Dernière mise à jour :
10/04/2016
Présentation
Quelle drôle d'idée que de revenir sur un schéma
de stroboscope à tube, alors que les LED ou lampes à LED de puissance
sont désormais capables de faire "aussi bien" (mon
métronome 008
fait aussi stroboscope, si on joue vite). Oui mais bon,
voyez-vous, la nostalgie des tubes à éclat, cela ne se commande pas. Et
puis flûte alors, mes deux précédents stroboscopes à tube
fonctionnaient sur le secteur. Voici donc un petit système revisité,
pas trop compliqué (on pourrait encore le simplifier) qui permet de
faire flacher un tube xénon à partir d'une source de tension aussi
faible que 12 V. Et pour faire "moderne" j'ai inclu un tout petit
microcontrôleur... histoire d'être encore plus à côté de la plaque.
Avertissement
Ce montage n'est pas alimenté directement sur le
secteur, mais délivre néanmoins une tension mortelle. Ne pas intervenir sur le circuit quand il est sous
tension ni dans les minutes qui suivent sa mise hors tension !
Pour
l'instant seul le circuit de déclenchement avec le PIC est
opérationnel, j'attends la réception de deux transfos d'impulsions
différents pour terminer ce projet.
Schéma
Le schéma qui suit montre une façon curieuse de dessiner
un plan électrique. Batterie 12 V dans un endroit incongru et tube à
éclat en bas à droite mais pas totalement dans le coin.
Et puis quelle drôle d'idée que d'inclure un PIC là où un NE555
pouvait faire l'affaire. Mais puisque le PIC est là, autant lui
demander d'en faire un peu plus que ce qui était prévu au départ... Car
pour commencer en effet, je voulais mettre un PIC juste pour
simplifier les parties "horloges" :
- horloge 55 Hz pour constituer la haute tension de 300 V environ (nous y reviendrons) et
- horloge TBF (Très Basse Fréquence) pour la cadence des éclairs.
Et
puis je me suis dit que comme la haute tension grimpait plus ou moins
en fonction de la fréquence des éclairs (tension max plus faible à
cadence plus élevée) il pouvait être intéressant de maîtriser la valeur
de la tension du tube en fonction du réglage de la vitesse.
Fonctionnement général
Le tube xenon TX1, pour produire des éclairs, doit être alimenté sous
une "haute" tension continue. Cette
haute tension est obtenue grâce à un convertisseur DC/DC
(continu/continu) lequel comporte un oscillateur, des
transistors de puissance et un transformateur d'alimentation
classique utilisé "à l'envers". La haute tension fait l'objet d'une
surveillance ininterrompue. Si la tension monte au-delà d'un certain seuil, l'oscillateur du
convertisseur DC/DC fait une petite pause. La cadence des éclairs est
réglable via un potentiomètre, entre 1 Hz et 20 Hz environ. Le PIC
12F675 utilisé ici joue plusieurs rôles :
- création d'un signal d'horloge fixe à 55 Hz pour attaquer un transformateur élévateur de tension;
- création d'un signal d'horloge variable de 1 Hz à 20 Hz pour déclencher les flashes;
- surveillance de la haute tension alimentant le tube xénon.
Conversion 12 Vdc / 300 Vdc
Le
signal d'horloge de 55 Hz issu de la broche GP4 (Clk1) permet de
périodiquement couper et d'établir l'alimentation de 12 V aux bornes de
l'enroulement 6 V du transformateur d'alimentation TR1 (ou 9 V s'il est de type 230V/9V). Ce dernier
délivre ainsi un signal de même fréquence (pas tout à fait
rectangulaire) sur son enroulement 230 V, lequel est redressé en double
alternance par les quatre diodes D1 à D4. Les alternances redressées
chargent les condensateurs C1 et C2 (4,4 uF le couple) à travers la
résiostance R6, ce qui permet d'obtenir une tension grossièrement
filtrée de quelques centaines de volts. Cette tension qu'on peut
mesurer au point TP4 par rapport à la masse, alimente d'une part le
tube xénon (entre ses deux broches extrêmes Anode A et Cathode K) et
d'autre part charge le condensateur C3 à travers R7 et l'enroulement
primaire de TR2. Nous verrons plus loin ce que l'on peut faire avec ce
condensateur C3 quand il est chargé.
Remarque
: la fréquence réelle qu'on peut mesurer sur Clk1 n'est pas forcément
de 55 Hz, mais sera dans tout les cas comprise entre 50 Hz et 60 Hz.
Cela permet d'utiliser au mieux le transformateur d'alim monté à
l'envers.
Déclenchement des flashes
Les
impulsions issues de la broche GP5 du PIC (Clk2) ont une périodicité
(ou fréquence) qui dépend de la position du curseur du potentiomètre
RV1. Ce dernier fournit à la broche GP0/AN0 du PIC, une tension
continue qui peut varier de 0 V à +5 V. Plus la tension présente en
GP0/AN0 est élevée, et plus la cadence des flashes est élevée (cela est
fixé par le logiciel du PIC). A chaque fois que le transistor Q5 est
rendu conducteur (impulsion positive appliquée sur sa base via R8), le
transistor Q6 est lui aussi rendu conducteur et amorce le thyristor U3.
Celui-ci joue alors le rôle d'un court-circuit en "fermant" sa jonction
A-K, ce qui provoque la décharge subite de C3 (chargé à un peu plus de
200 V) dans l'enroulement
primaire du transformateur d'impulsion TR2. Le transformateur
d'impulsion délivre à
ce moment-là une impulsion de THT d'environ 4 kV sur son
enroulement secondaire et amorce le tube xénon. La production du flash
fait chuter sensiblement la tension de 300 V obtenue par le
convertisseur DC/DC et le tube s'éteint. A partir de là recommence un
nouveau cycle : la haute tension remonte et les condensateurs C1 et C2
se rechargent, prêt pour le coup suivant. La durée de conduction
du thyristor est fixée ici à 2 ms mais pourrait être moindre.
Surveillance de la haute tension
Dans
les montages simples de stroboscope à tube, on ne surveille guère la
tension continue présente aux bornes du tube xénon. Si je le fais,
c'est uniquement pour faire mon intéressant, et accessoirement pour
augmenter un peu la durée de vie du tube (qui s'use toujours plus vite
qu'on ne l'aimerait). Le principe adopté ici est fort simple, on divise
par 100 la valeur de la haute tension avec le pont diviseur constitué
de R12 et R13, et la fraction de haute tension disponible au point commun du diviseur est envoyée à la
broche GP1/AN1 du PIC configurée en entrée analogique. La diode zener
D7 de 5,1 V est ajoutée ici par précaution, elle ne joue aucun rôle si
tout se passe bien (elle ne conduit que si la haute tension dépasse 510 V). Si à un moment
donné la tension mesurée en AN1 est de 3,1 V (donc 310 V au niveau HT),
alors les impulsions envoyées au transformateur TR1 sont tout bonnement
stoppées et la charge de C1 et C2 ne va pas plus loin. La tension de HT
évolue ainsi entre 290 V et 310 V, à quelques volts près, en plus ou en
moins.
Haute tension (valeur divisée par 100)Cette
façon de faire simple provoque une petite "ondulation" autour de 300
V mais cela est sans grande importance dans le cas qui nous
concerne (une régulation PWM aurait été plus efficace si on avait
souhaité obtenir une tension plus stable). Pour modifier la valeur de
la haute tension, on peut modifier
le logiciel du PIC ou plus simplement encore, jouer sur le rapport du
pont
diviseur R12/R13.
Alimentation
Le
circuit dans son ensemble est à l'aise avec une tension d'alimentation
continue de 12 V. Toutefois le PIC n'apprécie guère une source
aussi généreuse, et un régulateur abaisseur de tension (LM7805
ou 78L05) est ajouté pour disposer d'un +5 V plus qu'apprécié par
ce dernier.
Vérifications
En
cas de dysfonctionnement, voici les principaux points à vérifier au
multimètre ou à l'oscilloscope (avec sonde 1/10 ou mieux sonde
1/100) :
- Clk1 : signal carré fréquence 55 Hz amplitude 5 V
- Clk2 : impulsions de déclenchement du tube, largeur impulsions = 2 ms, fréquence entre 1 et 20 Hz.
- TP1 : signal carré fréquence 55 Hz amplitude 12 V
- TP2 : signal carré fréquence 55 Hz amplitude 1,2 V à 1,4 V (avec éventuellement quelques pointes de tension négatives)
- TP3
: signal carré fréquence 55 Hz amplitude 11 V (environ 1 V à l'état bas
et 12 V à l'état haut). Attention, fortes pointes de (sur)tension qui
peuvent dépasser 100 V (liées aux commutations de courant dans le
"primaire" du transfo d'alim) !
- TP4 : tension "continue"
d'environ 310 V avec résiduelle alternative 55 Hz pouvant atteindre 20
volts. La tension "moyenne" doit chuter lors du déclenchement du tube
et remonter jusqu'au falsh suivant (pour faciliter cette mesure, régler
la vitesse des flashes au minimum).
- TP5 : tension
"continue" d'environ 275 V avec résiduelle alternative 55 Hz pouvant
atteindre 10 volts, et pointes de tension négatives pouvant dépasser
-500 V au moment du déclenchement du tube.
- AN0 : tension continue comprise entre 0 V et +5 V et qui dépend de la position du curseur du potentiomètre RV1.
- AN1 : tension "continue" comprise entre 3 V et 4 V (1/100 de la "haute" tension).
Comme
ces relevés se font montage sous tension, attention où vous mettez les
doigts !!! De plus, vérifiez bien que votre appareil de mesure
(multimètre et/ou oscilloscope) peut encaisser les tensions élevées
qu'on peut relever sur TP3 à TP5 !
Précautions à prendre
Hormis bien sûr l'aspect sécurité lié à la présence de la haute tension sur le montage, quelques points sont à respecter.
Câblage du tube à éclats
Le tube à éclats TX1 est polarisé et doit
être branché dans le bon sens, sinon sa durée de
vie sera raccourcie et le montage fonctionnera mal
(déclenchements irréguliers). La plupart des tubes
à éclat possède un petit point coloré
(souvent rouge) indiquant la position de l'anode ou de la cathode,
celà
dépend des fabricants et il faut donc y prêter une grande
attention.
Dans les schémas que je propose, c'est l'anode qui est repérée par
un point rouge. Mais pour certains tubes, c'est la cathode qui est
repérée. Faites avant tout confiance aux indications fournies
avec
votre tube à éclat, avant de suivre à la lettre les indications que je
donne ici.
Câblage du transformateur d'impulsions
Parfois le
transformateur d'impulsion est vendu avec le tube à éclat, parfois vous
devez vous le procurer séparément.
Il existe beaucoup de types de transformateurs d'impulsions, et le
cablage ne semble pas spécialement normalisé. Dans le
doute, prenez un simple ohmmètre et mesurez la résistance
des deux bobinages primaire et secondaire. Le bobinage dont la
résistivité est la plus faible est le primaire et doit être
connecté côté condensateur C3. Le bobinage dont la résistivité
est la plus forte est le secondaire et doit être raccordé au tube à
éclat.
Tension d'alimentation du tube xénon
Selon le tube xénon
utilisé, il faudrait normalement adopter une tension continue de valeur
comprise
entre 300 V et 600 V. Pensez à vérifier la valeur requise pour
votre tube. Pour plus de
détails concernant l'alimentation du tube, voir page
Stroboscope
à tube
- Alimentation.
Circuit imprimé
Aucun circuit proposé.
Logiciel du PIC
Le fichier binaire compilé (*.hex) est
disponible
dans l'archive dont le lien suit.
Stroboscope tube 003 - PIC 12F675 - Version du 09/04/2016
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PIC
- Sources.
Historique
10/04/2016
- Première mise à disposition.