Dernière mise à jour :
16/07/2023
Caractéristiques principales
Tension :
+1.3 V à +24 V
Courant :
3 A (5 A max)
Régulée :
Oui
Présentation
Cette alimentation ajustable permet de disposer d'une tension continue
ajustable entre 1,3 V et 24 V, à partir d'une très basse tension
alternative ou continue de quelques volts à 30 V maximum. La régulation
est de type linéaire.
Ce bloc d'alimentation ajustable a été conçu pour compléter une
alimentation à découpage de laboratoire très (trop) économique dont la
tension de sortie souffre d'un niveau de bruit très élevé - presque 300
mV crête à crête ! J'ai tout de même prévu une double diode de
redressement à l'entrée pour permettre à une source de tension
alternative
(secondaire transfo avec point milieu) de se trouver utile.
Question de (bruit de) fond...
Pourquoi
donc utiliser une alimentation à découpage de labo "pas propre" avec à
sa suite un
"nettoyeur", et non pas seulement ce
deuxième morceau de technologie linéaire associé à un simple
transformateur
d'alimentation ? Ceci pour deux raisons :
1 - l'alimentation à
découpage de labo en question ne délivre pas une tension très propre
certes, mais cette tension est ajustable, ce qui permet de
réduire
considérablement la dissipation thermique globale
2 - cette même
alimentation de labo dispose d'un réglage de limitation d'intensité de
courant ajustable de 200 mA à 5 A, ce que ne possède pas le régulateur
linéaire qui fait suite.
La combinaison des deux éléments (alim labo à découpage et
régulateur linéaire additionnel) prend un peu plus de place
il est vrai, mais il permet de bénéficier d'une tension continue
très propre (amplitude de bruit résiduel inférieur à 1 mV), avec en
plus une fonction de limitation d'intensité de courant. Enoncé de la
sorte, cela me convient bien.
Remarque
: on peut aussi utiliser un régulateur linéaire à très faible
tension de déchet (LDO, Low
Drop Out) en aval de la pré-régulation
à découpage. Cela peut conduire à un système fort sympatique cumulant
haute qualité de la tension de sortie et haut rendement, tout en
coûtant moins cher qu'une alimentation à découpage de très haute
qualité.
Le mot du sage
: le top du top serait de pouvoir réunir le tout dans un seul et même
boîtier. La difficulté n'est pas électrique, elle est d'ordre
mécanique. L'inconvénient avec ma méthode, c'est qu'elle impose une
visualisation de la tension en même temps à l'entrée et à la sortie du
régulateur linéaire. L'idéal serait de prévoir un
asservissement
de la prérégulation à découpage sur la tension désirée en sortie du
régulateur linéaire. Mais bien sûr que c'est possible !!!
Schéma
Le schéma suivant représente le système de régulation de tension
linéaire dans sa totalité,
hormis l'éventuel
transformateur
requis pour une entrée en tension
alternative. C'est un montage très classique.
Le coeur du système est un
régulateur de
tension
intégré de type
LM338, version survitaminée du célèbre régulateur LM317. L'intensité
maximale du courant de sortie est de 5 A en régime permanent,
valeur possible uniquement si la tension d'entrée n'est pas supérieure
de plus de 3 V à la
tension de sortie désirée (minimum requis pour un bon fonctionnement du
régulateur), si le régulateur de tension doté de son
dissipateur thermique est correctement refroidi et si on accepte une
très légère remontée du bruit de fond. Même avec une tension
différentielle de "seulement" 3 V et un
courant de sortie de 5 A, cela nous donne tout de même une dissipation
de 15 W, ce qui est loin d'être négligeable ! Heureusement que pour la
très grande majorité de mes applications, je n'ai pas besoin d'une
telle intensité de courant (en tout cas pas de manière soutenue).
Diodes d'entrée et condensateur(s) de filtrage
La double
diode D1 permet d'utiliser le
bloc de régulation avec une tension continue ou alternative. Les
références 30CTH02 ou MBR20100 conviennent, j'ai utilisé la
seconde.
- avec une
source de tension continue,
une seule diode doit être utilisée. On entre sur le connecteur
J1,
au choix entre les broches 2 et 1 ou entre les broches 2 et 3 (0 V de
référence sur la broche 2). Cette diode apporte une chute (perte) de
tension non nulle (environ 0,7 V sous 5 A), mais offre une sécurité
contre toute inversion accidentelle de la polarité de la tension
d'entrée.
- avec une
source de tension alternative unique
(issue d'un enroulement secondaire de transformateur simple), une seule
diode doit être
utilisée. On entre donc sur le connecteur J1, au choix entre les
broches 2 et 1 ou entre les broches 2 et 3 (la polarité importe peu,
puisqu'ici on est en alternatif). A noter toutefois que dans
cette
configuration, le redressement se fait en mono-alternance et que le
résidu de composante alternative est forcément plus élevé sur la
tension appliquée à l'entrée du régulateur. Ce point n'a pas
d'importance si le courant de sortie demandé n'excède pas 1 A.
- avec une
source de tension alternative double
(issue d'un double enroulement
secondaire de transformateur ou d'un seul enroulement avec prise
médiane), les deux diodes incluses dans D1 sont
mises à contribution. On entre toujours sur le connecteur J1, avec
point milieu sur broche 2 et les deux sources alternatives "opposées"
sur les broches 1 et 3.
Le filtrage
principal (avant régulation) est assuré uniquement par le
condensateur C1 dans le cas où la tension d'entrée est continue. Si une
tension d'entrée alternative est utilisée, alors une partie ou la
totalité des quatre
condensateurs C1A à C1D doivent être mis en service avec les cavaliers
JP1 à JP4. Notons que si tous les gros condensateurs de filtrage sont
en service, alors l'appel de courant au démarrage (quand on applique la
tension d'entrée) risque d'être très élevé (largement
supérieur à
10 A). Pour cette raison, il est inutile de brancher tous les
condensateurs de manière systématique et il vaut mieux se contenter du
"nécessaire et suffisant", à savoir1000 uF à 2000 uF par tranche d'un
ampère, si la tension
d'entrée est alternative.
Si la tension d'entrée est continue, le premier condensateur de
1000 uF suffira... à moins que la charge connectée en sortie
présente de très forts appels de courant de manière
intermittente et que le filtrage en amont du circuit de
régulation
(avant la double diode) est insuffisant. En bref, à adapter en fonction
de la situation.
Voyant de contrôle
Il
n'est pas simple de câbler une simple LED avec sa résistance
série de
limitation de courant pour visualiser la présence d'une
tension de sortie dont la valeur peut varier dans de grandes
proportions, puisque la valeur de la résistance en série avec la LED
doit être calculée en fonction de la tension. En fait, il
n'existe à ma connaissance que deux
possibilités
simples
:
- soit
on utilise une LED à très haute luminosité (500 mcd ou plus) et on
calcule la valeur de la résistance série pour coller avec la tension de
sortie la plus élevée. Si par exemple la LED est un modèle 2 V / 20 mA
et que la tension de sortie maximale est de 24 V, alors la résistance
devra avoir une valeur R égale à (calcul détaillé en page Alimentation
d'une LED) :
R = U / I = (24 - 2) / 0.02 = 1100 ohms (prendre la valeur
normalisée de 1,2 kO)
Inconvénient : l'illumination de la LED dépend de la valeur de la
tension de sortie. Avantage : solution ultra simple.
- soit
on utilise un générateur de courant constant, comme je l'ai fait ici.
Le transistor à effet de champ Q1 est câblé de telle sorte qu'il
travaille en source de
courant (tension Gate-Source Vgs = 0). Inconvénient
: la LED
s'allume très faiblement quand la tension de sortie est très faible.
Avantage : taux de luminosité quasi identique sur (presque) toute la
plage de tension
de sortie.
Brochage des composants de puissance
Le régulateur LM338K utilisé ici est en boîtier TO3. Il est moins
pratique à câbler qu'un LM338T en boîtier TO220, mais sa surface
d'échange avec le dissipateur thermique est plus étendue, ce qui
facilite le refroidissement.
Pour la double diode de puissance 30CTH02 : la borne centrale
CC
(broche 2 du boitier TO220) représente le point commun des
deux diodes (cathodes communes). A1 correspond à l'anode de la
première diode, et A2 correspond à l'anode de la seconde
diode.
Précautions
Le courant
que peut
débiter cette alimentation pouvant être très élevé, il
est primordial que toutes les liaisons électriques soient
d'excellente qualité et de forte section. Gros câbles de rigueur
donc (une section de 1,5 mm² voire 2,5mm² n'est pas du luxe),
et
soudure en quantité sur le circuit imprimé pour "renforcer" les pistes
de cuivre.
Prototypes
Deux prototypes réalisés selon implantation montrée plus loin. Sur le
premier, le réglage de la tension de sortie est assurée par un
potentiomètre ajustable multi-tours. Sur le second, on a droit à un
potentiomètre de tableau classique mono-tour.
Pour
ce premier prototype, je n'avais plus de dissipateur thermique de
taille suffisante. Je me suis donc contenté de celui qu'on voit sur les
photos ci-devant. Dans de telles conditions de refroidissement modéré,
il serait plutôt ambitieux de
faire travailler le régulateur avec un différentiel de tension
entrée-sortie de 3 V (minimum requis pour une bonne
régulation) et
un courant de sortie de 5 A... cela nous ferait 15 W à
dissiper,
un peu trop pour le dissipateur utilisé dont la résistance thermique
doit être de l'odre de 10°C/W (pour 15 W, cela engendrerait
une
augmentation de température de 150°C, vision du futur pas terrible).
C'est la
raison principale qui m'a poussé à limiter mes ambitions pour cet
exemplaire et à mettre des condensateurs de seulement 1000 uF
au
lieu des 4700 uF prévus.
Le
second propotype est plus gonflé
que le premier, il dispose d'un dissipateur un peu plus grand (modèle
4°C/W là aussi légèrement surélevé du circuit imprimé pour laisser
passer l'air en dessous) et de cinq condensateurs de 2200 uF. Pour
rappel, on estime
qu'il faut grosso-modo une capacité de 1000 uF à 2000 uF par tranche
d'un ampère pour
un filtrage correct. Pourquoi alors ai-je prévu 4 x
4700 uF sur le schéma d'origine ? Ah la la mon brave monsieur, si vous
saviez...
Remarques
:
- Les LM338 sont des vrais (des originaux), pas de pâles
"copies" qu'on
trouve sur le net à un prix dérisoire (contrefaçon).
- Le potentiomètre de tableau de 22k visible sur le second prototype
n'est là que pour faire joli, la valeur requise est bien de 2,2k.
- Sur ces deux prototypes, les condensateurs C1Y et C1Z (pas prévus à l'origine) sont soudés côté cuivre.
Circuit imprimé (PCB)
Réalisé en simple face et sans strap, un exploit dont on a pas fini de
parler.
Typon
(PCB)
au format PDF
Historique
16/07/2023
- Ajout photos prototype #1 et prototype #2.
25/06/2023
- Première mise à disposition.