Dernière mise à jour :
10/06/2018
Présentation
Le circuit présenté ici est un système de
commande pour volets roulants motorisés.
Il dispose de deux boutons, un pour la
montée du volet et l'autre pour sa descente. La commande du moteur
du volet s'opère par les contacts de deux relais "de
puissance" indépendants (un pour la montée et l'autre pour la
descente), ce qui devrait permettre de s'adapter à moult situations.
Les caractéristiques du système de commande sont les suivantes :
- L'appui sur le bouton Montée provoque l'activation du relais Montée pendant
une durée déterminée par l'utilisateur. Au bout de la temporisation, le
relais Montée décolle. Un nouvel appui sur le bouton Montée avant
la fin de la temporisation abbrège cette dernière et le
relais Montée décolle.
- L'appui
sur le bouton Descente provoque l'activation du relais Descente pendant
une durée déterminée par l'utilisateur. Au bout de la temporisation, le
relais Descente décolle. Un nouvel appui sur le bouton Descente
avant la fin de la temporisation abbrège cette dernière et le relais
Descente décolle.
- L'appui
sur le bouton Descente alors que le volet est en train de monter, fait
décoller le relais Montée et active la temporisation du relais
Descente.
- L'appui sur le bouton Montée alors que le volet
est en train de descendre, fait décoller le relais Descente et
active la temporisation du relais Montée.
Le
circuit s'alimente sous une tension de 12 V (qui peut être dérivée d'une
tension de 24 V) et ne comporte que des composants traditionnels. Aucun
composant programmable de type PIC ou autre, qui il est
vrai aurait permis de simplifier les choses... d'un point de
vue "physique des plaques" ;-)
Avertissements
Le circuit décrit ici
ne comporte pas de mesure de protection contre les surintensités du
moteur du volet. On part sur le principe que les interrupteurs de fin
de course (qui détectent la fin de la montée ou de la descente du
volet) sont en bon état de fonctionnement. Ceci dit, ce point est
abordé et une piste est proposée pour l'ajout d'un tel système de
protection.
Fonctionnement d'un volet roulant motorisé
Le
moteur d'un volet roulant peut être de type "courant continu" (par
exemple 24 Vdc) ou de type "courant alternatif" (par exemple 230
Vac).
- Cas du moteur à courant continu
: on a deux fils qui arrivent au moteur, et selon le sens de
branchement de la source de tension continue, le moteur tourne dans un
sens ou dans l'autre.
- Cas du moteur à courant alternatif : on
a trois fils qui arrivent au moteur : un fil commun, un fil pour la
montée et un fil pour la descente. En fait on trouve aussi un
quatrième fil de protection, relié à la carcasse du moteur et à
connecter à la terre (conducteur de protection des personnes, vous avez déjà du en entendre parler).
Dans tous les
cas, la commande peut s'effectuer de façon simple, avec des boutons
poussoirs ou des relais, comme le montrent les schémas
d'exemple qui suivent.
L'utilisation
de relais facilite la mise en oeuvre de commande "complexes"
issues d'un système centralisé (domotique par exemple) et/ou avec des
émetteurs récepteurs (télécommandes) filaires ou HF. Dans le schéma C
ci-avant, les deux relais RL1 et RL2 sont commandés par de simples
boutons poussoir, mais leur activation peut tout aussi bien
s'effectuer par des transistors ou des circuits intégrés aptes au
travail (ULN2803 par exemple). Bien entendu, vous trouverez sûrement
plus élégant de remplacer les vieux relais électromécaniques tout
moches et pas à la mode par de bons transistors MOSFET qui brillent
même sans soleil. Et vous aurez raison (il en faut juste quatre pour
disposer d'un pont en H propice aux inversions de polarité au niveau du
moteur). Le schéma que je propose met en oeuvre des relais de type double inverseurs (DPDT). Mais
pourquoi diable ? Je vous laisse cogiter... Indice : 24 V et 230 V.
Dans
le cas des moteurs à courant alternatif à [trois + un] fils, la
commande est encore plus simple puisqu'on peut se contenter d'un simple
inverseur momentané qui revient en position centrale quand on le
relâche.
Juste à titre d'information, câbles de section 1,2 mm2 et protection 10 A individuelle requis pour ce genre de moteur...
Schéma
Nous voici donc arrivé au schéma de la chose. A gauche, les boutons de commande de montée et de descente. A
droite, les relais de montée et de descente (quoi, des relais ?). Entre les deux, des bouts
de fils judicieusement placés. Et quelques composants aussi, pour que les fils se sentent moins seuls.
Fonctionnement général
Le
circuit est composé de deux blocs (sous-ensembles) de
gestion identiques et
"couplés". Un premier bloc pour la commande de la montée et un second
pour la commande de la descente (le schéma peut être coupé en deux dans
le sens vertical, moitié haute pour la commande de montée et moitié
basse pour la commande de descente). Chaque bloc est composé d'un
monostable CD4538 et d'une bascule D (CD4013), mariés pour le meilleur
et pour le pire à une porte NAND CD4011. Le monostable sert pour la
fonction de temporisateur, et la bascule D pour l'éventuel arrêt
prématuré de la temporisation. Un premier appui sur un bouton poussoir
(disons celui de montée) provoque le démarrage de la temporisation et
place la bascule D dans un état tel que la porte NAND qui fait suite
est d'accord pour laisser passer la commande. Un nouvel appui sur le
même bouton fait passer la bascule dans l'autre état, et la porte NAND
n'a plus ce qu'il faut sur ses entrées pour laisser passer la commande.
Tout s'arrête donc. L'appui sur un des deux boutons poussoir provoque
toujours systématiquement l'arrêt de la temporisation de l'autre bord,
si elle était active.
Descriptif détaillé
Considérons le
système à l'état de repos, juste après sa mise sous tension. Les deux
monostables U2:A et U2:B présentent un état logique bas sur leur sortie
respective Q. Notons dès à présent que la remise à zéro des
monostables s'opèrent avec un état logique bas, aussi ne soyez pas
surpris du drôle de montage avec les diodes D1 à D4. Ces diodes sont
montées de telles sorte qu'on peut amener un état bas de plusieurs
façons :
- soit par le biais des portes logiques U1:A et U1:B,
- soit
par le biais d'une cellule de remise à zéro générale constituée de R10
et C6 qui n'agit qu'au moment de la mise sous tension (une fois C6 chargé, les diodes D2 et D4 sont bloquées).
Nous
sommes toujours au repos, les entrées des monostables (+T, broches 4 et
12) et des bascules D (CLK, broches 3 et 11) sont à l'état logique bas.
A la mise sous tension, les bascules D ont été remises automatiquement
à zéro par les cellules R1/C1 et R2/C2 qui vont de pair avec les
boutons poussoir. Les sortie Q des monostables (broches 6 et 10) ainsi
que les sorties Q des bascules D (broches 1 et 13) sont donc toutes à
l'état bas. Les portes NAND U1:C et U1:D qui font suite présentent pour
cette raison, un état logique haut sur leurs sorties (broches 10 et
11). Pour que ces sorties passent à l'état bas et puissent commander
les transistors et relais qui assurent la continuité de service, il
faut que les deux entrées des portes NAND U1:C et U1:D soient à l'état
logique haut. Cette situation se retrouve quand on appuie une fois
sur un des poussoirs. Appuyons donc sur le bouton de montée (SW2/UP)
pour voir ce qui se passe. A cet instant, l'entrée du monostable U2:A
est activée et le monostable est déclanché : sa sortie Q passe à l'état
haut. En même temps, l'entrée de la bascule D U3:A est activée, sa
sortie Q passe elle aussi à l'état haut. Les deux entrées de la porte
NAND U1:C passe ainsi à l'état haut et sa sortie à l'état bas, et hop !
activation du relais
Montée grâce au transistor Q1. Au bout de la période de temporisation,
la sortie du monostable repasse à l'état bas et la porte NAND se
"désactive" (sa sortie repasse à l'état haut - rappelez-vous que c'est
une porte NAND). Si avant la fin de la temporisation on appuie une
nouvelle
fois sur le bouton de montée SW2/UP, la sortie Q de la bascule D U3:A
repasse à létat bas et la NAND, là encore, n'a plus rien à fournir de
bon au transistor Q1. Si, toujours durant la période de temporisation
on appuie sur le bouton "opposé" (bouton de descente pour rester dans
l'exemple en cours), alors le monostable de montée est instantanément
désactivé, grâce à la porte NAND UA:1 et à la diode D1. Les deux blocs
Montée et Descente fonctionnent rigoureusement de la même façon, de
sorte qu'à aucun moment on ne peut avoir les deux commandes Montée et
Descente activée en même temps.
Modification durée temporisations
: la durée de temporisation T de la montée est fixée par les composants
R3 et C3. Celle de la descente est fixée par les composants R4 et C4.
Pour les deux, la formule est la même :
T = Rx * Cx (T en secondes, Rx en ohms et Cx en Farads)
Avec les valeurs spécifiées sur le schéma, la durée de temporisation T est :
T = 470 kO * 10 uF = 4,7 secondes
Pour
diminuer ou augmenter la durée de temporisation de montée ou de
descente, il suffit de diminuer ou d'aumenter la valeur de R3 et/ou C3
(montée) ou R4 et/ou C4 (descente). Par exemple avec 220 kO et 10 uF,
la temporisation vaudra 2,2 secondes. Avec 47 uF et 470 kO, la
temporisation vaudra 22 secondes.
Alimentation
L'alimentation
s'effectue sous 12 V. Les circuits intégrés utilisés ici sont de la
famille CMOS et peuvent fonctionner sous une tension comprise
entre 3 V et 15 V. Pour alimenter le circuit sous une tension de
24 V, il
convient d'ajouter un
régulateur de tension pour protéger les
circuits intégrés (par exemple un LM7812). Dans tous les cas,
prévoyez une
cellule de découplage efficace pour l'électronique de commande (diode 1N4007 ou résistance 10 ohms + condo 100 uF),
afin de limiter le risque de voir remonter vers elle des parasites
gênants (perturbateurs) lors de la commutation des relais. Les CMOS
sont chatouilleux et font parfois des choses qu'on ne leur demande pas de vive voix...
Relais
Les relais sont des
modèles 12 V et conviennent pour la tension d'alimentation de 12 V
choisie ici. Dans le cas où le circuit est alimenté en 24 V (avec
régulateur de tension 12 V), alors les relais peuvent
être des modèles 12 V (câblés après abaissement tension) ou 24 V
(câblés avant abaissement tension). Je
ne propose aucun type de relais, car ceux que vous devez utiliser
dépendent des caractéristiques électriques du moteur du volet.
Rappelez-vous simplement qu'un moteur, quand il démarre ou quand on le
force un peu (il faut penser à un interrupteur de fin de course qui
peut tomber malade) demande plus que son courant nominal (celui en
régime normal de fonctionnement). Ainsi, un moteur qui consomme
quelques centaines de mA en régime établi peut tout à fait
provoquer un appel de courant dont la valeur au démarrage est largement
supérieure, et cela est normal. Il faut dimensionner les relais
pour tenir compte des valeurs de courant max prévisibles.
Protection surintensité moteur volet
Aucun
circuit de protection n'est prévu ici, mais il n'est pas difficile
d'en ajouter un. Vous pouvez pour cela ajouter une résistance de
puissance de faible valeur en série avec le fil d'alimentation qui
arrive au moteur et comparer la tension aux bornes de la résistance,
qui est le reflet du courant qui y circule. Par exemple, s'arranger
pour disposer d'une tension de plus de 0,6 V pour le courant qu'on se
fixe comme limite : si par exemple la protection doit agir à partir de
6 A, une résistance de
R = 0,6 / 6 = 0,1 ohm conviendra (modèle 5 W)
Si la valeur de la tension aux bornes de cette résistance
dépasse pendant un certain temps le seuil considéré comme dangereux, alors il suffit de
provoquer le reset forcé des deux monostables. Ca tombe bien, les
entrées reset peuvent recevoir autant de diodes additionnelles que
désirée (une seule suffira en plus des deux présentes sur chaque entrée de RAZ).
Important
: cette façon de faire est autorisée pour un moteur 24 Vdc. Pour un
moteur 230 Vac, il convient de prendre des précautions autres. Pour une
piste, voir page
Prise asservie 001.
Circuit imprimé
Non réalisé.
Historique
10/06/2018
- Ajout précisions concernant l'ajustage éventuel des durées de temporisation pour montée et descente.
03/02/2013
- Première mise à disposition.