Dernière mise à jour :
25/01/2009
Présentation
Le présent montage est une base de départ (montage
expérimental) pour la réalisation d'un casque anti-bruit.
Il s'intercale entre la source sonore à écouter et
l'amplificateur casque, et travaille au niveau ligne. Son niveau de
performance ne vaut évidement pas celui des équipements
haut de gamme de Seinnheiser ou de Sony composés de DSP, mais
permet néanmoins de se familiariser avec le
procédé utilisé.
Synoptique
Le principe général de fonctionnement est décrit par le synoptique
suivant.
Un microphone est positionné sur chaque oreillette du casque, de
telle façon qu'il puisse capter les sons qui passent normalement
au travers de celles-ci. Le son capté par ces microphones est
fortement amplifié par des préamplificateurs et sont
ensuite mélangés avec le signal audio utile, avant que le
tout ne soit amplifié par un amplificateur casque de votre
choix. Chacun des préamplis micro est doté d'un
réglage de gain et d'un inverseur de phase, qui permettent de
trouver le meilleur réglage, c'est à dire autorisant une
atténuation maximale du bruit ambiant. Au final, les
écouteurs du casque restituent un signal comportant le signal
utile (non touché) et le bruit ambiant dont la phase est
inversée par rapport au bruit ambiant parvenant aux oreilles
sans passer par les microphones. On a donc une forte atténuation
des bruits ambiants due à la sommation (dans l'air, au niveau
des oreilles) du bruit ambiant "naturel" et du bruit ambiant
amplifié et inversé en phase. En pratique, il est
impossible d'obtenir une annulation parfaite des bruits ambiants, du
fait que la phase des signaux captés par les microphones n'est
pas totalement la même que celle des signaux arrivant directement
aux oreilles (à cause de l'angle d'attaque des microphones entre
autres), et que le décallage n'est pas le même pour
l'ensemble des fréquences traitées. Mais le
résultat obtenu est toutefois assez interressant, surtout pour
les fréquences basses et médium.
Schéma
Le schéma qui suit représente une voie, il doit
être réalisé en deux exemplaires, et ce de
façon impérative, même si la source sonore à
écouter au casque est de type monophonique.
Préampli d'entrée
Composé d'un AOP de type LF351 (bonne bande passante à gain élevé, mais souffle un peu) ou d'un AOP de type NE5534 (moins de
souffle mais bande passante moins large pour un même gain)
monté en amplificateur non-inverseur, le préampli est
réduit à sa plus simple expression. Le gain est
fixé par la valeur des résistances R5, R6 et RV1, et
équivaut grosso modo au rapport des valeurs entre [RV1 + R6] et
R5 :
Gain = 1 + ((RV1 + R6) / R5)
Si par exemple RV1 est réglé aux trois quart de sa course totale et que
sa résistance vaut 75 kO, alors le gain est de l'ordre de 100, soit 40
dB.
L'entrée non-inverseuse de l'AOP reçoit le signal du
bruit ambiant provenant du microphone electret M1 alimenté au
travers du réseaux R1 / C2 / R2 (voir
alimentation d'un
microphone electret),
et est superposé à une tension égale à la
moitiée de la tension d'alimentation générale,
grâce aux deux résistances R3 et R4 de mêmes valeurs
qui forment un
pont
diviseur par deux (voir principe de la
masse virtuelle).
Inverseur de phase
Le transistor Q1 est câblé de telle sorte que l'on dispose
sur son collecteur et sur son émetteur, de deux signaux BF
identiques mais en opposition de phase. Il est ainsi possible de
sélectionner le signal qui offre la meilleur atténuation,
au travers de JP1 qui n'est qu'un simple petit cavalier à
déplacer sur le circuit imprimé et que vous pouvez
remplacer par un classique inverseur mécanique. On pourrait
penser qu'il faut inverser le signal de façon
systématique pour avoir l'opposition de phase recherché,
mais les microphones apportent parfois leur lot de surprise...
Etage de sortie
Le signal BF du bruit ambiant amplifié est ensuite sommé
avec le signal utile qui arrive sur le connecteur J1 (fiche RCA ou jack) grâce aux deux résistances de
sommation R11 et R12 de 47 KO. Le signal BF résultant de la
sommation est légèrement amplifié par Q2 afin de
compenser la légère baisse de niveau liée à
cette sommation "passive", et le signal à amplifier avant
écoute au casque est disponible sur le collecteur de Q2 et ressort sur le connecteur J2 (fiche RCA ou jack). Il est
vrai que le signal utile est inversé en phase par rapport
à l'original, mais cela n'a pas d'importance car la même
chose est faite pour les deux oreilles. Si vous pouvez vous contenter
d'un niveau sonore moyen, il est possible de remplacer cet étage
à transistor par un petit AOP monté en amplificateur, tel
que montré à la page
Ampli casque 005.
Réalisation pratique
Les microphones ont interêt à être des
modèles miniatures, c'est pourquoi le choix de microphones electret s'est
imposé de lui-même. Ils doivent être fixés
sur les écouteurs du casque, perpendiculairement à leur
axe. La fixation est le point le plus délicat : opter pour de la
colle est un moyen assez sûr pour que ça tienne bien, mais
il faut que le casque "ne craigne rien". Le cable reliant les
microphones au montage devra impérativement être de type
blindé à un conducteur central, pas trop fin pour assurer
une robustesse minimale en cas de traction accidentelle, et pas trop
épais non plus pour ne pas ajouter trop de raideur au cable
existant, auquel il peut se superposer.