Dernière mise à jour :
23/02/2008
Présentation
Le voici enfin ! Cela faisait plus d'un an que je me penchais sur la
question et que je bossais dessus petit bout par petit bout, sans
jamais m'y mettre réellement. Voici donc (pour moi) une
première version d'un
gradateur
de
lumière
230 V alternatif permettant de
faire varier l'intensité d'une ampoule ou d'un groupe
d'ampoules, à partir d'une tension continue externe. Il faut
dire que
l'on m'a poussé un peu, vous avez été assez
nombreux à me réclamer un ustensile de ce genre.
Malheureusement, si je peux m'exprimer ainsi, je n'ai pas réussi
à le faire très simple, comme certains d'entre
vous l'espéraient. Pour être plus
précis, je pouvais faire plus simple mais avec une souplesse de
variation moindre et surtout, chose à laquelle je ne tenais pas
beaucoup, sans isolation galvanique avec le secteur. Si ce
deuxième point est quasiment toujours contourné pour un
gradateur simple avec commande manuelle (le tout pouvant être
placé dans un boitier plastique), je ne pouvais décemment
pas proposer un montage en rapport direct avec le secteur, sachant que
la tension de commande peut venir de n'importe où. J'ai donc
pris le pli de "compliquer" le montage mais de lui conférer une
sécurité d'utilisation minimale pour le matériel
et les personnes. Ce gradateur a été initialement
conçu pour travailer avec une tension continue de commande
comprise entre 0 V (intensité lumineuse minimale) à +5 V
(intensité lumineuse maximale), mais un réglage
intégré permet de travailler avec une tension de commande
comprise entre 0 V et +10 V, toutes valeurs intermédiaires
étant bien sûr permises. Une version plus simple
basée sur l'emploi d'un composant programmable (PIC) est
présentée à la page
Gradateur
de lumière 011.
Avertissement
Je n'ai pas fini la totalité des tests prévus, je me suis
arrêté à la sortie du comparateur de tension U2:B,
et tout fonctionne bien jusqu'à ce point. Me reste à
tester la partie commande du triac avec un transformateur de type 600
ohms / 600 ohms (pour application interface téléphone),
que je ne me souviens pas avoir déjà utilisé pour
ce type de montage.
Ne
considérez donc pas ce montage totalement fonctionnel pour le
moment ! Je le publie maintenant uniquement pour la partie
commande en
basse tension.
Schéma
Je ne vais pas vous mentir en disant qu'il est très simple. Mais
avouons qu'il n'est pas compliqué non plus. Il y a surtout beaucoup
de
texte, sur ce schéma ;-)
Principe général
Comme pour tout gradateur de lumière, le principe repose sur la
mise en
conduction plus ou moins tardive d'un triac, cent fois par seconde, et
de profiter de l'effet de moyennage qu'offre l'inertie du filement
d'une ampoule électrique. Mais le mieux est sans doute d'aller
directement à la page
Gradateur
de
lumière - Bases, où je parle de tout ça plus
en
détails (visite conseillée qui conditionne
peut-être la compréhension de ce qui va suivre).
Alimentation secteur
Le gradateur dont il est question ici fait appel à des
composants actifs, transistors et circuit intégré, qui
requièrent une tension d'alimentation modeste, disons de 12 V.
Trois solutions au moins existent pour obtenir cette tension de 12V :
- Une batterie 12 V de voiture. Trop encombrante.
- Une alimentation 230 V / 12 V sans transformateur, basée sur
la réactance d'un condensateur.
- Une alimentation classique avec
transformateur
d'alimentation 230 V /
12 V.
Comme je le disais en introduction, le gradateur est prévu pour
recevoir une tension de commande externe. Je refuse donc d'office
l'alimentation à condensateur (sans transformateur), pour des
raisons
évidentes
de sécurité. Mais rassurez-vous, un petit transformateur
peu couteux de 3 VA suffit amplement tout en étant très
peu encombrant. Sachant cela, vous ne serez pas surpris de reconnaitre
le classique pont de diodes et son fidèle condensateur de
filtrage (
révision).
Ah, bah non, là c'est différent... On voit bien le pont
formé par les quatres diodes D1 à D4, mais
pas de trace du condensateur de filtrage. Normal, car nous ne voulons
pas filtrer l'alimentation, tout du moins pas à cet endroit.
Nous avons en effet besoin d'une tension alternative redressée
qui monte et surtout qui descend jusqu'à zéro volt, au
même rythme que l'onde secteur 230V. Pour pouvoir détecter
à quel instant l'onde secteur est à son minimum, nous
verrons l'utilité de cela plus loin. D'accord, mais les
transistors et les circuits
intégrés peuvent-ils se contenter d'une telle tension
"demi-sinusoïdale" ? La réponse est bien sûr non, et
c'est pourquoi on envoie la tension préalablement
redressée vers un condensateur de filtrage, au travers d'une
cinquième diode (D5) qui joue ici un rôle d'isolement.
Pour résumer : avant la diode D5 (sur son anode), nous disposons
d'une tension
alternative
doublement
redressée, de fréquence 100 Hz. Après la diode D5
(sur sa cathode), nous disposons d'une tension
continue, résultat
du
filtrage (lissage) opéré par le condensateur C1. Pour
assurer à l'ensemble un fonctionnement correct, la tension
continue disponible après D5 est stabilisée par le
régulateur de
tension U1 de type
78L12, qui est une version miniature du célèbre LM7812
(petit boitier plastique TO92 au lieu du gros boitier TO220). La
tension en sortie du régulateur 78L12 est une tension
parfaitement stable de +12V, qui sert donc à l'alimentation de
toute la partie commande du gradateur.
Détection du passage par zéro de l'onde secteur
La détection du passage par zéro volt de l'onde secteur
est assurée par le transistor Q1, qui reçoit sur sa base
la tension
redressée double alternance issue du pont de diodes (D1 à
D4), et qui
n'est
pas
filtrée, c'est ce que nous avons vu
précédemment. Ce transistor Q1 est monté en
commutation (bloqué ou saturé), il conduit quand la
tension présente sur sa base est au moins de 0,6V. Comme la
tension qu'on lui fourni au travers de R1 varie de 0V à 16V
environ (tension crête après redressement), il reste
plus longtemps saturé que bloqué. En
réalité, il n'est bloqué qu'un très bref
instant, juste au moment où l'onde secteur passe par 0 V. A ce
moment précis, le transistor Q2 devient passant, grâce
à la résistance de polarisation de base R3. On peut
donc dire que Q2 n'est passant que pendant les passages par zéro
de l'onde secteur. Et quand Q2 est passant, il décharge d'un
coup d'un seul, le condensateur C3. Quand la tension d'entrée
alternative remonte, le transistor Q1 se retrouve à nouveau
saturé, et
la base de Q2 se retrouve à la masse via la jonction
émetteur -
collecteur de Q1. Ce qui le bloque et permet à C3 de se charger.
Voyons
maintenant pourquoi il y a tant de choses autour de C3 pour permettre
sa charge, alors qu'une simple résistance aurait
pu à priori suffire.
Du passage par zéro à la rampe linéaire...
Avant
de continuer, il convient de dire que la tension continue
externe
de commande est comparée en permanence avec une tension
continue
"locale" qui varie linéairement, suivant la forme d'une dent de
scie.
Cette dent de scie évolue entre deux valeurs minimale et
maximale,
par exemple 0 V et +5 V (quel curieux hasard que ces valeurs
là). En
prenant ces valeurs données en exemple, la tension part de 0 V,
monte
progressivement jusqu'à +5 V, puis une fois atteinte la limite
haute de
+5 V, redescend d'un seul coup à 0 V. Ce qui permet de lui
donner cette appellation de dent de scie. Voici donc à quoi
ressemble le signal au point test TP3, qui n'est rien d'autre que
l'évolution de la tension sur le condensateur C3.
Notez
bien que la descente brutale de la tension aux bornes de C3, du
à sa
brusque décharge par le transistor Q2, à lieu toutes les
10 ms, à
chaque passage par zéro de l'onde secteur. Nous avons donc 100
dents de
scie par seconde. Pourquoi la charge de C3 doit-elle être
linéaire, et
pourquoi cette dent de scie est-elle nécessaire ? Parce que la
tension
de commande externe, comprise entre 0 V et +5 V, est comparée
à ce
signal évolutif, qui part toujours de 0 V lors du passage par
zéro de
l'onde secteur. Si la tension de commande externe vaut +2,5 V, il y
aura égalité entre tension de commande et valeur de la
dent de scie au
moment où cette dernière aura accompli la moitié
de sa montée. Si la
tension de commande externe vaut +1 V, il y aura égalité
entre
tension de commande et valeur de la dent de scie au moment où
cette
dernière aura accompli 20 % de sa montée. Et si la
tension de commande
externe vaut +4 V, il y aura égalité entre
tension de commande et valeur de la dent de scie au moment où
cette
dernière aura accompli 80 % de sa montée. Si sachant cela
on décide
d'envoyer l'impulsion de commande au triac (commande d'allumage de
l'ampoule) au moment où il y a égalité des
tensions, alors la lampe
s'allumera plus ou moins tôt selon que la tension de commande est
plus
ou moins élevée. Nous venons en fait de réaliser
un susytème de retard
commandé par une tension. La comparaison de la tension en dent
de scie
avec la tension de commande externe aurait pu être simplement
réalisée
avec un simple comparateur de tension, mais j'ai
préféré ajouter un
petit étage d'amplification (ou d'atténuation) qui permet
d'adapter la
plage de la tension de commande à une plage autre que celle des
0 V à
+5 V prévue à l'origine. Notez que les deux AOP U2:A et
U2:B sont
montés de telle sorte que la tension de commande, quand elle
augmente,
raccourcit
le temps de retard pour assurer un allumage plus fort de la lampe. La
version précédente (non publiée) occasionnait un
allumage plus fort
pour une tension de commande moindre, et cela me gênait.
Commande impulsionnelle du triac
Le
triac n'est pas commandé par une tension continue comme c'est le
cas
dans beaucoup de montages simplifiés. Deux raisons à
celà. La première
est une consommation moyenne moindre (on peut débattre sur
ce
point). La seconde est imposée par l'isolation galvanique
souhaitée
entre le circuit de commande et le triac, et qui est assurée par
le
transformateur TF2, qui ne peut pas passer le courant continu. Pour
rappel, un triac n'a pas besoin d'une tension de commande permanente
une fois qu'il est amorcé. Une impulsion suffit à
l'amorcer, et il le
reste jusqu'à ce que le courant circulant entre des deux broches
A1 et
A2 descende en-dessous d'une certaine valeur. Ce qui se produit toutes
les 10 ms, lors du passage pa zéro de l'onde secteur. Et tout
ça nous
convient fort bien, n'est-ce pas ? En sortie de l'AOP U2:B, le signal
continu obtenu après basculement est donc transformé en
impulsion
unique, grâce au réseau différentiateur C4 / R10.
L'impulsion produite
provoque la mise en conduction (saturation) du transistor Q4, qui
entraine aussitôt le passage d'un courant dans la bobine primaire
de
TR2. Le secondaire de ce transformateur TR2 répercute cette
impulsion
sur la gachette du triac U3, qui s'amorce. La lampe s'allume.
Filtrage secteur
Un
filtre sommaire mais néanmoins assez efficace est mis en oeuvre
pour limiter
la remontée des parasites produits par le triac, vers le
réseau 230V.
Ce filtre est constitué de la bobine L1 et du condensateur C5,
mais il peut être différent, voir page
Filtres
pour triacs.
Les deux
composants R13 / C6 constituent le fameux réseau RC (snubber)
objet de
tant de discussion à droite et à gauche, aussi
bien pour la
valeur à attribuer aux composants, que pour sa réelle
utilité quand la
charge commandée n'est pas inductive.
Remplacement du transformateur TR2 par un optotriac style
MOC3021
J'y ai aussi pensé, voici ce que ça pourrait donner.
Attention, montage non
testé (j'attends de nouveaux opto-triacs)
Edit
30/10/2012 : j'ai depuis longtemps reçu tous les opto-triacs que je
voulais, mais n'ai pas avancé du tout sur ce montage ;-)