Dernière mise à jour :
22/03/2009
Présentation
Les interfaces audio présentées ici permettent de
raccorder entre eux deux équipements qui ne doivent partager
aucune liaison électrique. L'isolation peut bien sûr
être de type passive, avec un simple transformateur BF, mais il
peut être interressant de voir comment faire avec un optocoupleur
classique, habituellement réservé aux applications
numériques. Les performances des systèmes décrits
ici ne sont pas de haut de gamme, mais avec un réglage correct,
on peut toutefois bénéficier d'une bande passante de
quelques hertz à plus de 20 kHz (à -3 dB), avec un taux
de distorsion inférieur à 1 %. Il s'agit bien de montages
d'expérimentation, mais pas si mauvais que ça ! Un autre montage du
même genre et (peut-être) plus performant est proposé en page
Interface opto audio 002.
Avertissement
Le montage présenté ici n'a pas été
réalisé en pratique, il n'a été que simulé. Les performances obtenues dépendent beaucoup
des réglages effectués et du type d'optocoupleur
utilisé.
Fonctionnement général
Pour comprendre le fonctionnement général de ce type de
montage, il convient déjà de connaître le
fonctionnement général d'un
optocoupleur
qui rappelons-le brièvement, est un composant
électronique qui contient
dans un même boitier, un émetteur de lumière et un
récepteur de
lumière, les deux étant séparés par du
"vide". Dans une grande majorité
des montages électroniques comportant ce type de composant
(interfaces
de commande, alarmes, etc), le fonctionnement se fait en tout ou rien,
c'est à dire que la source de lumière de l'optocoupleur
est activée ou
désactivée, mais qu'elle l'est rarement "à
moitié". Dans l'application
qui nous interresse, on désire transmettre une tension
analogique, qui
peut varier dans certaines proportions. Si on se limitait à un
fonctionnement de type tout ou rien, le résultat sonore obtenu
serait
comparable à celui obtenu avec un convertisseur analogique /
numérique
travaillant sur une quantification de 1 bit. Vous ne savez pas ce que
cela veut dire ? Peu importe, retenez simplement que le son serait
vraiment très très moche, et que personne ne
l'accepterait ainsi, sauf
peut-être pour un concours d'effets spéciaux. Cela est
bien beau de
vouloir utiliser un optocoupleur en mode analogique... mais cela est-il
possible en pratique ? Disons que ça l'est en prenant quelques
précautions, et qu'il faut bien choisir son optocoupleur, car
dans la
forêt de l'existant, il doit bien s'en trouver qui "sonnent"
mieux que
d'autres. En réalité, plusieurs modèles
d'optocoupleurs peuvent
convenir. Si on sait que la source lumineuse qu'il intègre est
le plus
souvent une simple led, on peut déjà penser qu'il suffit
de moduler la
tension présente à ses bornes pour faire varier le
courant qui la
traverse, et modifier ainsi en conséquence le flux lumineux
émis. C'est sur cette base qu'est basé le premier
schéma.
Schéma
La totalité de l'interface est représentée sur le
schéma qui suit. On y voit la partie émission à
gauche de la ligne séparatrice en pointillé, et la partie
récepteur à droite de cette même ligne.
Remarque : la
numérotation des composants commence sur la partie
récepteur, car le schéma proposé par la suite
verra seulement son étage d'entrée modifié.
Partie émission
Elle est constituée de deux AOP inclus dans un unique CI de type
TL084. Pourquoi un TL084 qui comporte quatre AOP alors que deux
seulement sont nécessaires ? Application stéréo
prévue... Le premier AOP est monté en suiveur de tension
et n'est là que pour assurer au montage une impédance
d'entrée élevée. Le second AOP est monté en
amplificateur avec un gain fort modeste, défini par le rapport
des résistances R10 / R9. Le potentiomètre RV1 permet de
doser la quantité de courant qui circule dans la LED de
l'optocoupleur, en vue de la faire travailler dans la zone la plus
"linéaire" possible. L'idéal est qu'en absence de
modulation à l'entrée de l'interface, la LED soit
à la limite de la conduction, et que pour une amplitude de
modulation élevée, le flux lumineux arrive encore
à suivre les variations.
Partie réception
Le transistor NPN qui fait office de récepteur dans
l'optocoupleur est monté en suiveur : son collecteur est
directement relié à la borne positive de l'alimentation,
et son émetteur est chargé par une résistance de
faible valeur, sur laquelle on retrouve la modulation du signal
d'entrée. Ce signal est légèrement amplifié
par un AOP monté en amplificateur inverseur, cette amplification
(dont la valeur est définie par le rapport des
résistances R5 / R4) pourra être rendue plus importante ou
plus faible selon l'opto-coupleur utilisé, notamment en fonction
de son taux de transfert.
Amélioration possible
De meilleurs résultats sont prévisibles si on attaque la LED de l'optocoupleur non plus en tension mais en courant. Pour cela,
il "suffit" d'adopter un convertisseur tension / courant pour la LED,
par exemple un du même type que celui utilisé pour mon
gradateur
de lumière 006. Le schéma suivant pourrait ainsi être testé.
Avec cette adaptation, et sous réserve de quelques minutes
consacrées au réglage correct des deux
potentiomètres ajustables RV1 et RV2, la distorsion peut passer
en dessous de la barre de 0,1 %, tout en conservant la même bande
passante que celle offerte par le schéma précédent. Une autre approche
permettant d'obtenir de meilleurs performances consiste à utiliser un
optocoupleur disposant de deux élements photosensibles associés à la
source lumineuse. Voir exemple en page
Interface opto audio 002.