Dernière mise à jour :
14/12/2008
Présentation
Le détecteur d'humidité décrit ici permet
d'allumer une led en présence ou en l'absence d'humidité.
En remplaçant la led par un relais, de nombreuses applications
peuvent être envisagées : commande d'arrosage automatique
de plantes, avertisseur de débordement d'un récipient
(qui pourrait bien être une baignoire), etc. Pour la
détection, le circuit fait usage d'un capteur
réalisé sur circuit imprimé, et une tension
continue est utilisée entre les deux électrodes du
capteur, afin de simplifier le schéma. Contrairement à
l'utilisation d'une tension alternative, comme cela est fait avec le
détecteur
d'humidité 001, l'oxydation des électrodes peut
être plus rapide avec ce montage. Le montage ne fait appel
qu'à des composants courants, que vous pouvez vous procurer sans
aucune difficulté. Il est possible de faire encore plus simple, en
employant des transistors de type MOSFET, voir page
Détecteur
humidité 003.
Schéma
Pas très loin, vous devriez le trouver rapidement je pense.
Fonctionnement
Ce montage repose sur une polarisation "incomplète" de la base
du
transistor
Q1 :
la base est en effet reliée au pôle positif de
l'alimentation, au travers d'un capteur dont la
résistivité dépend de ce qui fait contact entre
deux électrodes A et B. Eau, terre, mais pas feu s'il vous
plait. Afin d'éviter que tout contact direct et accidentel entre
les deux électrodes ne provoque la destruction du transistor Q1,
une résistance R1 de limitation de courant est ajoutée.
Sa valeur est assez faible pour être marginale devant la
résistance du capteur, mais assez élevée pour que
le courant de base maximal soit supportable. Voyons donc ce qui se
passe dans les deux cas extrêmes : quand les électrodes A
et B du capteur CAPT01 sont totalement isolées, et quand elles
sont franchement en contact.
Electrodes A et B du
capteur CAPT01
totalement isolées
Dans ce cas, la base du transistor Q1 se retrouve en l'air,
raccordée à rien. Q1, qui est un transistor NPN
monté en émetteur commun (
Utilisation
du
transistor),
ne peut pas conduire, il reste bloqué. La résistance
entre émetteur et collecteur est donc très grande, comme
un interrupteur ouvert. De fait, le transistor Q2, également
monté en émetteur "presque" commun ("presque", à
cause de la diode ajoutée dans la liaison émetteur), peut
conduire, grace à la résistance R2 qui polarise
positivement sa base. Comme Q2 conduit, la tension présente sur
son collecteur est faible, et le transistor Q3 se met à
conduire. Car évidement, ce dernier est un PNP, et aime faire
exactement l'inverse de ce que fait le NPN dans une même
configuration de cablage. Il est lui aussi monté en
émetteur commun (oui, l'émetteur peut aussi être
dessiné en haut du schéma, et ne pas correspondre
à la masse), et se bloque quand la tension de base est positive
et supérieure à 0,6V. Nous disions donc que Q3 conduit,
ce qui occasionne l'allumage de la led D2. Le transistor Q4, un autre
NPN monté en collecteur commun (on finit par aimer ça),
ne conduit pas dans cette situation, et la led D3 est éteinte.
Résumé : Q1 est bloqué, Q2 est passant, Q3 est
passant et Q4 est bloqué. Led D2 allumée, led D3
éteinte.
Electrodes A et B du
capteur CAPT01
franchement en contact
Même sans être expert en électronique, on peut bien
se douter que l'on est dans une situation opposée à la
précédente, et que l'ensemble du montage va réagir
"à l'envers". C'est ce qui se passe en effet. Q1 est cette fois
conducteur, ce qui empêche Q2 de conduire puisque sa base se
trouve à un potentiel de tension trop faible. Comme Q2 est
bloqué, la base de Q3 est polarisée par les
résistances R3 et R4, d'une façon trop positive pour lui
permettre de conduire, et se bloque donc. Par contre, Q4 adore recevoir
une petite tension positive sur sa base (via R3 et R5), et tout content
qu'il est, se dacide à laisser passer un courant entre
émetteur et base, suffisant pour allumer la led D3
situées dans le trajet.
Résumé : Q1 est passant, Q2 est bloqué, Q3 est
bloqué et Q4 est passant. Led D2 éteinte, led D3
allumée.
Situation réelle
Dans la vraie vie, le capteur va sans doute être soumis à
un environnement qui va faire que sa résistivité ne sera
jamais ni totalement infinie ni totalement nulle. Mais entre les deux
extrêmes. Vous aimeriez bien connaitre les vraies valeurs
résistives, hum ? Je vous rassure, totalement impossible de vous
le dire comme ça, sans autre précision sur le contexte
d'utilisation et le type de capteur utilisé. C'est pourquoi le
plus sage est de sauter directement au paragraphe suivant.
Prototype
Le premier proto a été réalisé sur plaque
d'expérimentation à bandes cuivrées et
pré-percées. Je ne l'ai plus puisqu'il n'était pas
pour moi. J'ai refait ce même circuit électronique par la
suite pour vérifier deux ou trois points sur lesquels on m'a
questionné, sur une plaque d'expérimentation sans soudure.
Le basculement entre allumage led verte et led rouge s'effectue pour
une résistance de l'ordre de 400 KO entre les points A et B de
la sonde, constituée ici de deux fils dénudés
plantés dans la terre du pot de fleur. Pour un point de
basculement sur une autre valeur (100 KO ou 1 MO par exemple), il
convient de modifier la valeur des résistances R1 et R2. On
reste forcement dans l'expérimental, vu que les pots de fleurs
et les terres ne se ressemblent pas ;-).
Réalisation du capteur
Si le capteur est identique à celui utilisé dans le
détecteur
d'humidité 001, et que les électrodes prennent donc
la forme du circuit imprimé ci-dessous, le montage sera
relativement sensible, peut-être même trop pour certaines
applications.
Pour détecter de l'eau en faible quantité
(détection début débordement par exemple), ce type
d'agencement en peigne convient très bien. Mais pour
détecter une terre trop ou pas assez humide (détection
terre sèche dans un pot de fleur par exemple), peut se poser le
problème d'une trop grande sensibilité, la
résistance offerte par la terre même sèche pouvant
ne pas être assez élevée. Si le montage est trop
sensible (led D3 toujours allumée même avec terre
sèche), deux solutions : soit augmenter la valeur de la
résistance de base (220K ou 470K au lieu de 22K par exemple),
soit élaborer un capteur dont les électrodes
possèdent moins de dents de peigne, et que ces dernières
soient plus espacées, comme le montre l'exemple de circuit
imprimé suivant.
Comment ça, pas de dents ? Ah oui, vous avez raison, il y a
juste deux pistes de cuivre simples, petites et très
espacées. Avec ça, ça devrait aller... pour le pot
de fleur. Pour d'autres applications, je vous laisse le soin de
réfléchir un peu, ça ne devrait pas être
trop dûr de trouver quelque chose qui vous convient entre ces
deux extrêmes.
Corrections et remarques diverses
11/11/2008
- Les résistances R4 et R5 peuvent avoir une valeur comprise
entre 47K et 100K environ. Une valeur plus faible conduit à un
courant de base des transistors Q3 et Q4 plus important, et un courant
de collecteur qui suit dans le même sens, ce qui joue sur la
luminosité des leds. A l'origine, les valeurs
spécifiées étaient de 100K, ce qui allait
très bien avec des leds récentes, qui s'illuminent
très bien à partir de quelques mA. Les valeurs de 47K
désormais attribuées sur le schéma permettent une
illumination des leds plus importante et conviennent mieux pour des
leds "tout type", mais bien évidement au détriment de
l'autonomie de la pile de 4,5 V. A vous de choisir votre camp ;-)
07/11/2008
- Ajout de la résistance R8, que j'avais omise. Cette
résistance peut avoir une valeur comprise entre 4K7 et 100K,
à tester en fonction du taux d'humidité "nominal" du
milieu dans lequel est placée la sonde. Pour ma part, j'ai
retenu une valeur de 22K.