Dernière mise à jour :
05/05/2019
Présentation
Deux schémas de chenillard sont présentés ici, les deux produisent un
effet visuel de même type, à savoir celui de "lignes d'eau coulantes".
C'est un effet employé pour les décorations (de Noël notamment), qu'il
est très facile d'obtenir avec un microcontrôleur, mais qui demande un
peu plus de travail (et de composants) en version logique
traditionnelle.
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Schéma 015a : version la plus simple, avec ligne d'eau de 4 points
(LED allumées) et ligne de vide de 6 points (LED
éteintes).
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Schéma 015b : version un peu moins simple, avec ligne d'eau de 4 points et ligne de vide de 12 points.
Dans
les deux cas, il est possible de modifier aisément le nombre de points
de la ligne d'eau, pour un même nombre de points [eau + vide] donnés.
Schéma 015a
Ce schéma peut servir de base à un montage largement plus élaboré. Il
peut aussi être simplifié, mais au détriment d'un effet visuel moins représentatif.
Le système peut être décomposé en trois
parties, qui sont l'oscillateur, le compteur et l'ensemble des registres
à décalage.
Oscillateur
L'oscillateur délivre des impulsions à un rythme régulier, dont la vitesse
est ajustable pour aller de lent à vite. Tout
oscillateur rectangulaire
peut convenir, vous avez le choix des armes : NE555, portes logiques,
transistors ou autre circuit dont vous avez le secret. Ici, j'ai choisi
une porte NAND trigger de Schmidt contenue dans un CD4093, parce que
j'en ai plusieurs en stock et qu'il faut bien les utiliser un jour ou l'autre. Ce circuit est simple à
construire, et demande même moins de composants qu'un circuit à NE555.
Mais certains pourront critiquer dans ce choix le "gâchis
indescriptible" des trois portes NAND inutilisées. Hum... et si au lieu
de râler vous cherchiez à exploiter ces portes libres ?
Compteur
Le
compteur choisi ici est de type décimal, une seule de ses sorties peut être active à un instant donné. Vous aurez sans
doute reconnu le célèbre CD4017 largement utilisé pour la fabrication
de
chenillards... La
mise en place d'un compteur décimal en cet endroit résulte de la seule
volonté de disposer de signaux logiques qui représentent directement et
de façon "visuelle" le résultat final obtenu. Le CD4017 dispose en
effet de 10 sorties individuelles, et les sorties que l'on va utiliser
de façon contigüe représentent tout bêtement le bloc des LED qui
seront allumées et qui se déplaceront. Ici, j'ai choisi d'exploiter les
4 sorties Q0 à Q3 pour disposer de 4 LED mouvantes, mais vous pouvez
modifier à volonté ce nombre en retirant une ou plusieurs diodes parmi
les quatre présentes (D1 à D4). Notez bien que le fait de n'utiliser
qu'une seule sortie du CD4017 vous conduira à obtenir un effet
chenillard classique de type 1 LED allumée qui se balade parmi 10. Et
que le fait de n'utiliser aucune sortie serait bien malheureux, l'effet
final se traduisant par une extinction totale et permanente de toutes
les LED (je ne conseille ce dernier mode de fonctionnement qu'aux
migraineux).
Registres à décalage
C'est
sans
doute la partie du montage la plus intéressante, car elle met en oeuvre
des composants un peu moins classiques que les traditionnelles portes
logiques ou compteurs binaires ou décimaux. Un registre à décalage est
un composant dont le nom peut effrayer, mais qui n'est en fait rien
d'autre qu'un circuit qui permet de transformer des informations
logiques transmises en série (les unes après les autres) en informations
logiques parallèles (disponibles en même temps). Il existe plusieurs
façons d'utiliser un registre à décalage, mais ici on ne peut guère
faire plus simple : on se contente de rentrer un état logique sur
l'entrée principale Data (entrée D) du premier registre (U2) et à
chaque nouveau coup d'horloge sur l'entrée Clock (entrée CLK de U2),
les données présentes en entrée Data sont transférées successivement
d'une sortie à l'autre. Prenons un exemple simple : supposons que le
circuit U2 présente un état logique bas sur toutes ses sorties. Si on
applique un niveau logique haut sur son entrée Data, rien ne se passe
et toutes les sorties restent à l'état bas. Si on laisse l'entrée Data à
l'état haut et que l'on applique un étét haut sur l'entrée horloge CLK,
alors l'état présent sur l'entrée Data est transféré sur la première
sortie Q0 : la LED D5 s'allume. Si maintenant on fait passer l'entrée
Data à l'état bas et que l'on fournit au circuit une nouvelle impulsion
d'horloge sur l'entrée CLK (passe à 0 puis repassage à 1), l'état
logique de la sortie Q0 est transféré sur la sortie Q1 et le
nouvel état logique de l'entrée Data est transféré sur la sortie
Q0 : résultat, la LED D6 s'allume et la LED D5 s'éteint. Voilà donc
pourquoi on appelle ce circuit un registre à décalage : à chaque fois
que survient une nouvelle impulsion sur l'entrée d'horloge CLK, les
sorties Q1 à Q7 du circuit prennent l'état de la sortie précédente, et
la sortie Q0 prend l'état de l'entrée Data. Huit données logiques
présentées successivement sur l'entrée Data se retrouvent donc
affichées simultanément sur les huit sorties Q0 à Q7 du registre, les
plus anciennes étant remplacées par les plus récentes. Dans le cas qui
nous concerne, on utilise quatre sorties sur les dix que comporte le
compteur décimal CD4017 : l'effet visuel obtenu est donc 4 sorties
allumées sur 10. Hum, petit problème : on parle de 10 sorties alors que
le registre utilisé ici n'en possède que 8. Et bien qu'à cela ne tienne, il suffit
de chaîner plusieurs registres ! En en plaçant plusieurs en série (on
dit aussi en cascade), le nombre de sorties peut être étendu à
l'infini. Ici on se contente de 32 sorties en tout, ce qui n'est déjà
pas si mal...
Choix des LED
Dans
mes schémas originaux (toujours visibles ici), les résistances de
limitation de courant des LED ont une valeur assez faible, de 330 ohms.
Cela permet d'utiliser des LED assez peu lumineuses avec une tension
d'alimentation de 5 V, mais il ne faut pas oublier que les
circuits intégrés de type CMOS ne peuvent pas délivrer de forts
courants sur leurs sorties (tout au plus quelques mA avec une tension
d'alimentation de 12 V). Je vous conseille donc d'utiliser des LED
HL (Haute Luminosité) et de réduire au maximum le courant qui les
traverse. Pour ma part, je n'utilise désormais que des LED HL avec un
courant compris entre 100 uA et 1 mA.
Schéma 015b
Dans
son principe de fonctionnement, ce second schéma fait la même chose que
le précédent. Mais au lieu d'utiliser un compteur travaillant sur 10
sorties, on utilise une espèce de compteur travaillant sur seize
sorties.
Espèce
de compteur, car nous avons là en fait un compteur binaire de type
CD4040 qui pilote un décodeur BCD / Décimal de type CD4514 (on peut
aussi appeler ce deuxième circuit un démultiplexeur). Le tout donne un
résultat équivalent à un "CD4017 étendu" qui comporterait non pas 10
mais 16 sorties. Cela permet d'avoir une palette d'effets visuels plus
large qu'avec le précédent montage, et de décider d'afficher des lignes
d'eau de 6 points sur une longueur de 16 points, ce qui signifie que sur
les 32 LED, on aurait toujours deux groupes de 6 LED en mouvement
(dont un serait bien sûr par moment "coupé en deux" entre début et bout
de la chaîne).
Remarque
: on peut lire sur ce dernier schéma une tension d'alim 12 V,
alors que les résistances de limitation de courant des LED sont
toujours des 330 ohms... Valeur à augmenter (pour courant LED
moindre), bien sûr (1 kO minimum) !
Historique
05/05/2019
- Ajout informations concernant le choix des LED.
17/01/2010
- Première mise à disposition.