Dernière mise à jour :
29/07/2009
Présentation
Voici un troisième détecteur sonore, avec cette
fois ci des transistors pour la partie amplification. Je vois bien que
certains d'entre vous rechignent encore à utiliser des AOP. Ce
que je
respecte, moi-même, par le passé, avais bien peur des
selfs. Ce
montage
se contente d'une alimentation simple de +9 V, qui pourra sans
problème
être poussée à +12 V.
Le schéma
Le schéma dévoile un circuit intégré, mais
ce n'est pas un AOP. Promis.
Encore une fois, un schéma qui peut faire peur au premier
abords, mais ne vous laissez pas entraîner.
Choix du microphone
Vous pouvez utiliser un microphone
dynamique
premier prix, cela suffira amplement. En acceptant une
sensibilité un
peu réduite, vous pouvez même utiliser un haut-parleur de
petite ou
moyenne taille (puissance 0,25 W à 1 W). Si vous souhaitez
utiliser une
petite capsule electret, vous devrez ajouter une résistance et
un
condensateur de découplage pour assurer son alimentation, comme
cela
est décrit à la
page
Alimentation
d'un microphone electret.
L'étage préamplificateur
Le
signal issu d'un microphone est faible, et la première
étape
consiste à l'amplifier très fortement pour pouvoir
travailler
confortablement avec lui. C'est pourquoi on trouve toujours quelques
composants dédiés à la noble tache d'amplification
dans ce genre de
réalisation. Ici, deux
transistors sont utilisés (Q1 et Q2), chacun étant
monté en
amplificateur, avec une résistance de polarisation de base et
des
résistances de charge côté collecteur. La valeur
donnée aux résistances
d'émetteur sont faibles, elles permettent une stabilisation
thermique
minimale tout en ne réduisant pas trop le gain. Il suffit de
regarder
le schéma
pour voir que les deux étages d'amplification sont identiques en
forme.
Seule la valeur des composants change un tout petit peu, toutes
proportions gardées. Les deux étages apportent chacun un
gain voisin de
30 dB,
ce qui donne au total un gain de 60 dB (les deux gains de 30 dB
s'additionnent). Pour information, un gain de 60 dB correspond à
un
taux d'amplification de 1000 (
détail),
c'est à dire que si le microphone délivre un signal dont
l'amplitude
est de 1 mV (0,001 V), on retrouve un signal d'amplitude 1 V en sortie
du deuxième étage d'amplification (sur le collecteur de
Q2). Le gain
total de 60 dB est fixe, mais il est tout de même prévu un
potentiomètre de réglage de sensibilité, pour
réduire cette
dernière si elle s'avérait trop grande. Le
potentiomètre RV1,
cablé en
diviseur
de tension
juste avant l'entrée du premier étage amplificateur,
permet en effet de
prélever une fraction plus ou moins importante du signal
électrique
fourni par le microphone. Plus le curseur de ce potentiomètre se
rapproche de la masse, et plus le signal récupéré
est faible, et donc
moins le montage est sensible.
Le redresseur
Dans ce
genre de montage, nous souhaitons un fonctionnement de type "logique".
Il nous faut disposer d'un signal de type "commande continue" et non
d'un signal
de type "audio alternatif". Nous disposons de notre signal "audio",
reste à le
transformer en signal de commande. C'est le rôle du redresseur,
formé
par les diodes D1 et D2 et les condensteurs C3, C4. En sortie
collecteur de Q2, nous avons un signal audio fortement amplifié,
dont
l'amplitude peut sans problème atteindre plusieurs volts en
alternatif.
Les diodes redressent ce signal alternatif et le condensateur
C4 filtre ce signal redressé. Tout cela fonctionne
exactement de
la même façon que dans une
alimentation
secteur
linéaire
avec pont de
diode et condensateur de filtrage, au détail près que
dans une
alimentation secteur, l'amplitude de la tension alternative que l'on
redresse ne bouge pas autant (ce qui est heureux). Nous obtenons ainsi
sur les bornes
de C4, une tension continue dont la valeur est proportionnelle
à
l'amplitude du signal sonore capté. Plus le son capté par
le microphone
est fort, et plus la tension continue sur C4 est élevée.
Le comparateur de seuil
Il n'y a pas de comparateur de seuil,
tout du moins prenant la forme d'un composant dénommé
comme tel. Mais
on peut toutefois considérer le transistor Q3 comme un
détecteur de
seuil, puisqu'il devient passant quand la tension présente sur
la
connexion de base atteint ou dépasse 0,6 V. Si l'on tient compte
de la
chute de tension dans la diode D2, qui est de l'ordre de 0,6
V,
on peut dire qu'il nous faut un signal en sortie collecteur de Q2 dont
l'amplitude est d'au moins 1,2 V pour rendre passant (faire saturer) le
transistor Q3. Comme le taux d'amplification total (assuré par
Q1 et
Q2) est de 1000, cela signifie qu'un signal d'amplitude 1,2 mV en
sortie du microphone est suffisant pour déclencher le
système. A
condition bien sûr que le potentiomètre RV1 soit en
position "max". En
pratique, cette sensibilité est largement suffisante pour bien
des
applications.
La commande de sortie
Le transistor Q3, dès qu'il
conduit, provoque l'allumage de la led D3, la résistance R9
limitant le courant circulant dans cette dernière. On peut fort
bien se
contenter de ce signal de commande, sachant que la led reste
allumée
tant qu'il y a détection d'un signal sonore suffisant. Si ce
type de
commande vous suffit, vous pouvez supprimer tous les
composants se
situant sur la partie droite de la triplette Q3 / R9 / D3 et
axés sur
le circuit intégré U1 (NE555). Si vous souhaitez
disposer d'une
commande qui persiste un peu même quand la source sonore s'est
éteinte, il
est nécessaire de conserver cette partie droite du montage, qui
est un
petit monostable délivrant une tension
positive dont la
durée est définie par le choix des composants R10 et C6.
Avec les
valeurs du schéma, la durée de "l'impulsion"
délivrée sur la sortie
(borne 3) du NE555 monté en monostable, est de quelques
secondes. Pour
résumer : avec le schéma dans sa totalité, on
obtient un signal de
commande (visualisé par la led D4) qui dure quelques secondes
même si
le son capté est très bref, genre claquement de main ou
fermeture d'une
porte. Pour raccourcir la durée du signal de commande en sortie
du
NE555, diminuer la valeur de C6 ou de R10. Pour la rallonger, augmenter
C6 ou R10.
Remarque : si vous n'avez que
faire de la led D3, vous pouvez remplacer le couple [D3 + R9] par une
unique résistance dont la valeur est comprise entre 2,2 KO et 10
KO.
Fonctionnement type "bascule"
En
remplaçant le NE555 par une bascule (une moitié d'un
CD4013 par
exemple), on bénéficie d'une commande marche /
arrêt : un coup sonore
pour allumer, un autre coup sonore pour éteindre.
La
fonction "anti-rebonds" indispensable pour ce type de fonction est
assurée par la constante de temps liée à la valeur
de C4 et de R7,
réduite par rapport au premier schéma pour ne pas
à avoir à attendre
trop longtemps pour rendre le système réactivable juste
après une
commande. Le système commandé ici est une led, mais vous
pouvez bien
entendu ajouter une interface logique pour adaptation à
n'importe
quelle situation, avec une commande par relais ou triac, par exemple (
exemple
d'interface).
Dysfonctionnement avec le premier schéma ?
Aucune des deux leds D3 et D4 ne s'allume
quand vous hurlez, même avec le potentiomètre RV1 est
en position
max (curseur côté sortie micro) ? La
première chose à faire est de brancher un
multimètre sur les bornes du condensateur C4, et de mesurer la
tension en ce point quand le microphone détecte du son et quand
tout est silencieux. Vous devez mesurer une tension inférieure
à 0,5 V
quand tout est silencieux, et une tension qui atteint
quelques volts quand vous grattez le microphone (RV1 à fond). La
tension doit redescendre rapidement quand le bruit disparait.
Si à ce stade vous n'obtenez pas ça, c'est que le
problème vient de
l'amplification, vérifier le cablage côté Q1 et Q2.
Si tout fonctionne
bien à cet endroit, c'est que le problème
vient de la section suivante, à savoir le transistor Q3.
Mesurez la tension entre la masse et la base du
transistor Q3
: vous devez avoir une tension quasi-nulle en absence de son, et une
tension de l'ordre de 0,6 V à 0,7 V en présence de bruit.
Si ce n'est
pas le cas, vérifiez votre circuit et changez le cas
échéant le
transistor Q3, qui est peut-être defectueux. Si la led D3
s'allume au
rythme des sons captés mais que la led D4 ne s'allume jamais,
c'est que
le NE555 ne se déclenche pas. Vérifiez alors sur sa borne
7 que l'on a
bien une tension qui chute (de quelques volts on passe à moins
de 0,5
V) quand un son est capté. Si malgré tout ça
aucune led ne décide de
s'allumer, vérifiez leur sens de branchement, aussi bien
visuellement
que branchées directement sur une pile avec une
résistance en série. Il
m'est arrivé par le passé de recevoir un lot de leds dont
le cablage
interne était inversé. C'est tout bête, mais
depuis, je teste le sens
de branchement de mes leds avant de les implanter définitivement.
Le circuit imprimé
Non réalisé.