Dernière mise à jour :
10/06/2017
Voir aussi
Atténuateur
audio
001 et
Réglage
de
volume actif 001
Présentation
Comment ajouter un réglage de volume dans une boucle d'effet ou
sur un ampli qui n'en est pas doté ? Cela n'est pas très
compliqué en soi, puisqu'il "suffit" d'ajouter un potentiomètre.
Mais
quand on n'y connait rien du tout en
électronique, quelques explications peuvent être les
bienvenues. En voici donc quelques-unes qui devraient satisfaire
votre
curiosité. N'hésitez pas à consulter les pages
Potentiomètre
et
Potentiomètres
et gain
pour plus d'informations concernant ce composant. Attention, les
montages décrits ici ne conviennent pas pour une sortie amplifiée
de
puissance, et il ne faut surtout pas les utiliser entre la
sortie
amplifiée d'un ampli et son HP.
Schéma version Mono
Le schéma
qui suit
représente un réglage de volume monophonique. Le seul composant
à mettre en oeuvre est donc le fameux potentiomètre, cablé en
diviseur de
tension résistif.
Auquel il vous faudra ajouter un connecteur (RCA ou jack 6,35 mm
par
exemple)
pour l'entrée et un autre pour la sortie
(représentés ici par J1 et J2) si vous souhaitez faire un
petit boitier autonome.
Un potentiomètre possède 3 pattes : deux extrémités et un curseur.
Dans l'application qui nous intéresse ici, les trois pattes sont
mises à contribution car
on utilise le potentiomètre comme diviseur de tension
résistif (je précise résistif car on peut aussi
réaliser des diviseurs de tensions capacitifs... avec des
condensateur, c'est surtout employé en HF). Un
diviseur de tension à résistance n'est ni plus ni moins
qu'un couple de deux résistances connectées entre elles
de telle sorte qu'on ne récupère qu'une partie de la
tension électrique que l'on fournie à ce couple de
résistance. Cela peut servir à réaliser un
atténuateur fixe,
par exemple. Si on remplace les deux résistances par un
potentiomètre, on peut faire varier le degré
d'atténuation, c'est comme si on augmentait une
résistance en même temps qu'on diminuait l'autre.
Drôlement pratique pour faire un réglage de volume, non ?
Nous avons donc le signal à atténuer qui arrive par J1
(qui provient par exemple de la sortie d'un synthé) et qui va
sur E2, et le signal atténué plus ou moins selon la
position du curseur C du potentiomètre, qui ressort sur J2 (pour
aller vers l'entrée d'un ampli ou d'un enregistreur par exemple).
Bon, le schéma est posé, reste à voir comment il
s'accorde avec un vrai potentiomètre (celui qu'on a dans les
mains, quoi). Simple. Il vous suffit de regarder la photo et le
dessin
ci-dessous, et vous devriez comprendre assez vite. Sur le schéma
précédent, E1 représente la patte Extremité
1, E2 représente la patte Extremité 2, et C
représente la patte Curseur. Voilà, vous êtes
expert !
Notez que la photo montre le potentiomètre avec les appellations
"Extrémité 1" et "Extrémité 2"
positionnées de telle sorte que E1 est raccordée à
la masse. Si vous voulez vous souvenir de la position à adopter,
retenez ceci : mettez le potentiomètre avec l'axe en face de
vous, pattes de connexion dirigées vers le bas (tournez la photo
ci-avant d'un quart de tour vers la droite).
Dans ce cas, la patte
"Extrémité 1" est à gauche, c'est là qu'il
faut relier la masse. Plus vous tournez l'axe vers la gauche, et
plus
la résistance entre curseur et masse diminue, et plus le niveau
BF en sortie curseur diminue (imaginez que le signal est de plus
en
plus court-circuité avec la masse).
Valeur du
potentiomètre ?
Plusieurs valeurs peuvent convenir. De 10 kO à 470 kO, selon
les circuits électroniques situés en amont et en aval.
Disons qu'une valeur de 100 kO est relativement "passe-partout",
mais
n'a rien d'impératif.
Linéaire ou logarithmique
?
Un potentiomètre câblé de la sorte, c'est à dire
pour atténuer plus ou moins une source BF, doit être de
type Logarithmique, pour que la courbe de variation de ce dernier
corresponde le plus possible à la courbe de variation de
sensibilité de l'oreille humaine. Il n'y a pas de risque
électrique à employer un potentiomètre
linéaire, mais le réglage de volume ne serait ni pratique
ni agréable.
Schéma version stéréo
Il suffit de doubler le schéma précédent, et
d'utiliser un potentiomètre double (deux potentiomètres
simples couplés mécaniquement) au lieu d'utiliser un
potentiomètre simple.
Les pointillés sur le schéma
indiquent que les deux potentiomètres RV1 et RV1' sont
mécaniquement couplés, c'est à dire qu'ils sont
montés "l'un sur l'autre" et qu'un seul axe mobile fait bouger
leur curseur de façon simultanée.
D'un point de vue pratique, ça donne la chose suivante :
Si vous préférez pouvoir régler de façon
indépendante les deux voies
Gauche et Droite, rien ne vous interdit d'utiliser deux
potentiomètres
simples totalement distincts au lieu d'un seul potentiomètre
double.
Ajout d'un potentiomètre de volume sur une sortie casque
En
temps ordinaire, une sortie casque est faite pour y raccorder un
casque, qui est un composant dont la résistance (en courant
continu) et
l'impédance (en courant alternatif) sont faibles. Normal, on
travaille
en puissance et non pas en tension. Exploiter une sortie casque
comme
une sortie de type ligne est possible, mais la qualité auditive
risque
de ne pas être au rendez-vous tout le temps. En fait, cela dépend
beaucoup de la façon dont est fait l'amplificateur BF de la sortie
casque. Sur certains équipements, les sorties ligne audio sont
très
bien conçues et sont capables de délivrer un courant suffisamment
important pour rendre possible le raccord d'un casque. Vu dans
l'autre
sens, une sortie casque peut être vue comme une sortie ligne
pleine de
ressources. Quelque soit la topologie de l'amplificateur
casque,
il est possible d'y connecter un potentiomètre comme indiqué
ci-après
(valeur 470 ohms à 4,7 kO), pour disposer d'une sortie ligne à
niveau
variable.
Mais
alors, pas question d'y raccorder un casque à la suite, cela ne
fonctionnera pas bien du tout : niveau max dans le casque avec
potentiomètre à fond, et rien ou presque rien dans le casque sur
la
quasi-totalité de la course du curseur du potentiomètre. Pour
ajouter
un réglage de niveau
pour
un casque
sur une sortie casque non pourvue d'un réglage de niveau, il faut
utiliser un potentiomètre câblé en résistance variable et en série
entre sortie casque et écouteurs, comme le montre le schéma qui
suit.
Ce
schéma montre l'usage de potentiomètres de 220 ohms mais on peut
monter à 2,2 kO voire 4,7 kO. J'ai essayé cet atténuateur à
potentiomètre avec plusieurs casques et non pas un seul de basse
impédance (32 ohms) comme je l'avais fait au tout début. Pour les
tests, usage de deux potentiomètres simples et non d'un seul
double.
Une
valeur de
100 ou 220 ohms convient bien pour les casque basse impédance (16
ou 32
ohms). Une valeur de 470 ohms convient bien pour un Sony MDR-7506
mais
convient moins bien pour les Sennheiser HD-250 et Beyer DT-770
(plage
de variation plus faible). Pour ces deux derniers (impédance 250
ohms
pour le DT770), un pot de 2 x 2,2 kO (ou à la rigueur 2 x 4,7 kO)
convient mieux. Mais avec 4,7 kO, c'est le réglage du
MDR-7506
qui
perd
en souplesse. Je persiste à dire qu'une valeur de 10 kO reste trop
élevée. Si on ne sait pas d'avance quel casque va être utilisé,
une
valeur de 1 kO ou 2,2 kO me semble intéressante. Attention si le
casque
est de type basse impédance (8 ou 16 ohms),
le potentiomètre ainsi mis en oeuvre doit être capable de dissiper
un
peu de puissance (au moins 1 W) car sinon vous pouvez le voir
rougir en
position maximale, là où la résistance résiduelle parasite du
potentiomètre n'est pas nulle... Vous pouvez aussi adopter un
potentiomètre standard à piste de carbone 0,5 W et ajouter en
série une
résistance talon de 10 ohms... avec évidement l'inconvénient
d'ajouter
une petite perte. Attention aux modèles économiques qui ne
supportent pas plus de 0,1 W. Et un détail pour finir : il est
vrai
qu'on a plus de mal à dénicher un pot double de 2,2 kO ou 4,7 kO
qu'un
pot double 10 kO ou 22 kO.
Voir aussi page
Distributeur
audio
005 (pour casque).
Et pour une liaison audio symétrique ?
C'est un poil plus compliqué, car les deux signaux
véhiculés par une liaison symétrique (qui sont en
opposition de polarité) doivent garder la même amplitude relative.
Il est très difficile de trouver des potentiomètres
doubles ou quadruple possédant des courbes
vraiment
appairés.
Pour un signal mono symétrique, il faut un potentiomètre
double, cela peut encore se trouver, en y mettant le prix. Le
schéma
qui suit montre comment le câbler (le câblage en lui-même est très
simple).
Notez
que la masse n'est pas reliée au point commun des deux
demi-potentiomètres (E1 et E1). Cela n'est pas nécessaire ici,
puisqu'il suffit que les deux points chaud et froid
(respectivement
broches 2 et 3) de la XLR de sortie se "rapprochent" l'un de
l'autre
pour augmenter le facteur d'atténuation. Pour un
signal stéréo symétrique, il faut un
potentiomètre quadruple, et là...
Une solution active, avec désymétrisation avant réglage de niveau
et
re-symétrisation après réglage, permet d'utiliser un potentiomètre
simple. Exemple en page
Réglage
volume
actif 001.
Avertissement
: la courbe de
progression de l'atténuation apportée par ce montage est très
"souple"
sur la plus grosse partie de la course du potentiomètre. Le
tableau qui
suit résume le facteur d'atténuation obtenu par pas de 10% de la
course
totale, pour des potentiomètres de type Lin ou Log (10 kO ou
47
kO). Sans trop de surprise, le pot Log semble plus adapté.
|
Lin
10 kO |
Lin
47 kO |
Log
10 kO |
Log
47 kO |
100% |
-0,02 dB |
-0,01 dB |
-0,02 dB |
-0,01 dB |
90% |
-1,7 dB |
-4.0 dB |
-8 dB |
-12,8 dB |
80% |
-3,8 dB |
-6,8 dB |
-11 dB |
-15,5 dB |
70% |
-4,8 dB |
-9,0 dB |
-13 dB |
-17,3 dB |
60% |
-6,3 dB |
-11 dB |
-15,3 dB |
-18,9 dB |
50% |
-8,0 dB |
-12,8 dB |
-17,5 dB |
-20,5 dB |
40% |
-10 dB |
-14,5 dB |
-20 dB |
-22,4 dB |
30% |
-12 dB |
-16,4 dB |
-23 dB |
-24,7 dB |
20% |
-15 dB |
-18,9 dB |
-27 dB |
-28,0 dB |
10% |
-21 dB |
-23,1 dB |
-33 dB |
-33,7 dB |
0% |
-100 dB |
-113 dB |
-100 dB |
-113 dB |
Valeurs d'atténuation à comparer à celles obtenues avec un seul
potentiomètre dans une liaison asymétrique (
Potentiomètres et
gain).
Les valeurs d'atténuation aux extrêmes (0% et 100%) sont évidement
des
ordres de grandeur, et dépendent de la résistance résiduelle en
fin de
course des potentiomètres. Une solution plus "électronique"
consiste à
employer un potentiomètre
simple qui commande à lui seul un quadruple circuit électronique
de
volume à base de potentiomètres numériques ou
de VCA (
Voltage
Controlled Amplifier).
Potentiomètres rectilignes ?
Les photos sur cette page montrent des potentiomètres rotatifs,
mais
vous pouvez sans problème utiliser des potentiomètres rectilignes
(course 70 mm ou 100 mm) mono ou stéréo.
Tous les potentiomètres rectilignes ne sont pas câblés de
la même
manière : parfois la patte du curseur est située entre
les deux pattes
des extrémités (cas de la première photo
ci-avant), et d'autres fois la patte du curseur est située en
extrémité du potentiomètre. Dans le doute,
vérifier à l’ohmmètre.
Remarque :
les boutons ne sont pas toujours vendus avec les
potentiomètres.
Historique
10/06/2017
- Ajout précisions concernant le réglage de volume/atténuateur
pour la
version symétrique.
05/03/2017
- Ajout schéma réglage niveau pour liaison symétrique.
26/02/2012
- Ajout précisions sur le choix du potentiomètre double utilisé
pour
atténuer une sortie casque.