Dernière mise à jour :
14/03/2010
Présentation
Les montages
gradateurs
de lumière présentés ici sont basés sur l'emploi d'un
transistor unijonction
(UJT) et d'un
triac,
et permettent de faire varier de façon automatique, l'intensité
lumineuse d'une ampoule
à
incandescence modèle 230 V alternatif, dont la puissance ne devra
pas
excéder 400 W. La durée de l'allumage ou de l'extinction
de l'ampoule s'étale sur une durée comprise entre
quelques secondes à une dizaine de minutes. Trois montages sont
présentés :
-
Gradateur 003a
- Ce schéma n'est pas de moi, il est récupéré d'une ancienne
revue qui pourrait bien être le Haut-Parleur (feuille volante
sans indication). Je n'arrive pas à me souvenir très précisement si je
l'ai réellement mis en pratique et si oui s'il fonctionnait (ça me fait
ça pour quelques montages que je regardais avec insistance quand
j'étais gamin), mais il me semble bien que oui.
-
Gradateur 003b - Ce schéma n'est pas de moi et je ne l'ai pas fait.
-
Gradateur 003c - Ce schéma
est de moi, je l'ai réalisé mais il ne me donne absolument pas
satisfaction.
-
Gradateur 003d
- Ce schéma est de moi et il fonctionne bien en théorie,
je le testerai bien sûr pour de vrai pour confirmer ou infirmer
mes sentiments à son égard.
Pour les curieux, voici un peu de lecture :
http://www.st.com/stonline/products/literature/an/3575.pdf
Remarques
Dans les schémas qui suivent, vous allez trouver des points
à raccorder au secteur et qui sont notés Ph (pour Phase)
et N (pour Neutre). Dans un même schéma, tous les points
marqués Ph doivent être raccordés ensemble, et tous
les points marqués N doivent être raccordés
ensemble. Dans la pratique, il n'y aura pas besoin de chercher la phase
et le neutre sur votre prise de courant. Cette façon de faire
est juste une convention de câblage, tous les points
marqués Ph sur le schéma peuvent être
raccordé au neutre réel (physique) et inversement.
Le schéma du gradateur 003a
Le schéma fait apparaitre un ensemble de complexité
moyenne pour le débutant (ou de grande simplicité pour le
professionnel).
Alimentation
Premier constat : l'alimentation se fait sans transformateur. On
utilise ici un pont de diodes (4 diodes - D1 à D4 - de type
1N4007), une grosse résistance chutrice (R3, 12K / 7W) et des
diodes zener pour abaisser et stabiliser la tension d'alimentation
à une valeur de quelques 18V (deux zeners - D5 et D6 - de 9V en
série). La résistance R3 ne dissipera pas 7W, mais une
marge de sécurité est ici de mise pour limiter
l'échauffement et diminuer le risque de panne lié
à un échauffement trop important de ce composant. L'oeil
attentif aura remarqué l'absence de condensateur de filtrage en
sortie du pont de diodes. Normal, allez-vous dire, on ne va pas mettre
un condensateur de filtrage de forte valeur à cet endroit,
où la tension dépasse alègrement les 300V cent
fois par seconde (imaginez la taille d'un condensateur
électrochimique de 470 uF / 400V). Mais le même oeil
attentif aura sans doute aussi constaté l'absence de
condensateur de filtrage après la résistance chutrice R3,
c'est à dire en paralèlle sur les diodes zener, où
la tension continue est pourtant plus raisonnable et où l'on
pourrait se contenter d'un condensateur électrochimique de
tension de service 25V. Bah non, il n'y en a pas, et ça
n'empêche pas le montage de fonctionner.
Principe de fonctionnement
Partons donc du principe que l'inverseur SW1 est en position basse,
c'est à dire en position Extinction, depuis un bon moment
déjà. Dans ces conditions, le condensateur C2 de 100 uF
s'est déchargé au travers de la résistance R4 et
du potentiomètre RV2. La tension aux bornes de ce condensateur
C2 est transmise à l'émetteur (oui, à
l'émetteur) du transistor unijonction Q1, qui est monté
en multivibrateur (en oscillateur, si vous préférez), en
passant par un amplificateur de courant composé de deux
transistors montés en darlington (Q2 et Q3). Le but de cet
amplificateur de courant est de pouvoir exploiter la tension aux bornes
de C2 tout en le déchargeant le moins possible de ce
côté, et ainsi de pouvoir se contenter d'un condensateur
de faible valeur, en regard du temps de temporisation que l'on peut
obtenir ici. La tension que l'on retrouve sur l'émetteur de Q1,
et donc aussi sur C1, est égale à la tension
présente aux bornes de C2, moins les tensions de déchet
Base-Emetteur des deux transistors Q2 et Q3 (environ 2 x 0,6 V, soit
environ 1,2 V). En même temps, une tension "venue d'ailleurs" est
appliquée sur C1. C'est la tension non stabilisée de plus
de 300V dont nous parlions tout à l'heure, sortie tout droit du
pont de diodes constitué de D1 à D4. Cette tension charge
le condensateur C1 de 100 nF au travers de la résistance de
forte valeur R2 de 3,6 Megohms. C1 et R2 constituent une base de temps,
qui en association avec Q1, va permettre de délivrer des
impulsions brêves au triac au travers d'un petit transformateur.
Du fait que la tension ramenée sur C1 par R2 n'est pas
filtrée, les tops (impulsions) générés par
Q1 et qui déclencheront le triac, sont synchronisés avec
les alternances de l'onde secteur. Voyons maintenant ce qui se passe
quand on bascule l'inverseur SW1 vers la position haute allumage,
considérant que le potentiomètre RV1 est en position
centrale. A cet instant, le condensateur C2 de 100 uF commence à
se charger au travers de la résistance R4 et du
potentiomètre RV1. La tension à ses bornes augmente tout
doucement mais surement, et cette tension est transmise à
l'émetteur de Q1, et donc sur C1, puisque le cablage n'a pas
été modifié depuis tout à l'heure (on n'est
pas vicieux à ce point). Cela aura pour conséquence de
charger plus rapidement C1, et ainsi d'avancer dans le temps le
démarrage de l'impulsion générée par Q1,
par rapport au passage par zéro de l'onde secteur. En d'autres
termes, par rapport à l'onde secteur, le triac va se
déclancher plus tôt, et la lampe va recevoir une portion
d'onde secteur plus importante, et donc s'éclairer plus. C'est
le
principe des
gradateurs de lumière. Voilà,
j'éspère que vous avez globalement compris le principe du
montage, même si je sais que ce n'est pas évident si on
n'a jamais joué avec des transistors unijonctions et/ou des
triacs. Je pense tout de même que vous avez compris que plus le
potentiomètre RV1 à une valeur élevée, et
plus l'ampoule mettra du temps à s'allumer. Et que en position
extinction, la lampe mettra d'autant plus de temps à
s'éteindre que la valeur de RV2 est élevée.
Modification possible
Si vous n'avez pas besoin de la fonction "extinction lente", vous
pouvez sans complexe remplacer le potentiomètre RV2 par une
résistance de 47K.
Transformateur
Le transformateur VST001 est obsolète, on ne le trouve plus. On
le remplacera par un transformateur d'impulsion de rapport 1:1
spécialement conçu pour le déclenchement de
thyristor ou de triac. Si recherche sur internet, utiliser les mots
clés suivants : "triac thyristor scr trigger pulse drive
transformer".
Brochage triac et UJT
Brochage triac sur dessin de gauche et brochage UJT sur dessin de
droite.
Solution sans transformateur ? (gradateur manuel 003b)
Ah mais quelle idée de remettre sur le tapis, un montage avec un
transformateur dans le circuit de commande du triac... Et pourquoi pas
des tétrodes, pendant qu'on y est ! Vraiment pas moyen de se
passer du transformateur ? Mais si, bien sûr. Mais j'ai fait avec
transfo, pas sans, et je ne saurais pas trop vous conseiller de le
retirer sans autre forme de procès. Voici un schéma qui
n'utilise pas de transformateur, mais qui fait appel à un
thyristor
au lieu d'un
triac. Ce qui explique la petite différence de branchement du
thyristor et de l'ampoule, qui se retrouvent dans un circuit
d'alimentation totalement redressé.
Le schéma du gradateur 003c
Et voici un autre montage permettant d'obtenir la fonction du premier
schéma, cette fois sans transfo pour le déclenchement du
triac, mais avec un transfo d'alimentation pour éviter l'emploi d'une
grosse résistance de puissance.
Le proto
En l'état, ce montage ne fonctionne pas bien (la lampe s'allume
bien trop rapidement), et je n'ai pas encore pris le temps
nécessaire pour l'améliorer.
Le schéma du gradateur 003d
Comme je n'arrivais pas
à
m'en sortir avec le schéma précédent, j'ai
décidé de partir sur une
autre direction, et je pense que le résultat sera bien plus
convainquant ! Je ne l'ai pas encore testé pratiquement mais
ça ne m'empêche pas d'en décrire son fonctionnement.
Schéma simulé avec succès mais pas
encore testé en vrai
Ce
schéma peut paraître un poil plus complexe, mais il ne
comporte finalement aucun
composant introuvable. L'idée de départ est un peu
différente mais le
résultat conduit toujours à envoyer des impulsions de
déclenchement au
triac, avec un retard (par rapport au passage par zéro de l'onde
secteur) qui varie automatiquement dans le temps. Le principe de
fonctionnement est simple : un comparateur compare (et il le fait bien)
deux tensions :
- une première tension qui provient de la charge d'un
condensateur de très forte valeur (C2), et qui diminue dans le
temps à partir du moment où le montage est mis sous
tension. Il est vrai que l'on a plus souvent tendance à parler
d'une tension de charge qui va croissante, mais ici le condensateur en
question a son pôle positif relié au +12 V et son
pôle négatif est relié à la masse au travers
de la résistance qui définit la constante de temps de
charge (cette résistance est en fait un potentiomètre -
RV2 - pour permettre le réglage de la durée de la
variation). Comme la tension observée est celle aux bornes de la
résistance et non aux bornes du condensateur, elle chute dans le
temps (puisque celle aux bornes du condensateur augmente). Cette
tension est appliquée à l'entrée inverseuse du
comparateur de tension LM311 (U1).
- une seconde tension qui provient de la charge d'un condensateur de
faible valeur (C4), et qui est déchargé à chaque
passage par zéro de l'onde secteur. Cette tension est
appliquée à l'entrée non-inverseuse du comparateur
de tension LM311.
Tel que mis en oeuvre ici, le comparateur de tension empêche
l'oscillateur à relaxation basé sur l'UJT 2N2646 (Q1) de
fonctionner pendant un temps plus ou moins long à compter de
chaque passage par zéro de l'onde secteur. A la mise sous
tension du montage, le condensateur C2 est entièrement
déchargé, et on a donc droit à une tension de
quasiment +12 V sur l'entrée inverseuse de U1. La tension aux
bornes de C4 croit tranquilement, et comme la tension sur
l'entrée non-inverseuse est inférieure à la
tension présente sur l'entrée inverseuse, le transistor
de sortie intégré dans le comparateur de tension
(émetteur et colecteur sont accessibles au travers des broches 1
et 7) devient conducteur, empêchant le condensateur C1
placé à l'émetteur de l'UJT de se charger :
l'oscillateur est bloqué, le triac n'est pas amorcé, et
la lampe est éteinte (en réalité elle s'allume
très faiblement). Plus C2 va se charger, plus la tension sur
l'entrée inverseuse va diminuer, et plus la mise en conduction
du transistor de sortie du LM311 sera brêve, ce qui signifie que
de plus en plus tôt dans le temps (toujours par rapport aux
passages par zéro du secteur), l'oscillateur à UJT va
pouvoir se mettre à osciller et envoyer ses impulsions de
déclenchement au triac qu'il pilote. En fin de cycle de charge
de C2, la tension en broche 3 du LM311 est très faible, et son
transistor de sortie ne conduit quasiment plus du tout, ce qui fait que
l'oscillateur oscille tout le temps et la lampe est donc pleinement
allumée.
Le graphe qui suit représente les variations de retard à
l'amorçage du triac, le retard devenant de plus en plus faible
(augmentation de l'intensité lumineuse). Pour des raisons de
temps de simulation la valeur de C1 a été descendue
à 1 uF pour que le cycle entier ne dure que 1 seconde environ.
La courbe verte représente les impulsions de synchronisation sur
l'onde secteur, il y en a une toutes les 10 ms (fréquence 100
Hz). La courbe rouge montre les cycles de charge et décharge du
condensateur C1 permettant l'oscillation de l'UJT, et la courbe bleue
représente les impulsions d'amorçage correspondantes
à la décharge brutale de C1 dans R2, et envoyées
au triac. Le grossissement d'une partie du graphe (ci-après)
permet d'y voir plus clair.
A ce stade, le retard à l'amorçage du triac est de
l'ordre de 5 ms, la lampe est allumée à moitiée.
Remarque : une seule impulsion
suffit normalement pour amorcer le triac. Ce train d'impulsion est donc
du "luxe", mais permet d'amorcer plus surement des triacs difficiles.