Dernière mise à jour :
06/05/2012
Présentation
La présente réalisation est un éclairage à LED rouges de type "continu", non clignotant, conçu en tant que
"Feux STOP" à l'arrière d'une moto (ou d'une voiture)
avec une alimentation nominale de 12 V.
Version 002 - 3 lignes de 6 leds
Version 002b - 1 ligne de 18 leds
Cet éclairage peut sans problème être adapté
à toute autre situation, tout est indiqué dans le texte
pour vous permettre libre adaptation au nombre et type de leds
désirés. Le câblage des LED se fait selon la
méthode série / parallèle, tel que discuté
à la page
Alimentation d'une LED.
Schéma
Un schéma assez clair et lumineux, pas de fils qui se croisent
dans tous les sens. A priori, la réalisation d'un circuit
imprimé pour soutenir tout ça ne devrait pas être
trop problématique...
Principe général
Le principe repose sur la mise en parallèle de plusieurs
branches de LED câblées en série. D'où
l'appellation logique de câblage série / parallèle.
OK pour le principe, mais comment déterminer précisemment
le nombre de LED dans chaque branche, et combien de branches en tout ?
Vaut-il mieux être plus généreux sur le mode
série et diminuer la consommation globale, mais au risque de
perdre plus de lumière en cas de défaillance (coupure)
d'une LED ? Ou vaut-il mieux donner avantage au nombre de branches et
réduire le nombre de LED que chacune comporte, avec une
"fiabilité lumineuse" accrue mais une consommation
électrique qui va dans le même sens ? C'est ce que nous
allons voir dans la suite du texte.
Nombre total de LED
Là, je ne peux guère vous aider, c'est vous qui
décidez de ce que vous voulez obtenir. 10 LED hautes
luminosité à 100000 mcd, ou 1000 LED normales à
20 mcd, à vous de voir en fonction de l'impact visuel
désiré. Dans l'exemple qui nous concerne ici, à
savoir le feux stop, il a été décidé
d'utiliser 18 LED rouges câblées en trois branches de
six, LED dont les caractéristiques principales sont les
suivantes :
- flux lumineux = 500 mcd
- tension nominale = 1,7 V
- courant nominal = 20 mA
- angle d'éclairement = 30 degrés
Mais on aurait très bien pû utiliser 16 LED
câblées en quatre branches de quatre, ou utiliser 20 LED
câblées en quatre branches de cinq.
Nombre maximal de LED en série
Le nombre de LED que l'on peut câbler en série n'est
imposé que par la logique du système à monter.
Pour s'allumer "correctement" (pour qu'elle émette la
quantité de lumière attendue), une LED doit recevoir une
certaine tension à ses bornes, qui correspond à sa
tension nominale. Ici, nous avons choisi des LED dont la tension
nominale est de 1,7 V, il faut donc appliquer à chaque LED cette
tension. La valeur exacte de la tension n'est pas critique au point
qu'il faille la contrôler au centième de volt près,
mais il faut la respecter au mieux. Si l'on place deux LED en
série, la tension que l'on doit appliquer à ce couple est
le double de la tension nominale de chacune, soit 3,4 V et non plus 1,7
V. Ce qui est logique. Pour trois LED en série, il nous faut
une tension de 3 * 1,7 V, soit 5,1 V. Et ainsi de suite. Il arrive bien
un moment où l'ajout de LED supplémentaire en
série va poser problème : tout simplement quand la
tension requise pour la branche entière sera supérieure
à la tension dont on dispose. Ici, la batterie de la moto nous
donne 12 V à 13 V, on ne peut pas mettre dix LED de 1,7 V en
série, car la tension requise de 17 V ne sera jamais au
rendez-vous ! Mettre 7 LED ? Cela impose une tension d'alimentation de
11,9 V, ce qui est un peu trop proche de la tension nominale
disponible. Cela fonctionnerait, mais nous verrons plus loin pourquoi
il vaut mieux aller en-dessous. Mettre 6 LED en série ? Cela
impose cette fois une tension d'alimentation de 10,2 V, ce qui est
bien. Comme vous devez maintenant le savoir, il est impératif de
mettre une résistance en série avec une LED pour limiter
le courant qui la traverse, et la protéger ainsi contre toute
destruction liée à un suréchauffement. Quand on
met plusieurs LED en série, le problème reste le
même, il faut limiter le courant qui les parcourt toutes en
même temps. Heureusement, une seule résistance est
nécessaire pour la branche, inutile d'en mettre autant qu'il y a
de LED (mais vous pouvez le faire si le but final de la
réalisation est une sculpture originale pour le salon). Le choix
de la valeur de la résistance série de la branche (de
chaque branche, à savoir R1, R2 et R3) sera expliqué plus
loin.
Nombre maximal de branches en parallèle
Ce nombre est limité par la capacité en courant de la
source d'alimentation. Ici, nous utilisons trois branches de six LED
qui consomment chacune 20 mA (chaque led consomme 20 mA, et chaque
branche consomme aussi 20 mA), pour donner au total un courant
consommé de 60 mA quand les 18 LED sont allumées. La
batterie de la moto soutiendra sans problème une telle demande,
bien minime au regard de ce qu'on peut lui demander à
côté. Si on souhaitait limiter le courant total
consommé à 1 A, cela voudrait dire que l'on pourrait
installer 50 branches de 6 LED, soit 300 LED haute luminosité
! Bonjour la place occupée et le prix de revient ! Bref, pas de
soucis de ce côté, mais pensez-y si l'installation que
vous prévoyez diffère de celle décrite ici.
Protection additionnelle
La résistance à monter en série avec chaque
branche de LED constitue la protection minimale contre leur
destruction suite à surintensité. Mais nous nous basons
sur le fait que la source de tension est assez stable (entre 12 V et 13
V) et que la température ambiante ne joue pas un rôle trop
important sur le comportement des résistances et LED leds
elles-même. Bien entendu, en pratique il n'en est pas ainsi, ce
serait trop beau. Si on peut à la limite se baser sur un courant
moyen à une température donnée, on peut aussi
penser que le circuit électrique de la moto peut donner lieu
à certains moments, à des surtensions qui
dépassent bien la tension nominale attendue. Il n'est donc pas
inutile de prévoir un petit circuit de protection contre les
surtensions, de façon à les "écrêter", c'est
à dire les limiter en amplitude. Cette protection peut se
résumer à l'emploi d'une simple
diode zener,
dont la valeur nominale (de conduction) est située un peu
au-dessus de la tension nominale attendue. Il ne faut pas en effet que
la zener conduise en continu, ce n'est pas le but recherché
ici... En même temps, il faut limiter le courant qui circule dans
la diode zener quand elle est conductrice, c'est à dire au
moment même des surtensions. C'est pourquoi une résistance
est placée en série avec (avant) cette diode. A noter que
cette résistance additionnelle se laisse traverser de
façon continue par le courant total absorbé par
l'ensemble des LED quand ces dernières sont allumées. Il
faudra donc en tenir compte dans les calculs qui ne manqueront pas de
pointer le bout du nez.
Calcul des résistances nécessaires au circuit
Nous voici arrivé au terme de la théorie barbare, passons
maintenant à la théorie pratique. Le schéma
proposé au début de cette page pose des valeurs de
composants qui conviennent à notre application, nous allons voir
comment elles ont été calculées, et comment les
modifier pour d'éventuelles adaptations (type et nombre de LED
différents). La résistance R4 doit être
calculée en tenant compte de la source de tension principale
(tension avant la résistance R4, ici 12 V), du courant qui va la
traverser (ici 60 mA qui correspondent aux trois branches de 20 mA) et
de la tension que l'on doit trouver sur les branches de LED
(après la résistance R4). Mais avant d'aller plus loin,
mettons tout de suite les choses au clair, et nommons les tensions et
courants qui vont entrer dans les calculs.
U1 = tension d'alimentation générale, ici 12 V à 13 V - On se fixe la valeur 12 V pour les calculs
U2 ( = U1 - UR4) = tension sur chacune des branches de LED (avec résistances série R1 à R3)
I ( = IR4) = courant total
consommé par le montage et donc par l'ensemble des branches de LED, la zener D19 étant ici considérée comme
bloquée (non conductrice)
I1 ( = IR1) =
I2 ( = IR2) =
I3 ( = IR3) = courant consommé par chaque branche de LED (ici 20 mA)
Le courant qui traverse R4 est de 60 mA :
IR4 = 0,06 A
et la chute de tension à ses bornes est égale à
UR4 = U1 - U2 = 12 V - U2
Le courant qui traverse R1 est de 20 mA :
IR1 = 0,02 A
et la chute de tension à ses bornes est égale à
UR1 = U2 - ULed1 - ULed2 - ULed3 - ULed4 - ULed5 - ULed6
En même temps, nous savons que la chute de tension au niveau des LED est, pour chaque branche, de
ULed1 + ULed2 + ULed3 + ULed4 + ULed5 + ULed6 = 6 * 1,7 V = 10,2 V
La tension aux bornes de R1 (même chose pour R2 et pour R3) est donc
UR1 = U2 - 10,2 V
On en déduit aisement que la tension aux bornes de R4
conjuguée à celle présente aux bornes de R1, est
UR4 + UR1 = 12 V - 10,2 V = 1,8 V
Le courant dans R4 étant trois fois plus important que le courant dans R1 (ou R2 ou R3), on peut écrire
IR4 = 60 mA = 3 * IR1
ou encore
IR1 = 20 mA = IR4 / 3
De même, la tension que doit chuter R4 est identique à la tension que doit chuter R1 (ainsi que R2 et R3)
UR4 = UR1 = UR2 = UR3 = (UR4 + UR1) / 2 = 1,8 V / 2 = 0,9 V
et le courant dans R4 étant 3 fois plus important que celui dans
R1, la valeur ohmique de R4 sera 3 fois plus faible que celle de R1
R4 = R1 / 3
ou encore
R1 = R4 * 3
Vous connaissez sans doute la fameuse formule R = U / I (ou U = R * I)
qui lie résistance, tension et courant. Si oui, aucune surprise
pour ce qui suit :
R4 = UR4 / IR4 = 0,9 V / 0,06 A = 15 ohms
R1 = UR1 / IR1 = 0,9 V / 0,02 A = 45 ohms
Dans la pratique, nous prendrons 15 ohms pour R4, et arrondirons
à 47 ohms pour les trois résistances R1 à R3.
Conclusion
Maintenant, vous savez quoi faire si vous partez du principe que la
tension nominale de la batterie est de 13 V et non de 12 V...
Fonctionnement sous 15 V et plus
Que se passe-t-il si la tension de la batterie, supposée
être de 12 V, monte à 15 V et reste à cette valeur
au moment où l'on freine ? Dans ce cas, la diode zener joue son
rôle, et évite à la tension U2 de dépasser
15 V. Le courant dans les LED est ainsi limité à la
valeur suivante :
IR1 = IR4 / 3
IR1 = (UR4 / R4) / 3
IR1 = ((15 V - 10,2 V) / 2) / 15 ohms / 3
IR1 = 2,4 V / 15 ohms / 3
IR1 = 0,053 A dans chaque branche
Cela provoque donc une surintensité assez "forte", que peuvent
cependant supporter nombre de LED récentes tant qu'on ne leur
fait pas subir cet exercice trop longtemp et trop souvent (en
régime continu, je dirais tout de suite Stop). Si malgré
ce risque mesuré vous préférez jouer sur la pleine
sécurité, donnez aux résistances R1 à R4
des valeurs un peu plus élevées, qui permettront d'avoir
un courant modéré en cas de tension d'alim
élevée, mais qui en contrepartie contribueront à
une luminosité plus faible des LED sous la tension normale de
12 V. A titre d'exemple, et pour un courant max de 33 mA dans chaque
branche pour une tension d'alim de 15 V, vous pouvez donner la valeur
de 22 ohms à R4 et la valeur de 68 ohms aux résistances
R1 à R3.
Effets extérieurs indésirables et précautions à prendre
Les différences de température, l'humidité et les
vibrations que le système va devoir supporter en usage
extérieur, n'ont rien à voir avec un montage cloué
à la maison. Il convient donc de prendre certaines
précautions pour que le montage fonctionne encore au bout d'un
mois...
Précautions côté mécanique
- Le circuit doit être parfaitement réalisé, les
soudures doivent être parfaites. Si vous câblez l'ensemble
des composants sur un circuit imprimé tel que celui
présenté ci-après, les pistes de cuivre devront
impérativement être étamées, de
préférence avec de la "vraie" soudure et pas seulement
avec un étamage chimique qui laisse une couche d'étain
trop fine pour résister au temps.
- Il n'est pas luxueux de recouvrir le circuit d'une couche de vernis,
qui le protègera de l'humidité et des poussières
conductrices (vous savez, ces petits trucs qui n'existent que dans
notre imagination).
Précautions côté électrique
- Le montage décrit ici est simple et ne possède pas de régulation en courant (comme c'est le cas dans mon
projecteur à leds 002),
ce qui aurait peut-être été mieux. La
fiabilité du circuit devrait tout de même être assez
bonne, bien qu'en toute franchise je n'ai pas assez de recul pour en
parler sérieusement. Il faut reconnaitre que si la protection
par diode zener est assez sommaire, elle n'en reste pas moins efficace,
surtout quand on sait que le circuit n'est mis sous tension que pendant
un freinage...
- Vous devez apporter un soin tout particulier au raccordement
électrique du montage sur le véhicule. Il ne s'agit pas
de provoquer de court-circuit au moment du câblage ou au moment
du premier freinage ! Gardez à l'esprit que la connectique
électrique est un point critique sur un véhicule en
mouvement, qui vibre tout le temps. Si vous utilisez des cosses
à vis (que je déconseille), pensez à
vérifier régulièrement leur serrage.
Préférez des cosses de type Fast-on, plus robustes et
moins susceptible de se défaire d'elles-mêmes.
- L'insertion d'un fusible en série avec l'arrivée
d'alimentation sera un point additionnel positif. Vu que le circuit ne
présente pas de pointe de courant à la mise sous tension,
le calibre du fusible peut être choisi juste au-dessus de la
valeur de la consommation nominale du circuit, c'est à dire
au-dessus de 60 mA. Vous pouvez ainsi prendre un fusible calibré
à 100 mA ou à 150 mA.
Prototype
Non réalisé de mon côté, mais un modèle similaire a été testé par Alain B.
Prototype de Alain B.
Réalisé
sur un circuit imprimé loin d'être rectangulaire. Il faut savoir
s'adapter. On peut bien sûr utiliser des LED blanches haute luminosité,
si le filtre coloré adéquat est en place.
Message de Alain :
Un
petit courrier pour vous montrer que j'ai construit mon système à
DELs pour remplacer les ampoules arrières de ma traction (dont le
défaut principal est qu'elles n'éclairent pas). J'ai 3 branches de 12
DELs, 2 pour les stops et 1 pour les feux de positions, chaque branche
tire 165 mA. Pour gagner de la place et avoir une tension constante,
j'ai utilisé des LM317 de récupération. A la rigueur j'aurais pu n'en
mettre qu'un, mais il m'aurait fallu un radiateur, ce qui prend trop de
place. Je les ai soudé coté piste pour ne rien avoir qui dépasse en
dessous (en appui sur la carrosserie).Merci beaucoup pour ce retour.
Circuits imprimés
Réalisé en deux versions, toutes deux en simple face. Forme et taille à adapter en fonction de la situation.
Version 002 - 3 lignes de 6 ledsVersion 002b - 1 ligne de 18 leds
Typons aux formats PDF, EPS et Bitmap 600 dpi
(l'archive zip contient les deux versions 002 et 002b)
Historique
06/05/2012- Ajout photos proto de Alain.
24/01/2010- Première mise à disposition.