Dernière mise à jour :
14/06/2015
Présentation
Qu'est-ce qu'une bascule ON/OFF ? Il s'agit d'un composant ou d'un
montage électronique qui possède une ou deux
entrées et une sortie. Pour la bascule à deux
entrées, la sortie devient active quand on active une
entrée, et devient inactive quand on active l'autre
entrée (une entrée pour chacune des deux fonctions ON et
OFF). Pour la bascule à une seule entrée, la sortie
devient active quand on active une fois l'entrée, et devient
inactive quand on active une deuxième fois cette même
entrée. Vous trouverez sur cette page quelques exemples de
bascules ON / OFF,
dont la commande peut s'effectuer par deux fils séparés
(un pour la fonction ON et l'autre pour la fonction OFF), ou par un
seul fil (un coup pour ON, un coup pour OFF).
Bascule à CD4017
Le schéma ci dessous peux sembler un peu complexe à
première vue, mais comptez voir un peu le nombre de composants
nécessaires, qui de surcroit sont tous très courants et
bon marché...
Cela ressemble beaucoup au chenillard à base de
CD4017 présenté à la page
Base
- Chenillard.
En
fait, la principale différence réside dans le fait que
les impulsions d'horloge sont ici délivrées par le bouton-poussoir SW1.
A chaque nouvelle pression sur le bouton-poussoir, la sortie
Q0 change d'état. Il s'agit en fait d'un chenillard à
deux sorties (Q0 et Q1). Parce que la sortie Q2 est reliée
à l'entrée de remise à zéro MR, le circuit
n'a jamais l'occasion d'aller plus loin, et il "reboucle" toujours sur
ses
deux premières sorties. En reliant l'entrée de RAZ du CD4017 sur une
autre sortie, cela imposerait un nombre plus élevé de ressions sur le
bouton-poussoir pour disposer à nouveau d'une sortie active (idéal pour
faire une blague à l'ami qui vous a demandé de réaliser un télérupteur
pour sa cage d'escalier).
Anti-rebonds
C1 et R1 constituent un petit filtre anti-rebonds : les boutons-poussoirs et les interrupteurs ont en effet la fâcheuse manie de
délivrer une série d'impulsions parasites quand on les actionne,
ce qui n'est que rarement recherché. Pour en comprendre le
fonctionnement, imaginons simplement comment sont les choses à
l'état de repos. Au repos, SW1 est ouvert. Le condensateur C1
s'est donc chargé au travers de R1. La tension au point commun
R1-C1 est donc de 0V. En actionnant SW1, le condensateur est
subitement court-circuité et se décharge. En même temps, un
niveau haut est appliqué à l'entrée horloge du
CD4017, la sortie active passe à l'état bas, et c'est la
sortie suivante qui prend la relève. Comme C1 va mettre un
certain temps pour se recharger, les rebonds de SW1 ne seront pas vus
par le circuit, car "absorbés" par C1, pas encore chargé
(la tension au point commun R1-C1 correspond encore à un niveau logique
haut, qui redescend lentement vers le niveau logique bas).
Bascule à CD4013
Cette bascule fait appel à une des deux bascules D contenues dans
un CI de type CD4013, celle-ci est cablée en diviseur de
fréquence par deux. Pour mettre en évidence l'état
des sorties Q et Q barre de la bascule D (bornes 1 et 2
respectivement), une led et un relais y sont connectés. Le
relais est activé quand la sortie Q est à l'état
haut, et la led est allumée quand la sortie Q barre est à
l'état bas. Comme l'état logique de Q est inversé
par rapport à l'état logique de Q barre, la led s'allume
en même temps que le relais s'active.
Un premier appui sur le bouton poussoir SW1 provoque l'allumage de la
led D1 et l'activation du relais RL1. Un second appui sur ce même
poussoir provoque l'extinction de la led et le décollage du
relais. Tout comme dans le schéma précédent avec
le CD4017, le condensateur C1 et la résistance R1 absorbent les
impulsions parasites occasionnées par les rebonds du bouton
poussoir, et évitent ainsi une succession
incontrôlée de changements d'état des sorties de la
bascule D.
Remarque :
avec ce genre de
circuit, il n'y a aucune certitude que la sortie Q soit à
l'état bas lors de la mise sous tension, même si en
pratique ceci est presque toujours le cas. Pour un état garanti,
il convient de placer une cellule RC sur la broche R si l'on veut que
la sortie Q soit à l'état bas à la mise sous
tension, ou sur la broche S si l'on veut que la sortie Q soit à
l'état haut lors de la mise sous tension. Le schéma
suivant montre comment faire pour être sûr que la sortie Q
soit inactive à la mise en route.
A la mise sous tension, le condensateur C2 est déchargé
et se comporte comme un court-circuit. L'entrée de remise
à zéro de la bascule (borne R) reçoit donc une
impulsion positive, qui force la sortie Q à passer à
l'état bas. Puis le condensateur C2 se charge au travers de la
résistance R4 et au bout d'un court instant (inférieur
à la seconde), le condensateur est chargé et la tension
sur la borne R devient nulle. Le circuit peut dès lors
fonctionner normalement, et la première impulsion sur le
poussoir SW1 activera la sortie Q.
Remarque de Jean-Michel
(06/02/2011) : avec les valeurs données aux composants R1 et C1 sur
votre schéma, mon prototype ne fonctionnait pas bien. Après de nombreux
essais j’ai trouvé des valeurs de composants qui semblent convenir.
J’ai échangé la valeur de C1 par 10 nF (au lieu de 100 nF) et changé la
valeur de R1 par 2,2 kO (au lieu de 220 kO). Avec ces valeurs le
circuit fonctionne bien dans les deux sens on et off. Ce n’est
peut-être pas très académique et scientifique comme modif mais n’étant
pas électronicien j’ai improvisé !
Ma réponse
: excellente initiative que de ne pas se focaliser sur les valeurs
proposées et d'en essayer d'autres ! La science ne s'arrête
pas
aux calculs théoriques ;-)
Une
autre méthode "anti-rebond" consiste à placer un réseau RC
supplémentaire entre la sortie Qbarre et l'entrée D de la bascule D,
comme le montre le schéma suivant (notez comme le transistor Q1 ne
semble pas
apprécier cet ajout).
R5
et C3 restituent sur l'entrée D, l'état logique de la sortie
Qbarre, mais avec un retard de quelques centaines de ms. Tiens, une
diode D3 et un condensateur C4 ont également été ajoutés... Ca, c'est
pour les vilains relais qui font des parasites sur la ligne
d'alimentation et qui peuvent perturber le circuit de commande. En
l'absence de transistor de ce côté, vous n'aurez pas à courir.
Version bascule sur secteur 230 V
Voir page
Télérupteur
001 qui se base sur le schéma vu ci-avant.
Bascule à CD4011
La bascule suivante fait appel à deux portes logiques de type
NON-ET (NAND), et dispose d'une entrée de commande ON et d'une
entrée de commande OFF. Ce type de bascule est aussi parfois
appelée Flip-Flop.
Si vous souhaitez une sortie logique inversée, utilisez
simplement la
sortie 4 de la porte U1:B en lieu et place de la sortie 3 de U1:A. Les
résistances R1 et R2 permettent de fixer le potentiel des
entrées 1 et 6 au niveau haut. Leur valeur n'est pas critique
(toute valeur comprise entre 10 kO et 1 MO convient très bien), mais
privilégiez cependant une valeur faible (10 kO à 68 kO) si
les interrupteurs sont déportés de quelques mètres.
Remarques :
- en gardant le
même câblage, vous pouvez aussi utiliser des portes logiques de
type NON-OU (NOR), par exemple celles d'un CD4001.
-
le condensateur C1 de 100 nF garantit un état connu de la sortie des
portes logiques lors de la mise sous tension. Si C1 est câblé en
parallèle sur SW2, la sortie est à l'état bas à la mise sous tension.
Pour disposer d'un état haut à la mise sous tension, câbler ce
condensateur en parallèle sur SW1.
Bascule à CD4050
Difficile de faire plus simple que ce schéma... Un buffer non
inverseur, une résistance et un condensateur.
Contacts ON et OFF : vous pouvez y placer des boutons poussoirs, mais
vous pouvez aussi utiliser... vos doigts ! C'est ce qu'on appelle une
commande par
touche
sensitive. L'établissement d'un contact entre les deux
points ON fait passer la sortie à l'état haut, alors que
l'établissement d'un contact entre les deux points OFF fait
passer la sortie à l'état bas.
Bascule à NE555
Le
célèbre "timer" NE555 peut aussi être utilisé en mode bascule
si on le câble de la façon suivante. Les broches 5 (CV,
contrôle
en tension) et 7 (DC, sortie collecteur ouvert du transistor de
décharge) ne sont volontairement pas câblées.
Pour
comprendre comme fonctionne ce circuit, il faut savoir comment le NE555
est constitué en interne, et notament savoir que le circuit comporte un
réseau de trois résistances d'égales valeur (3 x 5 kO) montées en
pont
diviseur résistif
multiple créant deux tensions de référence égales à
1/3 et 2/3 de la tension d'alimentation (donc tensions de référence de
3 V et de 6 V pour une tension d'alim de 9 V). Le principe de la
bascule
décrite ici est de jouer avec ces seuils, en appliquant une tension de
"bouleversement" soit supérieure au seuil 2/3, soit inférieure au seuil
1/3. Cette tension de "bouleversement" provient de la sortie même du
circuit, on effectue en effet un "bouclage" entre la sortie
principale du NE555 (broche 3) et les entrées Trigger et Threshold
(respectivement broches 2 et 6) via le bouton poussoir SW1.
Evolutions possibles
Le
schéma qui précède peut être agrémenté de quelques composants pour le
rendre encore plus "opérationnel". Ce qui donnerait le schéma suivant.
Extensions possibles
(options)
- Etat au démarrage
Le
premier schéma (le plus simple) peut présenter l'inconvénient
de
voir la sortie s'activer à la mise sous tension initiale. Pour éviter
ce comportement et disposer d'une sortie inactive à la mise sous
tension, on peut temporairement forcer les entrées Trigger et Threshold
avec une impulsion positive. C'est ce que permet le triplet de
composants R7, C2 et D2. A la mise sous tension (et en admettant que le
montage ne vient pas d'être tout juste éteint), le condensateur C2 se
comporte comme un court-circuit. Il se charge rapidement au travers de
la résistance R7 et au bout d'un court instant il est chargé, ce qui
fait que la tension sur son armature négative (point commun avec R7 et
D2) devient quasi-nulle. Comme la cathode de la diode D2 est portée à
un potentiel égal à +4,5 V (défini par le pont diviseur R2 et R3),
cette diode est passante pendant le début de la charge de C2,
puis
se bloque une fois que la tension aux bornes de C2 à atteint environ la
moitié de la tension d'alimentation. Une fois D2 bloquée, on peut
considérer que C2 et R7 sont hors-circuit. Petite remarque : sans doute
est-il possible d'obtenir le même résultat avec l'entrée Reset du NE555
(broche 4). Je vous laisse essayer...
- Sortie de puissance
La
sortie du NE555 peut attaquer sans problème une LED ou même un petit
relais, mais si on lui demande quelques centaines de mA, il plie les
genoux. Si le besoin d'un "fort" courant se fait sentir (gros relais,
moteur, lampe à incandescence), vous pouver ajouter un transistor en
sortie qui fait office d'amplificateur de courant. Ce transistor peut
être un 2N2222 comme indiqué sur le schéma (courant collecteur max de
800 mA), mais vous pouvez aussi opter pour un plus costaud (toujours de
type bipolaire NPN). A noter que la valeur de la résistance R5 (ici 2,2
kO) convient bien pour un transistor bipolaire de "petite puissance"
qui réclame peu de courant de base, mais que cette valeur doit être
revue à la baisse pour un transistor bipolaire plus costaud tel que le
2N3055 (pour le 2N3055, R5 doit faire quelques centaines d'ohms
seulement). Si vous choisissez de mettre pour Q1 un
transistor MOSFET, les deux
résistances R5 et R6 peuvent être omises mais bien que conseillé pour
certains types de MOSFET, ce n'est pas obligatoire. De toute façon, on
ne prend pas l'habitude de mettre des composants là où ce n'est pas
indispensable, n'est-ce pas ?
Même en ajoutant ces options, le circuit reste très simple à réaliser
et est très fiable.
Bascules avec transistors
Les montages
qui suivent se basent sur un principe qui a souvent été utilisé dans les diviseurs
de fréquence d'orgues électroniques (diviseur par deux pour passer
d'une octave à celle du dessous) ou pour permettre la bascule
entre les fonctions "normal"
et "effet" dans des pédales d'effet pour guitare.
Le
système est composé de deux transistors qui se "rebouclent" et
fonctionnent sur le principe de l'équilibre. A chaque fois qu'une
impulsion négative (assurée ici par la pression du bouton-poussoir SW1)
arrive sur la base des transistors via les condensateurs C2 et C3, le
transistor qui était conducteur se bloque et celui qui était bloqué
devient passant. Remarquez le câblage spécial de l'émetteur des deux
transistors Q1 et Q2 : ces broches ne sont pas reliées directement à la
masse, mais transitent par la diode D1. Sans cette diode, la fonction
de bascule peut être plus aléatoire et la garantie du bon
fonctionnement dépend plus des modèles de transistors utilisés. Le
circuit commandé est ici matérialisé
par une LED, qu'on pourra remplacer le cas échéant par un relais,
transistor FET, porte analogique ou
autre circuit de votre invention. Le schéma qui suit
montre une variante, le principe reste le même.
La
diode en série avec l'émetteur des transistors a disparu (chouette), et
on en trouve deux autres dans le circuit de base (zut). Les deux
condensateurs C3 et C4 ont disparu (chouette) et deux résistances R11
et R12 font leur apparition (...). Pour ceux qui n'aiment ni les diodes
ni les résistances (je ne demande pas de justification) le montage
suivant plaîra sans doute.
Notez
que les valeurs de R3 et R5 sont volontairement différentes. Pourquoi ?
Voilà une question intéressante... Peut-être pour créer un déséquilibre
garanti à la mise sous tension ? Le schéma qui suit diffère légèrement de celui qui précède.
Voyez-vous en quoi, si on ne tient pas compte de la disposition des
composants dessinés ? Oui en effet, on retrouve nos deux résistances de
base R3 et R6, et quelques valeurs de composant ont changé. Mais
pourquoi donc imaginer autant de variantes, quand on en a déjà une qui
fonctionne bien ? Sans doute parce qu'il existe plusieurs époques dans
notre échelle de temps, plusieurs concepteurs, plusieurs modèles de
transistors, plusieurs tentatives de réduction de consommation
d'énergie, plusieurs retours en arrière... enfin bon, la vie, quoi.
Remarque
: ce type de montage, utilisé dans les pédales d'effet pour guitare,
peut aisément être modifié pour fixer le mode de
fonctionnement lors de la mise sous tension (Normal/Bypass ou
Effet). Il suffit simplement d'augmenter un tout petit peu la valeur de
la résistance collecteur de la branche qu'on veut voir "activée" à la
mise sous tension (transistor correspondant en régime saturé). Par
exemple dans le dernier schéma 001d, le fait d'utiliser une 68 kO pour
R4 et une 56 kO pour R7, rend conducteur le transistor Q1 à la mise
sous tension. Q2 étant dans ce cas bloqué, Q3 conduit et la LED
s'allume. En faisant l'inverse (R4 = 56 kO et R7 = 68 kO), c'est la
branche avec Q2 qui est "activée" à la mise sous tension, la LED
est éteinte. Attention, je ne peux garantir que cette petite manoeuvre
fonctionne toujours...
Historique
14/06/2015
- Ajout schémas de bascule avec paire de transistors (001c et 001d).
07/06/2015
- Ajout schémas de bascules avec paire de transistors (001 et 001b).
24/08/2014
- Ajout précision schéma bascule avec CD4011.
17/02/2013
- Ajout schéma et infos (améliorations possibles) sur bascule à CD4013.
16//10/2011
- Ajout bascule à NE555
11/07/2009
- Correction schéma bascule à base de CD4017 :
l'entrée E (Enable) était reliée au +V au lieu
d'être reliée à la masse. Merci à Daniel de
m'avoir signalé l'erreur.