Dernière mise à jour :
12/09/2009
Présentation
Une diode est un composant dit actif, qui fait partie (comme le
transistor)
de la
famille des semi-conducteurs. Par définition, une diode fait
référence à tout composant électronique
doté de deux électrodes. Il s'agit d'un composant
polarisé qui possède donc deux electrodes, une anode et
une cathode. La cathode (parfois appelée K, pour Kathode) est
localisée par un anneau de repérage (il peut y avoir
plusieurs anneaux, dans ce cas l'anneau de repérage est celui
qui est le plus près du bord de la diode).
Une diode ne laisse pas passer le courant de la même façon
selon
qu'on la branche dans un sens ou dans l'autre (le courant Anode vers
Cathode peut être plus important que le courant Cathode vers
Anode, à une tension donnée, par exemple).
Cette caractéristique permet à la diode d'être
utilisée pour redresser un courant alternatif, c'est à
dire de ne laisser passer que l'alternance positive ou que l'alternance
négative (selon l'orientation de la diode). Le matériau
le plus
utilisé pour fabriquer les diodes
"standards" est à ce jour le silicium, le germanium étant
désormais bien moins utilisé que par le passé.
Quelques diodes au germanium :
Principales caractéristiques d'une diode
Il existe une multitude de diodes, voir paragraphes qui suivent. Le
type de diode à utiliser
dépend de l'application : détection de signaux RF dans un
récepteur radio, redressement dans une alimentation
linéaire, amélioration de la vitesse de commutation de
transistors de puissance dans une alimentation à
découpage, protection contre les surtensions, par exemple.
Tension de seuil
Correspond à la tension à partir de laquelle la diode
commence à conduire quand elle est polarisée dans le sens
passant. Dit autrement et de manière sans doute plus juste : une
diode ne conduit que lorsque son anode est portée à un
potentiel plus positif que sa cathode, et que la différence de
potentiel entre anode et cathode atteint la tension de seuil. Les deux
schémas qui suivent utilisent deux diodes différentes qui
sont parcourues par un courant différent, et montrent les chutes
de tension introduites par ces diodes. On peut donc dire que la tension
de seuil correspond à la tension minimale de fonctionnement
en-dessous de laquelle la diode ne peut pas être utilisée.
Cette tension de seuil correspond aussi à la tension de
déchet, c'est à dire la tension qui sera perdue à
cause de l'usage même de la diode (tension qui reste à ses
bornes quand elle conduit). Plus le courant qui traverse la diode est
important, et plus la chute de tension est importante.
L'évolution de la chute de tension reste cependant assez faible
comparée à l'évolution du courant.
La diode utilisée ici est une diode classique dite de
commutation,
modèle 1N4148. La chute de tension qu'elle introduit est de
quelques
dizièmes de volts, quand le courant qui la traverse est de
quelques mA.
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La diode utilisée ici est une diode classique dite de
redressement,
modèle 1N4007. La chute de tension qu'elle introduit est de
l'ordre du
volt, quand le courant qui la traverse est de quelques centaines de mA.
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Remarque :
les
résistances placées sur les schémas
précédents représentent la charge, c'est à
dire le circuit qui est alimenté au travers des diodes. Dans le
premier cas, la valeur de la résistance est plus
élevée car une diode de commutation n'est en
général pas utilisée pour des courants importants,
alors qu'une diode de redressement peut être traversée par
des courants de plusieurs centaines de milli-ampères ou de
plusieurs ampères.
Tension inverse
Appelée aussi tension de claquage. Il s'agit de la
tension maximale que l'on peut appliquer à la diode dans le
sens bloquant (c'est à dire diode branchée à
l'envers), avant qu'elle ne conduise. Une diode "normale" risque de
griller quand cette tension inverse maximale est
dépassée, mais certaines diodes supportent ce
fonctionnement et ont même été conçues pour
travailler de cette façon. Les
diodes zener, par exemple, se
comportent comme des diodes normales quand on les branche dans le sens
direct, et présentent une tension à juste titre
appelée tension de zener, quand on les branche dans le sens
inverse. Cette tension inverse (de zener) est utilisée comme
référence de tension, pour de la régulation
d'alimentation par exemple.
Courant direct
Il s'agit de l'intensité maximale qui peut parcourir le
composant de façon continue quand il est polarisé dans le
sens passant, sans que ce dernier ne grille. La diode peut en
général supporter une pointe de courant (très
brêve) bien supérieure au courant maximal.
Vitesse
Certaines diodes sont dites rapides. On peut donc imaginer qu'il en
existe des lentes. Et c'est bien le cas. Alors qu'entend-on donc par
rapide ? Et bien comme dans tout contexte d'utilisation, tout est
relatif. Une même diode peut être considérée
comme rapide dans une application donnée, et être
considérée comme lente dans une autre application. Une
diode de type 1N4007 par exemple, convient pour effectuer un
redressement en sortie secondaire d'un transformateur d'alimentation
(50 Hz), mais ne convient pas pour une utilisation en diode de
recouvrement dans une alimentation à découpage (diode de
recouvrement : diode connectée au transistor de puissance qui
travaille en commutation à une fréquence
élevée - par exemple 150 KHz, pour accélerer les
temps de commutation et limiter ainsi l'échauffement). Les
diodes Schottky sont dites rapides, et peuvent même parfois
être préférées pour des applications
"lentes" (alimentations linéaires de circuits audio de haute qualité, par exemple).
Notation (appellation) du composant
Tout comme pour les résistances et les condensateurs, il existe
un
code
couleur
pour la diode, ainsi qu'une notation en clair. La notation par lettres
et chiffres du composant repose sur une
normalisation dont quelques détails sont donnés à
la page
Notation
des composants.
Diode signal ou de commutation
Exemple : AA119, BAX13, OA95,
1N4150, 1N914, 1N4148
Ce type de diode est utilisé surtout en logique, où dans
des montages où peu de puissance est mise en jeu. On les appelle
souvent Diode d'usage général, même si
paradoxalement on trouve aussi d'autres diodes appelées
également Diode d'usage général.
Diode de redressement
Exemple : 1N400x (1N4003,
1N4007, ...), 1N5408, BY255
Utilisée pour le redressement mono-alternance (une diode) ou
bi-alternance (deux ou quatre diodes) dans les
alimentations
secteur.
A
noter qu'il existe des diodes de puissance montées par paire
dans un même boitier, avec une patte en commun (deux diodes avec
anode commune en boitier TO220 par exemple), qui leur donnent l'aspect
d'un composant tripolaire (voir photo en haut de page). Il existe aussi
des
des boitiers intégrant quatre diodes de redressement,
cablées en pont (voir ci-après).
Remarque :
les diodes de
redressement de puissance présentent souvent une chute de
tension importante quand le courant qui les traverse est important. Par
exemple, la diode1N4007, bien connu des électroniciens,
présente une chute de tension de l'ordre de 0,7V pour un courant
de 50 mA, et une chute de tension de 1,1V pour un courant de 1A. La
diode 1N5818 est une diode de type Schottky qui peut être
utilisée pour du redressement, et qui présente une chute
de tension moitié de la 1N4007, soit 0,55V pour un courant de
1A. Par contre, elle ne supporte qu'une tension inverse de 30V, contre
1000V pour la 1N4007, ce qu'il est important de savoir pour des
alimentations qui dépassent 24V... Pour des besoins en courant
plus importants, la diode Schottky MBR20100CT ne présente qu'une
chute de tension de 0,7V sous 10A, et la 43CTQ100, 0,67V sous 20A. Pas
mal, non ?
Diodes de puissance
Les grosses diodes de puissance sont plus volumineuses que les petites
diodes (je tiens cette information de La Palice). Certaines d'entre
elles ont une forme tubulaire comme les diodes faible puissance, et
d'autre sont dans un boitier de type TO220, tel que ceux
utilisés par certains transistors de puissance (IRFZ44N par
exemple) ou par les triacs communs (TIC226D par exemple).
Ce type de
boitier dispose d'une semelle métallique avec un trou, qui
permet de fixer la diode sur un
radiateur, facilitant ainsi l'évacuation de la chaleur
dégagée par le composant. On peut retrouver deux diodes
dans un même boitier, ce dernier comporte alors trois pattes dont
une est commune aux deux diodes (en général ce sont les
cathodes qui sont mise en commun).
Diodes en pont (pont de diodes)
Exemple : PR1, BY164, 110B6,
B40C, KBP02M, KBL04
Il s'agit ni plus ni moins d'un assemblage de quatre diodes de
redressement identiques dans un
même boitier, cablées entre elles "en rond", chaque point
commun correspondant à une connexion. Les ponts de diodes sont
principalement utilisés pour le redressement de tensions
alternatives dans une alimentation secteur. Le fait de n'avoir que
quatre pattes au lieu de huit permet de simplifier le montage sur CI.
Vieux pont de diodes
Il existe aussi des boitiers à trois pattes (en boitier TO220
par exemple) qui contiennent deux diodes identiques montées
tête-bêche (cathodes commune ou anodes commune). Tiens, je
l'avais déjà dit juste avant...
Diodes THT
Les diodes THT sont des diodes capables de travailler sous de
très hautes tensions (THT), de plusieurs KV à plusieurs
dizaines de KV. Il est assez rare de trouver une diode qui permette
cela à elle seule. La plupart du temps, il s'agit de plusieurs
diodes montées en série, dans un même boitier. On
appelle d'ailleurs parfois ce type de composant un barreau de diodes.
La représentation de ce type de diode dans un montage
électronique est souvent faite par plusieurs diodes
collées entre elles, en série :
Si pour un montage particulier (petit générateur de THT
par exemple), vous avez besoin de diodes haute tension, allez donc
faire un tour du côté des pièces
détachées pour four à micro-ondes. On y trouve en
effet des diodes THT 12 KV ou 16 KV pour quelques euros. Vous pouvez
aussi, si la haute tension se résume à quelques 1000 V,
monter en série des diodes traditionnelles dont la tension
inverse max est de 1000 V, telles les fameuses 1N4007. Mais attention,
afin de bien répartir les tensions sur chaque diode quand elles
sont bloquées, il faut monter en parallèle de celles-ci
des résistances "d'équilibrage" (un exemple est
donné à la page
Alimentations
avec transformateur).
Diode de détection
Les diodes de détection sont (étaient ?) utilisées
pour la détection (démodulation) RF dans les
étages d'entrée de récepteur de radio. Ce type de
diode, généralement en germanium, présentait un
seuil de conduction plus faible (0,2V à 0,3V) que ceux des
diodes au silicium
(0,6V à 0,7V) et présentaient donc l'avantage
d'être plus
sensible et donc de mieux fonctionner avec des niveaux de
réception faibles. J'ignore si ce type
de diode est encore utilisé, car il existe désormais
des techniques de détection plus efficaces. Mais il semble
qu'elles soient en voie de disparition si on en juge la
difficulté à s'en procurer...
Diodes en réseau (réseau de diodes)
Plusieures diodes sont montées dans un même boitier.
Soit
elles sont completement isolées les unes des autres, soit elles
ont une de leur patte mise en commun (réseau à
cathode commune ou à anode commune). Quand on parle de diodes en
réseau, il s'agit généralement d'un boitier
comportant quatre, sept ou huit diodes. Mais il existe également
des boitiers ne comportant que deux diodes, montées
tête-bêche, que l'on trouve en particulier dans le domaine
du redressement de puissance (en boitier TO220), ou dans le domaine HF
avec les diodes varicaps.
Diode zener
Les diodes zener sont principalement utilisées pour la
régulation de tension d'alimentation. Pour plus de
détails, voir page
Electronique
-
Théorie - Diode Zener.
Diodes de référence de tension
Ces diodes ont des caractéristiques similaires aux diodes zener,
mais se caractérisent par un coefficient de température
bien plus faible. La tension à leur bornes, pour un courant
donné, varie donc moins en fonction de la température
ambiante. On les utilise principalement dans le domaine de
l'instrumentation, notement dans la mesure de température ou
plus simplement encore de tensions (voltmètres).
Diode Varicap (Varactor)
Exemples : BA102, BA104, BB105, BB112, BB142, BB204, BB405B
Appelée aussi Varactor (acronyme de
Variable
Re
actor)
ou encore Diode d'accord, la diode Varicap
présente la particularité de se
comporter comme un condensateur dont la valeur dépend de la
tension continue appliquée à ses bornes, quand elle est
polarisée en inverse. La principale caractéristique d'une
diode varicap est sa plage de variation de capacité (quelques pF
ou quelques dizaines de pF) pour une plage de tension inverse
donnée
(quelques volts à quelques dizaines de volts). On peut donc la
considérer comme un
condensateur
variable programmable par une tension. Ce type de
diode est fréquemment utilisée dans des montages RF
pour effectuer une modulation de fréquence, ou assurer un accord
(dans l'étage d'entrée RF d'un récepteur TV, ou
pour stabiliser avec grande précision la fréquence de
sortie d'un VCO, par
exemple). Mais il existe aussi des diodes varicap de puissance
utilisées pour réaliser des multiplicateurs de
fréquence à faibles pertes, et des diodes varicap
où l'arséniure de Gallium est
préféré au silicium pour des applications en
très haute fréquence. Dans certaines applications
(récepteur de télévision par exemple), il est
nécessaire d'utiliser deux diodes varicap montées
tête-bêche, qui doivent posséder des
caractéristiques proches. Certains constructeurs proposent ainsi
des diodes doubles (deux dans un même boitier) ou
appairées, et où la différence de capacité
entre les deux diodes n'excède pas 2,5% (diodes BB204, BB112 ou
BB405B
par exemple).
Diode de protection
Exemple : Transil 1N6286
La diode Transil est l'appellation donnée par Thomson à
la diode Transzorb. Ce type de diode est de type "à avalanche"
Elle se met en parallèle sur l'alimentation, et absorbe toute
surtension. L'inconvenient majeur de ce type de diode est qu'une
très forte surtension la met en court-circuit. Là, c'est
sûr
qu'elle protège encore mieux l'équipement qui suit, mais
les fusibles et disjoncteurs qui précèdent n'aiment pas
ça, et jouent bien leur rôle.
Diode Electro-Luminescente (LED ou DEL)
Une LED est une diode qui émet des radiations visibles (de la
lumière, quoi).
Pour plus de détails, voir
Electronique -
Théorie - Led.
Photo-diode
Exemples : OAP12, BP104
Ce type de diode est assimilable aux cellules photo-résistantes,
dans le sens ou elle est plus ou moins conductrice selon
l'intensité de la lumière qu'elle recoit. Elle peut se
trouver sous forme d'un composant discret à deux pattes, ou
être intégrée dans un opto-coupleur.
La photo-diode
PIN est une photo-diode ultra-rapide principalement utilisée
dans le domaine de l'optique (infra-rouge notemment).
Diode Tunnel
Appelée aussi diode Esaki. La diode Tunnel tire son nom de
l'effet "Tunnel", qui consiste dans la manière dont une
particule électronique peut traverser une barrière de
potentiel trop élevée pour être franchie d'une
façon normale (barrière qui empêche la conduction
inverse dans le cas des diodes normales). Dans une diode Tunnel, le
courant commence d'abord à croitre sensiblement
proportionnellement avec la tension appliquée. Puis cette
tension augmentant toujours, à partir d'un certain point, le
courant s'inverse et diminue. On est alors en présence d'une
"résistance négative", ce qui rend
la diode idéale pour la réalisation d'oscillateurs ou
d'amplificateurs, notement dans
le domaine fréquentiel des micro-ondes.
Diode Backward
Appelée aussi diode Unitunnel. Cette diode est similaire
à la diode Tunnel dans son comportement global, exceptée
que la portion "résistance négative" n'existe pas dans
cette dernière. Ce type de diode est particulièrement
utilisée pour le redressement de signaux de faible amplitude et
très haute fréquence (micro-ondes)
Diode Schottky
Exemples : MBD102, FH1100, HP2800
Diode de redressement fabriquée sur la base d'une jonction entre
un métal et un semi-conducteur. L'effet Schottky confère
à cette diode la faculté de commuter à des
vitesses très élevées. Elle est donc naturellement
employée là où des vitesses de commutation et de
recouvrement élevées sont requises, comme par exemple
pour la protection de transistors dans des circuits de commande de
puissance ou dans des alimentations à découpage. Cette
diode présente en outre l'avantage de présenter à
ses bornes, une chute de tension plus faible que celle des diodes
classiques. Autre argument de choix pour la préférer dans
des alimentations où le moindre dizième de volt est
compté...
Diode Gunn
Oscillateur micro-onde à résistance négative
fonctionnant selon le principe de l'effet Gunn. Il s'agit d'une diode
composée d'arsenure de gallium produisant des oscillations
micro-ondes cohérentes quand un champs électrique
important lui est appliqué.
Diode Pin
Ce type de diode peut être utilisée pour assurer la
détection de modulation optique (photo-diode PIN à
l'entrée d'un récepteur d'une liaison
fibre optique par exemple). Elle peut aussi être utilisé
comme élement atténuateur commandé dans un
étage HF, ou comme élement de commutation pour router des
signaux HF.
Diode régulatrice de courant
Diode à effet de champs dont la particularité est de
générer un courant constant, dont la valeur est
indépendante de la tension appliquée à ses bornes
(quelques centaines de uA à quelques mA)..
Diac
Exemples : DB3, ER900, ST2, BR100-03, 1N5758
Un diac (
diode
alternative
current) est une
diode
symétrique constituée de deux diodes de type Shockey
montées
tête-bêche, et présente la
caréctéristique de pouvoir conduire dans les deux sens,
mais seulement à partir d'une certaine tension (entre 25V et
40V, souvent 32V). Ce type de composant est souvent utilisé en
série avec la gachette d'un
thyristor
ou d'un
triac,
dans un
gradateur
de
lumière par exemple.
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Plusieurs symboles
ont
été utilisés pour représenter un diac.
Le symbol actuellement utilisé est celui le plus à droite
des trois représentés à gauche. Ce dernier est
parfois entouré d'un cercle.
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Un diac ne possède
pas
d'inscription sur son corps. On le reconnait par une petite bande
(anneau) en plein milieu du composant. A comparer avec une diode dont
l'anneau est placé plus près d'une
extrémité. |
Thyristor et Triac
Le
thyristor
et le
triac
sont en fait des
diodes commandées à l'aide d'une électrode
supplémentaire appelée Gachette.