Dernière mise à jour :
12/02/2012
Présentation
Trois sélecteurs / commutateurs basés sur le même principe de base mais ayant des fonctions différentes sont présentés ici.
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Schéma 004 : pour routage audio 1 entrée parmi 10
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Schéma 004b : pour sélection volume, 1 niveau parmi 10
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Schéma 004c : pour sélection d'un effet (1 entrée / 1 sortie) parmi 10
Dans
les trois cas, la sélection se fait par appui
sur un bouton poussoir unique (modèle pour doigt ou
modèle pour pied). Pour les versions "routage audio" et "sélection
effet", le routage est réversible car les élements de commutation
audio sont de simples relais, une sortie peut être utilisée comme
une entrée, et inversement.
Les schémas 004 (routage audio) et 004c (sélection effet) présentés ici
montrent le circuit en usage
"3 voies", il est en fait possible de limiter le nombre de
voies commutables à une valeur quelconque comprise entre 2 et 10.
Schéma 004 - routage audio
Un schéma simple, mais qui pourra tout de même poser un
petit problème physique si vous souhaitez l'intégrer dans
un boitier style "pédale d'effets". Le plus simple à mon
avis est de ranger ce petit montage dans un petit boitier à
part, quitte à lui raccorder une pédale
n'intégrant que le seul bouton poussoir de sélection de
voie.
Principe général
Le coeur du montage repose sur l'emploi d'un circuit
intégré CMOS de type CD4017, qui est un compteur
doté de une entrée d'horloge et de dix sorties dont une
seule ne peut être active à un instant donné. Si
à un instant T la première sortie (Q0, borne 3) est
active, le fait d'appliquer une impulsion sur l'entrée d'horloge
(CLK, borne 14) désactive la sortie en cours de sélection
et active la sortie suivante (Q1, borne 2). Une nouvelle impulsion sur
l'entrée d'horloge (CLK) désactive la sortie en cours de
sélection (Q1) et active la sortie suivante (Q2, borne 4). Etc.
Comme le compteur dispose de 10 sorties, on peut le laisser compter
jusqu'au bout, c'est à dire que pour dix impulsions d'horloge
les dix sorties auront été activées à tour
de rôle. A la onzième impulsion, le circuit repart
à zéro et réactive la première sortie (Q0).
Si l'on ne souhaite pas utiliser les dix sorties, mais seulement trois
comme c'est le cas ici, on peut utiliser la sortie qui suit la
dernière sortie à utiliser, pour forcer le circuit
à revenir sur la première sortie. Cela se fait via
l'entrée de remise à zéro (MR, borne 15) : si une
impulsion positive est appliquée sur cette entrée, le
circuit se repositionne sur la sortie Q0. Si on applique sur cette
entrée de remise à zéro une tension continue et
non une brêve impulsion, le circuit reste bloqué sur la
sortie Q0 et y reste même si des impulsions d'horloge sont
appliquées sur l'entrée CLK. Dans notre cas, le fait de
brancher la quatrième sortie sur l'entrée de remise
à zéro (au travers de la diode D2, on verra plus loin
à quoi elle sert), provoque une impulsion brêve, puisque
sitôt la sortie Q3 activé, le circuit revient sur Q0.
Sachant cela, il suffit d'amener sur l'entrée d'horloge, une
impulsion positive provoquée par l'appui sur un bouton poussoir,
à chaque fois que l'on veut basculer sur la sortie suivante du
circuit intégré CD4017.
Le bouton poussoir et ses tracasseries
Un bouton poussoir simple de type NO (normalement ouvert) est un
interrupteur qui se ferme quand on appuie dessus, et qui s'ouvre quand
on le relache. On peut donc à priori se contenter de "faire
passer" une tension positive au travers de ses contacts, pour
bénéficier d'une impulsion lors de l'appui. Oui mais...
un bouton poussoir présente la facheuse tendance à
"rebondir" quand on l'actionne. Au lieu de se fermer ou de s'ouvrir
proprement, il va s'ouvrir et se fermer plusieurs fois, rapidement,
pendant un certain temps (qui peut atteindre plusieurs dizaines de
millisecondes). Au final, on a non pas une seule impulsions bien
propre, mais plein d'impulsions qui se suivent et qui nous
embêtent bien, car notre pauvre compteur CD4017, qui obéit
bêtement aux sollicitations externes, passe d'une sortie à
la suivante à chaque nouvelle impulsion ! Il ne faut pas
être expert pour imaginer que le résultat obtenu risque
fort d'être décevant, et il faut donc trouver une parade.
Cette parade est heureusement fort simple, puisqu'elle consiste
à ajouter un condensateur en parallèle sur le bouton
poussoir, et à connecter les deux parties à la masse au
travers d'une résistance (C1 et R1 sur le schéma). En
opérant ainsi, l'action manuelle (ou pédestre) sur le
bouton poussoir ne produit qu'une seule impulsion au CD4017, et ce
dernier n'avance que d'un cran à la fois. Ce petit ensemble R1 /
C1 est appelé un circuit anti-rebond (il existe d'autres
façons de faire, avec un monostable ou une bascule par exemple,
mais ici le couple R/C suffit amplement).
Remise à zéro à la mise sous tension
Nous avons vu une partie du fonctionnement en régime
établi (montage sous tension), mais nous n'avons pas encore vu
ce qui se passait au moment même de la mise en marche du
système. Quelle importance allez-vous dire ? Que la sortie en
cours soit n'importe laquelle au moment de la mise en route vous
importe peu ? Certes, je vous comprend. Mais imaginez que c'est la
sortie Q4 qui est active à la mise en route. Dans ce cas, il
vous faut appuyer six fois sur le poussoir pour activer la
première sortie... Pas très élegant. Mais il
existe encore un aspect encore plus drôle du CD4017 : celui
d'activer plusieurs sorties
en même
temps.
J'ai dit auparavant que cela était impossible ? Oui, c'est vrai,
c'est impossible en situation établie et nominale. Mais je vous
assure que cela arrive bien plus souvent qu'on ne le pense ! Il est
évidement hors de question de laisser se produire une telle
chose, qui est contraire à bien des règlements
intérieurs. Là encore, la parade est fort simple, il
suffit d'ajouter un condensateur (C2) et une résistance (R2) qui
produiront à eux deux une impulsion positive que l'on
transmettra à la broche de remise à zéro du CD4017
(MR), au travers d'une diode D1 dont il est grand temps de parler. La
présence des deux diodes D1 et D2 est justifiée par le
fait que l'entrée MR peut recevoir un ordre de remise à
zéro via plusieurs chemins : celui de la remise à
zéro assurée au démarrage (via C2 et R2), et
remise à zéro quand la sortie adéquate est
activée (Q3 dans notre cas). La diode D2 évite que
l'impulsion positive produite par C2 et R2 n'arrive sur la sortie de
"remise à zéro" (ici Q3) et ne grille le circuit
intégré. On fait un grand sourire et on se dit que cette
diode est finalement bien sympathique. La présence de la diode
D1 est moins justifiée dans le sens où il y a moins de
risque de griller C2 ou R2 quand la sortie Q3 s'active. Mais il est bon
parfois de prendre certains reflexes, et de se dire que si C2 et R2
avaient été remplacés par la sortie d'un autre
circuit intégré, le problème aurait
été identique. On trouvera toujours à redire sur
cette façon de voir les choses, mais c'est la mienne et je fais
comme ça. Pour résumer, le circuit CD4017 se repositionne
toujours sur la première sortie (Q0) quand on met le montage
sous tension.
Le routage des voies audio
Nous avons donc plusieurs sorties logiques qui s'activent à tour
de rôle, à chaque fois qu'on appuie sur le bouton poussoir
SW1. Bien. Mais que faire de ces sorties, maintenant ? A question
simple, réponse simple : ces sorties vont activer des
relais.
Un relais peut être considéré comme un interrupteur
commandé, et on va donc en utiliser plusieurs, dont un seul
à la fois sera activé pour laisser passer un signal audio
parmi plusieurs. La seule chose qui est gênant ici, est que les
sorties du CD4017 sont bien faibles et ne sont nullement capable de
commander directement dun relais. C'est comme si on me demandait de
porter en même temps deux bouteilles d'eau de 100 litres chacune.
On a donc besoin d'un petit soutien, qui prend ici la forme d'un
circuit intégré d'interfaçage spécialement
étudié pour l'occasion : un ULN2804. Ce petit circuit est
formidable : il dispose de huit entrées "sensibles", et à
chacune de ces entrées correspond une sortie "costaude" (en
électronique, on parle de sortie de puissance - quelle
drôle d'idée). Des entrées qui comprennent ce que
leur disent les menues sorties du CD4017, et des sorties qui sont
capable de piloter directement des bobines de relais. Je vous disais
que ce circuit ULN2804 était merveilleux. Je l'adore pour cette
raison.
Choix des relais
Tel que le montage est présenté ici, vous pouvez utiliser
les relais basse puissance qui vous font le plus envie. Le circuit est
alimenté sous une tension de 9V, et vous pouvez utiliser des
relais de 5V en série avec des leds vertes ou jaune. Vous pouvez
aussi utiliser des relais dont la tension nominale de commande est de
12V, si l'alimentation du montage est de 12V. Vous pouvez aussi
utiliser une alim de 5V et des relais 5V sans led en série.
Bref, faites comme vous le sentez, mais restez cohérent dans vos
choix... pas de relais 5V avec une alim 12V, n'est-ce pas ?
Schéma 004b - sélection volume
Ce
circuit dont la partie logique de commande est rigoureusement identique
au schéma 004 qui précède, permet de prédéfinir dix niveaux de volume
différents et de les sélectionner les uns après les autres. Il est fait
usage de relais, mais d'autres solutions auraient pu être adoptées
(avec PIC et potentiomètre numérique par exemple).
Fonctionnement général
Le
compteur CD4017 n'active toujours qu'une seule sortie à la fois, parmi
les dix sorties Q0 à Q9 dont il dispose. Chaque sortie du compteur
pilote un relais via un transistor monté en commutateur / amplificateur
de courant, on a toujours un seul relais activé à la fois. Chaque
relais met en service un potentiomètre de volume qui lui est propre et
dont le réglage est indépendant des autres. Les connexions entre relais
et potentiomètres sont telles que pour chaque relais désactivé, le
potentiomètre correspondant est mis hors-circuit. Tous les
potentiomètres sont reliés entre eux à tout instant au niveau de la
masse, mais comme c'est la seule connexion qui est constament établie,
on peut bien considérer qu'ils sont isolés les un des autres.
Nombre de voies
Les
straps JP1 à JP10 ne sont utiles que si on veut limiter le système
à moins de 10 voies. Si vous optez pour le maximum de dix voies, aucun
de ces straps ne doit être mis en place. Si vous optez pour un nombre
inférieur de voies, vous devez mettre en place le strap qui fait la
liaison avec la sortie suivant la dernière exploitée. Par exemple pour
un système 5 voies, vous aurez besoin des cinq premières sorties du
CD4017 (Q0 à Q4), il faut donc que le compteur revienne en
première position dès activation de la sixième sortie (Q5). Le strap
JP6 doit donc dans ce cas être mis en place. Pour un système 7 voies,
c'est le strap J8 qui doit être mis en place.
Type de relais
Les
relais représentés ici sont de type double inverseur mais des modèles
simple interrupteur peuvent aussi être utilisés. Vu que le courant qui
circule dans les potentiomètres est très faible (signaux audio niveau
ligne), les relais peuvent être des modèles miniature.
Alimentation
Une
alim +5 V ou +6 V doit être dérivée de l'alim 9 V pour les relais. Un
simple régulateur 78L05 (ou LM7805) suffit. La consommation
permanente correspond grosso-modo à celle d'un relais. L'usage sur pile
n'est pas spécialement conseillé, à moins de recourir à des relais très
faible consommation. On pourrait aussi utiliser des relais bistables
qui ne consomment plus rien une fois la commutation établie, mais ils
coûtent plus chers et l'électronique de commande devrait être
entièrement revue car un tel type de relais possède deux bobines et non
une seule.
Schéma 004c - Sélection effet audio
Petite variation sur le
schéma 004, et où les relais simple contact (SPST pour simple
interrupteur) sont remplacés par des relais double contacts (DPDT pour
double inverseur ou DPST pour double interrupteur).
Le
principe est simple, on branche un effet par relais, et c'est le relais
qui est activé qui envoit le signal audio dans l'effet qui lui
correspond, et qui en récupère le signal traité. Les autres effets,
pendant ce temps, sont déconnectés. Là encore le schéma montre trois
voies installées mais je rappelle que vous pouvez en établir 2 à 10 -
il suffit de déplacer la diode D2 sur la sortie qui suit la dernière
sortie à utiliser (sauf bien sûr si vous devez exploiter les 10 sorties
du CD4017, auquel cas la diode D2 n'est plus requise). Les relais
montrés ici sont des modèles DPDT (double inverseur) mais en ce qui
nous concerne ici des modèles DPST (double interrupteurs) suffisent.
Notez le côté répétitif du câblage des relais, qu'il suffit de disposer
en parallèle pour une partie des contacts (à gauche sur le schéma) et
auxquels on relie les entrées / sorties pour connexion effet sur les
autres contacts (à droite sur le schéma).
Circuit imprimé
Pas réalisé, mais juste histoire de voir que tout
ça n'est pas horrible, voici un aperçu rapide de ce que
ça pourrait donner pour le circuit 004 (routage audio limité à trois voies).
Historique
12/02/2011- Ajout schéma 004c - Sélection d'un effet (1 entrée / 1 sortie) parmi 10.
15/01/2012- Ajout schéma 004b - Sélection volume 1 parmi 10 avec potentiomètres et relais.