse de la traverser. Cette surtension (qui peut atteindre
plusieurs dizaines de volts ou plus de 100 volts, même avec une
alimentation de 12V) peut détruire le transistor ou la porte
logique qui la commande. Pour éviter tout risque de destruction
de la commande électronique qui précède le relais,
il est d'usage de placer une diode dite de roue libre, en
parallèle sur la bobine du relais. Cette diode doit être
cablée en inverse, c'est à dire cathode vers le
pôle le plus positif de l'alimentation (si vous la branchez
à l'envers, elle grillera instantanément dès la
première activation de la commande).
Sur le schéma donné ci-avant en exemple, le transistor Q1
est l'élement de commande qui commute le courant dans la bobine
du relais. Ce transistor a bien peu de chance de survie si
aucune
diode (D1 sur le schéma) n'est placée en parallèle
sur la bobine du relais.
Remarque :
certains relais ont
une diode intégrée, qui rend de fait la bobine
"polarisée". Une inversion de polarité étant
fatale pour la diode interne, il faut bien faire attention au sens de
branchement de la bobine.
Alimentation d'un relais électromécanique
Un relais électromécanique consomme un certain courant
(quelques milliampères ou quelques dizaines de
milliampères), et la coupure de courant dans sa bobine de
commande peut parfois provoquer des parasites d'amplitude élevée sur la ligne d'alimentation. Si on ne
prend aucune précaution, ces parasites peuvent perturber le circuit de commande, voir
détruire des composants(comme vu au
pragraphe précédent). Afin de minimiser l'impact
néfaste des parasites provoqués sur la ligne
d'alimentation lorsque le relais commute (est alimenté ou au
contraire n'est plus alimenté), il convient de bien séparer
l'alimentation du relais et l'alimentation du circuit de commande. En
règle générale, le circuit de commande doit
être alimenté sous une tension régulée,
alors que le relais peut être alimenté par une tension non
régulée, comme le montre en exemple le schéma qui
suit.
Dans ce schéma, le relais est alimenté entre la masse et
la tension non régulée de +12 V. Et le circuit de
commande du relais, composé d'un AOP épaulé par un
transistor commun, est alimenté sous une tension
régulée de +8 V, bien séparée (on dit aussi
bien découplée). Toute perturbation occasionnée
lors des commutations du relais (sautes de courant pouvant occasionner
des baisses de tension) sera en très grande partie gommée
par le régulateur.
Exemple de commande d'un relais électromécanique
Comme nous l'avons vu auparavant, un relais peut commuter une tension
qui est différente de la tension de commande. Dans l'exemple qui
suit, un relais électromécanique de type 5V est
utilisé, la tension
d'alimentation du relais est donc une tension fixe de 5V, et la tension
de
commande peut varier de 2V à 9V. Si le relais doit être un
modèle 12V, changez simplement la valeur de la tension fixe
d'alimentation du relais pour l'adapter à sa tension de collage.
Voir aussi page
Interfaces
logique 001.
La diode D1 est placée en parallèle du relais (en sens
inverse, souvenez-vous) pour protéger le transistor contre les
surtensions provoquées par la bobine du relais lors de sa mise
hors fonction. Le transistor Q1 est ici un 2N2222, mais un grand nombre
de transistors NPN peut convenir pour cette application (BC107, BC546,
entre autres). Le courant de base du transistor qui nait quand on
applique la tension de commande entre la borne Cde et la masse, est
limité par la résistance de base R1 de 2K7. La valeur de
cette résistance a été choisie pour que le courant
circulant dans la base du transistor soit suffisant pour provoquer le
collage du relais. La résistance R2 n'est pas obligatoire. Elle
peut être nécessaire si la tension de commande, au repos,
n'est pas totalement nulle (par exemple 0,6V) et si le relais colle
alors qu'il ne le devrait pas.
Remarque
: on peut très bien vouloir commander un relais 12V avec une
tension de
commande de 12V, ne serait-ce que pour une question de courant de
commande insuffisant. C'est le cas par exemple si on veut commander un relais 12V
de forte puissance de type "Auto", qui nécessite un courant de
commande
de l'ordre de 100 mA à 150 mA, et que la source délivrant
l'ordre
d'activation n'est pas en mesure de délivrer plus de 10 mA.
Notez que
dans ce cas précis, il faut utiliser un transistor adapté
au courant
collecteur qui le traversera. Dans l'exemple cité, prendre par
exemple un 2N1711 qui accèpte un courant collecteur max de 500
mA (les
2N2222 et BC107 seraient un peu juste pour ce type de relais).
Là
encore, de nombreux types de transistors peuvent convenir, à
vous d'en
trouver un qui convient bien en fonction du courant à commuter
et du
courant de commande disponible, qui à eux deux dictent les
caractéristiques principales du transistor (Ic max et gain). Si
le
courant de commande est vraiment très faible (quelques dizaines
ou
quelques centaines de micro-ampères), envisagez l'emploi d'un
transistor de type darlington, qui présente de nature un gain
très
important.
Commande d'un relais par un interrupteur simple
On
n'est pas obligé de passer par un transistor ou un circuit intégré pour
piloter un relais. Un simple interrupteur mécanique peut en effet
convenir. Avec une tension de commande identique et partagée entre
commande et charge, le relais permet de faire l'interface de puissance
: tensions identiques mais courant "amplifié". Le schéma qui suit
montre un exemple d'un tel cas de figure : un ILS (interrupteur à lame
souple qui lui-même ne peut pas laisser passer un courant très élevé)
sert à activer le relais pour commuter de la puissance.
L'interrupteur
SW1 peut être n'importe quel organe de commande mécanique, la seule
contraite est qu'il supporte la tension de 12 V et le courant consommé
par la bobine du relais. Un ILS, un interrupteur à levier ou un
bouton-poussoir standards conviennent. Dans le schéma, deux contacts du
relais sont mis à contribution (COM1-NO1 et COM2-NO2, le relais est
montré dans sa position de repos). Cela permet de doubler le pouvoir de
coupure, car si un seul contact peut commuter un courant max de 4 A,
alors deux contacts identiques en parallèle permettent de commuter 8 A.
Exemple d'utilisation d'un relais en mode "bascule"
Un
relais peut être utilisé en mode interrupteur simple, qui ne colle
qu'en présence d'une tension de commande (comme vu précédement), mais
il
peut également être câblé de telle sorte que les contacts soient
maintenus en position travail même quand la tension de commande à
disparu. Le schéma qui suit montre une façon de faire simple.
Le
bouton poussoir SW1 (de type NO - Normalement Ouvert, qui fait contact
quand on appuie dessus) permet de faire coller le relais, et le bouton
poussoir SW2 (de type NF - Normalement Fermé, qui fait
contact
quand il est relâché) permet de le faire décoller. L'alimentation 12V
sert ici en même temps pour la commande et pour l'alimentation du
relais, ce qui n'est pas obligatoire mais plus facile pour la
compréhension du procédé. Le relais utilisé ici possède deux contacts
Repos-Travail : un des contacts est utilisé pour commuter le signal
utile, l'autre contact est utilisé pour le maintien du relais dans sa
position travail, par auto-alimentation. Pour ce faire, un des
contacts est utilisé pour "court-circuiter" le bouton poussoir SW1, de
telle sorte que l'on fonctionne comme si on maintenait ce poussoir
constament enfoncé. Pour le décollage du relais, il faut couper
l'alimentation qui arrive sur sa bobine, ce qui se produit quand on
appuie sur SW2.
Remarques
- Aucune mémorisation n'est assurée en cas de coupure de
l'alimentation.
Pour garder l'état en cours du relais même avec coupure d'alimentation, il faut utiliser un relais de type bistable
qui posséde deux bobines de commande séparées.
- S'il faut commuter
deux sources utiles et non une seule, il faut alors utiliser un relais
qui posséde quatre contacts et non deux (dans ce cas un des quatre
contacts reste inutilisé).
- La fonction "bascule" peut aussi être assurée par un
circuit de
commande électronique, voir page Bascules On /
Off.
Dans ce cas, aucun contact mécanique du relais n'est requis pour son
auto-alimentation.
Exemple d'utilisation d'un relais en mode "retardé"
Il existe des relais retardés qui intègrent un
temporisateur électronique, et d'autres qui ne possèdent
aucun élement électronique, si on excepte la bobine
elle-même. Le retard peut être assuré par une spire
de court-circuit sur les pièces polaires (je ne sais pas comment
ça fonctionne, et je n'ai pas cherché), par un circuit
amortisseur, ou encore par un élement de temporisation
thermique. Il s'agit bien sûr de relais spécifiques, que
l'on ne cherche à acquérir que pour des installations
spécifiques. Vous pouvez aussi transformer un relais standard en
relais retardé, en lui ajoutant une cellule RC
(Résistance + Condensateur), comme le montre le schéma
suivant.
Ce montage est simple mais nécessite une certaine prudence pour
un fonctionnement correct. La bobine du relais possède en effet
une résistivité qui n'est pas très
élevée, et la résistance ajoutée R1 forme
avec elle, un pont diviseur. Supposons que la résistance ohmique
de la bobine du relais est de 240 ohms, et que R1 vaut 100 ohms. Dans
ce cas, la tension qui arrivera aux bornes de la bobine sera de
Ubob = 12 * (240 / (240 +100)) = 8,47 V
Avec une telle tension de commande, le relais 12 V a toutes les chances
de ne pas coller. Il faut donc attribuer à la résistance
série R1 une valeur assez faible pour être sûr que
le relais collera parfaitement. Ce qui implique, pour une même
durée de retard, d'augmenter la valeur de C1, qui peut alors
devenir un peu encombrant si le retard souhaité est important.
Avec le schéma donné en exemple ci-avant, le retard
obtenu est de l'orde de la demi-seconde (résistance relais 240
ohms). Il faudrait un condensateur de 4700 uF pour obtenir un
délai de une seconde environ. Une autre solution consiste
à rechercher un relais basse consommation, dont la
résistance de la bobine est la plus élevée
possible. Cela permet de donner une valeur plus élevée
à la résistance R1 et par conséquent de diminuer
la valeur de C1 dans un même rapport pour conserver une constante
de temps semblable.
Remarques
- Avec un tel circuit, le relais ne décollera pas tout de
suite
lors de l'ouverture de l'interrupteur SW1. Le condensateur C1 a en
effet emmagasiné assez d'énergie pour maintenir le relais
collé pendant un certain temps, sa décharge ne se faisant
que dans la bobine du relais.
- La tension montant progressivement aux bornes de la bobine,
le relais
collera plus "lentement" que si la pleine tension nominale avait
été appliquée directement (voir paragraphe
suivant).
Relais accéléré
Le relais présente un temps de commutation (passage de la
position repos à la position travail) qui est en grande partie
défini par ses constituants mécaniques. Cependant, un
facteur électrique entre aussi en ligne de compte : il s'agit de
la tension appliquée à la bobine. Le temps de commutation
spécifié par les fabricants correspond au temps obtenu
avec une tension de commande égale à la valeur nominale
du relais. Si la tension de commande est inférieure (et qu'elle
reste bien sûr suffisante pour faire coller le relais), le temps
de commutation est allongé. Si au contraire la tension de
commande est supérieure à la tension nominale, le temps
de commutation est raccourci dans un rapport qui peut atteindre 5 ou 6.
Bien entendu, appliquer sur la bobine du relais une tension plus
élevée que celle attendue comporte des risques, mais si
on prend certaines précautions, le relais peut fonctionner
correctement, avec cependant une réduction certaine de sa
durée de vie. A titre d'exemple, il est possible d'appliquer une
tension de 100 V sur la bobine d'un relais 12 V. Mais pas de
façon continue car vous ne pourrez faire cette expérience
qu'une seule fois. La tension élevée ne doit être
appliquée que pendant un bref instant, juste le temps que le
relais colle. Une fois collé, la tension aux bornes de la bobine
doit être celle de la valeur nominale, soit 12 V. Le circuit
simple qui suit montre une façon de procéder. Notez sa
ressemblance avec le schéma du relais retardé qui
précède, seule la position de l'interrupteur SW1 à
changée.
Le principe de fonctionnement est simple. Au repos, l'interrupteur SW1
est ouvert et le relais ne reçoit aucune tension de commande. En
même temps, le condensateur C1 se charge sous une tension de 100
V, à travers la résistance R1. Avec les valeurs du
schéma, la tension de 100 V est atteinte aux bornes du
condensateur au bout de 1 seconde environ. Au moment de la fermeture de
l'interrupteur SW1, la tension de 100 V présente aux bornes du
condensateur est appliquée à la bobine du relais, et le
relais colle instantanément. Comme la résistance de la
bobine (240 ohms, pour garder le même exemple que
précédement) est faible par rapport à celle de R1,
le condensateur se décharge rapidement, et la tension aux bornes
du condensateur (et de la bobine) correspond désormais à
la tension obtenue par le pont diviseur R1 / Rbobine :
Uc = Ub = 100 * (240 / (240 +1800)) = 11,8 V
En résumé, le relais reçoit une surtension de 100
V qui décroit rapidement jusqu'à 12 V, pendant une
durée de quelques dizaines de ms. Ensuite, il est
alimenté normalement sous sa tension nominale de 12 V.