Dernière mise à jour :
06/05/2012
Présentation
La présente réalisation a été conçue pour constituer un éclairage
d'appoint pour appareil photo ou
pour caméscope. Dans mon cas, pour plusieurs caméscopes en prise de vue
multi-caméras.
Avec LED blanches et non bleues bien sûr...
Elle a été conçue avec les besoins suivants :
- Longue durée de vie, au moins 20000 heures (pas difficile
avec des LED bien pilotées).
- Alimentation piles (5 x 1,5 V), batterie "standard camescope"
(7,2 V) ou secteur.
- Réglage du taux de luminosité de 5% à 100%.
- Température de couleur comprise entre 5500K et 5700K,
identique
quelque que soit le taux de luminosité choisi (possible grâce à une
commande PWM).
- Fréquence
de fonctionnement ajustable pour éviter les défauts visuels de "lignes
noires" ou "effet stroboscopique" apparaissant sous certaines
conditions d'utilisation en mode vidéo (souvent reproché au
YONGNUO 160 avec certains types de caméras - surtout les modèles avec
capteur CMOS, défaut moindre avec celles équipées de capteur CCD), ou
les défauts sonores de type "battements" qu'on peut
parfois observer si un microphone est positionné juste à côté
du
système (constaté - pas par moi - avec un Rode). En réalité on peut
adopter une
fréquence de fonctionnement fixe qui donne de bons résultats sous
toutes conditions, mais je trouve intéressant de pouvoir mettre en
évidence ce genre de défauts et de pouvoir volontairement "descendre la
qualité du produit" à des fins pédagogiques.
- Entrée / sortie de synchronisation permettant
d'alimenter plusieurs panneaux de LED avec un seul module de commande.
Cette caractéristique évite les problèmes de "croisement" de découpage
d'alimentation des LED de panneaux alimentés de façon indépendante,
pouvant eux aussi en mode vidéo conduire à des problèmes visuels de
barres noires ou effets stroboscopiques. Ce mode de synchro n'empêche
pas chaque panneau de LED de bénéficier d'un taux de luminosité
variable individuel, il ne s'agit pas d'un simple déport de commande de
puissance.
Cette réalisation m'est revenue à environ 20 euros en comptant le circuit imprimé et les LED.
Avertissements
- Ce projet a fait l'objet d'un dépôt de paternité
auprès de l'INPI
(Institut National de la Propriété Industrielle) sous le numéro 424252.
- Je ne suis pas un professionnel de l'image, mais j'aime ce
qui
fonctionne bien et donne de bons résultats visuels et sonores.
Cet éclairage
a été (sera) testé en conditions "amateur" et ne
prétend pas pouvoir résoudre tous cas professionnel difficile.
- En
le faisant vous-même, vous n'êtes pas sûr d'économiser beaucoup, car on
peut en acheter un de même type tout fait dans le commerce. On
trouve en
effet sur le Net des HDV-Z96 ou CN-160 à 60 euros, voire moins.
- Le circuit de commande fonctionne tel quel mais il n'est pas impossible que je le modifie en fonction des résultats obtenus.
Les résultats offerts par cet éclairage ne répondent pas à mes attentes (faiceau trop concentré).
Choix des LED
Avant d'aborder la partie électronique, voyons d'abord ce qui se fait
côté LED. Il faut reconnaître que le choix est vaste, il en existe des
milliers de références ! Bien entendu, toutes ne sont pas adaptées à
l'usage que l'on veut en faire ici, mais même en faisant un pré-tri on
peut se trouver un peu perdu devant les quelques dizaines de références
qui en ressortent. Les critères de choix que je me suis fixé sont les
suivants :
- couleur blanche (heu... oui) froide ou neutre, sachant que la
température de couleur n'est pas toujours indiquée dans les documents
constructeur;
- composant traversant (pas de CMS), je voulais pouvoir assembler le tout sur une plaque d'expérimentation;
- éclairement minimal de 4000 mcd par LED;
- angle de rayonnement de 45° minimum, préférence pour 55° ou 60°;
- consommation maximale de 20 mA par LED (valeur fixée par le maxima désiré de 1,6 A pour 80 branches);
- prix maximum de 0,50 euro TTC par LED.
Une fois ces conditions posées, les possibilités se réduisent à peau de
chagrin, surtout si on considère que certaines LED sont réservées
aux professionnels et que l'amateur que je suis n'y a pas droit...
Bref, après de longues recherches, choix final porté sur une des références suivantes :
- LED de marque CREE, modèle
C513A-WSN-CV0Y0151, blanc froid / 4000 mcd / 60° / 3,2 V / 20 mA / 45
euros TTC les 100 chez Farnell.
- LED de marque CREE, modèle C513A-WSN-CV0Y0151, blanc froid / 5000 mcd / 55° / 3,2 V / 20 mA / 17
euros TTC les 100 chez Digikey.
- LED de marque VCC, modèle VAOL-5LWY4, blanc pur / 4000 mcd / 60° / 3,5 V / 20 mA / 26
euros TTC les 100 chez Mouser.
Amusant
de constater ces écarts de caractéristiques techniques et de prix entre
deux revendeurs pour la même référence fabricant (CREE
C513A-WSN-CV0Y0151)... Lequel a raison ? Seule façon de le savoir,
consulter la doc fabricant. La
dernière référence me plait bien aussi mais demande une tension
nominale de
3,5 V, ce qui est un poil gênant si l'alim est de 7,2 V (point vu plus
loin).
23/09/2011 : j'ai finalement décidé d'essayer un lot de 100 LED 14000 mcd / 20 mA proposé sur Internet (
Réf. SKU1108 chez DealExtreme)
pour 8 euros... frais de port compris.
Certes, une inconnue concernant
la température de couleur, mais je me suis dit que vue le prix je ne
perdrais pas grand chose à essayer, sachant que même si ces LED ne
conviennent pas pour un éclairage vidéo, elles trouveront bien une
autre utilité dans mes petites affaires. Reçues avec
un module d'éclairage à LED dont je parlerais plus longuement sur ma
page
Eclairage à LED 009.
Schéma
Le schéma est présenté ici en deux sous-ensembles, la partie commande
et la partie affichage LED.
Section commande avec microcontrôleur 16F88
Section affichage à LED (toutes les LED ne sont pas représentées)
Principe de fonctionnement général
Le principe de fonctionnement est simple, il singe celui du
gradateur
de lumière 012d.
Et oui, il s'agit d'un simple gradateur de lumière basé sur le
fonctionnement du PWM. Comparé au gradateur de lumière 012, la plage de
fréquence (étendue min - max) et le nombre de pas (fréquences
différentes) qu'on peut choisir est simplement différente.
Fréquence du signal PWM
Le
PIC 16F88 utilisé ici dispose de suffisament de lignes d'E/S
libres pour en utiliser quelques-unes pour la programmation de la
fréquence par l'utilisateur. C'est ainsi
que les lignes RB4 à RB7 définissent un mot binaire qui est "traduit"
en
une valeur de fréquence PWM bien précise, selon table suivante.
Fréq. PWM | RB7 | RB6 | RB5 | RB4 |
1 kHz | 0 | 0 | 0 | 0 |
2 kHz | 0 | 0 | 0 | 1 |
3 kHz | 0 | 0 | 1 | 0 |
4 kHz | 0 | 0 | 1 | 1 |
5 kHz | 0 | 1 | 0 | 0 |
6 kHz | 0 | 1 | 0 | 1 |
7 kHz | 0 | 1 | 1 | 0 |
8 kHz | 0 | 1 | 1 | 1 |
9 kHz | 1 | 0 | 0 | 0 |
10 kHz | 1 | 0 | 0 | 1 |
15 kHz | 1 | 0 | 1 | 0 |
20 kHz | 1 | 0 | 1 | 1 |
25 kHz | 1 | 1 | 0 | 0 |
30 kHz | 1 | 1 | 0 | 1 |
35 kHz | 1 | 1 | 1 | 0 |
40 kHz | 1 | 1 | 1 | 1 |
Les lignes RB4 à RB7 disposent de
"
résistances pullup"
intégrées qui sont activées, c'est à dire qu'elles
sont à l'état logique haut si on ne les raccorde à rien et à l'état
logique bas si on les raccorde à la masse. Pour exploiter ces lignes,
vous devez y connecter des interrupteurs, cavaliers, ponts
de soudure ou roue codeuse (hexadécimale de préférence) qui font
jonction (point commun) avec la masse. Si les lignes RB4 à RB7 restent
toutes en l'air (connectées à rien), alors le signal PWM est généré à
la fréquence de 40 kHz.
Commande
Le coeur du montage repose sur le PIC 16F88 dont
on exploite le CAN (Convertisseur Analogique Numérique) et le module
CCP/PWM (Pulse Width Modulation). Le rapport cyclique du
signal périodique délivré sur la broche 6 (RB0/CCP1) du PIC
dépend
de la tension appliquée sur la broche 17 (RA0/AN0). Si la tension est
nulle ou très proche de 0 V, le rapport cyclique est de 5% (et non de
0% pour avoir toujours un minimum de lumière) et si la tension est de
2,5 V, alors le rapport cyclique est de 100% pour un taux d'éclairement
maximum. La sortie délivrant le signal PWM ne peut débiter que 25 mA au
maximum, c'est pourquoi deux transistors ont été ajoutés. Si on fait le
calcul du courant total circulant dans l'ensemble des LED et en
admettant que ces dernières demandent 25 mA et qu'il y en a 2 * 80
(160), on trouve une valeur de 2 A. Les transistors choisis ici (BC517)
supportent chacun un courant max continu de 1 A, on est donc limite.
C'est pourquoi pour ma part j'ai choisi de câbler 120 LED (2 * 60)
fonctionnant sous 20 mA, pour un courant total de 1,2 A (600 mA dans
chaque transistor). Après tout, vous pouvez très bien préférer mettre
deux fois plus de LED mais sous un courant moindre pour disposer d'un
flux lumineux plus étalé dans l'espace. Attention dans ce
cas au
changement de température de couleur, cela nécessitera des tests...
Entrée / sortie de synchronisation
Non implémenté pour le moment, ni sur le schéma ni au niveau logiciel PIC.
Deux solutions possibles au moins :
- horloge
de base externe au PIC qui (oscillateur local 8 MHz, 10 MHz ou 12 MHz)
qui peut être utilisé par les autres PIC (autres modules d'affichage).
Là je sais que c'est tout à fait possible mais cela demande des
précautions au niveau des câblages : câble coaxial de type vidéo 75
ohms et terminaison 75 ohms à prévoir (comme pour le
Word Clock).
-
points de synchronisation à plus basse fréquence via interruptions
déclanchées par un module d'affichage déclaré comme maître. Là je ne
suis pas encore assez sûr de moi.
Affichage LED
Le
gros paquet de LEDs est scindé en plusieurs branches de deux LED. Cette façon de faire est
imposée par la tension nominale des LED et par la tension
d'alimentation générale. Les LED que j'ai choisies sont des modèles 3,2
V / 20 mA. Pour chaque sous-branche de deux LED, il faut donc une
résistance de :
Rled = 7,2 (V) - 6,4 (V) / 0,02 (A) = 40 ohms (valeur normalisée la plus proche = 39 ohms)
Dans ce cas pourquoi donc ai-je mis des 33 ohms et non des 39 ohms ?
Hum... chute de tension dans les transistors, peut-être ?
Le
choix de LED dont la tension de service est de 3,5 V est un poil
problématique ici car en mettre deux en série conduit à une tension
nécessaire de 7,0 V, ça ne laisse pas beaucoup de marge avec nos petits
transistors de commande. Ce problème n'en est pas un si l'alimentation
provient de piles 1,5 V ou du secteur. Pour
ce qui est de la quantité globale de LED, point d'obligation d'en
mettre le maximum pour frimer ! Le flux lumineux des LED haute
luminosité que l'on trouve désormais est tel que 80 LED ou 120 LED
peuvent très bien vous suffire. Tout va dépendre ensuite des conditions
d'utilisation et notemment de la distance entre sujet et projecteur et
de la présence ou non de panneaux déflécteurs sur la source de
lumière.
Prototype
Réalisé selon CI simple face proposé plus loin. La
fixation des deux circuits entre eux se fait grâce à des entretoises
dont les dimensions sont choisies pour faire au plus court en tenant
compte de la taille des composants utilisés.
Plutôt
que de souder toutes les LED en une étape et de contrôler l'enseomble
ensuite, j'ai procédé à des tests systématique à chaque nouveau groupe
de quatre LED, afin de pouvoir changer plus facilement tout
élement défectueux. J'ai eu de la chance, toutes les LED soudées se
sont révélées OK.
Pas
facile pour le moment et en si peu de tests de se rendre compte du flux
lumineux fourni, mais j'ai tout de même bien l'impression qu'il est un
peu trop concentré (angle trop étroit). Je confirmerai avec sujet
"sérieux" éclairé. Mais avant de poursuivre les tests, il faut peut-être finir le montage.
Montage
terminé le 08/04/2012. Les photos qui suivent montrent le montage en
action avec une fréquence de 40 kHz (lignes RB4 à RB7 laissées en l'air
et donc à l'état logique haut).
Premier
constat : deux LED ne s'allument pas, alors que
toutes s'allumaient bien à la fin de l'assemblage du panneau
lumineux. Je n'ai pas encore vérifié s'il s'agit d'un simple problème
de contacts ou si les LED ont rendu l'âme. Deuxième constat : le
faisceau lumineux est bien trop étroit pour ce que je voulais en faire,
c'est bien ce que je craignais. Ce montage ne servira donc pas pour
l'usage premier que je lui réservais.
Comparaison avec un éclairage du commerce CN-126
Comme je dispose de deux CN-126, j'en ai profité pour comparer les fabrications.
Chose
que j'aurais peut-être pu faire avant, mais bon, quand j'ai commencé
cet éclairage, je ne les avais pas sous la main. Le CN-126 est composé
de 126 LED qui éclairent autant que celles que j'ai utilisées (c'est en
tout cas l'impression que j'ai, mon oeil peut me tromper).
Les
différences majeures résident dans l'espacement plus grand entre les
LED et la présence d'un réflecteur (loin d'être plat dit en passant) sous les LED pour le CN126. Je pense
qu'avec un nombre plus élevé de LED, avec un espacement plus grand
entre elles et la pose d'un réflecteur, mon système aurait
été plus "compétitif". Un nouveau dessin de circuit imprimé semble
s'imposer. Ca, je m'en sens capable. Mais refaire une nouvelle version
complète... je ne sais pas ;-)
Tests avec caméscope
Je
comptais tester cet éclairage d'appoint avec mon caméscope Sony
NEX-VG20, mais du coup je ne sais pas si ça vaut vraiemnt le coup. Ou à
la rigueur si ce n'est pour vérifier l'absence de lignes noires ou
autre défaut du genre. Si je poursuis ces tests, ils consisteront
à définir les meilleurs réglages possibles pour un fonctionnement
correct quelques soient les réglages du camescope. Pour cela ils seront
réalisés dans une pièce sombre, sans autre éclairage que celui
du présent éclairage à LED 008. Les réglages du caméscope seront
bien entendu positionnés en mode manuel de telle sorte que les
tests puissent être effectués à différentes vitesses d'obturation.
Logiciel du PIC
Fichiers de code source MikroPascal et fichier binaire compilé (*.hex)
prêt à flasher dans le PIC, dans l'archive zip que voici :
Eclairage LED 008 - 16F88
(version du 08/04/2012)
Si vous souhaitez
recevoir par la poste un PIC
préprogrammé et prêt à utiliser, merci de
consulter la page
PIC
- Sources.
Circuit imprimé
Réalisé en simple face.
Typon du 27/11/2011Typon aux formats PDF, EPS et Bitmap 600 dpi
Historique
06/05/2012
- Comparaisons avec CN126.
08/04/2012- Première mise à disposition.